Chapitre 20

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Mais son visage se décompose. Je gémis, le cœur et l'âme en miette :

"Arrête, je t'en supplie Xiam...regarde pas."

C'est trop tard... Il l'a vu. Cette chose qui me déchire de l'intérieur. Cette violence et cette cruauté qui me transperce littéralement le corps.

J'ai tellement honte!

Il couvre sa bouche et me lâche pour s'effondrer sur la barrière du brancard. Mon amant se met à renifler bruyamment et à trésailler. Il pleure. Je tend une main tremblante vers lui et l'appelle d'une petite voix :

"Xia-am. Je suis désolé..."

Dès qu'il sent ma main sur ses cheveux il se redresse et vient coller son visage au mien. Il m'entoure complètement de sa chaleur et m'embrasse. Je ferme les yeux et le laisse me caresser et me rassurer à voix basse :

"-C'est rien mon amour. Ça va aller, je suis là. On va t'enlever ça et après on ira voir le proviseur ok ? Je vais les tuer tu m'entends ? Je vais les enterrer vivant. Il t'approcheront plus. Plus personne te fera de mal, je suis...je suis désolé... J'aurais jamais dû te laisser seul.

-Non, c'est p-...

-Si c'est ma faute, je te laisse plus jamais tout seul. Je vais rester avec toi h24 si il le faut. Je te laisserais plus jamais tomber ok ? Je te le promet..."

Je réussi à murmurer un petit « merci » entre deux sanglots.

Nous arrivons à l'hôpital. Nous traversons des couloirs illuminés d'une pâle lumière pendant que ma peur augmente doucement. Et les propos d'un des secouristes n'arrange rien :

"On va devoir vous opérer. Une fois la branche retiré, on pourra enlever toutes les épines et réparer vos parois internes si besoin."

Putain... Je ferme les yeux. Ma lèvre inférieur tremble. Je suis terrorisé. Ils vont l'enlever... Et si il y a des lésions irréversibles ? Et si j'étais condamné à souffrir à chaque fois que je solisiterais mon...? Et si je ne pouvais plus jamais sentir Xiam en moi. Est ce qu'il resterait avec moi si on ne peut plus jamais faire l'amour ?

J'essuie vite mes larmes car un médecin me parle :

"Bonjour, nous allons vous emmener au bloc opératoire. Vous ne sentirez rien ne vous inquiétez pas."

Mon cœur s'accélère encore. Merde tout ça parce que j'ai voulu tout régler tout seul ! Ren avait raison, chui trop con !

Mais d'un coup la main de Xiam quitte la mienne. Je gémis en me tournant dans tous les sens pour le trouver :

"Xiam ?? Xiam ! Xiam !!"

Des mains m'agrippent et me demandent de ne pas bouger. Arrêtez de m'oppresser comme ça ! Je n'irais nul part sans lui ! Je me débat en pleurant. Je sais pas ce qui me prend. Pourquoi je réagit comme un gosse à chialer et a gesticuler comme ça. Je suis épuisé en fait. Mon cerveau semble s'être éteins pour ne laisser que ma peur primaire et instinctive s'exprimer.

Je pleure toutes les larmes de mon corps en essayant de m'extirper du brancard. Je veux pas y aller sans lui ! J'ai peur! Arrêtez de me vouloir du mal comme ça ! J'ai rien demandé moi ! Je voulais juste être avec Xiam c'est tout!

Mais sa voix résonne parmi les autres. Je me stop d'un coup et me tais pour l'entendre de nouveau. Je le vois s'approcher de moi :

"LuHan arrête !! Tu vas empirer ta blessure !"

Ses mains chaleureuse m'entourent le visage avec tendresse. Il dit doucement :

"Arrête de bouger, voilà, tout va bien. Je suis là. Je pars pas. Calme toi..."

Mes pleurs ont cessés presque aussitôt. Il sèche mes larmes et je retrouve lentement mon calme. Il continue de chuchoter près de mon visage. Moi j'observe ses lèvres danser et laisser échappées sa belle voix. C'est bon, tout ira bien maintenant...Il me rallonge et on nous emmène ensemble.

Xiam me quitte un instant pour se préparer à entrer dans le bloc avec moi. Il doit se laver les mains et porter une blouse et un masque.

Heureusment nos mains se retrouvent bien vite. On m'allonge sur le ventre et on me dis de ne plus bouger. Xiam s'est assis au bout de la table d'opération, à quelques centimètres de mon visage rougis par tous mes pleurs. Je dois avoir les yeux tout gonflés et le nez rouge mais je m'en fou. La peur à pris le dessus sur la honte.

Mon amant me demande à voix basse :

"Comment tu te sens mon amour ?"

Je serre mes doigts autour des siens et chuchote à bout de souffle :

"T'en vas pas et j'irais bien..."

Xiam me souris tendrement et passe sa main dans mes cheveux plein de transpiration.

Comment il fait ? D'autre se serait déjà enfuis... Malgré tout il reste là. Remarque, je ne partirais pas non plus si ça lui arrivait. Tss voilà la réponse simple à toutes mes angoisses. Il t'aime alors arrête de réfléchir.

Je pose ma joue sur la table dur et le laisse glisser son nez das mon cou. Son souffle chaud me rassure pendant que ses doigts caressent mes cheveux. Je peux me détendre un peu.

Je sens que plus bas on s'active. Ils vont me retirer la chose. Dès qu'elle partira, on ira voir le proviseur, je porterais plainte et tout sera finit. Je pourrais rester éternellement avec Xiam... ?

La voix du chirurgien de toute à l'heure se fait entendre. Il me parle :

"Nous allons vous faire quelques points de sutures. Heureusement, vous n'avais pas beaucoup de plaies profondes."

Xiam se redresse et demande pour moi :

"-Elles se refermeront avec le temps et il n'aura plus mal ?

-Oui voilà. Dans peut être un mois, il aura retrouvé la plupart de ses capacités. Mais ses passages aux toilettes risque d'être douloureux encore un long moment. Il faudra compter au moins une année complète pour un rétablissement vivable. En attendant, il doit se reposer et ménager son bassin.

-D'accord..."

Dans un mois tout reviendra presque normal ? Et dans un an on pourra recommencer comme avant? Xiam ne devrait pas me quitter alors ! Une bouffé de chaleur me gonfle le cœur de joie. Les lèvres de mon amant viennent me frôler la joue pour chuchoter :

"-Tu as entendus ? Ça ira mieux bientôt mon cœur.

-Tu...tu arrivera à attendre tout ce temps?

-Bah ouais! C'est quoi cette question débile encore?"

Je sourit timidement, puis il reprend :

"Je vais m'installer chez toi un temps pour t'aider ok ?"

Je demande d'une voix faible :

"-Tu veux...qu'on habite ensemble ?

-Oui, comme ça tu pourras rester allongé pendant que je m'occuperais de tout. Tu veux pas ?

-Si...merci.

-Me remercie pas idiot, c'est normal que je fasse ça. Je suis ton petit ami non ?"

Je rougis et souris bêtement :

"-Oui.

-Allez, détends toi maintenant, tout ira bien."

Je ferme inconsciemment les yeux. Puis je me sens partir. Je ressens une immense fatigue qui me tire au sol. Mes épaules se détendent et je me laisse porter par cette fatigue jusqu'au sommeil.

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