Amid

331 minutes de lecture

2eme année Fêtes de fin d’année : (01/90) (CHU)

Je reprends mon chargement, le dépose avant d’entrer dans la salle où Sébastien et ses parents attendent avec Jordan.

Sébastien surpris de me voir.

- Florian !!

Henry qui sait pourquoi je suis là.

- Alors ?

- C’est bon ! On peut y aller !

Sébastien regarde ses parents qui maintenant arborent un grand sourire.

- C’est bon quoi ? Et on peut aller où ?

Éveline les yeux embués de joie.

- Florian va t’opérer ce matin mon cœur.

Sébastien ouvre de grands yeux.

- C’est vrai ?? Pourquoi personne ne m’en a parlé ??

- (Henry) Pour que tu passes une bonne nuit, que le temps ne te paraisse pas trop long !! En plus il fallait que tes résultats d’examens soient bons, alors ça ne servait à rien de te faire espérer à l’avance tant que nous n’étions pas sûrs.

Sébastien qui rayonne, attend ma réponse en me fixant avidement.

- C’est vrai « Flo » ??

- Bien sûr ! D’ailleurs pour te le prouver j’ai amené mon matériel, comme ça, tu verras que tu peux nous croire.

Je ressors alors en gardant difficilement mon sérieux, j’enfile la combinaison grise à bande rouge, une paire de gants en cuir jaune, des lunettes spéciales tronçonnage et pour clore le tout, je mets le casque de chantier sur ma tête.

J’attrape ensuite d’une main l’énorme caisse à outils que j’ai empruntée à la maintenance et enfin je prends dans l’autre la grosse perceuse avec sur le mandrin le plus gros foret à métaux qu’on a pu trouver dans son local.

J’entre à nouveau dans la salle et je suis payé au centuple des efforts que j’ai fait à trimballer tout ça à travers tout l’hôpital.

La tête de Sébastien vaut son pesant de cacahuètes tout comme celles de ses parents placés derrière lui et qui comprennent tout de suite la plaisanterie pendant que leur fils pousse un cri horrifié.

- Ahh !! Nooonn !!!

Un flash prend la scène, Jordan les yeux en pleurs range son portable mort de rire.

- Celle-là, je la garde !!! Je pensais avoir tout vu mais alors là ! Chapeau bas ! Hi ! Hi !

Sébastien comprend enfin la plaisanterie.

- P’pa !!! J’veux un vrai toubib s’t’eu plaît !!!

Je feins l’étonnement.

- Pourquoi tu dis ça ? Regarde ? J’suis tout beau Hi ! Hi !

- (Sébastien) T’es vraiment un grand malade Hi ! Hi !

Malgré tout le bloc est réservé et il ne s’agit pas de faire durer l’attente plus que nécessaire, Jordan se propose pour emmener Sébastien au sous-sol pendant que je file rapporter mon « déguisement » à l’entretien.

Ensuite petite douche et enfilage de vêtements plus conventionnels, quand j’arrive en salle d’opération tout est prêt pour commencer sans attendre.

Sébastien est déjà là à m’attendre avec le crâne rasé, il me regarde arrivé légèrement inquiet.

- Dis voir Florian ? Pourquoi je ne suis pas endormi ?

- Parce que ce n’est pas la peine et qu’il faut que je réalise cette intervention avec ton cerveau en fonctionnement normal. Mais ne t’inquiète pas, nous allons t’anesthésier localement la partie par où je vais faire entrer la caméra et la sonde.

- Ça va faire mal ?

- Tu ne sentiras rien, je veux justement que tu me dises ce que tu ressens au fur et à mesure que je te poserai des questions, tu me fais confiance ?

- Oui bien sûr !!

- Alors détends toi !! Dis-toi que c’est comme pour le dentiste.

Sébastien fait la grimace.

- Tu n’as pas une autre comparaison à me donner parce que là ça craint.

Il m’éclate vraiment ce mec.

- Pense à Marc alors !!

Sébastien avec un grand sourire.

- Là c’est cool !!

Patricia me tend la seringue avant de lui passer un produit désinfectant sur la partie où je vais piquer.

Je lui envoie déjà une petite dose sous-cutanée pour anesthésier l’entrée plus profonde de la seringue et quand je la jette vide sur le plateau, Sébastien me regarde en souriant.

- J’ai rien senti !

- Je te l’avais dit, maintenant tu ne bouges plus et tu fermes les yeux.

Il s’exécute docilement, prouvant ainsi mieux que des paroles toute la confiance qu’il peut avoir en moi.

J’ouvre le cuir chevelu avec un scalpel et applique un écarteur que « Juju » maintien d’une main ferme, une petite incision dans un cartilage entre deux plaques osseuses et j’envoie la caméra microscopique à la recherche de la lésion.

Il me faut quelques minutes pour la repérer sur l’écran, une fois chose faite j’envoie la micro sonde jusqu’au point endommagé et je commence à gratter et à aspirer les particules mortes.

Quand le caillot me semble suffisamment dégagé, j’envoie un faisceau d’onde pour le transformer en minuscules scories qui sont elles aussi aspirées au fur et à mesure par la sonde.

Mes yeux ne quittent pas une seconde l’écran qui me permet une telle précision sans avoir à ouvrir plus la boîte crânienne.

Maintenant il me reste juste un choix à faire, la méthode chirurgicale normale pour réparer le mince faisceau nerveux et la zone tout autour avec ses risques même infimes soient-ils, ou alors la méthode spéciale Florian qui elle est sûre à cent pour cent.

2eme année Fêtes de fin d’année : (02/90) (CHU) (suite)

J’opte pour la deuxième solution, déjà d’une du fait que Sébastien est un copain et de deux parce que l’autre méthode même si elle donne de grandes chances de réussites, n’est pas aussi sûre.

Pour la bonne raison que le facteur reconstruction de la zone opérée avec la reprise de sa fonction première serait au mieux beaucoup plus longue à se réaliser, au pire risquerait de ne pas être complète et nécessiterait une intervention beaucoup plus lourde cette fois-ci.

Je débranche la partie aspiration de la sonde pour ensuite raccorder le fin tuyau rester en place à une aiguille, un signe de tête à Émilie qui va aussitôt se placer de façon à bloquer la porte de la salle et je prends en main une seringue et une coupelle.

Je m’éloigne pour ne pas que Sébastien s’il rouvre les yeux me voie faire et j’envoie un jet de salive dans la coupelle que j’aspire rapidement dans la seringue.

Une fois chose faite, je la raccorde à l’aiguille et reprends mon observation sur l’écran en appuyant lentement sur le piston.

Une goutte de salive tombe juste à l’endroit voulu et j’enlève aussitôt la sonde mais je laisse en place la caméra, mes yeux ne quittent pas la zone tout en interrogeant Sébastien sur ses impressions.

- C’est presque terminé « Séb » ! Dis-moi au fur et à mesure ce que tu ressens s’il te plaît.

- Rien pour l’instant « Flo ».

- Concentre-toi, ouvre les yeux et fixe tes orteils. Tu ne sens toujours rien ?

- Ça me picote dans la tête !

J’ai toujours les yeux fixés sur l’écran et j’ai la nette impression que tout est rentré dans l’ordre, donc maintenant c’est purement psychosomatique et il va falloir lui ôter le blocage qui s’est mis en place depuis ses cinq ans d’handicap.

J’enlève la caméra en désinfectant la zone, puis je lui fais deux minuscules points de sutures et lui applique un simple pansement autocollant.

- Toujours rien ?

- Non !

- Patricia ! Mets-lui un paravent, je ne veux pas qu’il voie ce que je lui fais. Ne t’inquiète pas, ce sont juste des tests pour voir tes réactions.

Une fois tout mis en place, je lui demande de me donner les moindres sensations qu’il va éprouver pendant les prochaines minutes.

Je commence alors à le chatouiller au-dessus de la ceinture et à le faire rire comme un malade.

- Arrête ça Hi ! Hi !

Mes mains continuent les chatouilles, ses membres inférieurs n’ont aucune réaction alors que la partie supérieure se contorsionne pour essayer d’y échapper.

- T’es fou Hi ! Hi ! Arrête !! Hi ! Hi !

Emilie et Julien me fixent et je lis l’inquiétude sur leurs visages, une idée me vient alors que j’enlève le paravent.

Sébastien me regarde alors les yeux humides de désespoir et je tente de le rassurer du mieux que je peux.

