Mon avis

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Selon moi, la période actuelle n'est ni pire ni meilleure que les précédentes. Ok, on va encore me traiter de progressiste en opposition aux passéistes, mais je vous emmerde en fait : cessez de comparer et de transposer notre période actuelle au passé.

Je suis toujours fasciné quand j'entends ces anciens me rabacher qu'on vivait mieux à l'époque où il n'y avait pas d'OGM, pas de pesticide, pas de smartphone... Epoque bénite où les gens crevaient à 50 ans, que ce soit du scorbut, de malnutrition ou de tuberculose. Alors, bien sûr, aujourd'hui on va nous pomper l'air avec le BIO (BIO qui utilise également des pesticides, soit dit au passage, mais pas ceux qui font mal aux oreilles) mais il fallait bien mettre au point un système (perfectible, comme tout système) pour donner à bouffer à tout le monde après la guerre. Ça ne veut pas dire je cautionne l'intégralité du système (on doit par exemple manger beaucoup beaucoup moins de viande, c'est un fait), mais je suis tout à fait en accord avec l'idée de cultiver en masse pour tout le monde. Je sais, vous allez tout de suite rebondir avec vos cultures de proximité, de potager dans sa cour ou son jardin. Oui, ça c'était très bien à l'époque où la France était majoritairement rurale ou pour les gens vivant actuellement à la campagne, comme moi d'ailleurs ; et ce serait évidemment la solution idéale. Mais le monde interconnecté et mondialisé ne fonctionne pas comme ça. Et on ne peut pas tout changer sans accepter une certaine régression. Une immense régression. Car comment nourrir chaque semaine 15 millions de parisiens en ayant chacun son potager ?

Cela rejoint l'idée des blaireaux qui rêvent d'une éolienne individuelle. Oui, bien sûr, c'est super dans une maison de petit village, mais comment faire dans les villes où les watts sont nécessaires en permanence ? Attention, je ne suis pas en train de dire qu'il faut continuer à polluer et surconsommer, bien au contraire. Je dis en revanche qu'il faut écouter les scientifiques et envoyer chier les militants. D'ailleurs, pour ma part, j'épouse une bonne partie des idées sagement décroissantes de JM Jancovici pour régler ces problèmes d'environnement, mais on s'écarte de plus en plus là je crois.

Enfin bref, comme dirait Michel Sardouille : "Ton steak haché au soja, tu sais où peux te le mettre".

Les dirigeants se succèdent et me conviennent très bien (sauf Sarko, lui j'avoue que je n'étais pas trop fan, mais bon je ne suis pas mort). J'ai bien aimé Hollande et même Macron. Oui madame. J'ai voté 4 fois pour lui, le tout en étant bien conscient qu'il s'agissait d'un petit arriviste politicien. N'est-ce pas là toute l'essence de la politique ? On n'aura pas toujours de grands hommes comme Badinter dans le paysage, et il faut bien se mettre en tête que personne ne résoudra les problèmes individuels de chacun, ce que trop de personnes espèrent. De toute façon, comme à chaque fois, la mémoire ne retient que ce qui fait plaisir. Chirac est glorifié, Hollande commence même à figurer parmi les personnalités préférées des Français. Vous verrez que, dans 10 ans, on adulera Macron.

Moi j'aime notre société, son fonctionnement et ses institutions. J'essaie de voir le positif et pas sans cesse l'anomalie, le petit 0,1% qui fait chialer tout le monde. Car à écouter les extrêmes, on croirait parfois qu'on vient d'inventer la France et que tout est à créer comme dans une colonie. Pourtant les institutions sont là, en place ; perfectibles certes mais elles fonctionnent. Pourquoi toujours critiquer la justice lorsque le récidiviste commet un fait divers et pas les milliers d'autres cas pour lesquels la justice fonctionne très bien ? Nous sommes dans une société imparfaite qu'il faut accepter. Oui, il y a des erreurs judiciaires, oui il y a des fichiers S qui passent entre les mailles, oui il y a des gens qui profitent des aides sociales. Mais arrêtez de vous prendre la tête, sortez vous les doigts et vivez.

Foutez la paix aux bonnes femmes qui veulent être à moitié à poil dans la rue, celles qui veulent porter un voile. Cessez de porter des jugements à longueur de temps. Mais qu'est-ce qu'on peut bien en avoir à foutre qu'il y ait des repas halal pour des gosses à la cantine ou au Quick ? Qui est-ce que ça peut bien empêcher de dormir ? Les nationalistes ? Et c'est quoi la Nation ? Le cliché béret baguette jambon beurre ? Ben j'en veux pas. C'est bien pour le folklore ça. Tiens ça me fait penser à mon cousin. Un jeune de 26 ans, fier de voter Le Pen et qui ne comprend pas mon côté libéro gaucho capitaliste. Selon lui, rien ne va plus et il se dit que recentrer tout le système sur la nation la sauvera. Mais la sauver de quoi, de qui ? Que se passe-t-il ? J'essaie de lui expliquer qu'un nationaliste ne travaille pas au Luxembourg tout en vivant et en profitant des avantages de la France. Il tique un peu mais son esprit reste focalisé sur cette idée de Fronce éternelle. J'ai du mal avec ce principe. Je ne me sens nationaliste que lorsque l'équipe de France affronte l'Angleterre au foot ou rugby. Attention, je le répète, je ne dis pas qu'il n'y a pas de problèmes, je dis simplement que ceux-ci sont bien trop complexes et imbriqués les uns dans les autres pour qu'on puisse y amener les solutions simples du nationalisme ou des simplets de la nupes (je ne mets pas de majuscule volontairement, ça mérite pas). Trouvez-moi un pays où le nationalisme a triomphé ? "La Russie". Ok, taisez-vous alors. D'ailleurs c'est exactement ce que disent les dirigeants là-bas.

Eduquez vos gosses, instruisez-les sur l'Histoire et les Sciences. Elevez-les de manière à ce qu'ils se fassent leur propre opinion sur le monde, et pas la vôtre, celle d'une religion ou de je ne sais quel connard de naturopathe.

Bordel ! arrêtez vos discours franchouillards de bar PMU. Arrêtez de faire chier les jeunes. Ils ne sont pas plus bêtes que nous. Ils ont simplement d'autres centres d'intérêt en lien avec leur époque. Gosse, on me cassait les couilles dès que j'allumais ma Nintendo NES. J'entendais les mêmes discours de vieux cons qu'on observe aujourd'hui pour les smartphones de nos ados. Pourtant, ces mêmes casses-couilles qui critiquaient ce brave Mario Bros avaient subi les mêmes ronchons de leurs propres vieux lorsqu'ils étaient devant la télé dans les années 70. Alors bien sûr, oui, bien sûr, il n'y avait pas de réseaux sociaux sur ma Nintendo, la télé de papa ou dans les magazines de blousons noirs de pépé, et il faut convenir de leur dangerosité sur nos cherubins les moins bien armés. Bien sûr, il existe des gosses de merde qui vont passer leur temps rivés sur un écran et se lobotomiser le cerveau. Mais tout ça ne releverait-il pas de l'éducation, comme cela a toujours été le cas depuis que le monde est monde ?

En réalité et pour conclure, je pense que nous sommes dans une société passablement péssimiste et qui grossit systématiquement chaque trait mineur. Une société manichéenne qui ne parvient pas à jouir, car celle-ci n'arrive pas trouver sa place dans ce concept " tout blanc ou tout noir" qui n'existe pas.

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