14. Lucidité 

9 minutes de lecture

Mon livre, mon œuvre ne veut pas se finir. Elle doit pourtant atteindre sa finitude. En soi témoin l'absurde et la création qui pousse celui qui le pense vers le néant que je dissous : que ce néant fasse sens. Va dormir. N'est ce pas là une noble liberté si tu n'es attaché qu'à cela, ta liberté. Si tu es attaché aux mots, ne t'engouffre pas dans ce gouffre que tu es. Laisse tranquille le vitrail pour que de lui émane un sens contre l'absurde. Ne sois pas cette belle lumière, ce livre n'a fait que chercher une bonne philosophie. Prend garde à mettre de la distance entre ton être et ce que tu pense. Je ne vais affronter que ce en quoi j'ai peur. Je sais au plus profond de mon être de quoi j’ai peur. J’ai peur d’être fou. Je me perd dans une folie intellectuelle que j'essaye de théoriser.

Mon père et ma mère vous qui étiez là pour me voir errer dans la folie, je suis désolé autant que je me pardonne pour tout ce non sens. mais que voulez-vous je suis con et je suis tombé dedans. Je ne peux affirmer que je suis libre voilà la vérité. Il y a quelque chose qui m’en empêche, un mal qui m’enferme.

Je pense vouloir aller chez le médecin.

Demain matin je dirai à mes parents que je ne vais pas bien et même si je ne le veux pas, j’irai chez le médecin.

J'ai le sentiment de sortir d'un cauchemar, c'était un rêve et j'ai cru sentir en lui le vrai amour.

Je me suis perdu ma folie, cette absurdité amoureuse qui crée mon monde. je le sais un point c'est tout. Je l'ai voulu. Je t'ai voulu et je ne sais pourquoi mais, je t'aime d'amour et j'ai horriblement peur de toi. Je le sais car je me ressens de nouveau avec mes mains, mes pieds, mes yeux et mon reflet devant mon lit. Je ne suis plus dissonant. Le fait est que je suis là et que je pleure. J'ai pris mon portable pour laisser une trace. On ne sais jamais si, un jour, tu voulais écrire un livre.

J'arrête de penser. Enfin, j'arrête de me penser penser. Chevaucher les mots ne fais que me donner mal au crâne. J'explose en de douces logorrhées. Je veux que cela cesse ma folie. Ah, que c'est ... Que ce "Ah," m'est laid à cet instant. Je n'invoque rien sinon ma folie en parlant comme un éclairé. Je ne me parle qu'à moi, mon être, j'ai appelé ça comme vous voulez dans ma folle philosophie. Je me parle à moi en ce moment, je ne ressens que ça. Je ne vais penser plus qu'avec ce Je maintenant. Je vais arrêter de posséder ce que je ne suis pas. Je ne suis pas ce putain personnage qui je parle. Merde.

J'ai pris une décision : j'ai arrêté d'écrire. J'ai même envie de me lever et d'effacer tout mon livre. Il suffirait d’une pression sur une touche et mon cauchemar serait terminé. Mais je ne vais pas le faire parce qu’on sait jamais. Je vais le donner à maman.

. J’ai besoin qu’on me ramène sur terre. J’en ai assez de me perdre. Que mon être s'unissent enfin, mon corps et mon âme, ça ne serais que du gâchis, de ne voir deux amants mariés. J'ai peur mais je me sens mieux. Maintenant, je sais ce que je vais faire. Je vais donner mon livre à maman et lui demander de m'emmener chez le médecin. Je ne veux que penser pour mieux ressentir, s'en ai fini de penser pour penser.

Que faire maintenant que je n'ai plus mon livre ? Merde, je me sens vivre en disant ça. Et je me sens mourir en l’écrivant. Je me sens lucide. Je ne vois plus de regard de folie dans ces yeux ce miroir. Je vais vaincre cette folie d'écrire un livre sur ce que je pense, me réveiller si je dors, et dire à papa maman de m'emmener chez le médecin. J'appellerai au secours et me sens libre en disant ça. Je ferai ce que je peux avec ce partiel, et j'irai chez le médecin.



