Ella Strawberry & Pierre

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Premier défi pour moi ! J'espère que vous visualiserez autant Ella, issue de mon imagination, que Pierre, mon mari... :-D

Ella

Ella Strawberry dansait. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle avait toujours porté des chaussons satinés aux pieds avec une pointe plate et dure qui lui meutrissait les orteils.

Cette passion qui l’avait vue grandir l’avait également façonnée. Elle ne pouvait s’imaginer faire autre chose que virevolter, embrasser l’espace d’un mouvement gracieux de ses bras et étirer son corps élancé pour essayer d’aller plus loin. Toujours. Chaque jour, elle mettait son corps sec au défi d’exprimer son esprit, et son esprit de communiquer à ses muscles ses états d’âmes volatiles.

Elle s’était habituée à la douleur qui accompagnait un tel exercice, et l’accueillait même. Elle en avait fait le vecteur entre ces deux parties d’elle-même. C’était la clef qui ouvrait la porte de son esprit, qui permettait à celui-ci de déferler dans ses membres souples et d’habiter chacune de ses cellules. C’est pourquoi, chaque jour avant de danser, Ella Strawberry enfilait ses inconfortables chaussons blancs, revêtait sa tunique aux coutures coupantes et tirait ses cheveux blonds en un chignon serré.

Ella, enfin, s’arrêta. Elle toisa la glace de son regard tempétueux. Elle ajusta l’inclinaison de son menton volontaire et la position gracile de ses longs doigts.

Puis recommença.

Pierre

Avec ses lunettes carrées, d'aucuns croiraient que Pierre avait un problème de vue. Or, ce n’était pas le cas. Il les avait achetées pour se protéger de la lueur bleue des écrans, avait-il avancé, mais ce n’était pas l’unique raison. Il appréciait le changement que ce simple objet apportait à son visage ovale et il lui arrivait donc de les poser sur son long nez en d’autres occasions.

C’était justement l’une de celles-ci. Il se regardait dans le miroir, tournant son menton piqué de poils blonds d’un côté, puis de l’autre, comme pour s’assurer que ses lunettes lui seyaient toujours autant. Ses prunelles bleues, bien que cachées derrière les verres, avaient cet éclat particulier qui apparaissait uniquement quand elles évaluaient l’allure générale du corps auxquelles elles appartenaient. Ce regard-là m’avait toujours facinée. J’avais plusieurs fois essayé de l’imiter sans jamais y parvenir. Il était unique.

Il ébouriffa ses cheveux blonds. Une fois. Deux fois. Puis il tira sur les pans de son bomber beige qui masquait le ventre qu’il avait entreprit d’aplatir. Enfin, il se tourna vers moi et me sourit de ses lèvres pleines. Il était prêt à partir.

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