Message à nos infortunés successeurs

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Lecteurs inconnus, je vous salue.

Au nom de l'humanité, même.

Je pense avoir le droit de prendre cette initiative, bientôt plus personne ne sera là pour émettre la moindre objection. Nous pensions la chose impossible, je me disais qu'après tout, aux pires des catastrophes survivraient toujours quelques humains prêts à relancer la civilisation tôt ou tard, mais voilà que nous y sommes : c'est fini et bien fini, plus moyen de louvoyer ce coup-ci. Pour l'humanité qui se croyait maîtresse de son destin, c'est un coup dur, mais ce sera vite passé. Bientôt, plus personne ne souffrira, c'est déjà ça.

Chers lecteurs, si ce support vous parvient en état, qu'en plus vous découvrez comment le lire, qu'enfin vous comprenez le français, alors vous pourrez peut-être saisir le fond de ma pensée lorsque j'écris ici que je chie dans mon froc. J'ai passé ma vie à me préparer à mourir. Pour autant, même si la perspective d'une descendance directe ou l'assurance d'un nom et d'une œuvre me survivant durant des siècles ne me rassuraient pas le moins du monde en la matière, je n'avais pas réellement envisagé la perspective d'une éradication totale de mon espèce. Là, c'est un coup dur. Le peu de sérénité que j'avais réussi à apprivoiser face au néant résidait finalement dans ce vaste cocon, ce grand méli-mélo d'ADN qui semblait promis à un avenir flamboyant. Savoir qu'un jour une expédition façon Christophe Colomb partirait dans l'espace pour préparer le terrain à une nouvelle conquête me suffisait. Imaginer que ces néo-conquistadors iraient déglinguer des extra-terrestres ici et là jusqu'à trouver une nouvelle terre sur laquelle fonder une Nouvelle Nouvelle Angleterre, voilà où se plantait mon dernier bastion contre la folie.


Mais un bastion n'a plus de sens lorsqu'il n'y a plus rien à défendre. Chers lecteurs, sachez une chose à propos des humains : nous étions tous fous. Heureusement, nous appréciions le confort, et il est tellement inconfortable de vivre en laissant libre court à nos peurs sur la place publique que nous avons mis en place des tas de règles sociales pour enfouir cette folie au fond de nos petits cœurs. Si vous retrouvez des documentaires de notre époque, vous y verrez des tas de gens qui ne semblent pas fous du tout, et qui enfermaient d'autres gens qui eux l'étaient officiellement. Ne vous y trompez pas, nous étions tous affolés, affligés, désespérément solitaires dans une gigantesque farce que personne n'osait dénoncer publiquement, si ce n'est les suicidaires résolus. Cherchez donc l'histoire des habits neufs de l'Empereur, vous y trouverez quelques indices sur notre état d'aveuglement semi-volontaire.


Mais… Est-ce que le concept de folie vous est familier ? Je ne vous connais pas, lecteurs, mais je crains que ne soyez dans la même situation que nous. Quiconque serait capable de lire ce message, de le comprendre, serait je crois nécessairement dans la peau de quelque être fini plongé dans un cosmos insensé, absurde, aux multiples dimensions infinies. A vrai dire, je pense vous êtes fous, chers lecteurs. Peut-être que vous n'osez pas vous l'avouer. C'est probable en fait. Vous nous étudiez comme nous avons étudié nos ancêtres, nos cousins, nos concurrents du passé. Nous avons éludé les souffrances de Néanderthal comme vous éludez les nôtres. C'est bien naturel. Pourtant, vous savez que le sort que nous allons connaître dans quelques heures n'est rien que la répétition d'un spectacle que vous jouerez à votre tour. Comment pourrait-il en être autrement ? Il n'y a pas de « si » qui paraisse envisageable, simplement un « quand ? ».


Je n'ai pas besoin de vous énumérer toutes les belles choses que l'humanité a su créer, vous en avez sans doute des traces à foison. Je suppose même que les pyramides sont toujours les championnes de la longévité. De votre côté les accomplissements sont sans doute encore plus impressionnants, puisque vous arrivez d'une autre planète. Du moins, j'imagine ? Je ne pense pas qu'il resterait grand-chose de notre civilisation si l'on devait attendre que les chats deviennent des Felis Sapiens Catus. Je pars donc du principe que vous faites partie de ces « extra-terrestres » (excusez-moi pour ce terme que vous trouverez peut-être péjoratif) que nous avons tant attendu. Peut-être auriez-vous pu nous sauver. Nous nous serions tous sentis moins seuls.


Revenons à l'essentiel.
Premièrement, je chie dans mon froc.
Deuxièmement, étant donné que la société humaine est en train de disparaître, il n'est plus besoin de refréner ma folie naturelle, je peux décompenser à loisir.


J'entends d'ailleurs à ma fenêtre des tas de congénères qui s'en donnent à cœur joie. Après ces multiples promesses de fin du monde ratées, la perspective d'une éradication absolue et certaine a quelque chose de très décomplexant. Je m'en vais donc m'armer du premier objet contondant qui me tombera sous la main pour expérimenter ce que finalement peu d'autres êtres humains de mon époque auront pratiqué : tuer une ou deux personnes, avant l'heure H, m'aidera peut-être. Je me détesterai alors assez pour ne plus rien regretter. Ou bien je m'estimerai bienveillant pour avoir abrégé l’agonie de quelques confrères de galère. Une fois qu'on s'autorise à être fou, tout peut être justifié, ce n'est plus un problème. Adieu juges, avocats, bourreaux. Nous sommes libr


MDR
MER IL ET FOU
salut moi c Gamar (pseudo depuis 2013), ya du sang sur l'écran j'ai ékalté la tete du gars qui ecrivait avec ma barre de fer il a rien capte
relou son blabla, il parle a des gens du futur ? Slt les gars !! on va tous crever, y'a la fin du monde qui nous guette et nous on fait la fete !!!!!!
si vous avez une machine a remonter dans le temps venez me chercher je vous montrerai des trucs coolsn moi c'est gamar
put1 le pc il dit qu'il y a plus de place sur le DD, je vais caler qques mots pour la posterite : GAMAR GARDIEN DE LA PUISSANCE DE LAMAR, CHEF DE GUILDE SUR ZOZ. ajoutez moi sur snapchatte si ca existe encore. meme pseudo, ++ je vais killer du noob

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