Anciens Temps : L'incendie

3 minutes de lecture

Dans l'ancien temps...

Au commencement,

 "La musique n’a jamais cessé de me hanter, douce berceuse, douce mélodie, qui me rappelle un temps que je ne pourrai jamais retrouver à part dans mes rêves les plus fous. Son souvenir restera à jamais gravé en ma mémoire, dans mon cœur, au plus profond de mon âme. Je ne vivrai que pour elle, que pour ces moments privilégiés, heureux que nous avons partagé ensemble. Ne m’oublie pas mon amour, je te rejoindrai bientôt, pas tout de suite, j’ai encore des choses à accomplir, mais je les ferai dans l’espoir de te retrouver bientôt et de vivre enfin la vie que nous aurions du avoir…ensemble, tels deux âmes sœurs qui jamais n’auraient du être séparées."


    "C’était une très belle fête malgré les nuages noirs et menaçants qui s’installaient peu à peu au-dessus du château. La jeune fille, heureuse et insouciante, monta les nombreuses marches du perron, se retournant en rigolant pour vérifier que l’ombre la suivait bien. Personne ne se rendit compte de son absence, tous trop appliqués à boire et à danser. Tout le monde profitait de ce moment de répit et de bonne humeur avant que la dure et cruelle réalité de leur vie ne les rattrape…Lorsque retentit un énorme coup de tonnerre et une brume sinistre, rare à cet époque de l’année envahit le parc immense du château, se centralisant sur les lieux de la réception. La musique s’arrêta et un silence pesant la remplaça. Ils semblaient tous attendre quelque chose, comme si le ciel leur lançait un avertissement divin.


C’est alors qu’on entendit un hurlement terrible, quasi inhumain et une explosion déchira le ciel et la brume. Une flamme gigantesque fit éclater une des vitres du château. Aussitôt, parmi les cris de terreur et de panique, on aperçut à la fenêtre la jeune fille en pleurs, cherchant à tout prix à s’échapper mais c’était trop tard. Elle fut engloutie par la fumée sous les yeux horrifiés de ses parents impuissants.


Le château brûla toute la nuit, lueur flamboyante dans la vieille ville. Au matin, ce ne fut que ruine et désespoir. Tout avait été détruit, les tableaux ancestraux, les tapisseries familiales, ne restait que les murs et la douleur insurmontable des parents. Ils ne purent s’approcher réellement du château qu’à partir du deuxième jour. La seule chose qu’ils retrouvèrent miraculeusement intacte fut une boîte à musique d’où s’échappait encore les notes merveilleuses de la vieille berceuse. Ils ne surent jamais de qui elle avait eu ce cadeau splendide.


Après ce drame, ils quittèrent le château et la ville pour ne plus jamais revenir. On ne sut jamais ce qu’ils étaient devenus. La vie reprit son cours, oubliant le sort tragique de la jeune fille de vingt ans seulement… Et personne ne sut qu’elle n’était pas la seule à avoir péri dans l’incendie."


" Nous aurions pu être heureux mais le destin en avait décidé autrement. Non, ce n'est pas juste. Ce n'est pas le destin qui en a voulu ainsi. C'est la haine de tous ces gens. Jamais je ne pourrais le leur pardonner, jamais.

Je travaillais en tant que valet de chambre et j'étais profondément tombée amoureux de la belle jeune femme qui dormait dans ce château. Elle ressemblait à un ange, en avait les traits et la grandeur.

Mais elle était plus que cela, dans son plus grand malheur. Elle avait acquis une grande connaissance dans les plantes médicinales, grâce à un vieux grimoire qu'une vieille dame lui avait remis un jour en cadeau pour la remercier de sa grande bonté.

Et en cela, tous crurent dans le village qu'elle était une sorcière, alors qu'elle ne faisait que soigner les plus pauvres et les plus miséreux sans jamais rien demander en retour.

Le soir de son anniversaire, je l'ai rejointe dans le château pour lui remettre la magnifique boîte à musique que mon père m'avait aidé à fabriquer. Elle était ornée de roses blanches, ses préférés, toutes entrelacées et formant un cœur. J'étais fier de mon œuvre et encore plus fier de pouvoir le lui offrir en hommage à sa beauté et à mon amour pour elle.

J'étais devant elle, tendant mon cadeau, sous ses yeux émerveillés lorsque ces hommes que je reconnus comme étant des villageois sont apparus devant nous et ont envoyé trois flèches enflammées sur les rideaux et le lit, enflammant instantanément la chambre. Nous ne pouvions pas sortir, ils avaient bloqué la porte.

J'ai tout tenté pour nous sauver mais surtout la sauver elle. Mais rien ne put faire effet. Nous avons alerté les personnes dans le jardin, leur faisant signe de la chambre mais que pouvaient-ils bien faire ?

Alors nous nous sommes enlacés, attendant que la mort nous prenne. Jusqu'à la fin, je lui ai murmuré à quel point je l'aimais, bien au delà de la mort.

Mon ange rejoignit le ciel, là où finalement avait toujours été sa place. Elle était trop innocente, trop généreuse pour vivre dans ce monde là.

Alors j'ai passé un pacte avec la mort, m'adressant à elle comme à une vieille amie.

Mon vœu fut exaucé et ma vengeance put prendre forme.

Je savais que de toute façon, mon ange m'attendait."




Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire EmmaAvis ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0