Chapitre I

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Bonjour ou bonsoir cher et chère lecteur/lectrice,

après le prologue, voici le premier chapitre de ma petite histoire !

J'espère qu'il vous plaira et n'héistez pas à me donner votre avis, cela me ferait grand plaisir !

Sur ce, bonne lecture !

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Nuit du 21 novembre 2066, 23h06.

Un épais brouillard s'était rependu sur les toits aux tuiles usées par les températures extrêmes des dernières décennies. Les rues embrumées étaient désertes, les volets des bâtisses de la petite commune de Hackney fermés. Les traces de pas ayant creusé la neige des trottoirs du borough durant la journée, avait été recouverte par les flocons de neige. Seul quelques chiens errants, souvent abandonnés par leur famille, à la recherche de quoi survivre, bousculaient le silence du froid hivernal. Pourtant, au tournant d'une ruelle, une silhouette encapuchonnée marchait à pas rapide, le long des murs, à l'abri de la lumière orangée que diffusaient les lampadaires. Ses chaussures abîmées par la marche, les pans de tissus usées de sa longue cape et son lourd sac de randonnée laissaient entrevoir sa condition sociale de vagabond.

Les vagabonds correspondaient à 4,5 % de la population anglaise. Ce chiffre ne cessait d'augmenter depuis la réduction du budget de la sécurité sociale et la fin du droit au logement, voté à l'unanimité au parlement, il y a maintenant trois ans. Cette partie de la population était exclue du système économique libéral. Dès lors, ils ne recevaient aucune aide de l'Etat ou toutes autres administrations. La majorité d'entre eux intégrait, alors, un réseau de trafics de substances illicites, travaillait au noir, se lançait dans la prostitution ou encore le crime pour survivre.

La silhouette encapuchonnée accéléra le pas : elle avait rendez-vous dans un ancien immeuble, abandonné par la ville.  Et il n'était pas recommandé de se promener à une heure si tardive, seule, dans les environs. Les histoires de viols et de meurtres étaient bien trop courantes dans cette partie de l'Angleterre.

Mais elle s'arrêta subitement, interpellée par un bruit inconnu, provenant d'un container, au coin de la rue. Elle tourna lentement sur elle-même, sa main glissée dans une des nombreuses poches de sa cape, en alerte.

Elle avait de la visite.

Evan Ostwood s'excusa de sa maladresse auprès de ses camardes. Son chef, Raphaël Hass, le regard flamboyant, lui fit comprendre de se taire à l'aide de son HK-MP5, un pistolet-mitrailleur. Evan baissa le regard sur son uniforme où scintillait son blason d'Erista. Il souffla bruyamment pour se calmer. Cela lui valut encore des regards de reproche de la part de ses voisins. Si la mission ratait, on lui donnerait la faute. Son pisolet-mitrailleur, serré contre son torse, il tentait, en vain, de se rassurer.

Evan avait obtenu sa place dans cette prestigieuse société militaire, non par la voie habituelle des concours, mais grâce aux contacts de sa tante. Effectivement, Evan appartenait au 0,5 % de la population, considéré comme possédant la plus grande partie de la richesse mondiale. Son père était propriétaire d'une entreprise d'exploitation de pétrole au Qatar, fondé par son arrière-grand-père. Il ne faisait aucun doute qu'Evan succéderait à son père, d'ici quelques années. En attendant, sa tante, héritière d'une fortune s'élevant à plusieurs milliards, avait décidé nécessaire que son neveu "devienne un homme". Evan souffrait de crises d'anxiété aiguës depuis son enfance et sa tante ne l'avait jamais compris.

Raphaël Hass, le capitaine du commando, leur fit signe que la cible s'approchait. Ils étaient repérés - changement du plan initial. Les huits mercenaires se déplacèrent rapidement, sans bruit, contre le mur d'une vieille bâtisse. Tous se mirent en position d'attaque et le capitaine leva la main. Evan souffla et plaça son œil en face de la lunette, le doigt posé sur la détente de son pistolet-mitrailleur, prêt à faire feu. Il vit clairement, à travers le verre rouge de la lunette, la silhouette se rapprocher dangereusement. Elle se stoppa à moins dix mètres du commando, toujours dans l'ombre, évitant soigneusement la lumière des lampadaires. Le bras du capitaine se baissa, faisant claquer l'air hivernal. Les mercenaires firent feu, sans une seconde d'hésitation, en direction de l'individu. La cible sauta en l'air, évitant sans aucune difficulté la rafale de balles qui s'abattit sur elle. Les huits hommes furent un instant décontenancés par cette acrobatie surréaliste. Mais une fois la cible de nouveaux sur ses pieds, les balles plurent de nouveaux dans sa direction. Celle-ci les évita toutes, sautant telle une gazelle, tournoyant tel un cygne, se frayant, sans difficulté, un passage à travers les balles. Evan avait arrêté de tirer, complètement submergé par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux.

- Achevez là ! Hurla Hass, à travers les éclats et les impacts de balles.

Ce cri sortit subitement Evan de sa torpeur et il se remit chaotiquement, mais rapidement en place, son pistolet-mitrailleur vissé sur son épaule, son œil écrasé contre la lunette. Il attendit longtemps avant d'appuyer sur la détente. La balle fusa, claquant dans l'air hivernal. La cible, à sa grande surprise, s'effondra comme une poupée de chiffon dans la neige. Quelques balles s'écrasèrent encore dans le mur puis le silence vint se poser sur la masse noire, inerte. Les mercenaires ne baissèrent pas leurs armes, toujours à l'affût. Pourtant, la cible ne bougeait plus et l'étrange sensation de domination avait disparu. Après quelques minutes qui lui parurent interminables, le capitaine du commando fit signe à un des soldats d'aller vérifier la cible.

Le mercenaire, tel un félin, se faufila, sans bruit, jusqu'au corps sans vie. Il prit, avec précaution, le pouls de la victime. Il eut à peine le temps de constater que l'individu était toujours en vie que celui-ci l'empoigna fermement par le bras, referment sa prise autour de sa proie.

La thanatose désigne le comportement défensif ou d'attaque de certains reptiles ou rongeurs qui consiste en un raidissement total du corps en présence de danger dans le but de simuler une mort apparente.

Il envoya valser le mercenaire dans les airs avec une force surhumaine et celui-ci retomba lourdement sur le sol, sonné.

Hass hurla de nouveau et Evan eut à peine le temps de réagir que les balles fusèrent déjà en direction de l'énergumène. L'individu rampa jusqu'au soldat inconscient, ne se souciant guère des balles. Le soldat saignait au niveau du crâne et son bras formait un angle étrange. L'énergumène se releva, le dominant de toute sa hauteur. Il écrasa à l'aide de son pied, le torse de l'homme. Celui-ci toussa, ouvrant de grands yeux paniqués. Il essaya de se dégager de son emprise, en vain. Son pied s'enfonçait toujours plus dans sa cage thoracique et es pupilles aux allures réptiliennes se baladèrent dans le noir. Evan eut la désagréable impression d'être passé au rayon X.

Raphaël Hass leva de nouveau le bras et le feu cessa immédiatement. Evan scruta la scène, effaré. Il jeta un oeil à ses camarades mais ceux-ci n'exprimaient aucune émotion, les pistolets chargés, pointés en direction de la cible. L'individu sorti de sa poche un revolver de petit calibre, le pointant en direction du mercenaire. Evan eut à peine le temps de le voir tirer sur celui-ci, qu'il avait disparu.

Sa première mission était un échec.

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