On a tiré sur mon père

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Assise en vue d’un bon repas, je parcours des yeux les environs, j’aime regarder les gens, leur regards, leur mouvance, les situations coquasses ou non. Je tiens ma carte, droite devant mes yeux, comme le veut la coutume, mais, je continue à nourrir ma curiosité, ma grande curiosité, presque maladive !

 

-          Cela te dit, un bon couscous ? me lance mon père d’un ton enjoué !

 

-          Ouais ! Évidemment avec des vrais épices du pays, de surcroît d’ici, c’est une évidence, je suis partante…

Réponse un peu « gamine », mais, j’ai trop joué la sérieuse ses dernières 48 heures, alors je me lâche un peu.

 

Je continue le balancement incessant de mon regard, pendant que mon père choisi le vin… Il y a des personnes vraiment étranges en ce monde, ce passe temps que j’aime tant, l’observation, m’a toujours donné à faire ce constat !

 

-          J’ai l’impression que tu t’adaptes vite !

 

-          Sans doute, je me sens bien, la nouveauté de tout sans doute, je commence à me faire à l’idée d’avoir un père qui s’occupe de moi, et puis la perspective de chapeauter une entreprise, ordonner, organiser, travailler et atteindre un rang social que jamais je ne pouvais espérer, me rend sans doute un peu euphorique !

 

Il se contenta de sourire, il est beau mon père lorsqu'il sourit… Je ne le savais pas.

Je le regardais béate.


On entendit soudainement une foule s’agiter au dehors, comme un brouhaha, puis des cris, d’enfants de femmes. A travers les vitres défilent des personnes, les gens semblent courir, fuir… Mon père se lève, me fais signe de rester à ma place… Des coups de feu s’en suivirent, un homme cagoulé s’introduit dans le restaurant, hurlant des mots en arabe… Encore des coups de feu, mon père touché, s’écroule.

Je me précipite sur lui, me baisse… Je sens un bras qui me ceinture et m’embarque très vite dans le fond du restaurant…


Que se passe-t-il ?  Mon père ! Il a été touché, est t-il mort ?

 

-          Lâchez-moi, je dois voir mon père… Je ne veux pas le laisser, je viens seulement de le retrouver…

 

-          Plus tard, me dit la voix, tu es en danger…

 

En danger de quoi ? Mais qu’est ce que ce mauvais trip qui vient entacher mon joli rêve...

 

-         Mais Lâchez-moi, bon sang ! je peux courir toute seule !

 

L’homme se planta en face de moi, au beau milieu de la cuisine, me regarda avec ses yeux presque noirs :

 

-          Si tu veux rester en vie, suis-moi…

 

Je reconnais cet homme très brun, costume très élégant, sûr de lui, du hall de l’hôtel, je suis stupéfaite, qu’est ce que tout cela veut dire ? Là, franchement, dans ce genre de situation, on ne réfléchit même pas à ce que l’on doit faire, on fait confiance, advienne que pourra !

Je suis victime d’un coup monté, genre d’histoire que l’on voit ordinairement dans les films à la télé. Sauf que je ne suis pas à la télé, je cours, je suis cet étranger, ce Don Juan italien, qui me sauve ou qui va me séquestrer…

Va savoir ?

Pour calmer mes ardeurs, mes grandes interrogations qui trottent au galop dans ma tête, je cours, de gauche à droite, dans les ruelles sombres, bousculant les gens, les étales…

Je commence à avoir vraiment peur…

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