Chapitre 9

14 minutes de lecture

Pourquoi a-t-elle accepté, si c’est pour se mettre dans un tel état de stress ? Elle a essayé toute la journée de s’occuper l’esprit, mais rien n’y fait. Même couper du bois ne lui a pas permis de se détendre. Ça ne marche vraiment pas comme dans les comédies romantiques, où le héros, énervé, donne un grand coup de hache dans une buche innocente. Elle a essayé, mais elle n’a récolté qu’une terrible douleur dans son bras droit. Charles Ingalls doit se moquer d’elle au coin de sa cheminée. Lila se masse le biceps en regardant dans le vide. Elle a sorti tous ses vêtements de l’armoire. Ils sont étalés sur le lit, ou directement par terre, lorsque le lit s’est avéré trop petit pour tout contenir. Elle a passé en revu toute sa garde-robe et ne trouve rien à se mettre pour son rendez-vous avec Gabriel. Tout lui semble moche, trop vieux ou trop simple. Dans un grand soupir, elle baisse les épaules et se dit qu’un bon thé lui ferait du bien. Elle arrive en même temps qu’Ambre dans la cuisine.

- J’ai eu Noah au téléphone. Il a parlé de notre projet de séjours thématiques à Alexis. D’après ce qu’il m’a dit, Alexis a semblé vraiment emballé. Du coup, il en a parlé à sa direction, Alexis hein, pas Noah. Ils ont eu l’air de trouver le concept intéressant. Il doit passer cet après-midi nous apporter de la documentation en rentrant d’une réunion à Montréal.

Ambre a débité sa tirade d’une traite, tout en farfouillant dans le placard à gâteau. Au final, elle ne prend rien et s’assois à même le plan de travail, à côté de Lila qui se réchauffe les mains sur sa tasse. Cette dernière la regarde sans aucune expression. Elle n’a pas compris un traitre mot de ce qu’elle vient de lui dire. Elle a reconnu le nom de Noah, ça d’accord. Elle sait qui est Alexis : un grand blond, sportif, faisant parti de la bande d’amis de Noah. Mais pour le reste, elle a l’impression qu’Ambre vient de lui parler dans une autre langue.

- Allo la Terre ici la Lune, dit Ambre en agitant sa main devant de visage de sa colocataire.

- Excuse-moi, mais je n’ai rien compris à ce que tu m’as dit. Il y avait trop de : un tel a dit à bidule que machin devait voir truc.

Ambre soupire.

- Ok, je vais te la faire courte. Alexis est intéressé pour s’associer avec nous et proposer des activités à nos clients.

- Ah ok, c’est beaucoup plus clair comme ça. Mais il travaille dans quoi au juste ? Je ne me souviens plus.

- Il est accompagnateur dans une boite qui propose des activités de pleine nature : canoë, escalade, VTT, randonnée, canyoning et tous ces trucs que j’ai en horreur. Ça serait bien qu’on puisse travailler ensemble. C’est pour ça qu’il doit passer. Pour nous apporter une proposition détaillée, pour y réfléchir et en reparler.

- Tu me l’aurais expliqué comme ça la première fois, j’aurais compris.

Lila plonge le nez dans sa tasse pour sentir la vapeur remonter vers son visage. Elle ferme les yeux et inspire le parfum de son thé noir, mélange sucré de cerise, de pomme, d’orange et d’hibiscus. Son péché mignon du moment. Elle ne sait pas combien de temps elle reste là, perdue dans ses pensées. Assez longtemps pour que la chaleur fasse perler de petites goûtes de condensation sur sa peau. Le bruit de la sonnette la tire de sa rêverie. Ambre saute du comptoir et va ouvrir. Lila se lève et tend le cou pour dire bonjour au nouvel entrant dans la pièce. Alexis est vraiment le stéréotype du sportif avec ses épaules larges, ses muscles bien dessinés et son mètre quatre-vingt. Sa mâchoire carrée est rasée de près, ses cheveux, d’un blond presque blanc, sont savamment coiffés vers l’arrière. Il pourrait vraiment être mannequin pour une pub de parfum. Le seul défaut visible est son nez, trop long, trop anguleux pour être harmonieux avec le reste. C’est comme si on avait fait une grosse tache de peinture noire en plein milieu d’une toile de Monet.

