Un rétablissement miraculeux

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Durant trois jours et nuits, Anario s'occupait de Curtis, mais gardait encore ses distances, sa cape rabaissée sur sa tête. Curtis ne lui parlait que rarement, pensant que l'elfe lui en voulait et qu'il valait mieux éviter d'envenimer les choses. Ils vivaient chacuns de leur côté même si Anario continuait d'aider le noireau.

Toutes les nuits, Curtis écoutait l'elfe fredonner une mélodie mélancolique dans la langue natale de ce dernier, sa cape abaissée dévoilant son visage. Le visage d'Anario était à chaque fois emplit de nostalgie et parfois l'homme y décelait de la tristesse. Le noireau l'admirait et quand l'elfe posait ses yeux sur lui, l'humain sombrait déjà dans le sommeil, le chant l'assoupissant .

De jour en jour, Curtis constatait qu'il n'avait plus mal et que sa blessure laissait place à une cicatrice, propre mais qui resterait gravée sur sa peau. Il tenta plusieurs fois de se lever, sous le regard quelque peu désemparé de l'elfe. Plusieurs de ses tentatives étaient couronnées d'échecs.

Curtis observait parfois ce que mélangeait Anario pour ses soins, se doutant bien que ce que le blond mélangeait étaient efficaces et lui permettait de se rétablir plus vite que la normale. Cette attitude amusait l'elfe qui se gardait bien de lui expliquer tous ses ingrédients. Ce que l'humain ne savait pas, c'est qu'il n'y avait pas que des herbes et des plantes dans ses cococtations.

Au début, juste mouvoir son corps le faisait souffrir et Anario se mettait immédiatement à ses soins, par peur que l'humain finisse par vraiment se tuer. Mais au fur et à mesure qu'il renouvelait ses tentatives, la douleur s'amenuisait. Il arriva enfin à se tenir debout, Anario surveillant tout de même son blessé. Curtis sentait son regard mais faisait mine de ne pas le faire transparaître. Il pensait les elfes plus doués que ça pour ne pas se faire remarquer, ils avaient toujours réussi à ne jamais se faire voir ou même intercepter par autrui.

- Anario, commença l'humain, je vais reprendre la route. Il y a un village à quelques lieus. Merci de t'être occuper de moi, je t'en suis reconnaissant.

- Excuse-moi ? Tu vas me faire croire que tu vas partir seul, alors que tout seul tu as failli succomber de ta blessure ? répliqua le blond en s'approchant de Curtis. Il n'est pas question que tu partes là-bas tout seul. Et puis, je me dirigeais également dans ce village pour m'approvisionner, je vais te suivre comme ça, si jamais tu te blesses je viendrais encore te secourir.

Curtis n'ayant plus d'arguments contre ceux de l'elfe, il abandonna sa résistance et partit dans son coin, faisant sourire le blond. Anario jeta un regard furtif au noireau, recherchant encore qu'est-ce qui le poussait à croire que cet humain était si différent des autres. Au premier coup d'oeil, on pourrait croire que ce n'était qu'un paysan qui ne sort pas de la norme. Mais l'elfe ressentait en cet humain quelque chose qui le rendait différent.

- Anario, ça va ?

- Comment ? répondit le blond en regardant Curtis qui agitait une main devant ses yeux. Oh, ce n'est que toi. Je m'excuse, j'étais perdu dans mes pensées.

- Je ne peux que te croire, cela fait au moins cinq minutes que j'essaye de te parler. Enfin, ce n'est pas le sujet. Je te disais qu'on pourrait commencer à aller au village maintenant. J'ai commencé à faire nos bagages.

Anario hocha la tête et rabatit sur sa tête sa cape et commença à rassembler ses affaires. Il avait remarqué que l'humain les avait fouillés mais il ne lui en voulait pas. Après tout, l'elfe avait fait de même quand il avait trouvé le noireau inconscient. Le blond jeta un regard à l'épée que maniait l'humain habilement. Anario souria, se disant que Curtis n'avait pas menti sur son passé de soldat.

Anario tendit un habit à Curtis, il ne fallait tout de même pas que l'humain se déplace à moitié nu et avec des vêtements en piteux états. Le noireau trouvait les habits de l'elfe un peu petit pour lui mais n'en tenu pas rigueur, reconnaissant que le blond lui en prête.

Une fois prêt à partir, Anario et l'humain s'avancèrent hors de la grotte, le soleil éblouissant le paysage. Une fois arrivée au pied de la montagne, pour la première fois, Curtis tomba nez à nez avec la monture de l'elfe qui arriva au trot quand le blond sifflota légèrement. Le noireau reconnut immédiatement l'espèce, un cerf blanc plus grand que la moyenne, la monture traditionnelle des elfes.

Curtis se demandait comment avait-il fait pour ne pas remarquer cette immense créature. Ces cerfs là ne passaient pourtant pas inaperçue à cause de leur beauté et que c'était une évidence quand un elfe était présent qu'ils étaient dans les parages.

Anario le chevaucha puis tendit une main à Curtis pour que ce dernier grimpe. L'humain hésita puis finalement accepta cette main tendue et se plaça derrière l'elfe, le tenant par la taille. Le blond se raidit puis se décontracta avant de faire marcher sa monture.

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