- Il faut que tu forces ton cerveau à travailler, rappelle-toi comment tu faisais avant ton accident.

Sébastien fixe désespérément ses jambes.

- Je n’y arrive pas « Flo » !!

Pendant qu’il essaie en vain d’actionner ses membres inférieurs, je remonte lentement la table d’opération et relève également la partie lui maintenant le haut du corps qui prend alors la forme d’un dossier en le positionnant presque assis sur la table.

Mon pied se pose sur la pédale de sécurité qui remet les vérins dans leur position détendue.

J’attends quelques secondes que Sébastien s’habitue à sa nouvelle position, quand j’estime que c’est bon je hurle en appuyant de toutes mes forces sur la pédale.

Le lit reprend alors sa position horizontale à toute vitesse, mon cri les fait sursauter et Sébastien croit tomber brusquement.

Un réflexe lui fait plier les jambes pour se protéger du choc et un grand sourire me vient alors aux lèvres.

Sébastien le cœur battant à tout rompre.

- Mais tu es fou !! Qu’est ce qui t’a pris ??

- Il fallait ça pour te débloquer la tête vieux ! Regarde tes jambes ! Elles se sont repliées par réflexe, c’est donc signe que tout va bien. Maintenant fais les se rallonger sur la table, allez !! Un effort tu y es presque !

Sébastien a les yeux fixés sur ses genoux relevés, nous nous sommes tous rapprochés de lui et l’encourageons à voix haute.

- Allez vas-y !! Tu dois y arriver !!

- Vas y « Séb » !! Courage !!

Je vois les muscles de ses cuisses se durcir.

- Tes muscles bougent « Séb » !! Encore un effort !

La sueur lui couvre le front, il a vu également la crispation de ses muscles et un énorme sourire illumine son visage.

La première jambe retombe sur la table bientôt suivit de la deuxième, il pousse un cri de joie et ses larmes inondent ses joues.

- Wouah !! Ça marche !! Mes jambes bougent !!

Je le plaque doucement sur la table pour qu’il se calme.

- Repose-toi maintenant, ça ne sert à rien de brûler les étapes. Tu verras ça ira de mieux en mieux très vite, il faut juste que tu réapprennes à t’en servir mais ce ne sera pas long je te le promets. Emmenez-le dans sa chambre et administrer-lui quelque chose de léger pour qu’il dorme, Jordan te donnera ta première séance de rééducation demain dans la journée et tu pourras rentrer chez Henriette demain soir.

Sébastien est tellement ému qu’il en bafouille, ses yeux par contre nous montrent toute la joie qu’il éprouve et sa main vient me serrer la mienne avec force.

- Merci !!!

2eme année fêtes de fin d’année : (03/90) (CHU) (suite)

Julien le porte sur son fauteuil et l’emmène jusqu’à la chambre qui lui est réservée.

Ils passent devant la porte ouverte de la salle de repos où ses parents sont toujours là à attendre, ils se lèvent rapidement quand ils voient leurs fils dans le couloir le visage baigné de larmes de joie en les regardant arriver vers lui.

- Mes jambes ont bougé m’man !! Elles ont bougé !!

Évelyne plaque ses mains sur sa poitrine tellement elle est émue.

- Oh !! Mon grand !! Que je suis heureuse !!

Henry pas rassuré de la voir dans cet état vient la soutenir, son visage est lui aussi ravagé par les larmes.

Ils s’étaient tous les deux faits à l’idée que leur grand garçon ne remarcherait plus jamais et le bonheur de l’instant est trop grand pour eux.

Henry la voix tremblante.

- Vous l’emmenez où ?

Julien avec un grand sourire à Sébastien.

- J’emmène "Kojac" faire un gros dodo Hi ! Hi ! Ordre du patron !!

- (Henry) Il est où ?

- Parti se changer je crois, il ne devrait pas tarder à venir vous voir. Restez ici et attendez-le si vous voulez bien, de toute façon Sébastien va dormir tout le restant de la journée.

Julien repart alors en poussant le fauteuil et les laisse se remettre de leurs émotions.

Henry emmène sa femme dans la salle pour la faire s’asseoir dans un des fauteuils, puis il va au distributeur lui chercher une boisson chaude.

Ils n’ont pas longtemps à attendre avant que Florian accompagné de ses deux amies infirmières arrive à son tour.

Henry se relève d’un bond afin de le prendre dans ses bras pour l’embrasser et le remercier de tout ce qu’il a fait pour sa famille.

- Merci Florian, tu ne peux pas imaginer le bonheur que tu nous fais vivre !!

- Je vous avais dit que Sébastien retrouverait l’usage de ses jambes, non ? Maintenant il va vous falloir encore un peu de patience avant qu’il ne redevienne comme avant mais il devrait y parvenir assez rapidement.

- Comment pouvons-nous te remercier de tout ce que tu as fait pour lui ?

- Justement je voulais vous demander quelque chose !

- Tout ce que tu veux, c’est un grand oui d’avance.

- En fait ce n’est pas grand-chose, juste l’autorisation qu’il vienne avec nous une quinzaine de jours en vacances. Ne vous inquiétez pas pour ses soins, c’est moi qui m’en chargerai.

- Vous voulez aller où ?

- Près de chez moi dans un cirque où j’y ai des amis, nous vivrons comme eux pendant deux semaines et ils m’ont même demandé de participer à un spectacle Hi ! Hi !

- (Henry amusé) De clown je parie ?

- Non pas vraiment, je ne sais pas si je saurai Hi ! Hi ! En fait ils ont en pension un « gros chat » qui m’appartient et je voudrais faire un truc sympa avec lui.

- (Évelyne curieuse) Qu’est-ce qu’il a de si spécial pour qu’ils te demandent ça ?

- C’est qu’il est vraiment gros vous savez Hi ! Hi !

Henry curieux à son tour :

- Gros comment ?

Je mets ma main à la hauteur de ma cuisse.

- Comme ça à peu près pour l’instant mais il est encore jeune alors ça peut encore changer Hi ! Hi !

- (Henry) Tu te moques de nous là ?

- Bah non !!

- (Évelyne) Allons Florian ! Ça n’existe pas un chat de cette taille.

Je sors alors une photo de mon portefeuille et la leur montre.

- Regardez vous-même si vous ne me croyez pas Hi ! Hi !

Henry et sa femme se penchent pour regarder la photo et s’exclament en voyant « Kinou » les deux pattes sur mes épaules en train de me lécher le visage.

- Mais !!! C’est une panthère noire !!!

Je les regarde amusé.

- Aussi oui ! Mais je vous assure qu’il se comporte vraiment comme un gros chat Hi ! Hi !

Évelyne me regarde bizarrement.

- Tu es sûr que ça va Florian ? On ne joue pas avec ces animaux-là tu sais, c’est très dangereux.

- Meu non !!! Vous verriez Rax et Phtilie, qu’est-ce que vous diriez alors !!

Henry me regarde ahuri.

- C’est qui ceux-là ?

Je sors une deuxième photo prise également comme la précédente à Belle Épine quand j’ai passé quatre jours au cirque avec Thomas.

- Deux chats encore plus gros Hi ! Hi !

Henry prend la photo et s’exclame avec effroi.

- Des tigres !!!

Évelyne les yeux exorbités.

- Mon Dieu !! Mon fils avait raison !! Ce garçon est fou !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (04/90) (Reims) (Tic & Tac)

« Quelques jours plus tard. »

Frédéric ouvre la porte après avoir entendu plusieurs fois le miaulement d’appel.

- Ah ! Quand même ! Vous vous décidez à rentrer.

« Tic » et « Tac » lui passent fièrement sous le nez la tête et la queue haute sans même daigner lui jeter le moindre coup d’œil, à croire qu’ils ont compris le sens de ses paroles et qu’ils n’apprécient pas ses reproches.

Frédéric sourit malgré lui à voir leur comportement hautain, il soupire en refermant la porte de l’appartement.

Annie dans sa cuisine lui pose la question.

- À qui tu parles chéri ?

- Aux siamois, chérie !!

- Pff !! Comme s’ils te comprenaient !!

- Y a des fois où je me le demande quand même tu sais ?

- (Annie amusée) Viens plutôt leur remplir leurs gamelles ! Ils doivent avoir soif !

Frédéric qui surveillait les deux chats depuis qu’ils sont rentrés a un mouvement de stupeur, ceux-ci comme s’ils avaient compris les paroles de sa femme sont venus aussitôt s’asseoir devant leurs gamelles respectives et le fixent les babines retroussées comme s’ils se foutaient de lui.

