Quand je sortis du gymnase il était 11h30, je décidai d'attendre Mike à son casier, je traversai le couloir, au final Mike attendait à la sortie du virage, il était appuyé contre le mur, autour de lui se trouvaient trois filles, deux brunes et une blonde, toutes assez petites, je ne les connaissais pas trop, juste de vue puisqu'elles étaient le "fan-club" de Mike. Ils discutaient ensemble, mais on voyait dans les yeux de ses trois là, une flamme de rivalité. Mike et son succès...

Quand j'arrivai à quelques pas de lui, il m'aperçut du coin de l'œil, il demanda aux trois filles de partir et nous fûmes seul à la seconde où il l'a demandé :

• Toi ! Me toisa-t-il comme si j'avais fait une connerie. Qu'est-ce qui s'est passé avec Mia !

Je fus si surpris qu'il me parle de ça, que je pus à peine balbutier :

• Ben, rien ... Pourquoi cette question ?
• Fait pas l'idiot, un bon paquet de personnes vous ont vu partir en courant main dans la main et depuis personne n'a revu Mia même en cours.
  
• Ha ça... Pas envie d'en parler.
• Quoi ?! Ne me dis pas que vous avez fait des trucs quelque part !
• Mais merde ce mec lit dans mes pensées ou quoi ?
• ... Tout ce que j'ai envie de te dire, c'est qu'elle a été droguée par Christelle.
• Quoi ? ! Sérieusement, je n'imagine même pas la connerie qu'elle a faite. Mais pourquoi personne ne l'a revue même en sport.
• Sans doute à cause de l'effet de manque des drogues de Christelle, celles-ci sont assez puissantes une fois ingérées à forte dose.
• Attend une minute toi, comment tu sais ça. Me dit-il avec un regard suspicieux.
• On me l'a dit.

Je n'allais pas lui dire que Mia m'avait drogué et que même la petite dose du gâteau que j'ai avalé, m'a causé un syndrome de manque assez important par rapport à la quantité prise.

• Ouf, je pensais qu'après toutes ses insultes entre vous, c'était juste une diversion et qu'au final vous sortiez ensemble sans me l'avoir dit.
• Vas pas t'imaginer des choses bizarres toi ! Je ne peux pas la saquer.

Même si en même temps, j'ai des sentiments pour cette pimbêche, pensai-je.

Il fut plutôt soulagé, Mike adorait les scoops donc être tenu loin de l'un d'eux, surtout de ma part, l'aurai mis en colère.

• Bon on va manger ? Allons y.

Arrivés au réfectoire, nous n'attendîmes pas longtemps pour passer, il n'y avait quasiment personne qui faisait la queue, seul cinq - six élèves étaient devant nous. Je passai ma carte de self et pris un plateau. Le menu d'aujourd'hui était steak, frites avec une sauce au poivre et un petit yaourt au fruit, tout ça m'allait très bien.

Je m'installai avec Mike sur une table et nous commençâmes à discuter sur les nouvelles technologies, on était de gros fans d'informatique et de technologie high-tech, je touchais même un peu ma bille dans la programmation. Au bout d'un moment mon regard se posa sur les tables des personnes populaires, il y avait le groupe habituel de Mia, mais elle n'était pas là, même Bryan était présent. C'était très bizarre, l'effet de manque aurait dû s'arrêter maintenant.

Sur la deuxième table, il y avait un deuxième groupe, celui de Christelle, elle était la grande rivale de Mia, son air oriental, qui sortait de l'ordinaire grâce à ses origines asiatiques, plaisait beaucoup. De plus sa petite silhouette enjouée lui donnait un côté enfantin et fragile, mais c'était trompeur.

Elle excellait dans la plupart des arts martiaux dont je connaissais le nom et surtout elle adorait manipuler les gens. Surtout que son pouvoir lui permettait de synthétiser des hormones et autres substances très utiles. Dans les soirées étudiantes assez chaudes, elle était la fabricante des drogues qui tournaient. Même si elle s'était calmée depuis que l'association des héros et la police la surveillait de très près.

La voir me mit les nerfs à vif, sans prévenir Mike, je me levai d'un bond et me dirigeais vers l'estrade où se situait sa table. J'écrasai le gâteau empoisonné juste à côté du plateau de Christelle.

L'effet de surprise la fit sursauter, elle me regarda avec un air inquiet, je pouvais sentir son cœur battre, tellement que le choc l'avait stupéfait. Elle dirigea son regard sur le gâteau, souffla un bon coup pour reprendre son souffle. Son regard redevînt assuré, elle croisa les jambes et se mit à me toiser du regard, avec une mine assurée et impassible.

