Semaine zéro

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C'est parti !

Les participants sont sur la ligne de départ, timides comme des écoliers de CP ; sauf un ou deux plus dissipés, mais on ne se refait pas.

La foule en délire lance des popcorns multicolores en l'air, crie et s'ensauvage. Il va être temps que le défilé commence, sinon, les admins ne pourront plus tenir personne et la situation va leur filer entre les doigts. Car quoi de plus sympathique qu'une foule en délire, les yeux exorbités, bavant des gros mots à l'adresse des participants et jetant des capotes usagées sur lesdits participants. Hmmm, quoi de plus sympathique ?

Ah ah ah, je vous ai eu, hein ! Non, ici rien de tout ça.

La foule, composée d'une vingtaine d'éléments si je ne me trompe pas, est très sage. Elle mastique consciencieusement et proprement les popcorns, n'a que des capotes non usagées dans ses multiples poches et les mots qu'elle lance sont des mots d'esprit. Tout en finesse.

Parce que voyez-vous, on ne fait pas dans le people chez nous.

Donc, la foule envoie des petits bisous aux participants, quelques mots doux, aussi. Je me demande même si elle n'envoie pas quelques critiques, en avant-première. C'est clair, elle est sous pression et se demande comment elle va tenir, pendant un an, oui, une longue année, comment elle va tenir pour lire une production fertile et la commenter. Donc elle prend un peu d'avance.

Oups, elle vient de lancer un pari : qui va tenir, qui va lâcher. C'est une pression inouïe pour des participants déjà si peu à l'aise. Les biftons passent de main en main, un électron de cette ensemble particulier s'improvise bookmaker (je sais, ça ne s'invente pas). Ça commence à chauffer, on ne pourra plus tenir bien longtemps. Les auteurs participants sont de plus en plus inquiets, chacun se dit, mais que suis-je venu faire dans cette galère, ou alors, maman me l'avait bien dit de faire attention aux réseau sociaux, ou encore, tu vas voir ce que je vais leur balancer, ça va leur clouer le bec, selon le style propre à chaque auteur. D'ailleurs, l'un d'entre eux déjà s'est levé, insultant le bookmaker qui, insinue-t-il, prend mal les paris : il devrait valoir plus cher. Et la foule, qui n'en perd pas une, se lâche.

De l'en-cre-de-l'en-cre-de-l'en-cre...scande-t-elle dans un cri sinistre de sombritude qui assombrit un ciel jusque-là pas sombre. (répétition stylistique, merci de ne pas annoter. Ndlr)

Alors volent les popcorns, les insultes, les capotes. Les combattants-participants sur le ring s'y mettent. Mais on peut remarquer que certains d'entre eux, des utopistes sans doute, murmurent, mais où on est, là, c'est quoi ce bordel ? (un auteur qui se pose les bonnes questions a toutes les chances d'être un bon auteur, il faut être curieux et ne pas avoir peur de se coltiner les colères d'une foule en délire)

Perso, je crois qu'on est mal barré.

Vingt personnes plus quelques auteurs qui huent, ça fait du bruit. Tellement que personne n'a entendu une pauvre petite voix qui s'égosille tant mal que bien :

- Les voilà, les voilà !

Le bruit faiblardement égosillé a fini, à force de constance (belle qualité d'auteur s'il en est!) par se faire entendre.

C'est une histoire que l'on se racontera encore longtemps sur les réseaux, même quand on sera en mode IA, dans à peu près trois ans d'après certains. Les IA s'en serviront même pour remplir le quota d'émotion qui aura tendance à se faire de plus en plus rare.

Car

la foule s'est tue, les écrivains sur le ring se sont calmés. Ils sont tous tournés vers l'entrée des Artistes (qui porte sur son fronton cette devise : Staff only)

Deux par deux, les pompoms g&b arrivent. Ils chantent et ils dansent, font des galipettes et du vélo à une roue. Ils sont habillés de rose et de vert et c'est mimi comme tout. Ça me rappelle la bibliothèque. On dirait qu'un sucre d'orge vient se tremper dans l'acide pour en changer la nature (aucune connotation ici, ndlr).

Dld… et Exp…slamment à tue-tête, un peu dans l'aigu quand même, je dois le dire en toute franchise :

Donnez-moi un B !
Donnez-moi un R !
Donnez-moi un A !
Donnez-moi un D !
Braaaaaaaaaaad…

…BUUUUUUURY !

Une ambiance de dingue, je vous dis !

Tous les pompoms g&b, les futurs lecteurs du défi, pour vous dire comme on les aime et les choie, reprennent en chœur (ils ont répété toute la nuit, à cause des paroles compliquées, merci à eux) et agitent des bras encombrés de pompons merveilleux aux couleurs chatoyantes et cela crée euh… cela crée, eh ben, euh, pour être franche, je ne voyais pas Scribay aussi pimpant dans le pompon, c'est une surprise.

Mais tout ceci, naturellement, n'est pas mis en scène pour rien. Car ils sont affublés, non, pardon, vêtus de tutus (allitération, merci d'annoter en disant, wouah, excellente, l'allitération, hersen. Je dis ça pour ceux qui auraient raté celle du pimpant dans le pompon) vêtus, donc, de tutus rose joli comme les joues d'un printemps en fleur.

Techniquement, et je finirai sur cette note un peu sèche mais on ne peut ignorer la technique, n'est-ce pas , le tutu est un vêtement professionnel, un bleu de chauffe, si vous préférez, qui ne se contente pas d'être au ras du cul. Il est au ras de la partie haute de l'élément du corps ci-avant nommé. Donc, fini le casse-tête pseudotique de savoir si c'est le coup du kama-sutra de la rose ou bien celui du chou que papa-maman ont bricolé : le mystère s'envole, et c'est ainsi que nous en arrivons, auteur.e, à l'essentiel qui nous rassemble ici. Écrivons, écrivons. Même si c'est des conneries.

Et c'est parti pour le Bradbury Troisième !

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