- Je t’assure qu’il y a des moments je me demande quoi avec eux.

Annie jette un coup d’œil depuis sa cuisine et sourit.

- C’est juste qu’ils ont soif !

Pas convaincu, Frédéric va quand même la rejoindre et commence à faire couler l’eau du lavabo pour que celle-ci soit bien fraîche, il remplit ensuite une bouteille.

Pendant qu’il s’occupe d’eux, la sonnerie de l’entrée retentit et la bouteille vide à la main Frédéric va ouvrir à Dorian et Gérôme.

- Tiens ! Salut vous deux, qu’est-ce qui vous amène ?

- (Gérôme) Nous aimerions parler à Florian.

- Heu oui ! Mais il n’est pas encore rentré là !

- (Dorian) On peut l’attendre ici ?

- Bien sûr ! Entrez !

Annie vient les embrasser.

- Vous avez l’air soucieux ?

- On peut dire ça comme ça oui !

- (Frédéric alarmé) Un problème ?

- (Gérôme) Vous vous rappelez de Léonie ?

- (Annie) La jeune fille qui faisait partie de votre équipe ?

- (Gérôme) De celle à Dorian, oui ! Eh bien nous l’avons retrouvée assassiné dans un hôtel du centre-ville quelques heures à peine après qu’elle soit venue nous mettre en garde contre un éventuel enlèvement de « Flo ».

- (Annie) Mon Dieu !!!

Frédéric en stress.

- Vous croyez qu’ils l’ont déjà enlevé ?

- (Gérôme apaisant) Non !! Non !! Pas d’affolement, nous venions juste le prévenir c’est tout.

Annie est toute retournée à les entendre.

- Vous ne devriez pas plutôt être avec lui à le surveiller ?

- (Dorian) Nous avons reçu deux équipes en renfort depuis hier, ne vous inquiétez pas pour ça.

- (Frédéric) Vous savez qui lui veut du mal ?

- (Gérôme) Nous n’en sommes pas sûrs à cent pour cent mais nous y travaillons, des équipes ont été également mises en place à Paris et à Aix, dorénavant nous le suivrons partout où il ira jusqu’à ce que l’affaire soit résolue.

- (Frédéric) Ça ne va pas lui plaire croyez-moi !!

Il se dirige vers la porte et l’ouvre puis s’adresse aux deux siamois.

- Allez chercher votre maître !!

Il n’a pas terminé sa phrase que déjà « Tic » et « Tac » lui passent entre les jambes à toute allure, il referme la porte en regardant fixement sa femme.

- Tu ne me diras pas qu’ils n’ont pas compris cette fois-ci ?

- (Annie ébahie) Eh bien ça alors !!

- (Dorian sourit) Nous nous sommes déjà posés la question plusieurs fois au Pilat, je pense également qu’ils ont parfaitement compris le message.

Gérôme sort son portable.

- Je préviens nos gars, que ça ne fasse pas comme l’autre jour avec Flavien.

Devant la mine abasourdit du couple, il explique ses dernières paroles en leur racontant le quiproquo qu’il y a eu avec une des équipes devant l’entrée de la fac.

- (Frédéric) Je n’en attendais pas moins de la part de Flavien, il serait prêt à prendre tous les risques pour protéger son copain.

***/***

Pendant ce temps-là, Florian sort du CHU avec Patricia, bien sûr le sujet de conversation vient tout naturellement sur Yuan et les deux amis papotent en riant pendant toute la partie du trajet qu’ils ont en commun.

Les prochaines vacances sont également abordées et Patricia qui est heureuse d’y être invitée, accepte avec joie.

Ils mettent alors plusieurs choses au point puis se quittent avec un grand sourire de part et d’autre.

Florian continue tranquillement son chemin à pied et chantonne comme à son habitude sans se soucier outre mesure des deux hommes qui le suivent à quelques mètres de lui, connaissant la raison de leur présence.

2eme année Fêtes de fin d’année : (05/90) (Reims) (Tic & Tac) (fin)

Un autre homme caché d’un côté du pont qui surplombe le canal prend des clichés de Florian et des deux hommes qui le suivent, une fois chose faite et les voyant se rapprocher un peu trop près de lui, il finit par ranger son appareil.

C’est au moment où il se retourne, qu’il aperçoit les deux chats sur le parapet du pont qui le fixe en crachant de colère.

Les deux hommes de la DST s’aperçoivent alors de la scène et commencent à accélérer l’allure.

L’homme se voyant découvert passe la main dans sa veste pour y sortir son arme quand un double choc lui arrive sur les épaules.

Un cri de douleur intense s’échappe alors de sa gorge quand il subit l’attaque des deux félins, force pour lui de se rouler au sol pour se protéger le visage déjà lacérer par les griffes des deux siamois.

Son arme chute devant lui et vient rouler sur la berge tout près de l’eau grisâtre du canal.

Florian bien sûr reconnaît ses chats et va pour aller à leurs rencontres pour voir ce qu’il se passe, quand un des deux hommes l’attrape.

- Ne bouge pas mon garçon, cela pourrait être dangereux pour toi !!

- (Surpris) Ces chats sont à moi monsieur.

- Alors rappelle-les et rentre directement chez toi. Nous nous occupons du reste, allez !! Fais ce que je te demande, vite !!

L’autre homme arrive sur le lieu où se déroule le carnage, il grimace en voyant l’état dans lequel se trouve l’individu mais en bon professionnel préfère déjà ramasser l’arme et voir ensuite ce qu’il peut faire.

Il entend une voix ferme.

- « Tic » !! « Tac » !! Au pied !!

Devant ses yeux ébahis, l’homme voit les deux félins stopper immédiatement leur attaque et partir d’un bon souple rejoindre leur maître pour venir se percher sur ses épaules.

Son collègue arrive à son tour, il empoigne le gars qui geint sous la douleur que lui procurent toutes ses lacérations.

Heureusement il n’y a personne en cette fin d’après-midi d’hiver et ils peuvent agir rapidement, un coup de téléphone pour prévenir une ambulance et un dernier signe vers le jeune rouquin pour lui signifier une deuxième fois de s’en aller.

Florian voit bien les dégâts sur le visage du type et hésite quand même à partir, malgré tout le geste impérieux du policier le fait réfléchir et c’est avec ses deux siamois sur les épaules qu’il se décide enfin à rentrer chez lui, non sans se poser un tas de questions sur le pourquoi de tout ça.

- Eh bien vous deux ? Qu’est-ce qui vous a pris ?

- (Tac) Miaou !!

« Tic » en passant rapidement un coup de langue sur la joue de son maître.

- Miaou !!!

Je sens leurs cœurs qui se calment et leurs poils reprennent leur place le long de leurs corps.

Je ne comprends pas bien sur le miaulement qu’ils viennent de pousser en réponse à ma question, mais je me doute qu’ils n’auraient pas fait ça sans raison et encore plus de questions m’assaillent.

Quand nous rentrons enfin dans l’appartement, ma mine soucieuse n’échappe à personne, ils remarquent également les taches de sangs sur ma veste et le pelage des deux siamois.

- (Annie paniquée) Mon Dieu « Flo » !! Tu es blessé ?

- Non ça va ne t’inquiète pas !!

Dorian qui attrape le col de ma veste.

- C’est quoi ce sang alors ?

- C’est « Tic » et « Tac » !! Ils ont attaqué un gars à côté du pont.

Gérôme blanc comme un linge.

- Un des nôtres ?

- Non !! D’ailleurs ils sont restés pour s’en occuper, quelqu’un peut-il m’expliquer ce qu’il se passe à la fin !!

- (Frédéric gentiment) Calme toi, retire ta veste et va t’asseoir. Gérôme et Dorian vont t’expliquer, quant à vous deux !

Il attrape les deux chats par la peau du cou.

- Un bon bain me semble de rigueur, je ne tiens pas à ce que vous mettiez du sang partout.

Pendant qu’il s’occupe des deux félins qui font une gueule pas possible mais se laissent faire, je m’assois dans le canapé et je regarde mes deux amis qui visiblement ne savent pas par où commencer leurs explications.

- Alors !!!

Gérôme regarde Dorian qui baisse les yeux, il comprend que c’est à lui de s’y coller et soupire.

- Tout a commencé quand Léonie a téléphoné chez Mireille !!