- Tu veux boire quelque chose ? demande poliment Ambre.

- Non merci. Je ne vais pas m’attarder, il me reste encore de la route pour rentrer, déclare le jeune homme tout sourire.

Ses dents sont blanches et parfaitement alignées. Il irait bien dans une pub de dentifrice tout compte fait.

- Alors, ton homme rentre bientôt ?

- Oui, dans moins de trois semaines. Enfin ! répond Ambre.

- Tu dois être impatiente. Ça n’a pas dû être facile de gérer cette grande maison toutes seules.

- Pourquoi diable, tout le monde croit qu’il nous faut absolument un homme dans cette maison !?

Lila a parlé à voix basse, plus pour elle-même que dans le but de partager sa pensée, mais elle sent le regard surpris d’Alexis sur elle. Ambre passe son bras autour de ses épaules.

- Ne fais pas attention, Lila est un peu sur les nerfs en ce moment.

Lila lève les yeux au ciel, se dégage de l’emprise d’Ambre et se lève. Dos à ses amis, elle entreprend de rincer sa tasse dans l’évier. Quand elle coupe l’eau, elle entend Ambre chuchoter, sans grand succès vu son timbre de voix, « elle a un rencard ce soir ». Comme si cette déclaration pouvait expliquer son humeur.

- Surtout fait comme si je n’étais pas là. Ne te gênes pas pour étaler ma vie privée à tout le monde.

- Oh ça va, tout de suite sur la défensive. Pauvre petite chose fragile.

Alexis, une main sur la nuque, semble mal à l’aise face à la joute verbale des filles.

- Bon, je vais y aller moi. Vous avez cas m’appeler quand vous aurez regardé la proposition. En tout cas, je trouve l’idée vraiment chouette.

Une fois la porte refermée, Ambre retrouve Lila toujours à la même place.

- Qu’est-ce que tu fais encore là ? Va te préparer ! Tu as vu l’heure ?

Lila secoue la tête lentement, sans relever les yeux de ses mains qui triturent les boutons de sa chemise à carreaux rouge.

- Je crois que je vais envoyer un message à Gabriel pour annuler. Je ne me sens pas très bien.

La jeune femme brune s’approche de son amie, lui prend les mains et la force à se lever. Avec son index, elle lui lève le menton pour que ses yeux rencontrent les siens.

- Je ne veux pas entendre de telles idioties. Tu vas monter, te doucher, te changer en bombe atomique et aller à ce rendez-vous. De toute façon, tu n’as pas le choix, parce qu’il vient te chercher à la maison, (elle s’empare du portable de Lila posé sur la table et le glisse dans la poche arrière de son pantalon en cuir). Je ne te rendrais ton téléphone que quand il sera là. Ça t’évitera de faire une bêtise.

- Mais…

- Non, non, non.

En soupirant, Lila monte à l’étage, suivie de près par Ambre.

- Je ne sais pas quoi mettre. Tout ce que j’ai est moche.

- Oh, mais c’est qu’elle nous fait une crise de fashionista en plus, rigole Ambre en pénétrant dans l’appartement de son amie. Le temps que tu te douches, je vais regarder ce que tu peux mettre. Tu me fais confiance ?

- Oui, d’accord.

A chaque fois qu’Ambre rentre dans le studio de Lila, elle a l’impression de changer de maison. La décoration est tellement différente du reste. Fini les poutres, les meubles en bois massif et les couleurs chaudes. Lila a choisi de faire son appartement dans les tons de blanc, de noir et de gris. Les meubles sont épurés et modernes, mis en valeur par des éléments de décoration géométriques. Lila aime bien ce contraste, ça lui permet de couper véritablement entre son travail et son intimité. Ambre adore cette ambiance, elle a l’impression de passer par un portail temporel.

