Chapitre 38 - 2 mai, West Hollywood

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Le capitaine Lamb était déjà dans son bureau lorsque Charlie et Joe arrivèrent, après être passés par le service scientifique. Il les convoqua immédiatement.

— Même pas le temps de prendre un café, grommela Joe.

La veille, Charlie avait informé le capitaine de l’identification de la Camaro blanche.

— Ainsi le nœud se resserre autour de cette clinique. Le mystérieux visiteur serait donc ce McLay ?

— Et bien, fit Joe gêné, ce n’est pas si simple. J’ai relevé des empreintes sur la poignée de porte de la Camaro, des empreintes fraiches et bien nettes.

— Et alors, demanda Lamb impatient ?

— Nous venons du labo. Elles concordent bien avec celles que nous avons sur un des verres. Le problème c’est que ce ne sont pas celles du Docteur McLay. Les empreintes de McLay ont été relevées au Texas à la suite d’un délit routier il y a un peu plus de deux ans et ce ne sont pas les mêmes que celles relevées sur la voiture.

— Ça peut vouloir dire plusieurs choses, compléta Charlie. Le plus simple, ce n’est pas McLay qui conduisait la Camaro hier, mais peu probable. On va vérifier en trouvant d’autres empreintes. Autre hypothèse, on a affaire à deux médecins homonymes, c’est possible et on va également vérifier, mais « notre » McLay dit sur son CV qu’il a travaillé au Texas, à El Paso. Dernière possibilité, le McLay qui opère à Sunny Vale utilise une fausse identité.

— Bien, recoupez-moi tout ça, trouvez d’autres empreintes à la clinique ou ailleurs, vérifiez les cartes grises et toutes les bases de données s’il le faut. Je veux savoir qui est ce gars et la couleur de son slip. Si vous avez besoin de passer par le FBI, allez-y. J’ai parlé à notre agent de liaison hier et ils sont prêts à collaborer. Ils s’intéressent à l’autre type, l’entrepreneur.

— Blankart ?

— Oui c’est ça, vous aviez raison, il n’est pas tout à fait clean. Ils vous expliqueront. Voilà les coordonnées, mais rappelez-vous, on y va doucement, n'abattez pas vos cartes trop tôt.

— Merci Chef, dit Joe, mais ce n’est pas la première fois qu’on travaille avec eux.

— Justement, je vous connais ! Je préfère que Mortansen s’en occupe. Vous, vous trouvez le toubib. Vous pouvez disposer.

Charlie retourna à son bureau pour appeler l’agent de liaison du FBI pendant que Joe passait prendre son café.

— J’ai rendez-vous avec l’agent spécial Mellow à 11 heures. Je te laisse pister McLay et on se retrouve après déjeuner.

Après le départ de Charlie, Joe était d’humeur maussade. Il rembarra une assistante des Ressources Humaines venue lui réclamer un document administratif « urgent » et pesta contre les services généraux car l’imprimante manquait de toner. Quand la pauvre jeune femme fût repartie avec son formulaire rempli, il se mit à la recherche du « véritable » Docteur McLay.

Son premier appel fût pour la clinique mentionnée sur le CV de McLay, à El Paso, Texas. Après une attente raisonnable, et seulement trois correspondants, il obtint le service du personnel qui lui apprit que le Docteur McLay avait bien été salarié de l’établissement, mais qu’il l’avait quitté sans préavis deux ans plus tôt. L’employée n’avait pas connaissance d’événements marquants ou d’incident durant la période où il avait travaillé à El Paso. Le médecin n’avait pas donné de raison pour justifier son départ soudain, simplement envoyé un mail. Il n’avait même pas demandé le solde de son salaire.

Il contacta ensuite le siège de la police d’El Paso. Il lui fallut plus longtemps pour apprendre que la seule mention concernant Steve Mc Lay, médecin, était une altercation avec une patrouille, un vendredi soir à la sortie d’un bar. Le Docteur McLay avait consommé de l’alcool et avait injurié les officiers de police. Il avait été conduit au poste pour contrôle d’identité et libéré le lendemain matin. C’est à cette occasion que ses empreintes avaient été relevées. Coïncidence, l’incident s’était produit peu de temps avant la démission de McLay. Joe demanda à son collègue l’adresse enregistrée lors de son interpellation.

Les services municipaux d’El Paso apprirent à Joe que l’adresse donnée par McLay correspondait à un logement locatif. Il enregistra les coordonnées du bailleur, qui comportaient un numéro de portable. Il eut la chance de joindre le propriétaire immédiatement. Ce dernier s’emporta quand il mentionna le nom de McLay. Après plusieurs années de location sans histoire, McLay avait disparu sans laisser d’adresse et sans payer le loyer. Il avait attendu quelques temps puis fait vider le logement et transporter les affaires du locataire indélicat dans un box. Personne n‘était jamais venu les réclamer. Sans surprise, la date du départ du locataire correspondait à la démission du médecin.

Cardoni retourna voir le capitaine avec ces informations.

— Je crois qu’on assez de matière pour aller voir un juge et demander un mandat. Ensuite, vous allez chez Sunny Vale et vous me rapportez la brosse à dents de ce type.

— Bien Capitaine, je prépare le document et je contacte le Juge Muller. Dès que Charlie est de retour, nous filons là-bas. 

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