Arrête de pleurer, je viens te sauver !

6 minutes de lecture

Perdu au cœur de ce vaste océan, sans l’ombre d’un ’îlot à l’horizon, un jeune Voyageur Du Temps dormait, paisible, mais non à l’aise dans sa petite barque.

  • Loukïan ! Loukïan ! Réveille-toi ! chantonna une voix d’enfant, avant de hurler son ordre.

L'homme qui la bouche grande ouverte ronflait à faire vibrer la barque, se réveilla en sursaut. Dans un état second, il extériorisa sa surprise sous la forme d’un puissant cri d’effroi qui fit fuir les mouettes restées présentes sur l’embarcation. Comme si celle-ci y avaient élu domicile. Le visage du Capitaine de l’esquif ne semblait en aucun cas effrayer les volatiles, alors que le côté gauche de son doux et soyeux visage portait une brûlure étalée depuis son front jusque sous son menton, zigzagant sur toute sa longueur.

De son œil de lynx, il observa les alentours, attentif aux moindres bruits qui l’entouraient. Dans un tel état de concentration, rien ne lui échappait, il parvenait à entendre une mouche voler à plus de 10 mètres de lui. Il n’était pas dupe, s’endormir seul dans une embarcation en bois s’avérait dangereux. Plus encore, si comme la sienne, pas très grande du long de ses 2m20 et dont la sécurité et son utilité laissait fortement à désirer. Sa taille était si rudimentaire, que quand il s'allongeait sur le bois grinçant, ses chaussures en cuir brun dépassaient en suffisance pour nourrir un éventuel requin de passage.

Il s’assit avec lourdeur sur l’une des planches du navire et prit une profonde inspiration pour se calmer, le bateau quant à lui dansait avec les vagues. Les jambes fléchies, la tête baissée et les bras ballants, telle était la position du jeune Voyageur Du Temps de 17 ans. Ses pensées étaient portées à ce cauchemar qu’il venait de faire. En plus de ce mauvais rêve encore gravé dans sa mémoire, rodait autour de lui, la voix du garçonnet qui l'avait réveillé, un timbre qui raisonnait dans son esprit, dans le but de le rabaisser. Cet affreux songe lui fit remonter d’étranges souvenirs enfouis dans son subconscient.

Le haut de son corps musclé et ses courts cheveux cuivrés étaient mouillés, non pas dû aux vagues qui frappaient avec violence l’embarcation sans relâche, mais part la faute de ce maudit rêve.

Il ferma petit à petit ses yeux tout en expirant puis, il reprit un peu d’air dans ses poumons. Les effluves de l'eau salée lui parvinrent et en expirant, il se sentit libre. Seul sur la mer en furie, il pouvait faire ce qu'il voulait. Mais cette sensation fut de courte durée. Très vite, il replongea sur les images de son cauchemar qui l’empêcha d’avoir les idées claires.

L’odeur de l’humidité prit le dessus sur l’eau salé, le bruit des vagues qui frappaient contre le bois se transforma rapidement en talonnade qui s’abattait contre un sol métallique.

Le son devenait de plus en plus insoutenable, tellement du reste, qu’il dut mettre ses mains sur ses oreilles pour atténuer le fracas. Sa respiration s'accéléra au point qu'il se mit soudain à hyper-ventiler. Il sentit, dans ses paumes, son cœur qui battait à une vitesse fulgurante. Il ouvrit ses sublimes yeux noisette au contour vert olive puis, il observa les planches en bois sous ses pieds et que ses jambes étaient en constant mouvement, il y eut un bref instant de silence, avant de replonger dans ce rêve qui le terrifia.

Il regarda derrière lui et entendit des bruits sourds. Sans y réfléchir à deux fois, il se mit à courir, afin de fuir un groupe d'individus qu'il ne parvenait à voir dans l'obscurité. Le couloir était si petit qu'il s'aidait de ses mains afin de se propulser en avant.


Les parois qui se dressaient face à face essayaient de se rejoindre au centre de l’allée. Elles dansaient la vague en se rapprochant de Loukïan qui inhalait de plus en plus la moisissure présente autour de lui. Ne voulant en aucun cas mourir écrasé comme une vulgaire crêpe, il s’aida des cloisons caillouteuses qui essayait de l’aplatir, afin de se propulser en avant, mais chaque fois qu’il mettait ses douces mains sur la surface, il se rappa. Pourtant il se devait de continuer afin de sortir de cette pensante atmosphère, c’est pour cela qu’en dépit de la douleur et du sang survenu à ses mains, il redoubla d’efforts et continua de courir devant lui. Ses efforts ne servirent pas à rien car, quelques minutes après il vit au loin une légère lumière au centre de ce couloir infernal, légère lumière il en va de soi, mais lueur qui lui redonna espoir et force, c’est pourquoi il s’acharna davantage pour regagner l’éclairage et sortir de cet enfer.

