Je te déteste

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Il y a des gens que je n'ai jamais aimés, mais je n'ai jamais vraiment ressenti de la haine envers eux ; je parle de cette envie constante de les prendre par le col, de mettre mes mains autour de leur cou et de serrer le plus fort possible. Certains n'en sont pas passés très loin, mais ça n'avait rien à voir avec toi...

Parce que toi, tu es au-dessus de tout.

La plupart de mes maux, tu les as causés. Et pourtant au début, j'étais loin de m'imaginer que je te détesterais, très loin même...

Sûrement parce que tu étais toujours à mes côtés, dans les bons et les mauvais moments. Avec le recul, je crois même que je t'aimais, au début, quand je ne savais pas encore qui tu étais réellement.

Ou peut-être que tu étais vraiment quelqu'un de bien à l'époque, et que les choses ont changé...?

Peu importe.

Je me souviens encore du son de ta voix qui me susurrait à l’oreille de suivre cet homme dans les rues sombres de banlieue. J’étais terrifié, mes jambes refusaient d’avancer, tout mon corps s’était figé, parce qu’au fond de moi je savais qu’il ne fallait avancer. Mais tu m’as convaincu, tu m’as rassuré, tu m’as fait marcher. Et je t’ai fait confiance.

Tu sais ce qu’il m’a fait, je te l’ai raconté, et je ne pensais même pas que c’était de ta faute. Je croyais que c’était moi, et personne d’autre... Et toi, tu n’avais pas l’air de t’en soucier, c’était comme si tu étais déjà occupé à réfléchir à la prochaine chose qu’on ferait.

Et il y a eu des dizaines d'autres choses, mais les souvenirs sont encore douloureux, et je ne veux plus te laisser le plaisir de voir mon cœur saigner.

Tu étais le pire des bourreaux. Tu ne m’as jamais fait de mal directement, mais tes mots finissaient toujours par me trancher le cœur. Ta voix était douce, envoûtante... elle avait un pouvoir sur moi, tu choisissais bien tes phrases, tout était plus joli avec toi, tu m’as entraîné dans les ténèbres sans que je m’en rende compte.

Et quand j’ai fini par comprendre que tout venait de toi, qu’il fallait t’éliminer pour retrouver le bonheur, il était trop tard. Tu avais déjà pris le contrôle, j’étais bien trop faible pour lutter, tu avais déjà tué toutes mes chances de résister. Ma volonté était bien trop faible, et pourtant j’ai failli gagner, à un moment...

Bref.

Mes larmes tâchent ma lettre, mes mots sont brouillés, pratiquement illisibles à présent. Il faut que j’arrête de trembler.

Si j’écris, c’est juste pour que les autres ne se sentent pas coupables, qu’ils sachent que si mon chemin s’arrête aujourd’hui, c’est uniquement de ta faute. Ils n’ont pas à s’en vouloir, eux.

De toute façon, qui sera attristé de mon absence ? Tu me l’as toi-même fait comprendre : personne ne m’aime. Et tu es la raison pour laquelle tout s’arrête aujourd’hui. Tu es ma souffrance ; et tu ne pourras plus me faire de mal quand je partirai.

C’est toi qui perds à la fin. Moi, j’avais déjà tout perdu.

À moi-même.

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