Les regrets de la Vie

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La Vie a souvent des regrets. Parmi ses plus grands…l’Homme. De sa naissance jusqu’à sa mort, la Vie le regarde se recomposer de l’intérieur à partir de cellules qu’Il aura lui-même créées, en mangeant, en dormant, en respirant, en parlant, en se blessant, en aimant. Certaines mourront heureusement mais les plus téméraires connaîtront la rudesse de la… de leur existence. Oui, c’est bien la Vie que je viens d’omettre. Mon hésitation se justifie car, n’étant pas seule dans l’histoire, elle ne peut être entièrement responsable. Néanmoins, rappeler son nom en lui attribuant une lettre capitale ne fait que la Valoriser et dissimuler une triste facette Vicieuse.

La Vie a souvent des torts. Elle a des remords que la mort apaise en elle car elle ne supporte pas de voir les créatures, auxquelles elle donne son souffle, mourir, disparaître quelque part dans l’univers, si ce n’est sur Terre. Pourquoi ? Ce souffle est comme un pacte, une signature indélébile qui suit l’Homme pendant toute sa… son existence. Lorsque l’Homme souffre, elle souffre avec lui. Pourtant elle, elle n’en peut plus de supporter de telles souffrances. Elle pourrait même s’éteindre un jour si elle le pouvait. Mais, elle ne meurt pas, ce sont les créatures qui meurent. En mourant, celles-ci la libèrent, elles l’allègent d’un autre fardeau. Mais a-t-elle choisit d’être ainsi ? Nul ne le sait. J’ai la forte conviction qu’elle n’y est pour rien. Elle prend goût à cela malgré elle. C’est la mort, toujours à baigner dans une flaque de sang, qui constitue son adrénaline, ou pire, sa drogue. Cette sangsue ne mérite point de lettre capitale. Elle est davantage forte lorsqu’elle apprécie la souffrance de sa sœur jumelle. Une peine qui la ravit, une affliction ensorcelante, hélas, éternelle. Comment en est-elle arrivée là ?

La mort, elle, semble n’avoir aucun regret, au contraire. Longtemps restée dans l’ombre du néant, elle proposa un jour à sa sœur, qui était puissante, beaucoup plus qu’elle, de la libérer de tous ses tourments. Elle se réjouit de la sottise d’une sœur qui n’avait jamais su percevoir le mal derrière ses actions. Elle réussit à la convaincre de la légitimité de ses actions et des bienfaits que ces dernières procureraient sur sa sœur. La Vie, naïve, se laissait donc faiblir, croyant se fortifier lorsque l’Homme et les autres créatures disparaissaient. Croyant apaiser ses douleurs en les couvrant de terre. La mort, fière de sa domination ne se doutait point que rien n’était éternel, paradoxalement. En effet, son secret ne resta pas caché bien longtemps. Comment la Vie a-t-elle su ? Nul ne le sait. Pourtant, en ce jour, ou cette année, enfin…en cette période, quelle qu'elle fût, la Vie se rendit compte de la traîtrise de sa sœur. Hélas, il était trop tard, beaucoup trop tard. Elle était devenue trop forte.

Cependant, il y avait bien un remède, un moyen de se retrouver et de guérir même de sa souffrance illusoire. La Vie se mit alors à souffler d’une vive voix. Elle pardonna aux êtres asséchés par les maléfices de sa sœur. Pour une fois, la Vie se libérait de ses regrets.

Elle regrettera à tout jamais d’être l’essence de notre corps, de ce véhicule qui nous escorte jusqu’à sa sœur.

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