Les révélations de Coutard

3 minutes de lecture

Posément. Tel est le premier terme m’étant venu en tête. Pourquoi ce terme, la suite de ce texte vous le dira. Ou pas. En fait je n’ai aucune idée de ce que je dois écrire à son sujet. Vais-je devoir broder ?

Déjà ce texte m’embête car il me place, moi, au centre de l’intrigue. Non pas que je n’en sois pas digne — tout écrivain qui se respecte ne peut que se voir tel qu’il est, c’est-à-dire un dieu omnipotent parmi la plèbe ne comprenant rien à son art —, mais il est vrai que composer à ma première personne du singulier n’est pas mon fort.

Aussi ferai-je parler Coutard. D’un parce que son nom est facile à retenir, et de deux car il est facile à écrire. D’ailleurs en regardant mon clavier, que constaté-je ? Qu’à droite nous avons le o et le u, et qu’à gauche nous avons le c, le a, le r et le t. Bon, soit, même sur le clavier notre confrère arrive à ne pas être équilibré.

QUOIQU’IL EN SOIT, cher confrère auteur et non moins être humain, j’aimerais entendre ton avis sur ce terme « posément » que mon intellect a choisi pour entamer cet apologue — car oui, tu vas te démerder pour pondre une morale à ta réponse.

– Mais…

Chut !, pas de « mais », on t’écoute !

– « Posément » dis-tu ?

« Posément », dis-je.

– Hé bien soit. S’il faut parler de « posément » et non parler « posément » –– quoi que l’un n’empêche pas l’autre dirons les puristes ––, alors je vous parlerai d’une anecdote qui est arrivée il y a peu à mon inestimable et respecté collègue Markus –– que Dieu protège toujours ses écrits ––. Voyez-vous, il s’avère que durant ses pérégrinations oniriques, cet incroyable cerveau –– que dis-je, ce parangon de pure logique devant lequel nous ne pouvons tous tomber qu’en pâmoison ––, cet incroyable cerveau donc a touché de ses songes une profonde vérité de notre univers, vérité que je m’engage à vous dévoiler pour la modique somme de quelques acclamations en fin d’exposé.

» Cette nuit-là, sa psyché endormie fut emportée sur les ailes du Grand Dragon, maître de son monde intérieur, vers les cascades de Vie qui en bordent la limite au-delà de ses limites. Pourquoi sont-elles nommées ainsi, ces cascades ? Parce qu’il est dit qu’elles cachent le passage vers ce qu’est réellement la vie, pas cette pâle imitation dans laquelle nous sommes tous englués et qui nous procure comme seules satisfactions celles qui veulent bien se traduire en dopamine et autres endorphines.

» Et comment se fait-il que ce passage miraculeux se retrouve dans les songes de notre honoré Markus –– que Dieu à jamais veille sur sa grâce mentale –– ? La réponse est d’une évidence niaise, de celle qui ferait rougir d’envie Lapalisse : elle s’y trouve parce que ta gueule c’est magique !

» Donc, disais-je, lorsqu’il se retrouva au pied de ces chutes féériques aux milles tons, aux eaux mordorées couvrant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel au point d’en faire surrougir ce dernier, elles enfantèrent une naïade éphémère, infante du savoir absolu, jeune femme nue au galbe sculptural dont seul l’œil d’un adulte en paix avec sa virilité est capable de soutenir l’image. Or notre indéfectible Markus — que dieu m’aide à trouver la prochaine épithète appropriée à son auguste personne —, fier de sa maîtrise parfaite de la fessée languide, n’eut aucun mal à soutenir le regard de cette sylphide irréelle. D’aucuns même avancent que c’est la nymphe qui détourna les yeux du membre charnu de notre confrère, alors dans une telle érection qu’il eût pu soutenir le monde du bout du gland !

» Mais là n’est pas la question. La beauté intégrale s’avança vers l’homme robuste — vous aie-je déjà parlé de ses qualités musculaires et musculeuses ? — et lui posa une question en ces termes : « Homme de savoir, quand tu te sens en devoir d’expulser de toi ces choses qui irradient ton corps d’infectes pestilences, comment t’y prends-tu ? ». « Quand je fais caca ? », demanda Markus. « Quand tu fais caca. », répondit la déesse. « Hé bien c’est très simple », poursuivit Makus, « je me pose sur le trône et je pousse. Je pousse à m’en arracher les tripes par le bas. ». « Et c’est tout ? », demanda la déité. « C’est tout », répliqua Markus. « Tu te poses et tu pousses… », renchérit la divinité. « En effet », acquiesça Markus fièrement, « je m’assieds posément et je pousse fortement ».

» Posément. Telle était la vérité recherchée !

» La morale de cette histoire, car il en faut une : si d’expérience vous rencontrez une belle donzelle qui vous demande comme vous allez (clin d’œil à ceux qui comprendront la référence ;))… ne vous faites pas chier et réveillez-vous !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 7 versions.

Vous aimez lire Markus Charret ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0