Épilogue
Cher Monsieur de Pompery,
Je vous écris aussi vite que j’ai pu après avoir reçu votre dernière lettre (dont j’ai pris bonne note).
Je dois vous dire qu’il m’a été donné de voir, alors que j’étais sur la route de Quimper, un spectacle que j’aurais attribué à la superstition paysanne si je ne l’avais vu de mes yeux, et qui, je vous le dis, n’a pu être commandé que par les armées du Diable. Ce 15 septembre, un ciel sang couronnait les monts Noirs alors que le monastère de Koatuhel brûlait d’un feu si vif, qu’on aurait cru qu'il ne s'éteindrait jamais. L’odeur de soufre vous prenait toute la gorge. Les animaux fuyaient et mouraient tout autour, alors que les oiseaux se jetaient d’eux-mêmes sur le sol.
J’ai décidé de m’y rendre, et ce que j’y ai vu me tourmente encore. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y avait personne de vivant, là-haut, et que ce que j’ai vu des cadavres me laisse imaginer la folie qui s’est emparée de ces pauvres hommes avant leur mort.
Le fait que cela se soit passé en Aven est un signe que notre mission évangéliste, en plus d’être nécessaire, est pressante.
S’il plaît à Mon Seigneur, vous enverrez là-bas mon ami l’éveque Pierre de Langlois.
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