Un matin, Alex alla comme à son habitude en début de mois à l'église. Il allumait un cierge à l'église saint pierre pour son grand-père et son jeune doberman caius, fauchés tous les deux dans la fleur de l'âge par un camion de ramassage des ordures devenu incontrôlable. Il se souvenait de la veillée que sa grand-mère avait voulu traditionnelle. Dans la grande boîte en bois au vernie impeccable, son pépé tenait toujours la laisse du chien. La grand-mère avait insisté pour les enterrer ensemble le même jour. Dans le caveau familial, les croque-morts avaient descendus un long cerceuil vernis acajou suivie d'une petite boite clouée en bois clair. Alex repensait au jour où il avait demandé lors d'un enterrement si les âmes ne restaient pas coincer dans les boites. Sa mère avait rit, bien sur que non, qu'elles flottaitent dans les airs et étaient directement aspiré vers le paradis! Dans sa tête d'enfant, Alex avait imaginait saint Pierre muni d'un très gros aspirateur à âmes, faire le ménage céleste et ratisser tous les esprits érrants. Il l'avait dit à sa soeur et elle s'était moqué de lui à chaque fois qu'ils étaient en présence d'un tiers.

Alex resta quelques minutes dans la chaleur des cierges, il aimait bien l'ambiance particulière des églises hors des messes, l'odeur de cire, de vieux livres, l'autérité des colonnes, la richesse des peintures. Il appréciait les dessins colorés que realisait la lumière du jour sur le sol à travers les vitraux. Il adorait l'alignement parfait des forêts de colonnes, et s'affairer à imaginer comment les constructeurs avaient fait pour imbriquer chaque pierre. Il se tenait devant un petit autel à l'intention de la vierge marie. Il admirait les sculptures, leur humanité d'objet inanimé: les jésus déshabillés prenant la pause du matyr; les yeux aux ciel, les vierges habillées offrant leur poupons jouflus à qui veut bien les recevoir.

L'homme ayant revetu sa tenu de pluie eu envie de s'assoir un peu plus longtemps, il se dirigeait vers les chaises devant la nef quand un bruit insupportable le fit sursauter. L'harmonium! le bruit terrifiant provenait de l'harmonium situait sur l'aile droite. Une grosse colère lui montait du bout des chaussettes jusqu'au menton engonssait dans un col haut. Qui avait osé interrompre son moment de recueillement ? Le premier moment de surprise passé, il tendit un peu plus l'oreille. Le musicien s'était peu à peu calmé, la rage brouillone faisait place à une serenité joyeuse, toujours un peu dissonant et bordélique. La musique qu'il jouait ne ressemblait absoluement pas à une musique religieuse. On aurait dit un attentat sonore, un blasphème musical. La colère apaisée fit place à une grande part de curiosité. Qui s'était permis de créer quelque chose d'aussi beau et si dérengeant? Ces notes ressemblaient aux objets cassés ou inutile qu'il s'ingéniait à conserver pour leur donner une seconde vie.

Il s'approcha à petit pas de l'instrument et l'aperçu, petite à la taille généreuse. Elle portait une robe longue, fleuris de coquelicot sur fond noir qu'elle avait associait à de grosses Dock marteens qui frappait en cadence les pedales de l'harmonium. Elle l'avait volé cette robe, enfin tentait avant que le jeune vigile du magasin la rattrappe au pas de course et qu'elle dû payer au final. Au chef du magasin elle avait répondu qu'elle refusait d'acheter une robe cousu par des mains de gamines illétrées, esclaves de grosses firmes qui s'en mettaient pleins les poches! On lui avait répondu de faire la révolution ailleurs. Si la production ne lui plaisait pas, elle pouvait acheter dans un autre magasin! Pendant que le vigile la poussait dehors, elle avait rétorqué que c'était une dictature consumériste et seule la liberté de l'achat comptait, qu'il était payait un salaire de misère pour rabrouer d'autres smicards ou des pauvres et que...

A l'heure des ventes exponentielles de lisseurs, elle arborait fièrement sa chevelure ondulée rousse. La jeune femme tout à sa créativité poussait parfois quelques petits grognement ou cris pour accompagner la puissance d'un accord.