Il raconte alors tout ce qu’il connaît de l’histoire, je l’écoute complètement abasourdi par ce qu’il m’apprend et quand il termine enfin ses explications, je reprends la parole en souriant.

- Vous voyez bien qu’elle n’était pas si mauvaise que ça !! Où est-elle que je la remercie et que je lui dise que je l’aime toujours !!

Gérôme la gorge serrée.

- Elle est morte « Flo » !! Quelques heures à peine après que nous l’ayons rencontrée.

Mon cœur rate un battement.

- Morte ????

- Oui morte ! Assassinée !!! Abattue lâchement de deux balles à bout portant dans la tête alors qu’elle venait juste de rentrer dans sa chambre d’hôtel.

2eme année fêtes de fin d’année : (06/90) (Aix) (fin)

Tony fait asseoir ses visiteurs dans sa roulotte, il a été très étonné en apprenant l’identité de celui qui accompagne Philippe et Michel.

Avoir le grand patron de la DST chez lui l’impressionne beaucoup et c’est avec des gestes empruntés qu’il leurs verse le café qu’ils ont accepté de bon cœur.

Michel se rendant compte du trouble de celui qui est maintenant devenu un ami.

- Maurice est ici en tant qu’ami de la famille Tony ! Il a juste une demande à te faire au sujet des deux semaines que Florian compte passer chez toi avec ses amis.

- Ah ! D’accord ! En parlant de ça tu pourras dire à Florian que tout est arrangé, mon frère est en hivernage également et beaucoup de ses artistes sont retournés dans leurs familles pour les fêtes. Il nous prête quatre roulottes qui seront amenées ici dans la semaine, j’espère que ce sera suffisant ?

- (Michel) Bien sûr ! De toute façon nous n’habitons pas loin et il y en a qui pourront toujours retourner chez eux le soir ou prendre un de leurs amis avec eux au cas où.

- (Philippe) Mon petit doigt me dit qu’ils resteront tous ici quitte à se serrer un peu.

Tony en hochant la tête.

- Je m’en doute bien !

Il reporte son regard sur Maurice.

- Vous vouliez me parler ?

- Oui ! J’aimerais savoir si vous allez prendre du personnel en intérim pour remplacer ceux qui rentrent chez eux ?

- Eh bien oui en effet, pas les artistes car nous ne fermerons le cirque qu’après le quinze janvier. Mais par contre les petites mains et certains des techniciens eux partiront avant, afin de s’occuper des animaux et de faire les réparations annuelles dont le chapiteau a besoin une fois le cirque fermé.

- (Maurice rassuré) Très bien alors ne chercher plus monsieur Gruss, des hommes à moi prendront leurs places. Ne vous inquiétez surtout pas pour eux, ils feront le travail que vous leur demanderez et en plus ce sera gratuit.

- (Tony) Ah ! Très bien alors !

- (Maurice) Combien de personnel comptiez-vous embaucher ?

- Une douzaine, le cirque est très grand vous savez et ce n’est pas le travail qui manque.

Maurice réfléchit un bref instant.

- Entendu alors ! Je fournirai les douze personnes dont vous avez besoin, à partir de quand faut-il qu’ils arrivent ?

- (Tony surpris) En début de semaine prochaine si ce n’est pas trop tôt.

Maurice calcule dans sa tête.

- Je peux déjà en envoyer huit dès lundi, les autres sont à Reims et suivront Florian.

Tony opine de la tête.

- Entendu comme ça, je préviendrai demain la boite d’intérim que mes besoins sont repoussés de plusieurs semaines.

Maurice lui serre la main pour conclure le marché.

- Nous sommes donc d’accord !! La semaine où Florian ne sera pas là leurs permettront de se mettre dans le bain.

- (Tony amusé) Dans le fumier vous voulez dire Hi ! Hi !

- (Maurice sourit) Va pas falloir que je leur dise ça tout de suite Hi ! Hi !

Tony redevenant sérieux.

- Il a déjà quelques protections ici vous savez ?

- (Maurice) Vous voulez sans doute parler du fameux « Kinou » ?

- (Tony acquiesce) Oui bien sûr mais pas que lui, comment vous dire !! J’ai une ménagerie d’une quarantaine d’animaux en tout genre et je pense que tous le protégeront en cas où ils sentiraient un danger pour ce garçon.

- Ah oui ???

Tony en riant devant sa tête étonnée.

- Je ne parle pas de ceux qui sont en cages, quoique… Vous n’avez jamais eu à faire avec une otarie en colère à ce que je vois, ni un éléphant ou une girafe.

- Heu ! Non ! Pas vraiment.

- Tant mieux pour vous alors, parce que moi je connais et je vous assure que dans ces cas-là il vaut mieux courir vite, très vite même Hi ! Hi !

- (Michel) C’est ce qui est arrivé au Pilat qui vous fait dire ça ?

- Entre autres oui, mais aussi à ce que j’ai vu de mes yeux les quatre jours qu’il a passé ici avec Thomas.

Philippe voyant que tout ça part sous de bons auspices.

- Bien !! Voilà une bonne chose de faite !!

- (Michel) Ce serait possible de voir « Kinou » ? Il a dû prendre du volume depuis qu’il est là ?

Tony avec un grand sourire.

- Un peu oui mais pas tant que ça, il est encore assez loin de sa taille d’adulte mais ça fait déjà un beau morceau.

Il se lève.

- Suivez-moi ! Il doit traîner comme à son habitude avec mon petit-fils.

- (Maurice étonné) Vous le laissez encore en liberté ?

- (Tony) Si vous trouvez quelqu’un ici qui aurait à cœur de l’enfermer dans sa cage, vous verriez la tête qu’il fait quand on s’y essaie Hi ! Hi ! Moi perso je ne peux pas m’y résoudre Hi ! Hi ! Suivez-moi.

Les quatre hommes traversent alors une partie du cirque, un rire enfantin les dirige d’office vers l’enclos des éléphants où ils restent scotchés devant le spectacle auquel ils assistent.

« Kinou » est monté sur le dos d’un énorme mâle avec Joachim grimpé sur lui comme sur un cheval, le petit garçon rit aux éclats parce que l’éléphant vient de leurs envoyer le contenu de sa trompe et que « Kinou » n’apprécie pas vraiment le contact avec l’eau froide.

- Regarde grand père !! On pourrait faire un spectacle comme ça !! Qu’est-ce que tu en penses ?

- (Maurice alarmé) Il va se faire du mal s’il tombe !!

Tony amusé par ses paroles.

- Tu as entendu Joachim ? Le monsieur dit que tu risques de te faire mal en tombant.

Le gamin fait un gros clin d’œil à son grand-père et bascule sur le côté en se laissant tomber.

- Ahhh !!!!

Maurice et Philippe s’élancent pour tenter de le rattraper puis s’arrêtent net en le voyant faire une cabriole et retomber lestement sur ses jambes en riant.

- Je vous ai bien eu Hi ! Hi !

- (Tony sentencieux) Allons messieurs !! Vous êtes dans un cirque ici rappelez-vous !! Et toi tu rentres immédiatement te sécher tu m’entends ? Manquerait plus que j’ai ta mère sur le dos parce que tu es malade !!

Joachim avec un grand sourire.

- Oui grand père ! Tu viens « Kin » ??

La panthère saute lestement juste devant l’enfant qui grimpe immédiatement dessus et qui remue ses jambes comme un cow-boy.

- Allez hue !!!

2eme année fêtes de fin d’année : (07/90) (CHU)

« Plusieurs jours plus tard, une journée ordinaire. »

Florian arrive comme à son habitude très tôt le matin et va s’enquérir sur le tableau des opérations prévues pour lui aujourd’hui.

Rien de bien spécial apparemment, il se dit qu’il va être vite libre à moins qu’une urgence de dernière heure n’arrive.

Il rejoint ses amis et se prépare pour son premier patient, un homme d’une quarantaine d’années qui souffre de calculs rénaux.

Il enchaîne alors à la vitesse de l’éclair comme à son habitude et c’est vers onze heures trente qu’une fois le dernier opéré retourné en salle de réveil, qu’il décide d’aller ausculter ceux dont il s’est occupé depuis son retour de Paris et qui ne sont pas encore sortis.

Il sent bien la surveillance qu’il y a à son encontre, même si elle se fait le plus discrètement possible.

Seulement voilà, il ne suffit pas de mettre une blouse blanche sur le dos d’un homme pour en faire quelqu’un du service médical.

