On vient de m’appeler, Marielle a fait un arrêt cardiaque pendant un examen, son état s’est encore dégradé.

- Monsieur Parker votre femme est dans un état critique, son cœur à beaucoup de mal à fonctionner, ses organes s’affaiblissent.

- Vous êtes en train de me dire quoi là !

- Que nous devrions envisager un protocole beaucoup plus invasif.

- C'est-à-dire ?

- J’aimerais essayer un nouveau dispositif pour soulager ses reins et faire une biopsie au niveau de son escarre pour tenter de la soulager. Si vous êtes d’accord bien évidemment.

- Euh…ouais faites ce que vous avez à faire.

- Sachez qu’on fait notre possible Monsieur Parker.

- Je sais mais vous êtes obstétricien, pourquoi c’est vous qui vous occupez de ça ?

- Je suis aussi néphrologue, chef de service en viscéral et je suis le médecin attitré de votre femme, donc je m’occupe des éventuels interventions sur elle. Cela vous pose un problème Monsieur Parker ?

- Non du tout. Merci encore.

- Je vous en prie.

Ce grand mec aux yeux bleus me sourit mais je ne rentre pas plus soulagé.

- C’est quand même dingue que ses organes lâchent comme ça. Dit Julie

On finit par passer à un tout autre sujet qui est l’anniversaire de Jennie qui va fêter ses 8 ans. Comme d’habitude Julie est enthousiaste à l’idée de s’occuper des préparatifs.

- J’ai combien au niveau du budget ? Me demande-t-elle.

- Illimité.

- Tu deales encore Parker ?

Putain mais pourquoi faut toujours qu’on me refoute ça en pleine gueule ! Je tourne mon pc portable vers elle et lui montre mes comptes. Je n’ai rien à cacher et je suis plutôt fier de ce que je gagne.

- C’est…ton salaire ?

- Mon fixe ouais, ici c’est mes coms en fonction des contrats que je négocie et comme je bosse chez moi j’ai un dédommagement.

- Putain…et ça ?

- Mes placements en bourse. Madame est rassurée ?

Elle me regarde avec son air suspicieux.

- Ouais, mais je t’ai à l’œil Parker.

- Fais de ce jour le plus beau de sa vie.

- Comme à chaque fois.

J’avoue qu’en organisation de fête elle est plutôt bonne. Après avoir fait un peu de repassage, elle se met sur son ordinateur pendant plusieurs heures, faisant des poses que pour s’occuper de la petite.

- Tu devrais faire une pause, t’as encore le temps. Dis-je en posant mes mains sur ses épaules tendues.

- 2 semaines c’est que dalle Parker, tout est pris au niveau des salles où c’est trop petit.

- Y a le terrain de la maison sinon, les travaux ont commencé mais je peux demander de protéger le chantier.

Je masse un peu ses épaules.

- T’es nouée.

- J’ai mal au dos en ce moment.

- Faut dire qu’il y a pas mal de poids à l’avant.

- Dégage tes yeux de mon décolleté Parker ou je t’arrache les couilles.

Grillé.

Je lâche ses épaules et me casse mais la porte sonne et quand j’ouvre ma sœur éclate en sanglot dans mes bras. Si son mec lui a fait du mal, je le tue.

- Ether, qu’est ce qui se passe ?

Ses yeux larmoyants se posent dans les miens et ça me crève le cœur de la voir dans cet état. Elle va bientôt être maman, elle devrait être heureuse. Putain j’espère qu’il ne la lâche pas !

- J’ai fais ma deuxième échographie.

Merde. Pourquoi elle pleure alors.

- Le bébé à une malformation Mick’.

Fais chier !

- Mais…ils vont pouvoir faire quelque chose, non ?

- Non Mick’, je dois arrêter ma grossesse.

Non, non, non !!!

- J’ai rendez-vous à la fin de la semaine pour tout arrêter. Je vais perdre mon bébé Mick’.

Pourquoi la vie s’acharne putain ! Elle mérite ce bébé !

- Je suis désolé Ether. Je suis là.

- Je le sens bouger, il a tellement l’air d’aller bien.

Les images du bébé d’Adrianna me reviennent. Après avoir consolé ma sœur, je me retrouve seul avec mon passé. J’aurais voulu que jamais ça n’arrive à mes proches. Je ne sais pas pourquoi je lui en parle, ni pourquoi elle m’écoute mais ça me fait du bien de me confier à la meilleure amie de ma femme. Elle me sourit pour me donner la force de continuer, m’apporte un café chaud pour me réconforter, ne dit rien juste m’écoute sans me juger, pose sa main sur la mienne pour me montrer surement sa présence. Je lui balance tout, et finis en chialant comme un gosse.

- Je suis un putain de monstre.

- T’as fais des erreurs Mick’ mais t’as changé et ça tu peux en être fier. Après oui ça n’efface pas tout mais faut avancer, tes filles ont besoin de toi.

- Merci Ju’.

A la fin de la semaine, ma sœur a accouché d’une petite fille qui a été enterrée quelques jours après sa naissance. La vie est une putain de pute quand même.