Epilogue

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Le 12 juin 1886,

Je suis folle ! C'est certain. Il ne peut en être autrement ! Tout ce que j'ai vécu, je n'ai fait que le rêver. J'ai donc pris rendez-vous chez le docteur Charcot, spécialiste de l'hystérie et de l'épilepsie.

A Paris, Lorenzo m'a emmenée au café de Flore. Son regard était doux comme un nuage de lait. Nous avons dégusté un chocolat à la cardamome. Puis, sans plus de façon, il m'a demandé de l'épouser. Je me suis souvenu alors du visage d'Amaury, de son regard bleu acier, de ses boucles brunes tombant en cascades sur ses épaules. J'ai senti son parfum de cuir sauvage et de lavande. Jamais je ne connaitrais d'amour plus beau que celui-ci.

J'ai souri à Lorenzo et lui ai accordé ma main. A 26 ans, il fallait bien que je songe à fonder une famille. Il serait mon mari et mon ami. Et puis j'apprendrais à l'aimer.

Il m'a rappelée à la réalité :

- N'oubliez pas votre rendez-vous avec le médecin. Ces évanouissements, ce n'est pas normal !

- Vous avez raison. Je ne suis pas normale. Il faut que je me fasse soigner. Il y a des traitements efficaces contre ce type de malaises et cette maladie.

- Racontez-moi ce que vous avez vécu dans ces souterrains.

- Je n'ai rien vu, rien entendu. Seulement le silence...

Il m'a raccompagnée jusqu'au seuil de mon appartement, a déposé un baiser sur mon front puis il est reparti. J'ai commencé à trier mes affaires pour préparer mon déménagement. Dans quelques jours, j'aurai repris mes cours à l'école de musique. J'imaginais déjà ma vie future de femme mariée, de mère de famille, sage et rangée, douce et sereine, sans accroc et sans rêve.

J'ai retiré de ma valise ma robe poussiéreuse pour la laver dans le chaudron en fonte. J'ai senti qu'il y avait des objets dans la poche gauche. J'en ai sorti une marguerite, un bouquet de pervenches fanées et une broche en or sertie de pierres mauves. Et puis une petite carte sur laquelle étaient écrits ces mots d'une jolie écriture enfantine, toute ronde :

Ma chère Emma,

Vous êtes mon amie pour toujours.

Je vous serre dans mes bras.

Violetta.

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