• Tu es obligé de débouler comme ça avec un regard de tueur, tu m'as fait flipper !
• Ô pauvre chou. Dis-je sur un ton sarcastique.
• Hé connard tu lui parle mieux que ça. Jeremy le petit copain de Christelle s'était levé en m'empoignant l'épaule.
• Lâche moi toi !
• Jeremy lâche le, je ne risque rien, il ne frappe pas sans raison et surtout pas les filles.
• ... Ok, ok comme tu voudras. Il me lâcha, mais sa main resta crispée, près à attaquer si quelque chose dérapait.
• Alors que me veux-tu ?
• Tu sais pourquoi ! Je lui montrai le gâteau.
• Alors, elle l'a mangé... Oui. Mais dit-moi comment tu l'as récupéré.
• Je ... je l'ai juste vu faire avant de se jeter sur quelqu'un. Je suis sûr que tu as fabriqué un putain de philtre d'amour, c'est immoral de faire ça. Même si tes drogues sont temporaires.
• Alors, comme ça, tu t'inquiètes pour elle, qui l'aurait cru, mais sache une chose, ce n'est pas un genre de drogue de l'amour, même si en théorie je pourrais le faire, mon pouvoir n'est pas encore assez... développé.
• Quoi ? ! Alors, c'était quoi ?
• Elle se plaignait de ne pas arriver à montrer ses sentiments à un garçon, tu y crois toi ? Elle m'a donc demandé mon aide et je l'ai fais c'est tout.
• Toi l'aider ? ! Laisse-moi rire, vous êtes pire qu'elle et moi toutes les deux !
• Peut-être, mais en début d'année on a fait une sorte de pacte, on ne peut pas s'en prendre à un garçon qui intéresse l'autre, c'est pour ça que Jeremy n'est pas harcelé par sa bande.
• ça n'a aucun sens ce genre de pacte.
• Tu sais on est pas obligé d'être les pires garces du monde.
• Ouais et alors ?
• Ça veut dire qu'il n'y a aucune raison pour que mon gâteau ne réponde pas à ses attentes. Tu as mis quoi dedans alors ?
• Un cocktail d'hormone qui permet de désinhiber, mais je l'ai sans doute un poil trop chargé ...
• Tu l'as fait exprès ? !
• Oui et non, par accident je l'ai trop chargé, c'est vachement dur à doser tu sais. Au moment où je l'ai remarqué, j'avais juste la flemme de tout recommencer.
• Tu es sérieuse ? !
• Ho, mais c'est bon, elle sera juste très entreprenante avec le petit chanceux dont elle est amoureuse, ils vont sans doute prendre du bon temps, ce n'est pas la mort.

Mon regard s'assombrit

• Un bon moment, tu parles le mec va quasiment se faire violer ;
• Un mec, se faire violer, im-po-ssi-ble ! Même s'il n'a aucun sentiment pour elle, un mec reste un addict du corps féminin, donc ils vont prendre du bon temps, rien de grave.

La colère me submergea, mais quelque chose me tilta dans ma tête.

• Attend une minute, tu as dit qu'elle est amoureuse de se soi-disant garçon, qu'elle a agressé ? !
• Oui, oui c'est exactement ça, t'es un peu lent à la détente toi.

La surprise de cette annonce, me laissa sans voix, la personne qu'elle avait agressée c'était moi, donc cela veut dire, qu'elle est amoureuse de moi ? !

Et merde putain, moi qui m'en voulais déjà de lui avoir fait du mal, mais j'ai dû carrément lui briser le cœur ... Et pour arranger le tout je crois que j'avais des sentiments pour elle... Mais, quelle journée de merde, j'aurai dû la laisser faire, tout le monde aurai été content...

Mais dit moi ? M'interpela Christelle .

Je me tournai vers elle, anxieux.

• Oui ? Son regard avait changé. Elle abordait un sourire carnassier comme si j'étais sa proie.
• Comment sais-tu que je les donnais à Mia ? Et ses effets sur elles ? Et surtout comment as-tu eut le gâteau ?
  

Je devins livide.

• J'ai m'a petite idée, tu ne serais pas le garçon en question.
• Je... Ne...
• Tu en as profité ou tu l'as envoyé chier, qu'as-tu fait, tu as des sentiments pour elle ? Tu es tellement protecteur envers elle aujourd'hui, c'est tellement bizarre comparé à d'habitude.

Mon regard était baissé, je sentais que si je la regardais dans les yeux, elle lirait en moi comme dans un livre.

Aurai-je raison ? Quel choc d'apprendre que ta pire ennemie est amoureuse de toi.

Elle souriait a pleines dents, elle avait mis le doigt dans le mille, il fallait que je parte tout de suite.

• Bon tu m'as dit tout ce que je voulais savoir, salut.

Je me retournai et partis à grandes foulés en direction de la sortie.

Je fis claquer la porte, non pas à cause de la colère, mais plutôt à cause de mon stress. Je voulais que le moins de personnes possibles apprennent ce qui s'était passé dans ce foutu dépôt ménager. Surtout pas une personne comme Christelle, elle pourrait s'en servir contre moi, j'étais assez inquiet, de ce qui pourrait se passer dans le futur.

Une fois dans le couloir, je me dirigeai vers mon casier en traînant des pieds. J'étais complètement démotivé, cette journée ne pouvait pas être pire.

• Sora attend !

Quelqu'un me pris le bras et me contraint à m'arrêter, je suppliais l'univers que ce ne soit pas encore quelque chose qui assombrissaient cette journée, je soupirai puis, je me retournai, telle ne fut pas ma surprise de constater que celui qui m'avait arrêté n'était nul autre que Bryan.