Néanmoins il fait contre mauvaise fortune bon cœur et s’efforce de les renseigner sur ses intentions afin de facilité au mieux leurs missions, n’ayant pas la moindre envie de revivre les derniers événements et se demandant même ce qu’on lui veut à la fin.

Une alarme retentit alors qu’il termine ses visites, un large sourire lui vient aux lèvres en se dirigeant d’un pas rapide vers le service d’urgence d’où provient le son strident et qui est un appel à tous les chirurgiens libres présents pour qu’ils se mettent à la disposition du chef de service.

Apparemment c’est un peu la panique en bas, à voir le personnel s’affairer dans tous les sens la mine grave.

Il est vite rejoint par Émilie « Juju » et Patricia, c’est donc l’équipe au complet qui se présente devant René qui est manifestement soulagé de les voir arriver.

- Ah !! Florian !! Tu tombes bien !!

- Oui ! Qu’est-ce qu’il se passe ?

- Encore un accident sur l’autoroute, deux motards qui se sont fait faucher par un poids lourd.

- Merde !! Tu sais ce qu’ils ont ?

- J’ai un membre arraché sur un et un trauma sur l’autre, André est déjà au bloc avec son équipe à se préparer pour le trauma. Tu veux bien t’occuper de l’autre ? J’ai déjà assez de boulot comme ça.

- Ok !! « Pat » ? Tu prépares un bloc s’il te plaît ? Prends Émilie et « Juju » avec toi, moi je reste là le temps qu’ils arrivent.

- (Patricia) Pas de soucis !

En attendant l’ambulance qui doit les amener, j’aide un peu René qui effectivement a largement de quoi faire par ailleurs.

La sirène nous avertit de son arrivée imminente et je me dirige directement vers la sortie pour sitôt l’arrière de l’ambulance ouvert aller aux nouvelles, c’est là que je m’aperçois sidéré qu’il y a une petite fille et un homme sur les deux civières.

Un garrot sur l’enfant au niveau du bras montrant un moignon sanguinolent et la mallette réfrigérante contenant la main sectionnée me fait grimacer.

Ma première pensée va pour cette pauvre gamine, je m’empresse alors de donner les ordres nécessaires afin de perdre le moins de temps possible.

Moi qui voulais du boulot, je suis servi sur ce coup là et les deux heures qui suivent passent à la vitesse grand « V ».

La main s’est sectionnée au montant de la rambarde de sécurité au moment où l’enfant s’est retrouvé éjecté de la moto, heureusement la coupure est franche ce qui facilite mon travail.

Le plus difficile est d’arriver à lui redonner la sensibilité dans sa main car les nerfs et les tendons se sont rétractés, il faut aller les chercher loin dans les chairs.

Malgré tout avec beaucoup de patience, j’arrive à remettre tout en ordre et j’estime qu’après une bonne rééducation, elle devrait retrouver une bonne part de mobilité et de sensation.

Quand je sors du bloc en laissant Patricia terminer les bandages puis le plâtre qui vont lui maintenir le temps nécessaire le poignet en place, je vais jeter un œil dans le bloc d’à côté pour voir comment s’en sort André avec l’adulte qui conduisait la moto.

Je le vois suer de grosses gouttes alors que ses aides s’affairent sur les fonctions vitales de l’homme.

J’enfile des vêtements propres et je le rejoins pour l’assister s’il en ressent le besoin.

- Ça va ?

- Pas vraiment, non !! Je n’arrive pas à stopper l’hémorragie !

- Tu m’as l’air crevé ! Tu veux me passer la main ?

- Volontiers « Flo » ! Je suis en train de m’énerver et ça n’amène rien de bon.

- Ok ! Je m’en charge, j’aurais besoin du laser !

- Putain ! Le laser ! J’aurais dû y penser !

Une fois celui-ci mit en service, il ne me faut que très peu de temps pour cautériser la veine et arrêter l’afflux de sang.

Ensuite une fois la plaie nettoyée, il devient plus aisé de voir les vrais dégâts et d’y apporter les attentions qu’il convient.

Le lobe cérébral n’étant touché que superficiellement, il m’est alors « facile » d’y apporter les soins nécessaires.

Ensuite la pose de la plaque frontale n’est plus qu’un jeu d’enfant, aussi je laisse André terminer son patient sous l’œil reconnaissant de son équipe qui comprennent tous que mon geste lui évite de perdre tout à fait la face par apport à son manque de discernement sans doute due à une baisse de forme temporaire.

Je retrouve René quelques minutes plus tard, qui me voit arriver la mine soucieuse du fait qu’André n’a vraiment pas assuré sur ce coup là.

- Alors !! Comment ça s’est passé ?

- Aux petits oignons, t’inquiète !!

René voit repartir tranquillement le jeune garçon et ne peut s’empêcher de sourire tendrement.

- Sacré Florian !! Aux petits oignons !! J’y crois pas !

2eme année Fêtes de fin d’année : (08/90) (Aix/Paris)

« Quelques jours plus tard. »

Tony est satisfait, il a un large sourire aux lèvres quand il voit repartir le dernier véhicule ayant apporté les roulottes promises par son frère.

Celles-ci devraient plaire aux vacanciers par leurs airs pimpants d’un autre siècle, tout en ayant un intérieur des plus pratiques et moderne.

Les hommes que Maurice lui a envoyés se sont également pris au jeu et maintenant se comportent comme de vrais pros.

Le nettoyage des cages et autres litières, ne leur sont plus un secret et ils ont même sympathisé avec le reste de la troupe, preuve en est les petits moments de rires et de connivences qu’ils ont tous ensemble désormais.

Ne reste plus qu’à attendre la venue de cette bande de jeunes gens qui il l’espère ne contrariera pas la bonne marche du cirque.

***/***

Un peu plus loin dans un petit immeuble surplombant la zone, se trouvent plusieurs personnes qui n’ont pas le même plaisir à être là et qui discutent entre eux de la marche à suivre des prochains jours.

L’homme en se détournant de la fenêtre, les jumelles à la main.

- Ça ne va pas être de la tarte pour attraper le gamin !! J’ai compté au moins six gars de la DST parmi le personnel du cirque.

- (Un autre homme) Qu’est-ce qu’il a de si important pour qu’on s’intéresse tant à ce gars ?

- Tu connais les ordres ? Pour le reste je n’en sais pas plus que toi, il parait pourtant évident que cette fois-ci nous ne travaillons pas dans le même camp.

- Je n’aime pas ça du tout, j’ai l’impression que c’est nous les méchants si tu veux tout savoir !!

- (Un troisième homme) On nous paye pour obéir aux ordres, pas pour penser.

Le dernier homme du groupe.

- Il y a forcément un des deux groupes qui n’est pas dans la légalité et je suis prêt à penser que c’est nous.

- (Le deuxième homme) Entre un kidnapping et une protection rapprochée c’est clair.

- (Le dernier homme) On fait quoi alors ?

Le premier homme qui doit être leur chef.

- On exécute la mission un point c’est tout, de toute façon je ne vois pas bien comment faire autrement.

- Je suis d’accord avec toi mais en douceur alors ! Ce sont quand même des collègues et nous sommes censés être dans le même camp.

***/***

« Élysée »

- Faites-le entrer je vous prie !

- Bien monsieur.

L’homme sort de la pièce et va jusqu’à un salon où un homme à la forte stature les cheveux poivre et sel attend nerveusement en se tortillant les doigts.

- Vous pouvez y aller monsieur, il vous attend.

Maurice se lève.

- Merci.

Il parcourt très rapidement les quelques mètres qui le séparent du bureau et entre respectueusement à l’intérieur, attendant que le maître des lieux l’invite à s’asseoir.

- Assieds-toi Maurice ! Pas de protocole entre nous voyons ! Depuis le temps que nous nous connaissons.

Maurice s’installe confortablement dans l’épais fauteuil.

- Merci monsieur le président.

Le président soupire et repousse le dossier qu’il a lu plusieurs fois.

- Eh bien cette fois-ci je dois reconnaître que tu avais raison sur toute la ligne, nous avons affaire à un traître qui profite de son appartenance au plus haut poste des services généraux pour des fins personnelles peu louables.

- Hélas oui monsieur.

- Je vais donner les ordres pour son remplacement, je te charge de faire en sorte que ses agissements cessent au plus vite.

- Qu’elles sont mes prérogatives monsieur ?

- Pas de vagues ! J’insiste ! Ou il comprend que le mieux pour lui est qu’il disparaisse… ou tu t’en charges toi-même.

