L'été d'Elena - 1ère partie : juillet

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Vendredi 26 juillet 2013

Qu'il faisait chaud ! Et, pour en rajouter, l'esprit d'Elena bouillonnait. De quoi pouvait bien être mort le beau jeune homme installé à ses côtés dans le train ?
Avait-il succombé à une crise cardiaque ? Ou à une attaque cérébrale ? La jeune femme se fit la réflexion que Dorian avait vingt-trois ans au moment de son décès et que c'était donc fort peu probable. Elle savait cependant que de telles choses arrivaient.

Elle n'allait pas attendre le lendemain pour informer son patron qu'elle serait indisponible jusqu'à mardi soir. En effet, elle n'était pas autorisée à quitter la ville. Or, Monsieur Boyd et elle-même devaient quitter la France pour s'envoler vers la Grande-Bretagne dès le lundi suivant. Avec son boss, elle en avait vu du pays ! Elle profitait de chaque destination pour faire du tourisme, à ses heures perdues. Pour les repas du soir, elle était libre, il se contentait d'une salade et de fromage. Quand ils partaient tous deux pour des séjours d'affaires qui ne duraient en général pas plus de trois jours, Elena préparait les déjeuners à l'avance. Richard Boyd n'occupait, dans les hôtels où il se rendait, que des suites pourvues d'un certain confort. La jeune femme s'accommodait des fours micro-ondes perfectionnés ainsi mis à disposition, même si elle trouvait que ce n'était pas le must pour la cuisine recherchée exigée par son patron.

Le cours de ses pensées fut interrompu par la sonnerie insistante de son téléphone. C'était de nouveau Erwan. Ce dernier lui confirma qu'il avait pu se libérer. Il serait là dans la soirée. Il fallait qu'il consulte les horaires des vols pour Paris. Il prendrait ensuite le train pour se rendre à Sens.

Après leur courte conversation, Elena contacta son patron. Elle fut frappée par quelque chose. Il ne semblait ni étonné ni perturbé par la situation. Vraiment, c'était étrange. La jeune femme lui avait promis de se mettre en relation avec la personne qui la remplaçait quand elle était en congés. Elena espérait que Madame Yu Hang serait libre et accepterait de partir pour Londres au pied levé. Deux jours pour se retourner, c'était bien peu.

Sans perdre plus de temps, elle composa le numéro de sa suppléante. Celle-ci répondit tout de suite. Elena lui expliqua brièvement la situation. Madame Yu Hang ne pouvait pas se libérer mais elle lui donna les coordonnées d'une amie de confiance qui se ferait une joie d'accepter ces quelques jours de travail, d'autant plus qu'elle adorait voyager.

Elena s'empressa donc de joindre Mademoiselle Chang. Ce nom lui évoquait une chanson de Michel Berger ! Pour se présenter, elle dit qu'elle téléphonait de la part de Madame Yu Hang. L'amie de cette dernière était ravie, étant sans emploi depuis que le restaurant où elle travaillait avait fermé ses portes. Elena lui dit qu'elle allait rappeler Monsieur Boyd et lui laisser ses coordonnées. Celui-ci se chargerait de la recontacter et de lui expliquer les modalités du voyage. Elena s'occuperait de la préparation des repas à emporter et irait les remettre à Mademoiselle Chang dimanche.

Une fois Richard Boyd prévenu et rassuré quant à la présence d'une bonne cuisinière à ses côtés (même si celle-ci n'aurait sans doute pas grand chose à faire pendant le court séjour à Londres), Elena se recentra sur elle-même.

Une douche froide, voilà ce qu'il fallait à la jeune femme. En cette fin juillet, la chaleur était insupportable. Et l'eau fraîche lui remettrait peut-être les idées en place.

A peine fut-elle sortie de la douche glacée que la sonnerie de l'interphone retentit. Allons bon ! Qu'était-ce encore ?
Elle répondit un peu plus sèchement qu'elle ne l'eût souhaité : "C'est pour quoi ?"
Elle entendit la voix d'un des deux hommes rencontrés dans la matinée : "Mademoiselle Martin, Esteban Riveira, l'officier de police qui vous a interrogée tout à l'heure. Je suis avec mon collègue, l'inspecteur Kleen. Vous nous laissez monter, s'il vous plaît ?"
Cette dernière requête, formulée d'un ton froid, sonnait plutôt comme un ordre. Elena, n'ayant pas le choix, les laissa entrer. Elle se dépêcha de remettre un peignoir léger avant de leur ouvrir la porte.

Pour quelle raison venaient-ils la voir ? Il aurait été aussi simple de la convoquer au poste pensa-t-elle en son for intérieur.

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