En effet, tous le savaient mais ne disaient rien pour autant et cela depuis le quatorzième anniversaire des jumeaux.

Ce matin-là, Mr et Mme Davis avaient convié leurs ados au salon pour leur souhaiter leur anniversaire et leur offrir leur cadeau. Ils avaient cependant décidé d’en profiter pour leur parler d’un sujet plus sérieux.

Afin de faire passer leur message simplement, ils avaient convenu de leur faire passer au travers de deux de leurs cadeaux. Ayant réservé le dernier vrai cadeau pour leur offrir le soir.

Ils disposèrent donc quatre paquets, deux devant chacun des garçons sur la table basse.

Jules, impatient, ouvrit le premier paquet sans attendre et se retrouva avec un paquet d’oursons en gélatine, ses bonbons préférés. Ne comprenant pas pourquoi il les recevait alors qu’il avait toujours dû supplier ses parents pour en manger, il se tourna vers son frère qui venait de trouver un paquet de Schtroumpfs, les préférés de ce dernier.

Ils se tournèrent tous deux vers leurs parents, croyant à une blague de leur part. Mais ceux-ci affichaient un visage sérieux et leur indiquèrent d’ouvrir le second cadeau, ce qu’ils firent.

D’un commun accord, ils ouvrirent leur paquet en même temps pour tomber sur une boite de préservatifs. Tous savaient ce que cela signifiait même si les garçons n’avaient jamais encore eu de relation pour l’envisager. Cependant, alors qu’ils s’attendaient à un long discours sur la nécessité de se protéger, ils n’entendirent que deux petites phrases :

- Amusez-vous bien ! Avait dit leur père

- Sortez toujours couverts. Avait ajouté leur mère sur un ton un peu plus sérieux mais le sourire aux lèvres.

Les jumeaux avaient rejoint leurs amis en classe à la suite de cela. Ces derniers, au prix de multiples efforts avaient fini par connaître les cadeaux reçus par les jumeaux et avaient fini avec un fou rire incontrôlable en imaginant la scène qui avait eu lieu plus tôt.

Les jumeaux, une fois la honte passée, en avaient ri eux aussi et ont pu pardonner à leurs parents cette blague de mauvais goût lorsqu’ils eurent reçu leur véritable cadeau le soir même.

Depuis ce jour, lorsque les garçons avaient besoin de préservatifs, ils demandaient leurs bonbons préférés à leurs parents lorsque ceux-ci partaient faire les courses ou ils y allaient eux-mêmes mais ramenaient à chaque membre de la famille leurs bonbons préférés, comme un petit rituel qu’ils avaient instauré.