« Bonheur ». Beurk. Rien que lire ou entendre ce mot me donne envie de régurgiter mon repas du matin.

Il se trouve dans la même catégorie que « Amour », « Joie », «Vie ».

Quand je pense qu'il y a des personnes sur cette terre qui se croient réellement heureuses. Oui, ils se croient. Mais ils ne le sont pas.

Certaines personnes se complaisent dans leurs petites vies tranquilles, telle une rivière qui traverse paisiblement (encore un mot ignoble) un champ, ils voguent sur les courants de la Vie. Entourés de leurs familles, de leurs amis, ils se sentent aimés, appréciés, heureux. Mais ces gens-là se leurrent. Car quand ils finissent par mourir, par passer l'arme à gauche comme tout être vivant, ils (re)deviennent seuls. Eh oui, au crépuscule de leur vie, on enferme ces vieillards dans des foyers, des hôpitaux, et plus le temps passe, moins on leur rend visite. L'être humain n'est pas fait pour côtoyer la mort. De près comme de loin. Alors ces gens finissent seuls et meurent seuls, en ne pouvant que se rappeler leur bonheur passé.

L'autre catégorie de personnes est celle qui courent littéralement après le Bonheur. Il passe leur vie à tenter de le retrouver et lorsqu'ils se rendent compte de la vérité, il est trop tard. Ils sont déjà trop vieux.

Une seule poignée de personnes peuvent toucher du doigt le Bonheur. Ce sont ces gens que les autres trouvent ennuyantes, tristes à en mourir, qui ne veulent pas connaître car inconsciemment, ils savent qu'ils ont raison et cela briserait l'illusion dans laquelle ils vivent. Ce sont ces pessimistes, ceux qui savent que la Vie n'a rien à apporter d'heureux. Elle n'est qu'une succession de malheurs où parfois, un moment presque heureux vint égayer leurs tristes vies. Puisqu'ils ont ouvert les yeux sur la véritable apparence de la Vie, ils n'attendent rien d'elle. Ainsi, ils n'ont pas besoin du Bonheur.

Amour, richesse, gloire ou succès, il existe de nombreuses façons de rechercher le Bonheur. Mais personne ne le trouve. Car le Bonheur n'existe pas.