11. Ludovic

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11.     Ludovic

 

Clémence gardait son neveu, comme prévu, de samedi fin d’après-midi à dimanche début d’après-midi.

Sa sœur, Esther, lui avait ramené le petit Ludovic, trois ans, pour pouvoir aller sereinement chez le coiffeur et bruncher avec son mari le dimanche, en amoureux.

Elle adorait s’occuper de lui.

Clémence avait soutenu sa sœur qui avait rencontré beaucoup de difficultés avant d’arriver à mener une grossesse à terme.

Ce petit tant attendu était arrivé après cinq fausses-couches et quand ses parents avaient finalement déclaré forfait ; le couple avait choisi de continuer à vivre sans enfants, puisqu’ils n’arrivaient pas à fonder famille. Esther n’avait découvert sa grossesse qu’à quatre mois de gestation et par hasard, lors d’un contrôle de routine chez son gynécologue.

Elle n’avait connu ni nausées, ni envies particulières… Et se retrouvait enceinte d’un petit gars bien implanté dans son utérus.

Lorsqu’elle apprit la nouvelle à Clémence, Esther fondit en larmes, de bonheur. Clémence en fit autant, prenant sa sœur dans ses bras. Elle était heureuse pour sa sœur, enfin une bonne nouvelle.

 

Esther avait prévu de venir rechercher Ludovic en fin d’après-midi, elle respecta l’horaire prévu et débarqua chez Clémence qui jouait avec Ludovic.

— Salut Clémence, coucou mon petit Ludo !

Ludovic tendit les bras vers sa mère en rigolant.

— Alors Esther, ça s’est passé comme tu le voulais ?

Clémence souriait, voyant bien la mine radieuse de sa sœur. Elle rajouta,

— Cette nouvelle coupe te va bien, le court te va super bien en fait.

— Oui, merci, la coupe est chouette… J’ai finalement osé ! Et pour la journée, c’était super, à refaire ! Si tu es toujours ok pour garder Ludo ?

— Pas de souci pour ça, tu le sais bien !

— Et toi petite sœur ? Tu vas comment ? Je te trouve très souriante…

— Bien, je vais bien Esther.

— Allez, il y a quelque chose ? Non ?

Clémence sourit et grimaça,

— Oui, effectivement.

— Quoi, t’as rencontré quelqu’un ? Allez, raconte !

— Tu te souviens, le gars dont je t’avais parlé il y a quelque temps…

— Le collègue qui ne capte rien ? Celui-là ?

— Oui, celui-là…

Elle respira profondément,

— Nous avons conclu hier soir à Tournai.

— Et… « conclu conclu » ou bisoutage ?

— Conclu conclu… Après séance de bisoutage et de parade amoureuse toute la journée.

Esther haussa l’un de ses sourcils, réclamant des détails à sa sœur,

— En fait, il est venu au salon étudiant où j’étais… Exprès pour tenter quelque chose avec moi. Nous sommes resté une bonne partie de la journée ensemble puis il est venu le soir pour me raccompagner jusqu’à la gare, mais nous avons fait un crochet par un bar à cocktail où nous avons oublié les horaires de train.

— Et quoi alors, vous êtes rentré comment ?

— Il m’a invité chez lui… Et nous avons fait plus amplement connaissance.

Un sourire dévorait son visage alors qu’elle racontait cela, Esther le constata.

— Tu es radieuse en tout cas, et… Il te parait bien ? Tu sais…

— Oui, rien à voir avec François ! Ça, c’est clair, ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre !

— C’est déjà ça.

— Oui… Mais je crois qu’il a dû vivre des trucs pas nets non plus, il avait peur que je ne revienne pas, que je le jette comme un vieux mouchoir.   

— Il ne t’en a rien dit ?

— Non, pas encore… Comme moi, je ne lui ai pas encore parlé de mon vécu avec François, je lui ai dit que je ne voulais pas en parler maintenant, que je ne voulais pas parasiter ce début de relation en lui balançant les horreurs de ma vie avec François.

— Oui, c’est vrai que ce ne serait pas un menu génial… Et quoi ? Tu retournes chez lui alors ?

— Probablement le weekend prochain, mais entre-temps, il viendra ici mercredi soir, je verrais si Kleenex l’accepte.

— Ah oui, c’est donc déjà prévu alors… En semaine chez toi et weekend chez lui !?

— Eh bien, oui, enfin, nous verrons bien si cela tiendra… Et s’il se sentira bien ici aussi.

— Et chez lui, c’est bien ? Tu te sens à l’aise ?

— Oui euh… En fait, je t’explique, il vit dans la même maison que ses parents, mais il a tout un étage privatif.

— Et ça va ? T’as croisé ses parents ? Ah, j’imagine, sa mère qui débarque changer les draps…

Esther éclata de rire.

— En fait, j’y ai pensé aussi et je lui ai posé la question, c’est vraiment privatif, enfin, c’est le premier étage de la maison, avec tout ce qu’il faut, sanitaires, cuisine, etc. Mais… On sent bien quand sa mère cuisine au rez-de-chaussée.

— Et ?

— Eh bien, j’ai déjà fait connaissance avec ses parents…

— Oups ! Ce n’est pas un peu rapide ?

— Eh bien, comment dire, nous n’avons pas su faire autrement… Ah oui, il y avait sa cousine aussi qui était là et avec qui j’avais fait connaissance la veille.

— Tu as rencontré toute la smala en fait…

— En gros, oui, j’ai même goûté à la recette de soupe au potimarron de madame mère, excellente soit dit en passant.

— Et avec les parents, ça s’est bien passé ? Ça  en a l’air en tout cas.

— Oui, selon Christophe, cela s’est bien passé, j’aurais même gagné des points avec sa mère…

— Son petit nom, c’est Christophe alors…

— Oui.

Clémence s’étira en baillant puis en souriant.

— Je suis sur un petit nuage Esther… J’espère juste que ce nuage me portera loin et longtemps.

— Je l’espère pour toi aussi Clémence. Mais alors, dis-moi, il va falloir sortir nos agendas pour trouver tes moments libres, je ferais comment si tu passes tous tes weekend à Tournai et tes soirées de semaine à cocooner chez toi avec ton nouvel homme !

— Bonne question… Notes, Ludovic pourrait me servir de test aussi à un moment… Tu sais pour savoir comment il se comporte avec un enfant… Tu vois.

— Ouais ! Ludo, nous te chargerons de vérifier ses capacités, hein mon gamin !

Elles éclatèrent de rire. Esther finit par embarquer son enfant, elle devait repartir, son époux l’attendant chez eux, avec un repas qu’il avait mitonné amoureusement pendant qu’Esther récupérait leur fils. 

— Au revoir ma sœur, tiens-moi au courant de comment ça se passe avec lui et au moindre souci, tu m’appelles, promis ?

— Promis Esther, je te tiendrais au courant.

Elles s’embrassèrent puis Clémence se retrouva seule chez elle, rêveuse.

Elle espérait bien que cette relation la réconcilie avec la gent masculine, son expérience avec François l’ayant rendue très sceptique quant aux motivations de certains hommes.

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