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La capitale leur apparut un matin, dans toute la lumière de l’aube naissante. Elle s’étendait de part et d’autre de la Seine, imposante et active. Une multitude de gens de toutes les classes suivait le même chemin qu’eux, avançant par l’une des voies principales jusqu’à l’entrée de la ville.

« J’ai du mal à croire que nous soyons enfin arrivés. se réjouit Astrée.

- Évohé, n’est-ce pas ? sourit-il.

- Tout à fait ! » répondit-elle.

Les deux cavaliers franchirent les portes de la ville avec le flot de passants, sous l’œil distrait des gardes. La jeune femme rappela à Azzur l’adresse à laquelle ils se rendaient, et il demanda des renseignements à l’un des soldats. Une fois qu’il eût ces informations, ils repartirent dans les rues de la cité. Paris avait beau être la ville royale, l’ambiance semblait plutôt sordide. La plupart des rues étaient étroites, les maisons s’agglutinaient les unes sur les autres, mais surtout la saleté régnait. Cela n’avait pas l’air de déranger les badauds, marchands de rue, tire-laine et autres mendiants que l’on trouvait partout. Il leur fallut quelques minutes pour arriver à une maison non loin de la rue Saint Honoré. La façade claire était relativement simple, la bâtisse d’apparence accueillante. Azzur mit pied à terre et aida Astrée à descendre de cheval.

« Tu peux garder nos montures, le temps que je nous annonce ? demanda-t-elle.

- Tes désirs sont des ordres. » plaisanta-t-il.

Elle sourit. Il remarqua que malgré sa fatigue, elle paraissait rayonner intérieurement. Rien d’anormal après tout, elle approchait enfin de son objectif. Il réalisa qu’il comprenait presque sa joie, malgré leur conception du bonheur si différente. Cela le surprit. Il y a quelques années, il aurait été incapable de s’expliquer sa hâte.

Elle se détourna et monta les marches du perron, puis fit résonner le heurtoir. Un instant passa, et la porte s’ouvrit. Un majordome s’enquit de son identité puis envoya des serviteurs s’occuper de leurs montures et de leurs bagages, et les invita à entrer. Astrée et Azzur le suivirent jusqu’à un petit salon, dans lequel il les laissa patienter. La pièce était joliment décorée, les teintes dominantes, le bleu et le vert clair, lui donnaient une atmosphère paisible. Divers sièges garnis de coussins entouraient une table au centre, des bibliothèques parcouraient les murs, et dans un coin se trouvait un clavicorde.

Les deux jeunes gens demeurèrent debout près de la table, sans trop savoir que dire, évitant plus ou moins consciemment de se regarder. Ils entendirent la porte s’ouvrir avec une sorte de soulagement. Un jeune homme fit son entrée. D’assez grande taille, il avait des cheveux blonds, des yeux bleus, et un air avenant. Il portait des vêtements élégants sans être trop riches, dans des couleurs sombres. Il les rejoignit et prit la parole :

« Je suis heureux que vous soyez arrivés ! Comment s’est passé votre voyage ?

- Fort bien, répondit Astrée, nous avons même quelques anecdotes qui pourraient t’intéresser.

- J’ai hâte de les entendre. Mais auparavant, asseyez-vous, on va nous apporter des rafraîchissements. »

Chacun prit place dans un fauteuil.

« Racontez-moi tout. » demanda Jean.

Les deux voyageurs échangèrent un regard. La jeune fille décida de commencer. Alors qu’elle faisait le récit de ce qu’ils avaient vécu ensemble, Azzur observait les deux futurs fiancés. Il devait reconnaître qu’ils se complétaient assez bien. La jeune grecque incarnait la force de caractère et l’enjouement, tandis que le noble apportait la contemplation et la sérénité. Il se rendit compte qu’il tirait ces constatations de façon assez froide, comme s’il assistait à une scène dont il ne faisait pas partie. Il s’était plusieurs fois demandé comment il réagirait une fois qu’ils seraient à Paris, et la réponse le surprenait un peu. Il n’était pas du genre à se détacher de son environnement, surtout s’il s’agissait d’affaires de cœur. Mais à présent, il ressentait une étrange indifférence. Il n’était pas jaloux, ni inquiet ; à vrai dire il se sentait un peu perdu.

Espérons que ce soit temporaire… pensa-t-il.

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