- J’ai bien peur monsieur qu’avec tout ce qu’il a découvert, il ne cesse pas tant qu’il ne sera pas parvenu à ses fins, quitte à entrer dans l’illégalité la plus absolue. Le pire je pense serait qu’il aille présenter son projet à un pays ou à une personne suffisamment décidé à reprendre ses intentions en son nom, je ne vous cache pas que dans ce cas-là ils nous seraient très difficile de maintenir une surveillance suffisamment efficace tout en restant discret.

- Mon prédécesseur m’avait bien prévenu des enjeux et que ce serait sans doute pendant mon septennat qu’il nous faudrait prendre les décisions adéquates.

- Les avez-vous prises monsieur ?

- En quelque sorte oui ! Déjà au vu des différents rapports, ce garçon mérite une attention toute particulière et nous ne pourrons pas éviter encore très longtemps de le mettre à contribution et à utiliser son extraordinaire intelligence. Quant à ses possibilités disons-le hors du commun, il faudra aussi faire des recherches afin d’essayer d’en comprendre le pourquoi. Tu comprends bien qu’il nous est impossible de faire comme si elles n’existaient pas.

- Sans doute oui ! Mais si elles proviennent bien comme nous le pensons de son exposition tout à fait exceptionnelle aux météorites ? Nous n’en tirerons rien de plus si ce n’est lui ôter sa tranquillité alors que notre compréhension de ce phénomène n’est pas près d’arriver, tandis que le laisser faire des recherches personnelles pour l’avancée de la médecine me paraît bien plus judicieux.

- Tu veux sans doute faire allusion au dernier rapport du général Mathéi ?

- Oui ! Rendez-vous compte qu’en à peine quelques heures, il nous a mis sur des pistes d’avancées extraordinaires. Imaginez s’il y passait disons quelques heures par semaine ? Combien de temps faudrait-il pour que les retombées soient perceptibles et profitent à tous ?

- Tu as sans doute raison, il me reste encore un peu de temps avant de prendre une décision. En attendant je te charge d’éloigner cette ombre de malfaisance qui plane sur lui et d’engager toute opération nécessaire à nous en débarrasser une bonne fois pour toutes. Je ne sais pas moi ! L’histoire du taxi pourrait se reproduire par exemple, bien sûr je ne t’ai rien dit.

- Il va de soi monsieur qu’en cas de raté je prendrais tout sous ma seule responsabilité.

Le président se lève.

- Souhaitons qu’il n’y en ait pas alors, je te laisse donc faire ce que tu fais le mieux. Nous nous reverrons bientôt je pense, avec de bonnes nouvelles cette fois-ci.

Maurice se lève à son tour et serre une main ferme à ce personnage si important.

- À très bientôt monsieur le président.

Maurice sort de la pièce visiblement rassurer d’avoir l’aval de sa hiérarchie, il prend son téléphone en main et compose un numéro avec un profond soupire de satisfaction.

- ……….

- C’est Maurice ! Nous avons le feu vert, déclenchez immédiatement l’opération.

- ……….

- Toutes les preuves doivent disparaître tu m’entends ? Aussi bien matérielles qu’humaines.

- …………….

- Exactement !!

2eme année fêtes de fin d’année : (09/90) (Thillois)

« Ding Dong »

Fabienne va ouvrir la porte et s’exclame ravie de la surprise.

- Florian !!! Quel plaisir de te voir, comment vas-tu mon garçon ?

- Bien merci ! J’avais envie de venir vous faire un petit coucou depuis le temps et aussi de prendre des nouvelles de Sébastien, nous partons dans deux jours alors je voulais être sûr que ça va bien pour lui.

- Il est dans sa chambre, tu n’as qu’à aller t’en rendre compte par toi-même. Tu restes dîné avec nous ce soir ?

- Oui mais faudra pas que je parte trop tard, je suis venu en stop et la nuit ça craint.

- Reste coucher là si tu veux, André et les garçons seront contents de t’avoir pour la soirée. Demain il te ramènera en allant au travail.

Il la regarde amusée.

- Je vois que les filles n’apprécient pas ma présence Hi ! Hi !

Fabienne le prend dans ses bras et l’embrasse.

- Bien sûr que si, allons ! C’était juste une façon de parler.

- Tu me rassures Hi ! Hi ! Je vais voir si notre Kojac s’est mis un coup de peigne Hi ! Hi !

- Rhaa !!! Moque-toi ! Déjà que les autres n’arrêtent pas. Pauvre garçon, déjà que ce n’est pas facile pour lui.

- T’inquiète ça repoussera.

Je laisse Fabienne dans l’entrée et vais direct vers l’ancienne chambre de Mélanie, je rentre sans bruit pour lui faire la surprise et le vois allongé sur le lit, dans une position plus que compromettante.

- Tu veux que je t’aide ?

Sébastien sursaute et ne sait plus quoi faire de ses mains qui jusqu’à présent astiquaient avec conviction un sexe tout raide et luisant.

Se sachant pris sur le vif et me reconnaissant, il ne cherche plus à cacher ce qu’il était en train de faire et s’en amuse même.

- Eh bien oui pourquoi pas Hi ! Hi ! Mais ferme la porte s’il te plaît, toi ça va mais bon ! Faudrait pas non plus en faire un spectacle.

J’apprécie franchement de plus en plus ce garçon, je ferme donc la porte et en souriant vais m’asseoir tout contre lui en mettant ma main près de sa queue toujours bandée.

- Qu’est-ce que tu attends ?

- Pourquoi faire ?

- Retirer tes mains pardi ! Sinon comment veux-tu que je te la secoue !

- Aidez-moi plutôt à me rhabiller au lieu de dire des conneries.

Je fais celui qui est déçu.

- Ah ! Ok ! Dommage alors !

- Pourquoi ? Tu voulais vraiment me le faire ?

- Mais non banane ! Juste que t’es tout beau comme ça et que c’est dommage que je ne puisse plus me rincer l’œil Hi ! Hi !

- Ah d’accord !! Je vois je vois !! Monsieur est un mateur de beaux mecs.

Je l’aide à mettre un boxer.

- Voilà ! Comme ça la bête est rentrée au bercail, comment tu te sens sinon ? Tes jambes ?

Sébastien avec un grand sourire.

- Les séances avec Jordan me font du bien et je commence à maîtriser, regarde !!

Il relève doucement ses genoux et arrive même à bouger ses doigts de pieds.

- Tu vois ? Jordan m’a dit que nous commencerions à faire quelques pas d’ici peu.

- Cool !!

- J’aurais aimé que ça aille plus vite mais il m’a dit de ne rien précipiter, ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque. Tu sais « Flo » ? Je ne sais vraiment pas comment te remercier de tout ce que tu as fait pour moi ?

Je lui souris.

- Je te l’avais dit que ce ne serait qu’une petite intervention.

- À d’autres !! J’ai des oreilles tu sais et je les ai bien entendus quand ils disaient que tu avais encore fait un miracle, alors ne me la joue pas avec ta petite intervention.

- Bah !! Je peux bien te le dire après tout.

- Me dire quoi ?

- J’ai un « don » pour guérir les gens.

- Ça ce n’est pas nouveau, je le savais déjà figure toi.

- Non !! Tu n’as pas compris !! Un vrai « don » !! Écoute, si je te dis que je peux te faire marcher dès ce soir ?

- Comment ça !!!

- En utilisant mon « don » tout simplement.

- Tu déconnes ????

- Pas du tout.

Sébastien regarde son ami l’air tout bête.

- Comme ça ? Ici ?

- Oui comme ça !

- Et en faisant quoi ?

- En t’embrassant tout simplement !

- Wouah !! Dis plutôt que tu veux me rouler une pelle Hi ! Hi !

- (Amusé) Aussi oui ! Alors tu veux bien ?

- Bah non quand même, c’est quoi ce délire ?

Je ne réponds pas et vais dans la salle de bains d’où je reviens avec un verre rempli d’eau, je commence à y mettre ma salive devant Sébastien qui me regarde d’abord surpris puis légèrement écœuré.

- Berk !!! Tu fais quoi là ???

Je lui tends le verre.

- Allez ! Bois !

Il me regarde incrédule.

- Mais c’est dégueulasse !! Tu viens de cracher dedans !!

- Fallait accepter la première solution alors ! Bois je te dis ! Tu as confiance en moi ou pas ?