Elles traversent la cuisine et le salon, avant de pénétrer dans la chambre. Ambre s’arrête sur le seuil et émet un sifflement sonore.

- Mon dieu ! On dirait que tu t’es fait cambrioler ou qu’une tempête a dévasté ta chambre.

- Je sais. Je pensais y voir plus clair comme ça, dit Lila en se dirigeant vers la salle de bain attenante.

L’eau se met à couler et Ambre entreprend de ranger les affaires de son amie. Ça ne lui ressemble vraiment pas d’agir de la sorte. Lila est toujours ordonnée, voire même maniaque. Elle se met beaucoup trop la pression pour cette histoire. Preuve qu’elle est déjà beaucoup attachée à Gabriel. Ceci-dit, Ambre ne peut s’empêcher de s’inquiéter. Lila est encore fragile émotionnellement, même si elle ne le montre pas. Lila sort de la salle de bain, les cheveux enroulés dans une serviette, le corps drapé dans un kimono en soie bleu.

- Tu n’étais pas obligée de tout plier, mais merci. Bon, qu’est-ce que je peux mettre alors ?

- Cette robe ? demande Ambre en lui montrant une robe bleu sombre, les manches transparentes et le bustier parsemé de sequins.

- Non, elle fait trop habillée. Je ne crois pas que Gabriel ait prévu un repas gastronomique. Je vais me sentir gourde.

- Ok. (Ambre repose la robe et montre une pile sur le lit). Un jean avec un chemiser et un gilet ?

- Non, trop décontracté. Je voudrais quand même qu’il voit que j’ai fait un effort.

- Ta robe portefeuille avec les fleurs blanche et rose ?

- Je vais me geler. C’est une robe d’été.

Ambre ne semble ni embêtée, ni découragée par les refus successifs de Lila. Elle arpente la pièce, concentrée. Elle fouille dans l’armoire, puis revient vers le lit, soulevant des piles de vêtements. Lila attend, dubitative.

- Je crois que j’ai trouvé, s’exclame Ambre en lui tendant des habits à bout de bras. Enfile ça et ne discute pas.

Son ton ne laisse place à aucune objection, si bien que Lila s’exécute sans dire un mot. Elle se retourne pour se voir dans la glace et regarde le reflet d’Ambre en lui souriant.

- Tu as raison, c’est parfait.

Elle reporte son regard sur le miroir. Elle porte une jupe taille haute en denim marron clair, agrémentée de gros boutons crème sur le devant. En haut, Ambre à opter pour un pull en laine crème, rentré dans la jupe. La tenue est complétée par une paire de collants noir et des bottines marron. C’est simple, mais recherché. Tout ce qu’elle aime. Elle se sent belle et confiante, tout en étant à l’aise. Ensuite, elle s’assoit devant sa coiffeuse et passe par les mains expertes de son amie. Elle lui fait un maquillage discret, dans des tons marrons et soulignes ses lèvres pleines d’un rouge à lèvre mât, naturel et clair. Pour finir, elle lui boucle un peu les pointes de son carré et attache une mèche de cheveux vers l’arrière avec une barrette en perles blanches, dégageant ainsi son oreille droite. C’est presque l’heure. Lila se regarde une dernière fois dans la glace.

En arrivant en bas de l’escalier, le portable de Lila émet un bip dans la poche d’Ambre. Elle le lui tend et Lila s’empresse d’ouvrir la conversation en voyant le nom qui s’affiche à l’écran.

- C’est Gabriel. Il est en retard. Il me demande de l’attendre directement à Sainte-Agathe, derrière la bibliothèque.

- Il doit avoir une bonne raison. Tu veux que je t’accompagne ? questionne Ambre.

- Non, ne t’inquiète pas, c’est juste un contre temps. Je dois pouvoir me débrouiller.

- Ok, mais s’il y a le moindre souci, tu m’appelle d’accord.

Lila lève les yeux au ciel.

- J’ai l’impression d’entendre ma mère. Tu veux que je t’envoie un message quand je suis arrivée aussi ?

