Chapitre 9

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Ripley n'avait pas cru devoir faire appel à la Compagnie quand il était question d'alien. Mais le ridicule ne tue pas et elle était prête à vendre son âme pour empêcher qu'un alien se retrouve en liberté sur Terre. Alors elle passe le coup de fil et, en moins de trois minutes, obtenait un humain plutôt qu'une image de synthèse. Trois autres minutes

Ils ne mirent pas plus de deux heures pour arriver, mais Ripley et Hicks n'en surent rien dans l'immédiat. Les agents de la Weyland-Yuttani investirent la Kobayashimaru comme un tsunami, contrôlant petit à petit tous les départements, sécurisant les laboratoires, scellant à l'intérieur tout ce qui se trouvait dans le bâtiment. Ceci comprenait aussi bien les portes et les fenêtres que les conduites en tout genre et jusqu'à la plomberie. Des techns découpaient les tuyaux et y installaient des filtres lasers, des ingénieurs posaient des plaques de métal recouvertes d'un polymère extraordinairement résistant, basé sur leurs toutes dernières recherches.

Ripley et Hicks fixaient avec une attention maladive la grille couvrant la conduite de ventilation, les nerfs tendus et à l'écoute du moindre son signalant la présence d'un alien. Ripley imaginait le cliquetis rapide des pattes osseuses de la forme initiale ou bien le déchirement lancinant du métal sous les griffes et les crocs géants de la forme adulte. Hicks avait fermé les yeux et ressemblait à une statue.

Ils perçurent ensemble l'arrivée de l'équipe d'intervention. Les pas rapides et précis ne pouvaient appartenir qu'à des gens bien entraînés.

L'un des commandos les fixa, compara brièvement leur visage à l'identification que son casque transmettait et hocha la tête. Il leva deux doigts et on lui passa deux armes, similaires à ce que Ripley avait tellement désirée un peu plus tôt.

"Nous avons investi les lieux trop tard pour prévenir l'éclosion d'une de ces créatures. Selon mes rapports, vous les avez déja combattues et c'est grâce à vous que nous avons été averti de ce gâchi."

"C'est comme ça que ça s'appelle maintenant?" grommela Hicks.

"Elle pourrait sortir?" demanda Ripley.

"Les lieux sont étanches." promit le commando.

"Canalisations, égoûts, conduites de..."

"C'est assuré. On a du matériel qu'ils ne peuvent pas pénétrer et que leur sang ne peut pas ronger. On fait venir des équipes supplémentaires vu qu'on a une bestiole adulte en liberté. On ne prend aucune chance. Vous marchez ou pas?" dit froidement le commando.

"On marche." dit Hicks en tendant la main vers les armes.

Il l'ajusta, la vérifia et l'arma de façon fluide. Ripley l'imita, à peine moins rapidement. Au moins, elle savait comment utiliser cet équipement et ne perdrait pas de temps si elle devait faire face au monstre. Le commando leur tendit ensuite deux communicateurs à ajuster sur l'oreille et ajouta : "Vous suivez mes ordres, caporal. Lieutenant, vous restez à l'arrière où on ne vous marchera pas sur les pieds."

Traduction : elle ne leur marcherait pas non plus sur les pieds. Ça lui convenait. Elle hocha la tête et prit sa place.

"Nous allons inspecter laboratoire par laboratoire, salle par salle et placer des sondes et des caméras partout où nous serons passés. D'autres équipes nous imitent dans d'autres secteurs et s'occupent aussi de faire glisser des sondes dans les conduits où nous ne Un. Nous avons aussi activé des robots miniatures. Tous les rapports nous parviennent avec un décalage de moins de trois secondes.

"À vous?"

"Nope, je suis juste le chef de l'escouade et votre Robin des bois personnel. On a un grand manitou qui dirige la valse depuis l'extérieur."

"Comme ça, si vous crevez..." dit Hicks, toujours flegmatique.

"Ouais, la pensée m'est venue."

Chaque salle vide faisait grimper la tension de Ripley, car les chances d'être attaqués par l'alien augmentaient d'autant. Hicks avançait avec une assurance que Ripley lui enviait. Un détecteur de mouvement faisait entendre ses clics à toutes les deux secondes. Des informations étaient relayées dans les écouteurs, d'autres parvenaient uniquement au commandant semblait-il.

"Nous avons regroupé tout le monde dans le secteur le plus défendable."

"C'est là qu'il se dirigera." coupa aussitôt Ripley.

"Exact. Et quand il aura son butin, il cherchera à se réfugier quelque part. Nous devons savoir où il essaiera d'aller. "

"Vous vous servez de ces gens comme d'un appât." commenta sombrement Hicks.

"Ce sont des imbéciles d'avoir voulu jouer avec une telle créature."

Ripley ne pouvait le blâmer de le penser, mais la Compagnie l'avait fait auparavant, également.

"Cette chose va fatalement se faire un gueuleton, alors autant savoir combien elle en a pris. Si on les éparpillait, on perdrait un avantage. En plus, en petits groupes, ils se feraient décimer. Il y a une chance que mes hommes puissent blesser ou tuer la créature lorsqu'elle viendra." ajouta après un moment 'Robin des bois'.

Il grimaça quand Hicks ajouta tranquillement : "j'aimerais autant ne pas faire un autre tour dans le nid de ces bestioles si je peux l'éviter."

"C'est le plan." approuva 'Robin'.

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