Sébastien hésite mais voit bien mon sérieux, il tend alors la main et voyant que je lui fais signe de le faire, il ferme les yeux et avale d’un trait le contenu du verre, je vais de nouveau à la salle de bains le remplir et nous faisons plusieurs fois le même manège jusqu’au moment où je trouve que c’est suffisant.

- Bon ! Maintenant tu te tiens tranquille pendant une heure ou deux, on se revoit tout à l’heure pour faire le premier essai.

2eme année Fêtes de fin d’année : (10/90) (Afrique)

Okoumé laisse partir seul Akim vers la clairière comme lui a spécifié l’homme étrange qu’il a rencontré à sa dernière visite, son deuxième fils regarde partir son petit frère et comprend à l’expression de son père que celui-ci meurt d’envie de le suivre.

- Veux-tu que je le surveille père ?

Okoumé se tourne vers son fils avec le sourire.

- Oui, mais ne pénètre pas là où sont les pierres.

- Entendu père.

Okoumé rappelle son fils.

- Taha !!

Taha se retourne, curieux de cet appel.

- Oui père ?

- Soit prudent mon fils ! Tu comptes beaucoup pour moi et fais attention à ton frère !

Taha en souriant, se voulant rassurant.

- Oui père !

Le jeune homme prend ses armes dans la hutte familiale et part au pas de course pour combler l’avance qu’a son jeune frère sur lui.

C’est un jeune garçon de dix-sept étés, bientôt dix-huit qui a déjà la carrure de son père et qui très certainement suivra ses pas au sein de la tribu.

Un mètre soixante-dix-huit ce qui est déjà très grand pour ceux de sa race, la peau noire d’ébène avec une musculature apparente très développée.

Comme son père il a pour seul vêtement son étui pénien qu’il a mérité de porter lors de la journée du passage à l’âge d’homme il y a quelques lunes à peine, un visage encore juvénile que beaucoup diraient d’une beauté rare pour cette tribu, clôture la description de ce jeune garçon.

Akim s’aperçoit très vite de l’arrivée de son frère et sourit car il l’aime beaucoup, les deux garçons terminent donc ensemble le trajet jusqu’à la clairière devenue sacrée depuis la guérison miraculeuse des guerriers blessés.

Il entre seul dans la trouée d’arbres avec le constat qu’il y a encore quelques bizarreries de plus comme ses deux mélèzes étêtés un peu plus loin, il va s’asseoir à la place qu’a utilisé son père depuis qu’il est homme en attendant sa venue qui comme à chaque lune ne manque pas d’arriver.

- Elle ne viendra plus mon garçon !!

Akim sursaute, il se retourne d’un bond la lance pointée vers cet inconnu.

- Qu’en sais-tu ?

L’homme s’approche sans marquer le moindre signe de crainte.

- Je le sais parce que je le lui ai ordonné, sa quête est terminée et la mienne commence à présent.

Akim sans savoir pourquoi comprend que les paroles de l’homme sont l’exacte vérité, il baisse sa lance et attend qu’il soit suffisamment proche de lui pour le détailler de la tête aux pieds tellement il est intrigué par cette aura évanescente qui l’entoure.

L’homme vient se placer au beau milieu de l’amas de pierre où est morte la première panthère et semble soudainement devenir plus consistant aux yeux de l’enfant.

- Demande à ton frère de nous rejoindre, dis-lui bien qu’il ne craint rien et que je comprends sa présence.

- (Akim) Taha !!! Tu peux venir !!!

Une voix derrière les arbres.

- Tu es sûr ??

- Oui viens !!! Et ne crains rien !!

L’adolescent sort alors d’un fourré où il s’était caché pour suivre les mouvements de son jeune frère et lui venir en aide au cas où il se serait trouvé en danger.

L’homme l’intrigue car quelque chose de pas naturelle émane de lui, il est presque à croire qu’un de leurs dieux s’est réincarné en ce lieu.

L’homme montre d’un geste la souche où leur père s’assoie habituellement.

- Asseyez-vous et écoutez-moi bien, ce que je vais vous dire jamais plus je ne vous le répéterai.

Akim et Taha obéissent et une fois installés l’un contre l’autre, attendent d’en savoir plus avec une curiosité manifeste sur leurs visages qui fait sourire l’homme.

- Écoutez-moi bien, après vous n’aurez droit qu’à une seule question chacun !! J’ai une mission à vous confier, je vous donnerai les moyens nécessaires pour la réaliser.

Il prend dans ses mains deux pierres puis s’approche d’eux en leur en tendant chacun une, qu’ils prennent comme le plus grand des trésors.

- L’âme de ces « pierres » n’est plus là, vous devrez les remettre à ceux qui les détiennent.

Il prend la main de Taha tenant l’une des deux pierres.

- Celle-ci pour l’enfant roux que votre père a emmené loin d’ici.

Il prend à son tour la main d’Akim tenant l’autre pierre.

- Et celle-ci pour l’animal appelé « Kinou », protégez-les comme votre vie car leurs pertes seraient une catastrophe pour mon peuple.

2eme année Fêtes de fin d’année : (11/90) (Afrique) (fin)

Il ramasse ensuite deux petits cailloux qu’il approche de leur front, une étrange impression fait frissonner les deux garçons.

L’homme repose alors les deux dernières pierres au milieu de l’amas le plus important et revient vers eux en souriant.

- Vous allez découvrir en vous des perceptions nouvelles comme celle de pouvoir communiquer à distance car l’un de vous deux…

Il montre Akim du doigt.

- Toi en l’occurrence !! Tu devras continuer à venir ici à chaque appel, pendant que toi…

C’est Taha qu’il montre maintenant du doigt.

- Tu devras faire un long voyage jusqu’où se trouvent le garçon et l’animal.

- (Taha curieux) Comment les trouverai-je ?

- Il n’est pas encore temps de poser des questions, rappelez-vous que vous n’en aurez qu’une à ce moment-là à poser. Tu devras te débrouiller mais ton père pourra j’en suis sûr t’aider dans ta mission, le temps n’est pas le plus important mais il est vital pour nous que nos « frères » nous reviennent ainsi que ceux qui sont en vous maintenant. Écoutez vos rêves, ils vous donneront les conseils dont vous aurez besoin. C’est la seule façon pour nous de communiquer avec vous quand nous ne reprenons pas notre ancienne forme, je ne m’y suis résolu que parce qu’il était primordial pour nous de les retrouver.

Il attend quelques minutes, le temps que les informations qu’il leurs a transmises soient bien comprises par eux.

- Maintenant vous allez pouvoir rentrer d’où vous venez, il est temps de poser votre question mais réfléchissez bien car il ne vous sera plus donné l’occasion ensuite d’en poser de nouvelles.

Akim réfléchit et commence le premier.

- Qui est tu ?

- (L’homme sourit) Je viens de très loin au-delà des étoiles et même de ce que vous pouvez imaginer, mon peuple a été comme le vôtre à une époque tellement éloignée que vous ne sauriez en comprendre le commencement. Nous avons épuisé nos ressources et pour survivre nous avons dû fondre nos esprits dans la seule matière qu’il restait sur notre monde, nous avons vécu ainsi en harmonie durant des millénaires jusqu’à ce que notre soleil implose en détruisant notre système. Ces « pierres » que vous voyez ici ne sont que des fragments survivants qui ont traversé l’espace jusqu’à arriver sur ce monde après un voyage incommensurable. Quelques-uns d’entre nous ont gardé la puissance suffisante pour que notre peuple survive, nous les appelons « catalyseurs ». Ils nous permettent de préserver notre intégrité mentale. Notre peuple est maintenant dispersé dans toutes les galaxies, notre seul espoir est qu’un jour dans un avenir très lointain nous nous retrouvions tous et que nous puissions enfin parvenir à l’ascension ultime qui nous délivrera de nos enveloppes de matière en laissant nos esprits libres retrouver la sérénité qui était la nôtre avant la dispersion. Voilà qui nous sommes, je ne suis pas certain que vous ayez tout compris mais je n’avais pas d’autres mots plus simples à votre compréhension. Votre langue est encore dénuée des notions suffisantes à un meilleur entendement. Peut-être que notre frère le plus puissant quand vous le retrouverez, saura employer d’autres explications plus compréhensibles pour vous.

Comprenant qu’il a répondu du mieux qu’il l’a pu à la première question, Akim et son frère se regardent incrédules car la moitié au moins des termes employés par cet « homme » leur est inconnu et leurs connaissances ne leur permettent pas une compréhension globale des paroles qui pourtant sont gravées à jamais dans leurs mémoires.

