Sang d'encre

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- Salut

- Salut

- Comment ça va ?

- Ça va et toi ?

- Ça va

- Tu sais j’ai remarqué quelque chose.

- Ah bon ? Et qu’est ce que tu as remarqué ?

- Que les personnes qui vont mal répondent toujours que ça va.

- En effet cela est curieux

- Je trouve aussi

- Et tu as trouvé une raison à ce comportement ?

- Et bien j’ai fait mes petites observations et j’en suis venu à la conclusion que certaines personnes ont simplement en horreur l’idée de déranger les autres.

- De déranger ?

- Oui exactement, ces gens pensent à tort ou à raison que s’ils ne sont eux-mêmes pas capable de supporter leurs propres soucis alors il est impossible qu’une tierce personne puisse supporter le poids de ses problèmes ainsi que celui des leurs

- Et bien cela m’a l’air d’être une pensée qui se tient

- Ah mais je ne prétends pas le contraire, il est vrai que cette idée correspond à une certaine logique. Mais elle n’en reste pas moins dangereuse.

- Ah bon et pourquoi cela ?

- Et bien comme nous le savons tous l’être humain est un animal social qui a besoin de ses semblables pour survivre, qui a besoin de contact

- Je vous l’accorde

- Or ces individus en agissant de la sorte se privent de ce contact, le problème pourrait s’arrêter là mais le fait est que cette privation entraîne tout un tas de complication. Car voyez-vous, ces personnes qui décident de garder leurs maux pour eux oublient que l’esprit est trop faible pour contenir ces dits maux. Aussi ils cherchent un moyen de les expulser, de se débarrasser de la pression qu’ils représentent. Or faute d’épaule sur laquelle pleurer il se retrouve bien embêter ;

- Et que se passe-t-il alors ?

- Et bien un esprit souffrant n’a qu’en tout et pour tout que trois options qui s’offrent à lui.

- Partager sa souffrance à un tiers

- Exactement, puis exprimer physiquement sa souffrance. La détruire symboliquement en détruisant ce qui se trouve autour de lui. Vous imaginez alors quelle est la troisième option ?

- Elle a sûrement quelque chose à faire avec l’individu…

- Tout juste, l’esprit qui ne peut exprimer sa souffrance autour de lui finit par l’exprimer sur lui

- Sur lui ? Mais par quel moyen est-ce possible ?

- Mais par un moyen plus que simple, l’esprit finit par détruire sa souffrance en se détruisant lui-même. Il l’exprime sur sa peau elle-même, dessine le contour de sa souffrance comme on le ferait sur une feuille.

- Alors il prend un simple stylo et se gribouille le corps ?

- Oh non mon cher ami, pour ce type de dessin là il n’y a pas besoin de tel matériel car voyez-vous, le corps dispose de ses réserves personnels d’encre. Et les âmes torturées semblent préférer la couleur pourpre de leur veine au bleu fade de leur plume.

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