La punition (2)

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Je ne me trompais pas. Il me suivit docilement dans la chambre et attendit debout, une lueur de défi dans le regard. Je savais Hide très joueur. Les gros enjeux le stimulaient, et il ne disait jamais non à un nouveau challenge, quel qu’il soit. J’avais appris à reconnaître ce trait de caractère chez lui et à l’exploiter.

— Déshabille-toi, lui ordonnai-je. Complètement.

Il déboutonna sa chemise lentement, sans me quitter du regard. Puis la balança sur le côté. Je m’assis sur le lit pour le mater, alors qu’il débouclait sa ceinture. Je me liquéfiais déjà. Ce regard volcanique, ce corps somptueux... N’y tenant plus, je me levai, et tirai brusquement sur son caleçon, cherchant ses lèvres dans le même mouvement.

Hide prit ma bouche avec un grognement avide. Il était déjà dur. Je serrai sa queue dans ma paume, en éprouvant le calibre. Mais lorsqu’il m’attira à lui, puissant et impérieux dans son désir, je le repoussai avec une claque sur le dos de la main.

— Non, tu ne touches pas. Tu regardes, juste, et tu te laisses faire.

Il grogna un peu — de ce grondement de fond de gorge qui ressemblait à un ronronnement — mais obtempéra. Je fis quelques mouvements sur sa verge dressée, puis, après lui avoir jeté un dernier regard, me baissai pour le prendre dans ma bouche.

Putain... gronda-t-il en attrapant mes cheveux.

Je lui donnai une nouvelle tape.

— Pas toucher.

De nouveau, il obéit, et attendit patiemment que je le pompe. Ce que je ne fis pas, bien sûr : je me contentai de quelques coups de langue, avant de me relever.

Il était très excité.

— Lola... commença-t-il. J’ai envie de toi...

J’ignorai ses suppliques.

— Couche-toi, lui ordonnai-je en le poussant contre le lit.

Lorsqu’il fut allongé, je grimpai sur lui à quatre pattes, l’embrassai. Chassai ses mains baladeuses une nouvelle fois. Puis je me redressai, et fis passer ma robe par-dessus ma tête. Je ne portais pas de sous-vêtements.

Le feu se ranima dans les yeux de Hide. Il mit ses mains sur ma taille, m’attira à nouveau à lui. Je le laissai m’embrasser, sentant la chaleur familière irradier mon entrecuisse. J’avais envie qu’il me prenne tout de suite, mais je voulais faire durer le plaisir, le plus longtemps possible.

— Ça suffit, lui dis-je en me redressant.

Il plaça ses mains sur mes seins, les malaxa.

— Laisse-moi te pénétrer, souffla-t-il. J’ai trop envie.

Pour toute réponse, je lui pris les mains. J’entremêlai mes doigts dans les siens, poussant ses bras contre le cadre du lit. Les menottes y étaient toujours attachées : je les fis claquer sur son poignet gauche.

— Lola... commença Hide.

— Chut. Tu as promis.

J’ouvris mon tiroir de chevet et en sortit une deuxième paire... sans lui laisser voir ce qu’il y avait d’autre.

— Laisse-moi au moins une main libre, tenta-t-il de marchander.

Sans répondre, je saisis sa main droite et l’attachai au montant du lit.

Je pris mon temps pour contempler mon œuvre. Qu’il était beau ainsi, avec cette expression de détresse dans le froncement des sourcils, sa verge massive dressée contre son ventre musclé, brillante de sucs et d’avidité !

Mais toujours, ce feu volcanique dans le regard.

Il me mettait au défi, sans se départir de son expression de mauvais garçon, de yakuza macho. Même attaché, immobilisé sous mes cuisses, il me prenait de haut.

Je vais le mater, décidai-je.

Et je sortis une petite cravache de mon tiroir. C’était une cravache pour poney, que Nina avait ramenée — sur ma demande — de son magasin d’équitation.

Cette fois, Hide s’alarma. Il tira sur ses menottes, s’agita un peu. Mais juste un peu. S’il l’avait voulu... il aurait pu faire encore plus de remous.

— Choisis ton safe word, lui dis-je en serrant la cravache dans mon poing. Je vais être plus généreuse et ne pas te faire le coup du signal d’abandon du judo.

La première fois qu’il m’avait prise, Hide l’avait fait dans le cadre d’un jeu de domination. Attachée et bâillonnée, je n’avais pas d’autre option que de taper du pied sur le tatami pour lui dire d’arrêter. Ce que je n’avais pas fait, bien entendu.

Hide me regarda.

— T’es sûre que tu sais ce que tu fais... ?

— Archi-sûre. Allez. Si tu ne veux pas jouer, on arrête tout de suite.

Kuruma, décida-t-il très vite.

« Voiture ». Évidemment qu’il voulait jouer.

Kuruma... très bien. Je pensais que t’allais plutôt choisir un truc en rapport avec l’équitation, parce que je vais te monter, aujourd’hui. Comme un poney.

— Un poney ?

— Plutôt un étalon muni d’une très grosse queue, précisai-je en caressant sa verge du bout de ma cravache. Un étalon sauvage et rétif qu’il faut mater.

Non sans plaisir, je constatai qu’il avait poussé ses hanches vers moi. Je répondis à ce cri du corps en me penchant sur l’objet, l’avalant tout entier. Hide adorait les pipes bien contrôlées, pendant lesquelles il me baisait jusqu’au fond de la gorge en me tenant par les cheveux. Là, il ne pouvait rien faire d’autre que de subir. Accepter mon rythme délibérément lent, mes caresses sur son ventre et la légèreté aérienne de mes coups de langue. Je pris un malin plaisir à l’agacer, le titiller. Je concentrai les stimulations sur ses testicules, allant jusqu’à effleurer son périnée avec l’extrémité de ma cravache. Sa bite avait doublé de volume, et ses couilles étaient dures à en exploser. Les poings serrés à blanc, il s’agrippait aux menottes en râlant. Il était fin prêt.

