Le Conseil du Miroir

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Au fur et à mesure que Blanche-Neige grandit, son aversion pour la lumière du jour se fit de plus en plus vive, au point que finalement, lorsqu'elle eut seize ans, elle ne sortait du palais que la nuit.

Entretemps, une curieuse maladie frappa les habitants du royaume qui mourraient de faiblesse sans raison apparente. Le roi fut parmi les premières victimes ainsi que de nombreux membres de la cour. Blanche-Neige cependant y échappa.

Maléfique devint donc la seule souveraine du Royaume.

Elle décida de consulter une fois de plus son miroir magique.

— Salut à toi, ô beauté souveraine, la salua ironiquement le miroir. J'ignore ce que tu vas me demander, mais je peux te dire que tu es la plus belle de toutes les femmes du Royaume dont le soleil caresse la peau.

— Bonsoir Miroir magique, répondit Maléfique d'un ton las. J'aimerais savoir quelle est la cause de cette maladie qui décime le royaume et comment la combattre.

— C'est très simple, ricana le miroir. Il te suffit de devenir la plus belle femme du Royaume, aussi bien la nuit que le jour, et le mal prendra fin.

— Que veux-tu dire par là ? La plus belle femme du jour n'est-elle pas également la plus belle femme de la nuit ?

— Non ma reine. Car lorsque tu te promènes au soleil pendant la journée, la plus belle femme de la nuit se terre en un endroit ou le soleil ne peut l'atteindre alors que, lorsque tu dors la nuit, Blanche-Neige parcours les ruelles de la ville afin de se sustenter. Car tu l'as certainement remarqué: elle ne touche même pas les plateaux de repas  qui sont régulièrement portés dans sa chambre.

Bien sûr, Maléfice le savait. Elle avait pensé qu'il s'agissait de cette mystérieuse maladie et lui avait envoyé les meilleurs médecins du Royaume, puis elle avait été prises par d'autres affaires urgentes et n'y avait plus pensé.

Les médecins étaient morts entretemps.

— Je présume que la nourriture du palais ne lui plait pas, soupira Maléfique. Et elle préfère sans doute se nourrir chez les gens du peuple.

— Oui, murmura le miroir, les gens du peuple la nourrissent bien mieux que ceux du palais... il faut dire que les serviteurs qui restent ont pris l'habitude de l'éviter... probablement par crainte de la contagion.

— Sois plus clair ! ordonna Maléfique. Tu en as dit trop ou pas assez ! Que dois-je faire pour mettre fin à cette épidémie ?

— J'ai été fabriqué par les fées, ô ma Reine. Créatures bonnes parmi les créatures bonnes, il y a des mots qu'il m'est interdit de prononcer et des conseils qu'il m'est interdit de donner. Mais tu es humaine, tu es la reine des humains et tu m'as très bien compris. N'en demande pas davantage et agis en reine.

Oui, Maléfique avait compris. Au fond d'elle-même, elle réalisa qu'elle avait compris depuis bien longtemps mais avait préféré ignorer ce qui était pourtant évident: Blanche-Neige n'était pas une innocente princesse, mais une créature de la nuit qui avait besoin de se nourrir du sang des vivants.

— Merci miroir magique, fit-elle en partant. Tu m'as été d'une aide précieuse. Je sais maintenant ce que j'ai à faire.

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