- Oui, ben ta mère n’a pas tort. Tu as intérêt à m’envoyer un message. Ça m’évitera de me faire du soucis toute la soirée.

- Ça va, je ne vais qu’au village d’à côté. Je ne vais pas en pleine forêt.

- Même, dit Ambre catégorique, en croisant les mains sur sa poitrine.

Lila enfile sa doudoune jaune et son écharpe et ouvre la porte en respirant un grand coup.

- Bonne chance ! Tout va bien se passer, essaye de la rassurer son amie.

Elle referme derrière elle et se dirige vers sa voiture. Heureusement que le temps s’est amélioré et que les routes sont praticables. Lila a les jambes qui tremblent tellement elle est nerveuse. Elle ne comprend pas pourquoi ça la stresse autant de voir Gabriel. Ce n’est pas comme s’ils se découvraient pour la première fois. S’il s’aperçoit qu’elle est nerveuse à ce point, il va la prendre pour une folle, lui qui est toujours décontracté et que rien ne semble ébranler. A cet instant, elle lui envie sa force tranquille.

Arrivée au village, elle se gare sur le parking situé derrière la grande bibliothèque. L’entrée du bâtiment est vraiment magnifique avec son escalier monumental et ses grandes colonnes grecques. Mais à l’arrière et de nuit, l’endroit est un peu plus angoissant. Elle coupe le moteur et envoie un message à Ambre pour lui dire qu’elle est bien arrivée. Autant éviter d’avoir une scène en rentrant à la maison. Elle espère que Gabriel n’a pas eu de problèmes au moment de partir. Au bout de dix minutes d’attente, elle commence à avoir vraiment froid. Elle décide de redémarrer la voiture pour avoir un peu de chauffage. Au bout de trente minutes, elle commence à trouver le temps vraiment long et ses jambes tremblent de plus en plus. Ses dents s’entrechoquent, mais elle ne sait pas bien si c’est de stress ou de froid. Elle allume la radio pour essayer de s’occuper, mais le bruit de la musique lui semble assourdissant et décide de la couper. Elle regarde son portable toutes les deux minutes pour vérifier si elle n’a pas loupé un message. Puis, une voiture tourne à l’angle de la rue et vient se garer non loin d’elle. Enfin, ce n’est pas trop tôt, se dit-elle. La portière s’ouvre sur une jeune femme. Elle fait descendre son petit garçon et s’éloigne. Lila souffle fortement. Elle commence vraiment à s’inquiéter. Et s’il lui été arrivé quelque chose sur la route ? Et s’il avait eu un accident, seul, et que personne ne soit là pour l’aider ? Et s’il était mort ? Elle est en train de raconter n’importe quoi. Au bout d’une heure d’attente, elle se décide à l’appeler. Elle recherche son nom dans les contacts et appui sur le bouton vert. Les bips semblent durer une éternité, quand soudain elle entend sa voix. « Salut, c’est Gabriel. Je ne suis pas disponible mais laissez-moi un message. »

- Gabriel, c’est Lila. Je suis bien arrivée à Sainte-Agathe, à la bibliothèque, comme tu me l’as demandé. J’espère que tout va bien pour toi. Appelle-moi quand tu as ce message pour me dire où tu en es. Je t’attends.

A chaque voiture qui passe, Lila se retourne et l’espoir reprend. Mais, personne ne s’engage sur le parking. Et si Gabriel était dans la ville et qu’il ne la trouvait pas ? Non, c’est ridicule, il n’y a qu’une seule bibliothèque. Après quinze minutes de plus à attendre, elle essaye de l’appeler une nouvelle fois :

- C’est toujours moi. Est-ce que tu comptes venir un jour ? Parce que je commence sérieusement à trouver le temps long et à m’inquiéter. Rappelle-moi. (Après un silence elle ajoute plus bas). S’il te plait.