Je ne me suis pas réveiller autant que je n’ai pas dormi. Mais quelle est cette folie. Je ne sais si je suis bipolaire, schizophrène ou simplement fou, je ne sais plus grand-chose, tout est très changeant. Je ne me sens que d'un seul pôle après tout maintenant. Ce pôle souffre et ne va que se diriger vers son sauveur terrestre. J'ai peur mais je vais y aller quand même car après tout j'ai peur de ma folie. Je me sens libre car si c'est ma plus grande des peurs, je vais m'en sortir. Est ce que j'espère ? Non , je pense qu'il y a quelque chose à tirer de la folie que j'ai écrit. Car après tout je ne la détruit pas, je vais la donner à maman. Elle me redonnera les traces de cette folie que lorsque je m'en serai guéri. Je vais. Voilà tout. Je n'espère pas, je n'ai pas à me penser. Ce n'est rien que ça.. Il ne faut pas que j'écrive ce genre de livre si je veux vivre heureux. Je veux dormir et fermer ce livre des enfers

Fermez ce livre et ne tombez pas dans votre gouffre voilà ce que je vous dit : la souffrance, la vérité, la vitalité te l'ordonne. Ne pense pas bien heureux ! Et soi con de ta connerie jusqu'à jouir dans ce qu'il ne reste de tout cela : du rire. Mon rire est ma transcendance, ma fuite. Je suis un égaré et je ne fais ce que je suis, je m'égare. Tout cela nous ramène qu’à nos hypothèses de départ et il n’y a dans ma démonstration que la contradiction. Vous n’avez lu tout cela pour rien. Alors soyez un con s'il vous plaît mais soyez un con honnête. Soyez un égaré qui demande son chemin. Ma conscience, dans sa fenêtre de liberté ne veut que ça, que je sois conscient. Pourquoi être honnête ? C’est tout ce qu’il reste, de sens que notre conscience peut donner, même dans la folie. Je ne peut être qu’un honnête fou. Lève toi et marche puis couche toi et oublie tout pour dormir et, crache sur cet absurde risible que j'invoque. Car on ne rit que des cons. Les cons de ce monde sont les sauveurs de notre absurdité tout entière.

Ah cette absurdité, si c'est cela ton dieu : abat le. Tue l’auteur et tue ta philosophie. Ce n'est qu'un éternel recommencement un honnête renoncement que je vous propose. C’est une révolte honnête pour dépasser ma connerie : je ris de ma folie. Ce livre n’est qu’honnête, c'est bien tout le postulat de départ. Je vais me guider par ce quelque chose en moi me fait rire. Dans ma folie je deviens un fou et je ris d’elle, je ris de tout cela car j’en suis arrivé à un absurde tellement gros qu’il en est devenu risible. Ce rire, ma lucidité qui me guidera dans n’importe quel précipice. Le rouge gorge ne fait que chanter mon rire et les joies de ce monde. Que ce rire parfois jaune soit mon canari lorsque je plonge dans mes enfers.

Je suis fatigué de tout ça. Je hurle à Alain que je ne veux pas être un chat mort pour dormir, je veux être un chat qui ronronne et qui ne pense pas ! Comment ne pas penser sinon en jetant ce livre ! J'ai peut être compris quelque chose à tout ça. Ce que j'ai dit sur la nature, mon corps, l'amour et ce que je ressens et appelle néant, je le pense toujours même si je sais que j'ai été fou. J'ai érigé le néant comme un Dieu et j'ai eu le malheur que d'espérer tirer quelque chose de lui.