Je la lâchai avant qu’il ne jouisse, me redressai. Et attrapai la bouteille de lubrifiant dans le tiroir. Je notai son regard impatient. Il avait hâte que je le prenne entre mes cuisses.

J’enduisis mes mains copieusement. Y compris mes doigts, aux ongles coupés courts. Puis je le branlai rapidement, alternant pression et relâchements.

— Plus fort, grogna-t-il, frustré. Plus vite !

— C’est juste une mise en bouche. Tu vas bientôt retrouver la petite gaine chaude et douce que tu aimes tant. Mais d’abord, il faut que tu sois patient.

Hide siffla, les dents serrées. Un nouveau flot de liquide séminal s’écoula de son gland, un peu trop énergique à mon goût. Il partait plus vite que prévu.

La faute à l’abstinence, songeai-je.

Je desserrai donc la pression sur sa hampe. Le tenant d’une seule main, je vins glisser mon doigt derrière ses bourses, caressant son périnée.

— J’aime pas ça, gronda-t-il, le regard plus défiant que jamais. Me touche pas là, ça va me faire débander !

— Justement, je te trouve trop excité. Faut que tu ralentisses, un peu.

— Je vais perdre mon érection, me menaça en grimaçant. Ça m’excite pas, moi, ces trucs d’okama !

Okama... les « tapettes ». Il l’avait dit. Je le corrigeai avec un coup de cravache sur la cuisse.

— Pas de gros mots.

Hide me jeta un regard furieux, mais il ne me donna pas le safe word. Et il n’avait pas débandé. Loin de là, d’ailleurs.

Je continuai donc de le branler, en faisant attention à ne pas y aller trop fort. Pour le moment, il était plutôt réceptif à mes caresses. Pris par son plaisir, il ne se rendit pas compte que j’avais désormais l’objet délictueux dans la main. Je savais qu’il ne fallait pas qu’il le voie. Je voulais juste qu’il le sente.

Mais lorsque je poussai l’extrémité sur son sillon fessier, il sursauta si fort que je faillis être désarçonnée.

— C’était quoi ? demanda-t-il, la lèvre supérieure relevée sur ses canines blanches.

Je le lui montrai.

— Un petit appareil de massage pour les hommes. Pour te détendre.

— Je suis tout à fait détendu, grinça-t-il en tirant sur ses menottes, muscles bandés. N’approche pas ce truc de mon cul. C’est pour les pédales.

— Attention Hide, tu pourrais te prendre un nouveau coup de cravache. Et je pourrais me montrer moins docile tout à l’heure.

— Pourquoi tu veux absolument me mettre ce truc ?

— Je veux pas te le « mettre », Hide, juste te caresser avec. Ça vibre, tu vas voir. C’est sympa. Je l’ai essayé.

Il me regarda, méfiant.

— Tu te l’es enfilé ? Tu t’enfiles des trucs quand je suis pas là ?

— Non, soupirai-je, ne sachant si je devais rire ou pleurer. Je l’ai juste posé sur mon clito, pour voir.

— Et tu t’es masturbée ?

Hide semblait très perturbé par l’éventualité que je me fasse plaisir sans lui. Je rangeai cette nouvelle flèche dans mon carquois : ça pourrait resservir plus tard.

— Non, c’était juste pour voir si c’était adapté pour toi. On va l’essayer ensemble, et si tu es sage, je te laisserai m’empaler sur ta grosse matraque et me monter jusqu’au matin. T’es partant ?

— Tu me détacheras, alors, murmura-t-il d’une voix rauque. Je vais te casser le dos !

— On a dit gentil, fis-je en passant ma cravache sur ses tétons. Et docile.

Il bascula la tête en arrière et ferma les yeux, luttant visiblement pour juguler son excitation. Il rouméguait, mais il était loin d’être mécontent.

Cette fois, je le pris dans ma bouche. La branlette ne suffisait pas pour le faire accepter le massage prostatique. Je le pris très profondément, et mis tout mon art pour le sucer, profitant de son relâchement pour ouvrir et replier un peu ses cuisses musclées. Au moment où je sentis la sève monter... j’introduisis l’objet. Juste un peu, pas trop. Mais cela suffit pour provoquer de sa part un long râle rauque, un étonnant mélange de colère, de frustration et de plaisir — vraisemblablement amené par la stimulation buccale de son pénis.

Je refis une deuxième tentative. Cette fois, j’eus droit à un « kusô » — merde — sifflé entre les dents. Et à la troisième, il jouit dans ma bouche. J’avalai tout. Je restai un petit moment sur lui, histoire de le laisser digérer la chose. Puis je me redressai.

Hide me regardait, les sourcils froncés.

— J’ai pas aimé ça, grommela-t-il. C’est pas ton truc de massage bizarre qui m’a fait partir. J’aurais éjaculé de toute façon, rien qu’en te voyant nue.

— L’abstinence, hein ? fis-je en me penchant sur lui.

Je l’embrassai tendrement sur la joue.

— J’ai fait ton truc, je suis allé jusqu’au bout, sans abandonner, dit-il comme s’il parlait d’un combat de boxe. Maintenant, je veux ma récompense.

— Tu viens de jouir. Tu ne veux pas te reposer un peu, avant ?

— Non. Je suis prêt. Détache-moi.

Je lui libérai les mains. Il me fit immédiatement basculer sous lui, me tenant les poignets. Je savais ce qui venait ensuite. Et comme lui, je ne faisais que prétendre que je n’aimais pas ça.

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