Chapitre 5 Rédaction

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Je regarde les étages défiler sur le panneau éléctrique. L'ascenseur ne va pas très vite. Comme si je n'étais déjà pas assez en retard au bureau. Mes mains serrent le petit gobelet rempli de café fumant. Mes ongles fraichement manucurés tapotent le carton brun.

Enfin, les portes s'ouvrent à l'étage vingt-trois. Je regarde l'étage remplis de travailleurs qui tournent telle des fourmis dans un bocal. Quelle bande de crétins. Je les hais !

La politesse m'oblige à leur adresser la parole. Ils me répondent tous avec politesse et respect. J'adore me sentir suppérieur à eux !

Mes talons auiguilles noirs claque sur le sol ciré. J'arrive enfin à mon bureau. Une belle pièce spacieuse avec une belle vue sur la ville. La décoration est moderne et sobre. Elle tourne dans les gris. Mais la pièce maitresse est le tableau fait par je ne sais quel artiste. Je l'ai acheté une fortune. Ce tableau représentant des horloges qui fondent impressionne tous mes clients lorsqu'ils entrent. Ils me prennent pour quelqu'un qui aime la culuture et l'art. Mais mon art, c'est mentir !

je bois une gorgée de mon café brulant et attends que ma secrétaire panique pour me dire que je suis en retard.

Je laisse entrer la grande rouquine en tailleurs gris et en petit talon. Amateur ! Lorsque tu mettras la ma hauteur de chaussure, peut-être que je commencerais à t'estimer. Ma secrétaire me regarde avec un peu de peur dans le regard. Elle sait que je ne suis pas de bonne humeur.

Elle me parle de mes rendez-vous. Je n'en ai que faire de ce qu'elle dit. Ce qui m'importe, c'est surtout mon rouge à lèvre. Je me regarde dans l'écran de mon ordinateur que je n'ai pas encore eu le temps d'allumer. Je resserre ma coiffure compliquée. J'ai attaché mes cheveux blonds dans un chignon. Mon amant trouve que cette coiffure me donne un air sévère mais il adore quand je prends l'air sévère. Ce qui n'est plus le cas de mon mari. Ce pauvre tas de gras ne me regarde même plus.

Ma secrétaire sort de mon bureau. Est-ce que je vais enfin pouvoir commencer à travailler ? Je suis la patronne d'un grand journal américain. C'est moi la communication.

Je regarde en croix les articles que je connais déjà, ceux qui doivent paraitre demain. Nous sommes un hebdomadaire. Nous brassons tellement d'argent. Cet argent va dans mes talons ! D'ailleurs j'ai besoin d'un nouveau sac à main. J'irais à Paris quelques jours.

Les pages écrites par les journalistes défilent sur mon écran coloré. Soudain, je vois un avis de recherche. Je m'y attarde. Un moment. Les deux disparus sont Nolan Warner et Saliana South. Ils ont disparu depuis presque un mois. Ils étaient censé être au Brésil. Mais ils n'ont plus donné signe de vie depuis leur départ. Leur famille les recherches partout. Mon petit clic de souris se pose sur la croix pour suprimer les avis de recherche qui vienne polluer mon journal. Mais j'ai le malheur de tourner la tête et de croiser le regard figé du seul homme qui ne m'a jamais laissé. Mon fils. Je laisse les avis de recherche dans mon journal.

Je me lève et regarde Manhattan depuis ma fenêtre. C'est un très beau paysage qui s'étends devant moi. Les buildings sont monstrueux. J'adore cette ville et ses richesses. J'adore le pouvoir !

Dans l'aprés-midi, je dois descendre de mon bureau pour allez écouter des écolos. Je hais les écolos ! Qu'ils retournent bouffer du gazon et souffler sur des icebergs. Ils campent en bas de mon building depuis des jours et ils refusent partir, temps que je n'ai pas fait un article sur eux. La révolution à deux balles ! Et leur sujet de revendication est l'énorme forêt Amazonnienne.

Ils devraient pourtant savoir qu'on ne devient pas puissant sans quelques sacrifices. Et ce lopin de terre, n'est pas interresant, autant qu'il serve quelque chose. Ce discours indigne certains de mes employers. Ceux qui ont essayé d'être du côté de Green peace et autres conneries dans ce genre. Ils ont tout simplement été licencié sur le champ. Je ne discute pas avec des brouteurs de feuilles.

- Madame Boston ! L'avenir de la planête dépend de vous.

- Je sais, le monde ne tournerai pas sans moi, mais je ne suis pas seule. C'est ce pays qui rend le monde si magnifique !

Je me pavanne un peu dans mes habits de marques devant les hermites en poncho tricoté par leur mère dans une roulotte merdique. Ils ne doivent pas avoir l'habitude de voir une femme aussi sensationnelle que moi.

Soudain, l'un des mangeurs de graines me jette de la terre dessus en me hurlant mon journal est un torchons sans valeur qui détruit la planête et que je ne vaut pas mieux que lui. je regarde le clodo sans dent. Il pue l'alcool et la pisse. Ses habits sont des lambeaux de tissus et il ne semble pas très bien connaitre le principes de la douche.

En plus ce miséreux vient de ruiner mes habits que je venais d'aller chercher au pressing, la veille. J'ai de la terre dans les cheveux et sur mes talons. Exaspérée de ce manque de reconniassance du bas peuple pour l'élite. Je coupe court à toute entre-vue, je remonte dans ma tour de verre et de richesse.

Ma vie n'a jamais été aussi merdique qu'aujourd'hui...

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