Manosque

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Julien de passage à Manosque, ce matin là, achète Vaucluse Matin pour les résultats sportifs de l'équipe de Baskets d'Aix.

Comme tout le monde il ne peut rater le titre qui barre la "UNE" : Horreur en Luberon, deux randonneurs belges dévorés au Portalas.

Julien connaît bien cette arche, il y est déjà passé deux fois en randonnée dans ce beau massif. Il commence donc de lire l'article concerné plus en détail.

D'après l'auteur de l'article les deux randonneurs seraient morts en partie mangés par des sangliers, mais l'enquête étant en cours le journaliste n'apporte pas plus de précision.

Julien qui connaît très bien et pour cause l'espèce porcine qu'elle soit domestique ou sauvage, s'étonne, comme le journaliste, que des sangliers se comportent comme des fauves. A l'état sauvage le sanglier peut-être dangereux car pour se défendre il chargera, c'est sûr, et ses charges peuvent être mortelles. Mais le régime alimentaire de l'espèce porcine n'est pas à base de protéines animales. Si il en trouve facilement, il en mangera, mais il n'en recherchera pas spontanément.

Il jette le journal sur la banquette de sa voiture et reprend la direction d'Aix en Provence où l'attend Rémy au siège de leur société d'ingénierie génétique pour faire le point sur l'avancement de leurs derniers travaux en l'absence de nouveaux animaux AGM. Ils doivent mettre en place de nouveaux protocoles ultra-sécurisés, l'accident de transport des porcelets du printemps dernier, leur ayant fait frôler la catastrophe financière.

Situé en périphérie est de la ville, le trajet vers leur labo est rapide. Comme à son habitude il monte les escaliers quatre à quatre pour rejoindre leur bureau.

— Salut Julien, tout c'est bien passé à Manosque.

— Super, notre expertise génétique à fait mouche au labo de l'Occitane. Tu sais que leur société recherche une traçabilité parfaite des produits qu'ils importent et nous sommes les plus performants en la matière. Cela va être une sacré bouffée d'air pour continuer nos travaux.

— Tu as écouté la radio sur la route ?

— Non pourquoi ?

— Cette horrible affaire de randonneurs dévorés au Portalas, tu te souviens on y était l'automne dernier, c'était magnifique ce coin, les radios d'infos en parlent en boucle.

— Oui j'ai vu ça, j'ai acheté Vaucluse Matin à Manosque, le journaliste, d'après la police ,fait état de sangliers qui auraient dévorés ces marcheurs. Les porcs ne mangent déjà pas au naturel de viande animale, alors s'attaquer aux hommes !

— Au naturel, oui, mais nos AGM eux devaient bien manger des protéines animales en majorité pour grandir plus vite et devenir plus gros.

— Effectivement s'ils avaient survécu on aurait dû les nourrir ainsi, mais là ce sont des sangliers dont ils parlent, pas d'AGM.

— Julien, nos porcelets intégraient les gènes du Sanglier géant de Turquie pour être sur d'avoir des animaux de grande taille, si jamais nos porcelets avaient survécus à l'accident, comment seraient-ils aujourd'hui ?

— Rémy, tu délires comment veux-tu que des porcelets de deux jours, sans leur mère, aient pu survivre plus de 24h en pleine nature.

— D'accord Julien, mais si c'était le cas quelle taille auraient-ils ?

— Facile 250 Kg, avec un bon mètre au garrot, adulte on avait prévu 500 Kg, mais avec une alimentation carnivore à 80%.

— Julien, ce ne sont peut-être pas nos porcelets qui ont survécus et je l'espère, mais il serait intéressant d'en savoir un peu plus sur ce ou ces sangliers, si nous tombions sur une race naturelle qui évolue vers un régime carnivore ce serait un sacré avantage pour nous. Qu'en penses-tu ?

— Effectivement Rémy, je ne voyais pas la chose sous cet angle, il faut qu'on obtiennes plus d'info sur cette affaire.

— Montres moi cet article, je n'ai que des infos radios.

— Regardes, mais je n'ai rien lu de bien précis.

— Bingo, regardes qui a signé l'article, Francis Delaigues.

— OK, mais je ne le connais pas ce Fancis.

— C'était un pote, on a fait le Lycée ensemble, il y une douzaine d'années. Lui c'était un littéraire et moi je passai un Bac S, comme toi d'ailleurs. Je vais l'appeler et lui proposer de faire un article sur notre stratus, ce sera une belle façon d'en savoir un peu plus sur l'affaire, comme il l'a suivie.

— Bravo, c'est un coup de chance que j'ai acheté ce canard.

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