Tous en courant, il analysait le lieu où il venait d’arriver, il comprit, par ses rapides observations, il compris,qu'il se trouvait dans une cave médiévale, le couloir en face de lui, paraissait s'étendre jusqu'à l'infini quant à la lumière, celle-ci semblait prendre de la distance à chaque pas qu’il faisait vers elle. Les cris, les injures, les menaces, l'odeur abominable de renfermer, lui firent comprendre qu'il n'était pas le bienvenu.

  • LOUKÏANNNNNNNNNNNNN ! SI JE T’ATTRAPE, JE TE BUTTE ! TU CROIS POUVOIR FUIR COMME ÇA ? Mais où que tu ailles, où que tu sois, ton passé te hantera ! Ce que tu nous as fait ! C’est… C’est DÉGUEULASSE ! Arrête de nous fuir ! Affronte tes conneries, une fois dans ta vie misérable vie ! Vas-y ! Cours te réfugier dans les jupons de ta mère ! Mais ne crois pas qu’elle effacera le monstre abject que tu es ! menaça un homme à la voix grave.

  • Laissez … Laissez-moi tranquille ! hurla Loukïan à plein poumons.

  • Tu es qu’un sale petit voyou, un sale cerbère sorti tout droit des enfers, venu s’abattre sur terre ! Tu es un monstre qui ne mérite pas de respirer notre air pur, retourne d’où tu viens, nous ne voulons pas qu’un mauvais sort se déchaîne, si les enfers sont enfouis au fin fond de la terre ce n’est pas pour rien ! rabaissa une vielle femme ayant atteinte la soixantaine.

Le jeune homme courrait à perdre haleine dans cet obscur couloir où le sol s'étendait sous quinze centimètres d'eau mélangé à du sang, le sien qui plus est. Il portait sur lui d’étrange accoutrement, dont une jupe courte de couleur fuchsia qui mettaient ses jambes musclées en valeur, des chaussures à talons aubergines, ainsi qu’un t-shirt blanc avec un motif central désignant un chat.

  • Viens part ici Loukïan, que je t’arrache les boyaux que je te tire tes entrailles dans toute la cours, avant de t’obliger à les manger devant tout le monde pour mieux t’humilier, espèces de fumier de première.

  • Mais lâchez-moi la grappe !!! Vous ne pouvez pas aller emmerder quelqu’un d’autre ! Foutez-moi la paix, non mais sérieux ! Vous êtes pires que des ne me quittes pas ! Si vous voulez absolument rester avec moi payez-moi au moins le repas ! Un bon morceau de viande saignante si possible et grillée sinon c’est dégueulasse ! gronda Loukïan dans un air humoristique.

Mais le groupe qui le pourchassait depuis son arrivée en ses lieux ne l’entendait pas d’une même oreille, il leur avait fait du mal et il devait souffrir pour son acte abject.

  • Qu’est-ce que j’ai bien pu vous faire pour vous mettre dans un tel état ? Sérieux les gars… vous allez chopper des rides si vous continuez de tirer la gueule comme ça ! questionna Loukïan épuisé et dépité.

  • Tu crois… TU CROIS QUE C’EST EN ESSAYANT D’OUBLIER QUE TU POURRAS TE FAIRE PARDONNER ? hurla la voix de L’homme.

  • Me… me faire pardonner ? Mais de quoi vous parlez ? Laissez-moi ! laissez-moi ! LAISSEZ-MOI PARTIR !

Petit à petit il revint à lui, sans pour autant mettre de côté ces images…

  • Je … je veux plus revivre ça. Plus JAMAIS ! pensa Loukïan qui était dans un état de panique, avec une légère envie de pleurer.

  • Arrête de te voiler la face sale clébard ! Ça ne changera pas tes actes ! Accepte que tu sois un être infâme ! beugla le premier qui s’était élancé à ses trousses.

À l'entente de la dernière phrase, il retrouva l'intégralité de ses esprits. Il décolla ses mains de ses oreilles tout en se levant. De sa barque, il observa l'horizon, tout en glissant ses doigts sur sa brûlure. Il porta son entière concentration sur un détail davantage plus important.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 13 versions.

Vous aimez lire Rifuzuka15 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0