4. La perspicacité de Ludovic

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4.     La perspicacité de Ludovic

 

La journée fut bien remplie, le spectacle du sea life de Blankenberge était bien rodé, il y avait beaucoup d’animaux à voir, non seulement les phoques, mais aussi les tortues, les manchots et autre. Ils restèrent observer plusieurs nourrissages d’animaux, Ludovic était aux anges. Il continuait encore à parler de l’étoile de mer qu’il avait pu toucher lorsque Clémence le borda le soir, pour qu’il s’endorme.

— Elle était belle !

— Oui, elle était belle cette étoile de mer.

— On retourne demain ?

— Demain, nous allons nous balader dans la ville d’Ostende, pour aller voir le Mercator, le grand bateau, tu te souviens ?

— Oui, mais j’ai envie de revoir l’étoile de mer, tata…

Clémence fit la moue puis lui répondit,

— A voir, peut-être le dernier jour.

— Combien de fois dormir ?

— Deux fois. Je vais en parler avec Christophe ce soir.

— Il dira oui, il aime bien l’étoile de mer aussi…

Elle vit le sourire de Ludovic s’épanouir, son neveu se relâchât complètement ; il semblait convaincu que c’était gagné. Il s’installa alors pour dormir et Clémence le laissa, somnolent, probablement occupé à se remémorer son aventure avec l’étoile de mer.

Elle ferma la porte de la chambre et rejoignit Christophe qui s’était installé dans le divan. Il avait branché son lecteur mp3 pour mettre une ambiance sonore et l’attendait avec le vin qu’ils avaient commencé la veille et quelques fruits secs.

Il tendit la main vers elle lorsqu’il la vit arriver dans son pyjama, en baillant et se tripotant les cheveux.

— Ah, tu es enfin là ma belle… Viens près de moi.

Elle s’assit à côté de lui et lui dit,

— Ludo va s’endormir sous peu… Dis, tu serais d’accord de retourner au parc aquatique après demain ?

— Oui, pourquoi, il te l’a demandé ?

— Oui, il voudrait retourner voir l’étoile de mer qu’il a pu toucher… Et il semble persuadé que tu seras d’accord !

— Euh… Oui.

— Quoi ? Vous aviez prévu l’affaire à deux ?

— Non, pas vraiment… Enfin, il m’en avait parlé, quand nous étions dans le tram, pour le retour ; il voulait revoir le bassin où il a pu toucher les animaux.

— Et ?

— Je lui ai dit que je serais plutôt d’accord, mais qu’on devait en discuter, parce qu’il y avait d’autres choses qu’on avait prévu de voir ensemble.

— Il ne perd vraiment pas le nord ce petit… Je comprends mieux son sourire quand je lui ai dit que j’allais en parler avec toi.

Elle secoua la tête en souriant franchement.

— Il a vraiment de la suite dans les idées ce petit, conclu-t-elle.

— Oui, et observateur, ajouta Christophe.

Elle haussa les sourcils, étonnée,

— Pourquoi tu dis ça?

— En fait, lorsque tu étais restée dans les gradins et que je l’amenais voir les phoques de plus près, j’ai poussé un petit gémissement en le hissant plus haut… Et il m’a demandé si j’avais encore une crampe.

Clémence fit de grands yeux et mit une main devant sa bouche tout en signant « non » de la tête et en se retenant de rire.

— Et il m’a dit que je pouvais retourner à côté de toi pour que tu me soignes.

— Non !!??

— Oui ! Je lui ai dit que ça allait, que je me ferais soigner après…

— Mince, et ?

— Il a conclu en disant « ok ».

— Ah, c’est tout.

— Non… Quand je remontais vers les gradins, il y avait beaucoup d’escaliers, il était déjà un peu fatigué et il m’a lancé qu’il avait une crampe, lui aussi.

Clémence l’écoutait attentivement relater l’anecdote, un sourire sur les lèvres.

— Je lui ai donc dit que tu pourrais lui faire un câlin pour qu’il aille mieux, et puis là, paf, il me lâche que son père aussi a parfois des crampes et que sa maman lui donne des bisous magiques pour qu’il aille mieux.

Après son récit, Christophe regarda Clémence en silence, attendant sa réaction… Ils sentaient tous les deux qu’ils allaient éclater de rire.

Après avoir bien rigolé, Clémence lui dit,

— Je comprends mieux pourquoi il a voulu être dans mes bras quand vous êtes revenus.

Il l’enlaça et lui glissa, à l’oreille,

— Et toi, tu n’as pas de crampes auxquelles je pourrais donner un bisou magique ?

— Oh que oui… Mais…

— Quoi…

— S’il a dit ça, Ludo, c’est qu’il a dû tomber sur ma sœur et Bertrand durant ou après une gâterie.

— Oui, j’imagine et heureusement que nous avons eu le même type de réponse à lui fournir.

— Effectivement. Mais, donc,  tu voulais me donner des bisous magiques, je suis preneuse ; il y a plusieurs endroits qui réclament des soins de ta part.

Il lui enleva le haut de son pyjama, puis le bas, Clémence s’occupa du sien. Il effleura sa gorge de petits baisers, elle sentait son souffle sur sa peau, elle soupira de contentement ; c’est le genre de chose qui lui donnait des frissons, il le savait et en jouait souvent avec elle.

Au bout d’un moment, elle lui étreignit les fesses et lui dit,

— Eh ! J’aime quand tu m’effleures, mais j’ai envie d’autre chose aussi, de plus appuyé, tu vois ?