Le néant c'est la mort, n'y allez pas, qu'importe avec quel degré de pensée vous l'approchez. Il vous consumera. Je ne vais faire que ce que j'ai dit dans ce livre. Je vais retourner à la mer. Dans cette vaste et paisible étendu. Je ne veux pas voir sa profondeur car les bêtes qui s'y tapissent me terrifient. Je vais me revenir et revenir au monde pour descendre voir les poissons que j'aime. je les connais déjà et mon absurdité amoureuse va m'en faire vouloir toujours plus. je prends ce filet d'espérance pour pêcher les vivants. Il n'y a en mon monde, mon être insatiable qui souhaite se transcender, que ceux que j'aime et qui m'aime. Je sais que c'est cela qui me sauvera de ce cauchemar car il n'y a qu'eux pour m'accorder cela. Je pleure d'avoir dit ce que je pense enfin vrai. Je vais voir maman et lui donner tout ce que j'écris et lui déposer cette plainte douloureuse de mon être qui souffre. Ce n'ai que ça d'écrire en pensant sa pensée, de la souffrance. Je souffre. Je veux mon docteur. Si jamais je récupère tout ces fragments de textes pour un jour leur donner leur cohérence et faire un livre. Alors en soi témoin ceux que j'aime et qui parce ce qu'ils m'aiment ne cesserons de me le rappeler : ne tombe pas dans ton précipice, n'ai pas peur, ai foi en toi et tout ira bien.

Alors, en reprenant mes écrits, Je serai qu'un froid, le plus froid qui soit. Un froid de Néant devant ce brasier. Je me tiendrai devant toi philosophie de malheur, comme se tient un archéologue. Un jour, quelqu'un lira tout cela. Un jour, je fouillerai cette vérité qui n'est que la mort, de belles ruines. Je ne reviendrai pas dans ces ruines non, car je veux vivre. Je ne suis pas ce putain de livre. Ah, pensée tu te sens enfin libéré ! Au fond de moi, j'espère qu'un jour ce moi prendra tout ça pour faire un livre. Il dévoilera cette vérité, grattant ces cendres d'un Pompéi dévasté par son propre volcan. Il la dévoilera par petite touche de pinceau. Tout ce que je vais m'entendre dire, écrire, penser est la même chose, je ne veux que penser que c'est beau, et non réfléchir dessus, c'est tout ce que je veux entendre. Je vais dormir maintenant et je ne t'adresse même plus la parole d'un ô livre, dangereuse folie. Je vais bientôt éteindre et souhaite ne retenir que cette leçon si cela m'arrive de me retrouver dans un tel chaos : ressens ce dont tu es amoureux, ressens cet amour, ressens ta peur aussi. Mais Ressens les bonnes choses et ne théorise rien. Mon père m'a dit qu'il se pensait con, tout comme moi. Au fond de moi je pense que les cons ont raison. Au son de ma javanaise, je n'ai fait que danser la décadanse et tenir en moi ce discours : je t'aime - moi non plus. Gainsbourg à raison et n'a voulu en Gainsbar qu'un alter ego. Peut être a t'il échoué pour finir dans son alcool. Mais il a raison, il est con. C'est pourquoi les cons ont de l'argent et qu'ils vivent longtemps. Je ne désire que ma connerie et elle me dit d'arrêter d'écrire pour aller dormir bien heureux. Je veux vieillir et n'avoir de bonheur que ce qu'il donne et que j'irai chercher, de toute ma force à l'instant où mon désir amoureux se réveillera. Quel feu pourrais je vouloir faire surgir, même avec la plus belle étincelle, d'un tas de cendres. Cette plainte de mon être qui souffre est un requiem de mort à la connerie ! Il n'y a rien à théoriser, si je dois me faire violence je me hurle cette vérité : descend voir ceux que tu aimes. Tombe un jour amoureux si tu le souhaites de cette belle folie mais ne tombe pas amoureux de ta folie.

Je tout-puissant, je t'impose ta réconciliation.

Accepte là car tu ne peux prétendre qu'à cela. Dépêche toi j'ai faim, j'ai soif, je suis fatigué

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire YaGabriel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0