Depuis longtemps

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Je crois que j'ai toujours su que j'étais différente. D'ailleurs je mentirai si je disais que mes parents ne me l'ont jamais dit. Mon frère comme moi est un HP. Lui un peu moins appuyé mais on a à peu près le même fonctionnement. Mon père est ingénieur et ma mère institutrice. Ils savaient. J'aurais d'ailleurs été testée petite même si j'avoue ne pas en avoir le moindre souvenir.

Toute mon enfance mon père me disait que j'étais surdouée. Mais pour moi ça ne voulait rien dire, mon frère l'était aussi et je me suis toujours trouvédes amis qui s'avéraient par la suite en être aussi. Je ne me suis jamais sentie "supérieure". Mon père me répétait souvent qu'il s'agissait d'un moteur; j'avais eu la chance d'avoir un moteur de voiture de course, si je roulais à 50 avec j'irai toujours moins vite et moins loin qu'une petite 2CV.

Bon, jamais différente c'est un peu exagérée. J'ai toujours été dans une école publique de campagne et forcément tous les enfants n'étaient pas trouvé moi. En moyenne section, je me souviens avoir eu le courage ou l'audace de dire à la maîtresse que l'exercice des grande section était facile. Je ne sais pas si elle a eu l'intelligence ou la volonté de me faire comprendre l'humilité mais elle a donnée à tout mon groupe de travail l'exercice en question. Ce qui se trouvait être un jeu d'enfant pour moi était infaisable par les élèves de mon âge. À la suite de cet épisode, j'ai commencé à vraiment m'amuser à l'école. Je réalisais le travail demandé pour les deux niveaux en un temps largement inférieur au temps requis pour que l'élève le plus doué de la classe termine son exercice.

Ce jour a été pour moi le jour déterminant. J'ai sauté une classe et suis toujours restée aussi à l'aise. J'aimais apprendre et mon TDAH au lieu d'être handicapant était et reste mon meilleur allié.

Le TDAH ? Et bien cela signifie trouble de l'attention avec hyperactivité dans mon cas. En gros je saute et bouge tout le temps. Les autres signes de ma précocité ne se résumaient pas qu'à cette audace dont j'ai fait preuve ce fameux jour. À 9 mois je sortais de mon lit à barreaux, détachais ma gigoteuse et me faufilais dans l'espace qui séparait mon lit du mur afin de descendre en douceur en me dandinant. Je refusais la sieste, d'un ennui total. Et s'il y a bien des moments qui m'ont fait pleurer c'était lorsqu'on me forçait. À l'école lors de la sieste, je jouais toujours avec mes lunettes à les "réparer". Je les "réparais" si bien que chaque mercredi c'était direction l'opticien pour lui montrer mes talents... bon plutôt pour les régler à nouveau.

J'observais beaucoup et ne suis pas passée par la phase "parler bébé". Et puis j'ai lu très vite. Plus vite que mon père ne le pensait et surement pas que grâce à lui. Tous les dimanches, mon père expérimentait la méthode Boscher, les histoires étaient nulles ! Et puis le dimanche, me poser pour lire n'était vraiment pas le programme que j'avais prévu. Je pleurais souvent comme pour ne pas faire la sieste. Alors comment j'ai appris ? Et bien, mon moment lecture était le soir dans mon lit avec ma maman. J'ai et avais une mémoire auditive très développée. Chaque histoire était gravée et à chaque syllabe, à chaque son j'associais ce que je voyais. Vers mes 3 ans je savais lire.

Tous ces souvenirs surtout pour alerter les parents qui ne verraient pas le Haut Potentiel de leur enfant.

Attention, être HP TDAH n'a pas que du bon. Déjà, on fatigue nos parents, nos professeurs et même nos amis. On a des questions permanentes et ne pas avoir une source de réponse comme Internet était une source de tourments. J'ai fait ma première crise d'angoisse existentielle vers mes 5 ans. J'hyperventilais tellement que mes parents m'ont emmenée à l'hôpital croyant qu'il s'agissait des amygdales. Enfin, on fait plein de conneries, même pas exprès comme tout les enfants, on grimpe partout mais avec un TDAH, il n'y a jamais de moments calmes et on se blesse souvent. Je ne compte plus les cicatrices, les entorses, les doigts cassées et les hématomes.

Petite anecdote à ce sujet très représentative... Une fois, chez ma nourrice, je me disputais avec un petit garçon pour tenez-vous bien, fermer une porte. Voyant que je n'avais pas le dessus physiquement, en bonne HP j'ai réfléchis à comment rendre la porte impossible à fermer. Quelle ne fut pas ma joie quand il me vint à l'idée de glisser quelque chose dans les gonds de la porte empêchant ainsi la porte de se refermer... qu'avais-je à mettre sous la main... ne croyez pas si bien dire j'avais une main, je glissai alors mon doigt dans l'encadrement de la porte, je vous laisse imaginer la suite.

L'intelligence, c'est relatif.

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