Mort sur la ligne - 1ère partie : fin du voyage

Une minute de lecture

Elle s'éveillait doucement, étonnée de ne rien entendre, pas même le bruit du train. La jeune femme tourna la tête à gauche, se leva pour regarder les rangs de voyageurs situés devant elle. Tous semblaient dormir, mais un peu trop profondément, et toujours cette absence de sons. Elle était l'unique survivante.

Elena sortit brutalement du sommeil en hurlant (bon sang, quel horrible rêve !) et vit tous les visages se tourner vers elle. Seul son voisin de gauche restait de marbre. Elle sut immédiatement qu'il s'était produit quelque chose de grave. Au mieux il était évanoui, au pire il était mort. Etant bloquée entre la fenêtre et le corps inerte du passager, la jeune femme demanda aux autres voyageurs éberlués s'il y avait un médecin parmi eux. Bien sûr, aucun docteur (ça aurait été trop beau) mais un des usagers, plus entreprenant que les autres, partit à la recherche d'un contrôleur.

Après un court instant, qui lui parut pourtant interminable, Elena fut engloutie par de lointains souvenirs. Elle ne voulait pas que toutes ses souffrances passées remontent à la surface. Malheureusement, c'était trop tard. Elle aurait du mal à protéger son secret, à se protéger, car d'ici quelques minutes, la police interviendrait et l'interrogerait.

Un des contrôleurs présents à bord du train en route pour Dijon fit une annonce : le train allait s'arrêter à Sens pour une durée indéterminée, le temps que les pompiers et la police interviennent. Elena pensa qu'elle avait de la chance de ne pas aller plus loin que sa ville d'adoption. Par contre, elle était sûre qu'elle serait la première interrogée... Cela tombait vraiment mal.

La jeune femme allait devoir joindre son patron, Richard Boyd, un homme d'affaires dont elle était la cuisinière attitrée. En effet, elle ne pourrait en aucun cas être à l'heure pour préparer le déjeuner qu'elle avait prévu (deux plats typiques de la cuisine bourguignonne). Heureusement, Monsieur Boyd était compréhensif. Peut-être parce que lui-même avait un secret ...
A croire que nous en possédons tous un ou plusieurs, à moins que ce ne soit nos secrets qui nous possèdent...

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