Enfin au bout de pratiquement deux heures d’attente dans le froid, d’une dizaine de SMS et d’appels, tous sans réponses, Lila met le contact et recule de sa place de parking. Elle ne s’aperçoit qu’elle pleure que quand une goûte lui tombe sur la cuisse, traversant son collant fin. Qu’elle idiote elle fait ! Se mettre dans cet état pour un abrutit qui lui a posé un lapin. Il n’en vaut vraiment pas la peine. Et elle, qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’il était différent des autres ? Tous les mêmes, à traiter les femmes comme des objets, qu’ils peuvent utiliser jusqu’à temps qu’ils se lassent et qu’ils trouvent autre chose pour les distraire. C’est bien fait pour elle. Elle a baissé ses défenses, voilà ce qu’elle y gagne. Une soirée gâchée. De rage, Lila s’essuit les yeux et le nez du revers de sa manche.

***

Ambre a passé la soirée avec une famille venue dans la région pour skier. Un couple et ses deux filles de treize et quinze ans. Ils ont été vraiment adorables lors du repas. Elle est toujours un peu stressée quand il n’y a pas Lila, car c’est elle qui doit faire la cuisine. Mais tout s’est bien passé et ils ont eu l’air d’apprécier ses frites maison, accompagnées d’un poisson en papillote. Les filles lui ont posé plein de questions sur la bibliothèque bien remplie à côté du salon. Etant donné qu’Ambre et Lila sont de grandes lectrices à leurs heures perdues, le nombre de livre dans cette maison est assez impressionnant. Ambre a toujours rêvé d’avoir une grande bibliothèque qui monte jusqu’au plafond, comme dans les films. Aujourd’hui c’est chose faite. D’ailleurs, ce soir, elle s’est installée sur le canapé, devant le feu de cheminée, un livre sur les genoux. Elle est trop curieuse de savoir comment s’est passée la soirée de Lila pour aller se coucher. Elle ouvre son livre à l’endroit où le marque page laisse une petite marque. C’est un livre pas très long, une histoire de vampires, d’elfes et de loup-garou. Parfait pour décompresser.

Perdue dans les méandres de ce monde fantastique, Ambre sursaute violemment quand elle entend la porte d’entrée claquer. Elle se redresse sur le canapé pour faire face à Lila. Ses traits sont tirés. Son mascara fait des paquets sur ses cils et des traces noires serpentent sous ses yeux rougis mais secs.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demande Ambre d’une voix empreinte de douceur.

Lila s’approche, enlève son manteau qu’elle jette sur le fauteuil et s’affale lourdement à côté de son amie.

- Rien. C’est bien ça le problème. Il m’a posé un lapin, dit-elle d’un rire amer.

- Quoi ?! Tu déconnes ?

- Il n’est pas venu. J’ai poireauté deux heures dans le froid de ma voiture.

- Quel connard ! Il t’a dit quelque chose au moins ? T’as donné une explication ?

Lila secoue la tête de droite à gauche, trop épuisée pour parler.

- Je suis vraiment désolée, dit Ambre en posant une main sur le bras de Lila.

- Ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude. Je ne sais même pas pourquoi j’ai apporté de l’importance à cette soirée. Ça me servira de leçon. De toute façon, c’est fini. Je ne ferais plus aucuns efforts. C’est inutile.

Elle se lève, adresse un sourire las à Ambre, qui ne sait pas quoi dire pour la réconforter, et monte dans sa chambre.

Lila ne prend même pas la peine de se démaquiller. Elle enlève ses vêtements qu’elle jette à même le sol, enfile son pyjama et se roule en boule sous la couette. Elle n’a même plus envie de pleurer. Pourquoi les apparences sont-elles toujours trompeuses ? Pourquoi le vice se cache-t-il toujours derrière les visages les plus sympathiques ? Elle est fatiguée de se battre en permanence pour garder sa forteresse intacte, mais c’est la seule façon qu’elle a de se protéger. Avec Gabriel, elle a laissé une porte ouverte et voilà ce qu’elle récolte. Désormais, en plus des murs et des barricades, elle va creuser des douves.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Bérengère . ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0