Chapitre 1 : Sensations

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Naouel était blottie dans son lit. Elle rêvait profondément. Elle n’avait pas toujours eu la folie de croire aux histoires fantastiques mais elle aimait les lire. Elle se plongeait parfois des heures dans des livres de dragons et de guerres épiques. C’était son moyen à elle de sortir de la routine du lycée, des commérages et de tout ce qu’il se passait qui contrariait la jeune fille. Bien que d’un naturel timide, la jeune fille était très appréciée mais refusait de se prêter à ce que certaines pourraient considérer comme un sport olympique : la critique des autres.

Son alarme sonnait enfin, déclarant la fin du sommeil et des doux rêves qui l’accompagnaient. Après avoir repoussé pendant cinq minutes le moment de se lever, Naouel alluma la lumière sur sa chambre mauve. Elle laissa son regard traîner un instant, observant sa chambre mais rien n’avait bougé. Elle l’aurait préféré. Son rêve était si beau et si aventureux qu’elle aurait voulu ne pas se réveiller. Le première chose qu’elle fit, eût été de prendre ses vêtements préparés soigneusement la veille et filer dans la salle de bain. Elle se scruta dans le miroir avant de décider de mettre un petit coup de peigne à tout cela. Ses longs cheveux frisés tombaient en cascade dans son dos, d’un brun intense comme ses yeux, ils s’accordaient parfaitement à son teint mate. On pouvait le dire, Naouel était terriblement craquante, un peu de mascara et le tour était joué.

Elle descendit dans la cuisine, son sac sur les épaules. Sa mère la regarda un instant puis hocha la tête comme pour valider la tenue de sa fille. Elles s’embrassèrent avant que Naouel ne parte au lycée. A force de traîner, elle allait louper le bus. Laçant de magnifiques baskets bleu turquoise et noires, son haut blanc et son pantalon noir formaient un joli ensemble que certaines pourraient envier. Le trajet en bus fut long et Naouel habitait plus loin que les autres membres de sa classe. Les écouteurs sur les oreilles, la brune essaya de se détendre avant d’arriver au lycée.

La journée avait été tellement longue. Même si elle avait de bonnes amies, les cours du professeur de philosophie, Monsieur Nozac, pouvaient sembler bien longs quand on enchaîne trois heures. Le soleil était encore à peu près en hauteur et aucun devoir pour le lendemain ne la retenait à l’intérieur de la maison. Bien sûr, elle aurait pu faire du piano ou dessiner mais rien ne la tentait plus à l’instant que de dévorer un autre de ses livres d’aventures. Celui-ci parlait d’un bracelet permettant de contrôler le temps qui avait été perdu puis qui avait miraculeusement réapparu pour un jeune homme et sa destinée. Elle attrapa le roman et descendit en courant les escaliers. Ses parents n’étant pas encore rentrés et ses frères et sœurs ne risquaient pas de venir l’embêter. Elle ouvrit la porte de la baie vitrée et la referma derrière elle. Un jardin s’étendait devant elle ainsi qu’une petite chaise à bascule encore illuminée par les rayons chauds du soleil. S’y installant, elle ouvrit son livre à la page où elle l’avait laissé. Dévorant ligne par ligne ce qu’un autre avait écrit pour elle, Naouel se délectait des sensations que le papier pouvait donner à son toucher et à sa lecture. Elle venait se poser dans son jardin depuis des années et encore une fois un sentiment ne la lâchait pas. Lorsqu’elle était assise, là, elle était tellement imprégnée de ses histoires qu’elle se sentait observée par une force épique et aventureuse mais elle le savait, c’était encore une de ses merveilleuses sensations que l’on éprouvait lorsqu’on lisait un roman.

Le soleil commençait à se coucher. Entre temps, elle était allée manger et avait aidé ses parent avec ses deux sœurs et son frère, d’autant plus que Naouel était l’aînée. Maintenant, elle goûtait aux dernières lueurs du jour qui lui permettait de dévorer encore quelques lignes de son roman avant la nuit vienne éteindre la lumière. Lorsque le ciel se couvrit d’une toile noire ponctuée de petits points blanc brillant, Naouel décida de rentrer. Seulement, un bruit rauque dans les buissons l’en empêcha. Son jardin s’étendait sur plusieurs mètres, en son milieu se développait un arbre tout en fleurs, invisible dans cett obscuritée. Une haie protégeait l’intimité de la famille tandis qu'une délimitation entre la terrasse et la pelouse était faite par des buissons jaunes et verts à hauteur de hanche.

La pénombre occultait sa vue comme un voile impénatrable, et elle se sentit bien menacée, seule, sans repaire visuel. Elle tenta d'oublier cet echo qui l'avait fait traissilir pour rentrer dans sa maison, en sécurité, mais lorsqu’elle fit un pas, ce même son la raidit. Repoussant ses cheveux bouclés derrière son épaule, elle s’approcha pour tendre l’oreille, défiant la peur du vide qui l'entourait. Elle ne savait pas si c'était du courage ou de la curiosité mais ce grondement était trop mystérieux pour qu'elle ne cherche pas sa source. Pieds nus, elle marcha sur le gazon, contourna la muraille de feuille et se retrouva nez à nez avec un chien immense, aux yeux jaunes pétillants. Elle tenta de se calmer, ce n’était qu’un grognement de chien qu’elle avait entendu.

- Doucement…

A peine un murmure suffit pour effrayer le chien qui cavala au loin, vers les ténèbres. Elle observa alors l'absence du canidé sur la place qu'il occupait, se questionnant sur son origine. Elle avait bien remarqué qu’il était plus gros qu’un chien et sa ressemblance avec un loup était frappante mais les empreintes l’avaient convaincu. Un loup était dans son jardin, mais pourquoi ne l’avait-il pas attaqué ?

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