Mort sur la ligne - 3ème partie : ligne de défense

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Elena regarda les deux policiers qui lui faisaient maintenant face et se dit qu'ils n'auraient pas pu être plus dissemblables. L'un était plutôt petit pour un flic (elle les imaginait plus grands), très brun de peau et de cheveux, avec des yeux vert émeraude qui vous transperçaient. L'autre était immense, les cheveux d'un blond presque blanc et des yeux du bleu des glaciers. Ce dernier semblait ne pas avoir mis le nez dehors depuis des mois tant il était pâle.

- Mademoiselle ! l'interpella le policier à l'air froid.
- Elena Martin...
- Elena ? s'exclama l'autre homme en bleu.
- Oui, pourquoi ?
- Eh bien, mademoiselle, venez avec nous !
- D'accord, mais dites-moi pourquoi... Pourquoi moi ? J'étais à côté du mort mais je ne le connaissais pas. Je l'avais déjà aperçu à bord du train mais ce sont toujours les mêmes têtes qu'on voit sur cette ligne.
- Laissez-nous décider de ce qui est important ou non, nous connaissons notre job.

C'était le blond qui avait parlé et Elena sentait qu'il n'allait pas tarder à l'énerver...

- Elena...

Elle coupa le policier : "Mais pourquoi insistez-vous tant sur mon prénom ?"

Il s'écoula quelques secondes avant que le flic sympa (enfin celui qui lui semblait sympa) ne lui réponde.

- Autant vous le dire tout de suite, il semblerait que votre malheureux voisin vous connaissait.

Elena accusa le coup, elle n'avait rien à répondre à cela.

- Nous avons trouvé un mot à votre intention dans la poche de sa veste, renchérit Iceman (tel que l'avait mentalement surnommé Elena).
Je vais vous le montrer.

Les yeux d'Elena se portèrent sur le papier froissé que lui tendait (mais sans le lâcher) le policier blond et les quelques mots inscrits à l'encre noire la firent frissonner :
"Elena, pardonne-moi. Dorian".

Elle ne connaissait qu'un Dorian mais c'était impossible ! Il ne pouvait s'agir que d'une autre Elena et d'un autre Dorian.

Face aux policiers, sa ligne de conduite serait la suivante : elle ne connaissait pas ce Dorian. Elle s'en tiendrait à cette ligne de défense tant qu'elle le pourrait.

- Mademoiselle Martin, veuillez nous suivre. Nous allons au poste prendre vos coordonnées et nous vous demandons de rester joignable. Ne quittez pas la ville jusqu'à mardi, nous aurons sûrement besoin de vous interroger quand nous aurons quelques détails supplémentaires.

Elena se dit que les "quelques détails" en question étaient les éléments que l'autopsie ferait ressortir...

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