• Qu'est ce qui t'arrive, tu me veux quoi ?
• Je voulais te remercier.
• De quoi ?
• De ne pas avoir profité de ma sœur, vu dans l'état où elle était, nombreux sont ceux qui l'auraient touché.
• Tu es au courant. Dis-je sans cacher ma surprise.
• Oui.
• Elle te l'as dit ?
• Non.
• Tu nous a vus alors ?
• Non.
• Mais alors comment ? Mon regard était à la fois insistant et interrogateur.
• Je le sais c'est tout, tu n'as pas besoin de savoir comment.
• Heu ok... dis-je un peu consterné. Mais, tu dois alors savoir que pour l'arrêter, j'ai dû lui faire du mal.
• Tu l'as frappé ? ! Son visage se crispa, il déteste que qui que ce soit fasse du mal à sa sœur.
• Non, non pas de sens-là. Me rattrapais-je, je veux dire moralement pas physiquement, tu vois ce que je veux dire, je ne me serai pas permis de la cogner même dans les conditions où nous étions.

Son visage se radoucît, il retrouva son regard niais, mais garda une étincelle de sérieux dans les yeux.

• Oui, je comprends mais malheureusement, je pense que c'était le seul moyen.
• Faudra que je m'excuse quand je la verrais. Tu sais où elle est ?
• Oui, mais ce n'est pas le moment, elle préfère rester seule.
• Mais comment tu peux savoir ça ?
• Je...

On entendit une voix au loin qui semblait appeler quelqu'un, mais pas en criant comme le ferai une personne pressée, mais normalement, mais avec un ton qui montre l'agacement de l'interlocuteur.

• Sora t'es où ? Il commence à être pénible à se barrer comme ça ...
• Mike je suis là !
• Ha ben te voilà, il te prend quoi aujourd'hui, tu te barres pour parler à Christelle et après tu me laisses carrément seul dans le self.
• Désolé, j'avais besoin de réfléchir et après je discutais avec Bryan et je t'ai complètement zappé.
• Bryan ?
• Ben oui. Je me retournai dans la direction on se trouvait Bryan quelques secondes plus tôt, Il n'était plus là.
• Il n'y a personne ici à par toi tu sais.
• Si, il était là ! Mais il a dû partir, sans doute.
• Ok, ok, tes bizarre aujourd'hui, tu vas me dire ce qui se passe ou non, je suis censée être ton meilleur pote quand même !
• Je te dois bien ça pour me faire pardonner.

Mike et moi nous nous déplaçâmes jusque dans un coin à l'abri des oreilles trop attentives. C'est alors que je lui expliquai tout, l'interpellation de Mia, ce qui a failli se passer dans le placard, ce que j'ai dû faire pour m'échapper, sur le fait que je m'en voulais de lui avoir brisé le cœur. Après je lui expliquai qu'elle avait envoyé Melvin me casser la gueule et qu'il a échoué. Puis pourquoi je suis allé voir Christelle et les réponses que j'ai obtenues et enfin la discussion avec le frère de Mia.

Après tout ça, Mike se prit le menton et commença à réfléchir, au bout d'un moment il prit la parole.

• Donc si j'ai bien compris Mia est amoureuse de toi, Melvin s'est fait casser la gueule malgré son évolution, Christelle a drogué Mia à sa demande, Bryan est au courant de tout sans qu'il n'ait rien vu ni entendu et toi tu es finalement amoureux de Mia, sacrée histoire.
• Ouais ...
• Ben voilà, ce n'est pas compliqué de parler des choses importantes à ton meilleur pote.
• Désolé, mais avec tout ce qui s'est passé aujourd'hui, je ne savais vraiment pas quoi faire et si je devais en parler à quelqu'un.
• Ouais, je comprends t'inquiète. Il toussotât et se racla la gorge. Et pour Mia tu vas faire quoi ?
• Comment ça ?
• Ben au final, comment dire ... Je fus pas mal surpris qu'il semble être autant gêné de ce qu'il voulait me dire.
  

Vous allez sortir ensemble ou un truc du genre, non ?

En entendant sa réflexion mes yeux s'ouvrirent rond, je ne m'attendais pas à ce genre de question, mais je repris assez vite le contrôle de mes expressions pour que ça ne se remarque pas trop.

• Je n'y avait pas pensés, mais je crois que c'est mort vu ce que je lui ai dit et puis ça serai trop bizarre, mais il faudrait quand même que je lui présente mes excuses.
• Oui ça serai pas mal effectivement.
• Mais ça ne te dérangerait pas toi, à la base tu es comme moi tu la détestes.
• Ouais, pas faux, mais si tu es heureux avec elle, en plus tu pourrais avoir une bonne influence sur Mia.
• Pourquoi pas, mais faudrait que je sache où elle se trouve.
• Elle sortira bien de sa cachette un jour, ne t'inquiète pas, elle est assez grande pour savoir s'occuper d'elle. Oui tu as raison ...

Quelques secondes plus tard, une longue sonnerie retentit, cela signifiait que les cours allaient bientôt reprendre.