Lettre n°14 - 31/08/20

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Coucou Abuelo,

Je ne t'ai pas réecrit sur la route, ni quand je suis arrivée. J'ai l'impression que le temps a passé si vite. J'ai bien emménagé, tout s'est bien passé. Mon petit appartement est super beau ! J'ai un bon stock de pâtes ( c'est pas vriament de ma faute, on ne dit jamais non à des pâtes. )

J'ai pu y ajouter quelques éléments de déco, comme des photos punaisées en face de mon lit. Elora, la cousine, m'a offert pour mon anniversaire un ananas bleu qui va parfaitement avec tout le set de bureau qui est de la même couleur. À côté de la télé — celle que j'ai récupérée chez toi — j'y ai déposé le cadre que je t'ai dessiné lors d'un Noël, je ne sais même plus lequel le temps file sans qu'on s'en rende compte. J'y ai aussi déposé le joli panier rose qui contenait les verres que tu m'as offert au dernier Noël qu'on a fêté ensemble. C'est le dernier cadeau que tu m'ai fais. Sur ma petite table de chevet, j'ai posé une lampe que Tonton m'a offert. Et enfin, au dessus de ma petite table il y a une horloge qu'il m'a également offerte.

Aujourd'hui c'est une journée pleine en émotion pour moi. J'ai eu une visite guidée de mon campus. Ça s'est super bien passé, c'était l'occasion d'avoir déjà certains petits repères pour cette après midi, pour ma pré-rentrée.

Tout le temps de midi j'étais stressée, j'étais pas bien, un peu en panique même. Tu me diras : comme d'habitude face à une situation qui est nouvelle pour toi. Une vraie stressée de la vie.

Il n'y avait pas que le sujet « fac » qui a fait chavirer mes émotions. Ma famile a dû partir et rejoindre Luxeuil. Toute la journée j'avais envie de pleurer, et d'ailleurs quand je suis rentrée de la fac, c'était dur de résister à cette tentation de lâcher prise et laisser couler les larmes. C'était difficile parce que les heures passaient, ça filait à une vitesse folle.

On est une famille si proche si fusionnelle et si soudée que de savoir que j'allais les quitter, c'était affreux et douloureux pour moi. C'est difficile de me dire que je serais super loin d'eux, que je ne pourrais pas les voir tous les jours, comme d'habitude. Que je ne pourrais pas parler avec eux comme je le veux, en face à face. Bien sûr à notre époque nous sommes gâtés avec tout ce qu'on a, on a accès à tellement de services pour se parler ou se voir. Ça rend les choses plus faciles. Mais toutes ces applications n'empêchent aucunement le fait que pour moi ce n'est pas la même chose que de parler à sa famille de vive voix et d'être séparée d'eux par quatre heures de routes et de parler au téléphone.

Le moment des « au- revoirs » devant la voiture était très larmoyant. Vraiment, j'avais le coeur déchiré, j'avais l'impression qu'on m'arrachait des morceaux de moi. D'avoir pris Tom et Emma dans mes bras, de les avoir serrés aussi fort que je le pouvais, de leur dire que je les aimais et puis me retirer car c'était beaucoup trop pour moi. Ils sont tout pour moi, je ne voulais pas m'effondrer encore plus que ce que j'étais déjà.

Tom ne voulait pas me lâcher, il était agripé à moi comme un koala à sa branche, il me serrait contre lui avec toute sa petite force. Emma, s'est retirée, m'a sourit et à vite filer dans la voiture mais j'ai bien vu qu'elle pleurait énormément sans pouvoir s'arrêter. Ça m'a encore plus fait mal de la voir si tirste et si mal.

Puis j'ai pris Papa dans mes bras, il m'a parlé pendant longtemps, m'a dit que c'était une belle vie qui allait débuter. Qu'il était très fier de moi. Et tout un tas d'autre choses que disent les papas.

Vint le tour de Maman, là encore c'était très émouvant et éprouvant. Maman m'a dit m'aimer si fort, tout en me serrant contre elle, comme je l'avais fait moi-même avec mon frêre et ma sœur.

Après ça, j'ai très rapidement rebroussé chemin vers mon appartement. Je suis partie aussi vite qu'une tornade, je ne pouvais pas me résoudre à regarder la voiture s'en aller, sans moi. Alors j'ai éclaté en sanglot, si fort qu'il m'étais difficile de repsirer.

Je t'ai donc écrit pour me changer les idées et me soulager jusqu'à ce qu'ils m'apellent de chez nous, pour me dire qu'ils étaient bien arrivés. Ce sera toujours « chez nous » pour moi. J'étais calmée et quand ils ont appelé et qu'on a commencé à parler, eux à la maison et moi ici à Lyon, j'ai recommencé à pleurer. J'en ai d'ailleurs saigné du nez, étonnant tiens. Émotions plus stress forcément ça ne loupe jamais.

J'ai fini d'écrire pour cette journée riche en émotions. Je t'aime tu me manques Abuelo.

Ta grande,

Laure

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