23. Balade dans Tournai

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23.     Balade dans Tournai

 

Une fois en route, Christophe la prit par la taille. Il faisait frisquet malgré le soleil, mais l’air était vivifiant. Après avoir marché un peu, il lui demanda,

— Dis, Clémence, tu n’avais pas l’air bien en revenant de la cuisine, là tantôt, il s’est passé un truc avec ma mère ?

— Elle s’inquiète pour toi Christophe.

— Et quoi ? Elle t’a mise mal à l’aise ?

— Elle a peur que je te largue, elle m’a dit que tu avais connu une rupture douloureuse et elle a, je pense, une petite méfiance par rapport à moi.

— Mais… Oh ! Qu’elle se mêle de sa vie, c’est pas en te faisant peur que ça te donnera envie de rester.

— Elle ne m’a pas fait peur, je me suis fait peur toute seule…

— Euh, c'est-à-dire ?

— La petite biche a fait un retour inopiné.

— Oh, et quoi ? Avec ma mère ?

— Non, je lui ai juste dit que j’avais eu un vécu douloureux aussi, et que je comprenais son appréhension… Et des souvenirs sont remontés de ma mémoire, j’ai écrasé une larme et ta mère a posé une main sur mon épaule.

— Elle n’a pas fait de commentaire ?

— Non, et je l’en remercie.

— Et pour toi, finalement, ce repas, ça s’est bien passé ?

— Oui, ne t’inquiète pas, tout était bon et je trouve que cela s’est bien passé, et pour toi ?

— Pour moi, oui, enfin, moi, je les connais. Il y a juste quand tu es revenue avec le dessert où j’ai eu un pincement au cœur… Tu m’as rassuré en me prenant la main, mais je voulais savoir ce qui t’avait chamboulé.

Clémence s’arrêta de marcher et se posta devant lui, elle se hissa sur la pointe des pieds, lui prit la tête dans ses mains et déposa un baiser sur ses lèvres puis l’enlaça et se colla à lui, malgré les couches de manteaux.

— Christophe… Tu ne peux pas savoir comme tu me combles d’être aussi attentif et prévenant.

Il l’enlaçait aussi puis se rendit compte qu’elle pleurait doucement sur son épaule.

— Eh, Clémence, tu sais, pour moi ça me semble tellement naturel d’être attentif à ma partenaire. Viens, on va flâner au musée des Beaux-Arts, on y est presque et il fera plus chaud.

Une fois à l’intérieur, ils se débarrassèrent de leurs manteaux et commencèrent un tour du musée, main dans la main.

— Mmh, toi, sur une plage, cet été.

— Ah, la nymphe de Capri de Léonce Legendre… Sur une plage nudiste alors !

— Non, sur une plage privée, rien que toi et moi.

— L’idée et belle, mais les galipettes sur la plage, avec le sable… Je ne sais pas si j’ai vraiment envie de tenter.

Ils se regardèrent en faisant tous les deux « non » de la tête en rigolant  puis continuèrent à se balader.

— Les tableaux de Constantin Meunier sont beaux, je suis allée à l’expo à Bruxelles en 2015, et toi ?

— Non, je n’y suis pas allé.

— Tu aimes l’art, en général ?

— À ton avis ? Tu penses que je t’ai amené ici uniquement pour le chauffage ?

— Non, j’ai bien l’impression que tu es amateur d’art, ça me plaît.

— Tu m’en vois ravi, je préfère ça à une nana qui estime que l’art, c’est jouer dans une émission de télé réalité et que la gastronomie, c’est aller manger chez MacDo.

— Oh, tu en as déjà rencontré, des « comme ça », j’imagine.

— Oui… Un souvenir impérissable…

— Une ex ?

Il la regarda en coin, hésitant un peu à répondre.

— Tu sais, tu as connu d’autres personnes avant moi… Ça ne me gêne pas, sauf si tu me dis que tu es toujours fou amoureux d’elle.

Il rigola, un peu rassuré,

— Non, je crois que je n’ai même jamais été amoureux d’elle…

— Mais tu es allé au fast-food avec elle.

— Oui, j’ai ingurgité un menu… Et elle m’a ensuite invité chez elle, parce qu’elle ne voulait pas rater sa série préférée…

— Un truc de télé réalité ?

— Oui ! Même pas une bonne série style « the mentalist » ou « Games of thrones » tu vois.

— Et quoi, tu te l’es quand même faite ?

Christophe se tourna vers elle, une mine un rien choquée.

— Euh, non, je suis parti… Je ne suis même pas sûr qu’elle s’en soit rendu compte immédiatement.

— Oh…

Il la scruta puis lui dit,

— En fait, tu es très directe toi.

— Pourquoi ? Parce que j’appelle un chat « un chat » ?

— Oui… Et franchement, j’aime.

— Eh bien, je te dirais, tant mieux, parce que je n’avais pas envie de changer.

Elle sourit en s’accrochant à son bras.

— Ne change pas, je préfère vraiment que tu me dises clairement les choses, je trouve ça plus sain, surtout dans un couple.

— Moi aussi, donc, si tu as quelque chose à me dire, n’hésite pas.

Il rigola en enfouissant sa tête dans les cheveux de Clémence.

— Quoi ? Tu veux me dire un truc, mais c’est sexuel, c’est ça ?

— Oui… Pour te dire que moi, j’aime bien appeler une chatte, « une chatte ».

Elle le prit dans ses bras et l’étreignit puis lui glissa à l’oreille,

— Christophe… Tu ne penses qu’à ça !

Elle lui prit la tête dans ses deux mains et lui dit, en le regardant dans les yeux,

— Mais ça tombe bien, moi aussi.

Elle l’embrassa goulument, il répondit ardemment.

Après avoir fait trois fois le tour du musée qui était relativement petit, le couple ressortit, bien couvert, pour continuer à se balader dans la ville.

Après un arrêt dans un salon de thé, Christophe proposa de retourner à son domicile,

— On sera plus à l’aise et plus au chaud.

— Haha ! Toi, tu veux te mettre à l’aise en petite tenue, je me trompe ?

— Non, tu lis dans mes pensées… Quoi, tu n’es pas d’accord ? Tu n’as pas envie que je te caresse le corps entier après l’avoir massé ? J’ai de l’huile d’amande douce et de l’huile essentielle d’ylang-ylang ou de lavande, au choix.

— Comment dire non à ce genre de proposition ?

— Alors, dit oui…

— Oui, je te suis, guide-moi Christophe.

Il la ramena chez lui, ils étaient tout guillerets. Christophe ouvrit la porte d’entrée, précéda Clémence dans le couloir et tomba nez à nez avec Madison, sa cousine.

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