Violetta s’acagnarde sur un bain de soleil. Soudain, de l’autre côté de la haie, un sifflotement trouble le silence. Piquée par la curiosité, elle déserte sa chaise longue. À travers l’interstice de la clôture d’arbustes, elle observe en catimini. Son rythme cardiaque franchit les cent pulsations minute à la vue du corps hâlé étendu sur un transat.

Ébaudie, la jeune femme aperçoit la main de l’homme caresser avec nonchalance son membre par-dessus son boxer bleu marine. Situation étrange, excitante, pour celle qui contemple cette scène volée à l’intimité d’autrui. Violetta doit-elle continuer à se rincer l’œil ou respecter la vie privée de son nouveau voisin ?

Subitement, tel un ressort, l’homme se dresse.

— Je vous ai vue, riote-t-il en approchant de la haie. Le spectacle vous a plu ?

Jamais Violetta n’a éprouvé un tel margouillis ! Elle n’entrevoit qu’une solution : emberlucoter ce mirliflore. Malgré son attitude arrogante, il ne résistera pas, la jeune femme en est convaincue ; il ne cesse de guigner sur ses charmes.

Alors qu’elle s’apprête à mettre son projet à exécution, des cris attirent leur attention. D’un même mouvement, ils tournent la tête : Betty, l’une de leurs voisines, est en train d’accagner son mari, un rouleau de pâtisserie à la main. Ensemble, ils éclatent de rire. La glace est brisée ; ils vont pouvoir faire connaissance.

©Jocelyne B.

20 septembre 2021