17. Continuer à lui faire confiance

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17.     Continuer à lui faire confiance

 

Au petit matin, c’est l’odeur du café qui la réveilla.

Elle avait bien dormi et s’étendit pour se réveiller complètement. Ce faisant, elle se remémora la soirée de la veille et sourit.

Gaétan devait avoir préparé du café, il connaissait l’endroit, ils avaient souvent révisé ensemble, chez elle ou dans son studio à lui. Il savait donc où trouver la cafetière.

Restant encore dans le lit, elle l’entendit s’approcher et lui dire,

— Dis, il est 7h, on doit être parti dans une demi-heure, tu ne te lèverais pas ?

— Mmmh oui…

— Mady, tu déjeunes comment toi ?

— Je ne prends quasi jamais de petit déjeuner Gaétan… Mmh, j’ai pas envie de me lever.

— Lève-toi, on va boire un café puis prendre de quoi manger sur la route.

Elle le regarda, il était déjà habillé et sirotait un café, assit sur l’un des deux tabourets qui encadraient une petite table haute, l’ensemble lui servait de salle à manger. Madison s’activa et fila prendre une douche rapide et le rejoignit endéans les dix minutes.

— Tiens, un café noir sucré, deux sucres, c’est bien ça ?

— Oui, c’est bien ça Gaétan, ça n’a pas changé.

Il la regarda s’asseoir sur l’autre tabouret et lui demanda,

— Tu as bien dormi ? Je n’ai pas trop bougé ?

— J’ai super bien dormi Gaétan, si tu as bougé, je n’ai rien senti où ça ne m’a pas dérangé…

— Moi j’ai aimé dormir avec toi Madi… Tu sais, quand tu dors, t’es toute relax.

Un peu suspicieuse, elle lui répondit,

— Et quoi, tu m’as observée quand je dormais, tu as pris des photos de quand je bavais et tu vas les mettre sur les réseaux sociaux c’est ça ?

Étonné par son ton où il sentait une pointe d’ironie et de crainte, il lui dit,

— Eh, mais non… D’où sors-tu ce genre d’idées Madi… Et puis, tu ne baves pas quand tu dors.

Elle éclata de rire, ce qui soulagea la tension qu’elle avait senti monter en elle alors qu’il lui parlait.

— Merci, heureusement pour mon image !

Elle fit une petite pause puis lui dit,

— Désolée, je suis sur la défensive, je ne devrais pas, mais c’est plus fort que moi.

— Il n’y a pas de souci Madi,… Il y a juste que j’aimerais que tu te sentes à l’aise avec moi. Je pense qu’il y a moyen, comme hier soir, mais je crois que je ne comprends pas toujours tout par moment. En fait, j’ai l’impression que tu fonctionnes comme un chat ; hier soir, tu ronronnais, tu étais en confiance, et, une mouche passe puis tu hérisses les poils et sors les griffes.

Elle sourit à la comparaison puis lui dit en soupirant,

— Oui, il faut les amadouer les chats, c’est eux qui choisissent l’humain à qui ils font confiance.

Il sourit et lui dit,

— Moi, j’aimerais bien de Madi le matou me choisisse, mais, en attendant, il est temps de filer au cours ma chère !

— Oups ! Oui ! Filons !

 

Sur le chemin, ils s’achetèrent des petits pains au chocolat qu’ils dégustèrent en marchant. Avant d’arriver à l’université, Gaétan demanda à Madison,

— Tu préfères qu’on reste discret pour nous deux ?

Madison sentit son cœur battre plus vite, elle n’avait pas pensé à ça, effectivement…

— Je… Oui, ce serait peut-être mieux, tu en penses quoi, toi ?

— Je pense qu’à je te vois pâlir et paniquer comme tu le fais pour le moment, je crois qu’il vaut mieux garder ça pour nous.

Madison avait l’impression de se décomposer… Elle avait honte qu’il la voie « paniquer » comme il le disait, elle se sentait nulle et avait envie de pleurer. D’une voix presqu’inaudible et avec les mains sur son visage pour masquer son désarroi, elle dit,

— D’accord.

Gaétan secoua négativement la tête et la prit dans ses bras en lui glissant à l’oreille,

— Madi… Mais qu’est-ce que tu as ? Je ne t’ai jamais vue aussi désemparée, même devant le prof d’anatomie bovine !

Elle éclata en sanglots dans ses bras, ça n’arrêtait pas, les larmes coulaient. Elle s’en voulait de lui montrer une telle image, elle voulait disparaître. Lui, la serrait dans ses bras en tentant de la rassurer.

Une fois le flot de ses sanglots calmés, elle lui dit,

— Je suis désolée, je ne suis qu’une pauvre tache, vas-y, part devant, on fera comme si on n’était pas venu ensemble, je ne te ferais pas honte.

Elle tenta de se détacher de lui, mais il la retenait.

— Mady, pourquoi je devrais avoir honte de toi ? Je ne sais pas ce que tu as vécu, mais purée, ça te bouffe ! Littéralement !

— Oui, souffla-t-elle doucement.

— Comment je peux t’aider Madi ?

— Reste toi-même Gaétan, surtout reste toi, un gars qui tiens sa parole.

Comme elle levait les yeux vers lui, il soupira de la voir les yeux pleins de larmes. Des deux mains, il lui caressa les cheveux et le visage puis déposa de doux baisers sur ses lèvres.

Ce fut elle, cette fois-ci, qui l’embrassa plus fougueusement, Gaétan apprécia et le lui fit sentir.

Ils restèrent encore quelques minutes à s’embrasser puis Madison lui chuchota,

— On doit y aller Gaétan, sinon on sera en retard et on n’aura pas les bonnes places pour le labo. 

— C’est vrai, même si j’ai encore envie de t’embrasser…

— On peut se dire qu’on aura encore une séance de bisous avant de rentrer, moi à Tournai, toi à Arlon.

— D’accord. On fait comme ça alors ? Cette partie de nous se fait rendez-vous ce soir ?

— Oui, faisons ça.

Ils filèrent ensuite vers l’endroit où le labo devait avoir lieu. Rassurés.


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