Il ricana,

— Quoi, tu veux que je te prenne, là, sauvagement ? Sur le divan ou par terre ?

— Oh oui, sauvagement… Pousse la table de salon qu’on ait plus de place pour une levrette.

— Ah, c’est ça que tu veux.

— Oui, j’ai envie de te sentir bien profond en moi.

Ni une, ni deux, il fit de la place et répondit à ses désirs en la pilonnant, elle se colla à son torse, suivant et guidant les mains de son amant sur son corps. Elle l’exhorta à continuer à cette cadence puis explosa, il la suivit rapidement et ils s’écroulèrent sur le sol, haletant tous les deux.

Il souffla puis lui dit,

— Viens, on remonte sur le divan… Plus confortable.

Il était fatigué, mais la ramena contre lui, dos à lui et lui caressa les seins.

— J’ai failli venir avant toi ma cocotte.

— Heureusement que je suis venue vite alors…

— Je t’aurais offert autre chose sinon… Tu le sais bien.

Il lui déposa quelques baisers dans le cou.

— Tu es fatigué toi, non ?

— Oui… Je trouve que s’occuper d’un enfant, ça fatigue. T’es pas fatiguée toi ?

— Un peu, mais pas autant que toi, je crois.

— Je manque d’endurance, souffla-t-il en calant sa tête dans le cou de Clémence.

Elle lui caressa les avant-bras et lui dit,

— Tu veux qu’on passe dans la chambre ? Tu pourras t’allonger et dormir si tu veux.

— Oui, mais… Non. En fait, j’aurais voulu te donner toute une soirée de plaisir, Clem.

— Mais tu viens de m’en donner Christophe, je prendrais plaisir aussi à te voir t’endormir et à détailler tout ton corps lorsque tu seras endormi.

— Tu vas profiter de moi durant mon sommeil, petite coquine !

— Oui, je vais m’en mettre plein la vue et tu n’en sauras rien.

— J’veux pas dormir…

— Pff ! Arrête de faire le bébé, viens dans la chambre.

Elle emporta leurs pyjamas et le conduisit jusque dans la chambre. Il s’allongea de tout son long sur le lit, elle le rejoignit et se plaça sur lui, épousant les courbes de son corps.

— Voilà, je vais faire ventouse avec toi pour que tu t’endormes.

— Tu seras mon doudou géant alors ?

Elle pouffa de rire,

— Oui, si tu veux !

Elle lui embrassa les lèvres et le visage,

— Ferme les yeux Christophe.

Il l’enlaça et passa sur le côté en l’emportant dans le mouvement puis, il passa l’une de ses jambes sur les jambes de Clémence et l’emprisonna avec son corps.

— Dors avec moi, petite biche, lui glissa-t-il d’une voix un peu traînante, déjà à moitié endormi.

— Je ne vois pas où j’irais dormir d’autre tu sais…

— Mmh…

Elle lui caressa les cheveux et l’observa s’endormir tout doucement contre elle. En quelques minutes, il se relâcha complètement, Clémence le suivit rapidement. Elle aussi était fatiguée, plus qu’elle ne le pensait.

En pleine nuit, Clémence fut réveillée par Christophe qui bougeait beaucoup… Beaucoup trop. A demi réveillée, elle constata qu’il devait probablement faire un cauchemar, son visage était tendu, elle le voyait transpirer et s’agiter. Elle l’appela en lui tenant le visage.

Finalement, il ouvrit les yeux, mais Clémence eut l’impression qu’il ne la reconnaissait pas.

— Christophe, c’est moi, c’est Clémence, calme toi, c’est un mauvais rêve.

Il s’agitait encore, mais se calma lorsqu’elle répéta ses paroles, sur un ton très doux, en lui caressant le visage.

— Clémence… Finit-il par dire.

— Oui, c’était un cauchemar, viens, viens dans mes bras.

Elle le prit contre sa poitrine et le berça. Elle sentit qu’il l’enlaçait en s’apaisant, sa respiration se fit plus calme, il finit par lui souffler,

— C’était horrible…

— Tu veux en parler ?

— Je t’ai réveillé ? Désolé.

Elle sourit et ajouta,

— Oui, mais maintenant que c’est fait, si tu veux en parler, je suis là mon petit faon.

Elle lui embrassa le front encore baigné de sueur.

— Je suis désolé de t’avoir réveillé.

— Christophe, c’est rien. Est-ce que tu te souviens de ton cauchemar ?

— Oui…

— Et ?

— Tu partais.

— C'est-à-dire ?

Il se gratta la tête, se frotta les yeux et mit un peu de distance entre elle et lui.

— J’étais avec Sophie et elle te montrait du doigt, toi, qui t’éloignais. Elle rigolait en me disant des trucs comme « tu ne sauras jamais la garder », « regarde, elle s’en va ».       

— Je suis là Christophe.

— Oui, je t’entendais dans mon cauchemar, je lui disais que tu ne partais pas, je lui disais d’écouter… Mais elle ne s’arrêtait pas.

— Je ne pars pas Christophe…

Elle lui caressa la joue puis lui embrassa le visage.

— C’est toujours ma vieille crainte, je crois.

— Je crois aussi, apaise-toi, je te sens encore tout tendu.

Elle s’installa un peu plus haut que lui, posa la tête de Christophe sur sa poitrine et lui caressa les cheveux en lui susurrant,

— Rendors-toi, je suis là.

Elle le berça un peu en continuant à lui caresser la tête et les épaules alors qu’il l’enlaçait à nouveau de tout son corps. Il se détendit tout doucement, puis finit par se rendormir, Clémence le suivit.    

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