Chapitre 4

4 minutes de lecture

L'expédition scientifique plia bagage. Le satellite laboratoire avait dégorgé toutes les données et les échantillons possibles. Ils en auraient pour encore des années d'études et d'analyse, mais tout cela se réaliserait dans des laboratoires mieux équipés et avec des instruments plus perfectionnés que les leurs.

L'aspect militaire fut la nouvelle priorité. Il s'agissait désormais de protéger les recherches effectuées ici et de s'assurer qu'aucune autre équipe ne soit en mesure de se mesurer à eux. Le produit original devait être détruit. La directive avait été impérative. Une fois les échantillons recueillis, il fallait exterminer l'espèce, considérée comme bien trop dangereuse et prolifique pour pouvoir être contrôlée ou domestiquée.

Dès l'arrivée de l'expédition, des missiles foreurs avaient été largués pour couvrir également toute la planète et, pendant que les scientifiques s'amusaient avec leurs sondes, les foreuses avaient pénétré la croûte, puis la partie interne du planétoïde. À une profondeur de 45 kilomètres, ils s'étaient mis en attente jusqu'au signal donné. Signal donné par le commandant 85 jours après leur arrivée.

Ils explosèrent et crevèrent la couche supérieure de la croûte planétaire. Toute la surface devint un gigantesque lac de roche en fusion. Même la résistance des aliens a une limite et un bain de lave vint à bout de leur endurance. Les plus sanguinaires imaginèrent leurs hurlements de rage et de douleur quand ils brûlèrent. Mais il suffisait de savoir que toutes les précautions imaginables avaient été prises.

L'expédition reprit le chemin de la Terre et plusieurs se mirent à lire et à écouter le debriefing du caporal Dwayne Hicks et du lieutenant Ellen Ripley et téléchargèrent les mémoire de l'androïde modèle Bishop. Ils avaient étudié les aliens au plan physiologique, mais les survivants insistaient sur leur intelligence surnaturelle et leur instinct redoutable. Les scientifiques regrettèrent de ne pas avoir eu l'occasion de les observer et de comprendre leur psyché. Il semblait toutefois que les implications pour une telle démonstration étaient trop élevés et le regard soupçonneux du commandant les décourageait d'émettre des hypothèses plus poussées. Malgré les rapports détaillés, il fut suggéré de rencontrer à nouveau les survivants et de leur poser des questions plus spécifiquement orientées vers la psychologie des aliens.

Ils apprirent avec étonnement la disparition de leurs précieux témoins. Le lieutenant ne s'était jamais présenté à sa nouvelle affectation et le caporal s'était évaporé de la station Gateway, on ne savait comment. Pourquoi n'avaient-ils pas été plus sérieusement surveillés? On avait émis un avis pour retrouver Ripley et la fillette qu'elle avait kidnappée, mais c'était loin d'être un crime majeur, d'autant que la garde lui avait été accordée temporairement et que la petite était orpheline. Si des parents s'étaient présentés pour mettre la pression ou si la fillette était l'héritière d'une fortune, l'intérêt des services policiers aurait été motivé. Dans la situation...

Le département de recherche scientifique se mobilisa et prit d'assaut les nouveaux laboratoires. Il s'agissait maintenant de créer des produits commercialisables à partir de tout ça.

0-0-0

Les états de service d'Hicks étaient suffisamment bons pour qu'on lui offre la pose du tout dernier modèle de prothèse visuelle. On voulait qu'il reprenne du service et qu'il soit aussi efficace qu'avant! Son poumon avait déjà reçu quelques rustines et fonctionnait comme un neuf. Les derniers dix jours avaient été un cortège d'opérations et de sommeil comateux. Il restait les interventions cosmétiques comme les greffes de peau.

Et la prothèse visuelle.

Hicks avait repris des forces et demanda à voir Ripley. On ne lui répondit pas et elle ne vint pas. Il demanda des nouvelles de la petite Newt. Il n'en reçu aucune. Il réclama un ordinateur sans parvenir à trouver de traces d'elles. Il en avait marre des administrateurs et de leurs manigances. La mort affreuse de son peloton, la disparition de ses amis, il était peut-être le suivant. On lui donnait peut-être une prothèse pour le renvoyer mourir dans une autre situation désespérée. Ou bien il crèverait de complications lors de la pose de l'implant. Tant qu'il poserait des questions sur les aliens, il serait dangereux. Il voyait bien qu'on désirait enterrer l'événement le plus vite possible. Il était temps de prendre son destin en main.

Il s'évada de la section médicale en bidouillant la fermeture électronique. Il eut un sourire triste en se rappelant le cours accéléré que lui avait donné Hudson. Ils étaient dans ce bar nancéen et le barman électronique avait un quota par personne dégoûtant. Hudson lui avait montré comment s'occuper du verrou de la cage d'alcool et ils avait fait une véritable fiesta. La section médicale était close par le plus simple des verrous, du moins du côté de Hicks. Ailleurs, les verrous devaient être plus complexes.

Il se retrouva dans les corridors de Gateway, trouva le bar le plus proche et repéra immédiatement un contingent de soldats. L'affaire fut arrangée en moins de trois verres et il fut discrètement embarqué à bord, dans ce caisson supplémentaire qui fut magiquement arrangé pour ne pas être connecté au répertoire des passagers. Il faudrait une inspection approfondie pour découvrir, encore plus pour identifier, le passager supplémentaire et, à son réveil, le caisson serait nettoyé et les infos effacées. Le corps des marines savait comment garder des secrets ,surtout les siens.

Hicks se retrouva dans la ceinture de Borduas. Les marines avaient été appelés pour mettre fin aux attaques d'une flottille pirate et, à la fin, ils se retrouvèrent en possession de trois appareils à peu près en ordre de marche. Le plus petit suffirait aux besoins de Hicks et on le fit disparaître du butin de guerre. Comme il avait donné un coup de main aux habitants, ceux-ci gardèrent le silence sur cet emprunt de longue durée et retournèrent à leurs affaires. Les marines retournèrent à leur base et Hicks disparut dans la ceinture de Borduas.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire StephanieG ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0