Toutefois ils ont compris qu’ils venaient du ciel et que donc ils étaient des dieux, ils se retiennent pour ne pas s’incliner la face contre terre car ils pressentent intuitivement que ce ne serait pas chose à faire et que ça risquerait au contraire de lui déplaire au plus haut point.

L’homme commence à redevenir évanescent, Taha s’empresse à son tour de poser sa question.

- Pourquoi n’y a-t-il que toi qui aies repris ton ancienne apparence ?

L’homme ne s’attendait de toute évidence pas à cette question et il hésite à répondre.

- Il n’y avait pas suffisamment d’éléments carbonés récupérables là où j’ai été les chercher, les corps étaient loin et leurs décompositions trop avancées quand je suis parvenu à eux. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir garder cette apparence qui me permet de communiquer avec vous, il est hors de questions que nous nous servions autrement que sur des êtres dont l’âme n’est plus présente. De plus ça épuise notre force et tant que notre catalyseur n’est pas revenu parmi nous, nous devons économiser notre énergie spirituelle.

Taha tente une dernière question qui lui brûle les lèvres.

- Pourquoi est-il entré dans le corps du bébé aux cheveux de feu si c’était aussi vital qu’il reste parmi vous ?

- (L’homme sourit) Je vais répondre à cette dernière question, notre « frère » du fait de sa fonction dans notre communauté a une énorme empathie et ne supporte pas de rester en inaction devant la souffrance quelle qu’elle soit. De plus je pense qu’il a trouvé dans l’âme de ce petit bébé humain une flamme extraordinaire qu’il a voulu suivre, sans doute en a-t-il perçu une valeur équivalente à celle que nous avions avant la transformation et que sa curiosité n’y a pas résisté. Maintenant il est temps pour vous d’accomplir votre mission, nous vous protégerons par le lien de nos frères qui sont en vous. Si vous avez été choisis, c’est que votre âme aussi est pure.

2eme année Fêtes de fin d’année : (12/90) (Paris/Aix)

Jean Delfosse relit pour la deuxième fois le courrier officiel qui vient de lui être adressé, sa mise à la retraite d’office signée des mains du président de la république lui-même et remit en main propre par son attaché de cabinet personnel.

Il rage depuis qu’il l’a reçu, il se pose la question à savoir si ça n’a pas un rapport avec le décès de son homme de main.

Bien sûr le rapport médical a déclaré une crise cardiaque survenue dans un taxi lors de son retour à Paris, Jean connaît suffisamment les ficelles du métier pour savoir que ça peut aussi bien être truqué.

Son remplaçant doit arriver le jour même, il lui a été expressément notifié d’arrêter toutes ses affaires en cours le temps de la transition pour que celles-ci soient reprises ensuite par son successeur s’il en décide l’utilité.

***/***

« Pensées dites à haute voix »

- Putain !! À quelques jours près… je l’aurais prise ma retraite !! Le temps de mettre le gosse au vert pour ensuite expérimenter sur moi-même ces fameux « dons » de jouvence dont j’en ai eu la preuve il n’y a pas longtemps. Mais, non !! Il fallait que cette salope me trahisse à mon tour et prévienne les chiens de garde de la DST. Tu ne l’as pas emporté au paradis ma vieille !! Maintenant il va falloir que je profite des quelques heures qu’il me reste pour mettre la main sur le rouquin.

***/***

Dans un local pas très loin de son bureau, un homme sourit de satisfaction en envoyant le fichier audio qu’il vient de capter à son supérieur.

Il n’a pas longtemps à attendre avant qu’un mail lui arrive avec l’instruction brève mais très explicite de son chef.

« Arrestation immédiate et mise en sécurité du bureau suivant le plan, l’histoire du taxi a bien plus au cas où il y aurait un refus d’obtempérer. »

L’homme sourit et répond aussitôt.

« Reçu cinq sur cinq. »

Il nettoie son pc pour enlever toutes traces de discussion et sort du local pour se diriger rapidement vers le bureau adjacent en sortant son arme de service.

Il entre sans frapper dans le bureau du directeur des Renseignements Généraux au moment où celui-ci va pour décrocher son téléphone.

- Posez immédiatement cet appareil en levant les mains lentement et bien visibles !! Vous êtes en état d’arrestation pour haute trahison et meurtre avec préméditations.

- Mais qui êtes-vous et de quel droit entrez-vous dans mon bureau ?

L’homme devient menaçant.

- Les mains au-dessus de votre tête !! Tout de suite !! Ne me facilitez pas la tâche en tentant quoi que ce soit je vous préviens !!

Jean comprend qu’il a affaire à un spécialiste comme ceux qu’il emploie en sous-main quand le besoin s’en fait sentir.

Il connaît ce genre d’individu et sait très bien que ses paroles ne sont pas à prendre à la légère, après réflexion il comprend également que son heure est venue du fait que maintenant il en sait trop pour sortir vivant de cette arrestation.

D’un mouvement rapide il prend l’arme cachée sous son bureau, tire sans viser dans la direction de l’homme qui s’y attendait et qui s’est jeté au sol en tirant à son tour.

La balle de Jean vient s’écraser contre la porte alors que celle de l’homme lui traverse le crâne.

Les yeux de Jean marquent l’étonnement quand il s’effondre mort sur le coup, l’homme range son arme en sortant sa carte de police.

Des pas dans le couloir arrivent vers lui et des hommes armés entrent dans la pièce, la carte de police évitant de peu un deuxième tir.

Une fois qu’il comprend que le risque pour sa vie n’est plus d’actualité, L’homme prend la parole en sortant en même temps son téléphone portable.

- Police !! Quittez cette pièce et attendez dans le couloir !! Je vais rester avec vous le temps que des renforts arrivent, rien ne doit être fouillé tant que nous n’en aurons pas les instructions.

Un des hommes voyant son patron au sol baignant dans son sang.

- Il lui faut de l’aide !!

- Il est mort, faites ce que je viens de vous demander si vous ne voulez pas en subir les conséquences.

Il lance l’appel.

- Allô patron ?

- ……………

- Non patron ! Il n’a pas voulu obtempérer et j’ai dû utiliser mon arme.

- …………

- C’est lui qui a tiré le premier patron ! Je n’ai fait que me défendre !

- ………..

- Personne patron ! Nous attendons qu’une équipe s’en occupe.

- ……….

- Entendu patron !

Il raccroche et s’approche des hommes de plus en plus nombreux attroupés dans le couloir.

- Que personne n’entre dans ce bureau ! Nous devons attendre une équipe qui se chargera de votre ancien patron ainsi que de chercher les preuves compromettantes qu’ils ne manqueront pas d’y trouver.

2eme année Fêtes de fin d’année : (13/90) (Paris/Aix) (fin)

Ils n’ont pas à attendre longtemps avant d’entendre plusieurs sirènes de véhicules de police.

Quand il reconnaît des personnes faisant partis de son service parmi les hommes en uniforme, il leur passe la main pour faire son rapport auprès d’un officier qui l’emmène dans une pièce libérée de son personnel habituel à cet effet.

Les hommes de la DST et de la police sont bientôt rejoints par ceux des RG, pour la fouille en règle du bureau de leur directeur après que celui-ci soit pris en charge par une unité médico-légale.

Tous les papiers sont rangés dans une énorme valise et une fois le coffre vidé à son tour de son contenu, ils sont emmenés tambour battant vers les instances supérieures chargées d’y trouver les preuves irréfutables de trahison envers l’état de l’ancien directeur.

***/***

Le rappel de toutes les équipes sur le terrain se fait alors, quelques minutes plus tard la sonnerie d’un téléphone résonne dans un appartement situé à Aix.

– Allo !!

- ……….

- J’aimerais parler au patron !

- ………

- Comment !!!! Mais !!!!

- ………

- Bien Monsieur ! Nous rentrons au plus vite.

- ………

- Bien sûr Monsieur.

- ………

- Non ! Ne vous inquiétez pas, de toute façon la « cible » n’était pas encore arrivée.

- ………..

- Très bien monsieur, vous aurez mon rapport dans les plus brefs délais.

L’homme raccroche, puis se tourne vers ses compagnons qui s’étaient tous rapprochés de lui en comprenant qu’il y avait un changement dans leurs instructions.

- Eh bien les gars ! Je crois que nous allions faire une sacrée boulette.

- Qu’est ce qui se passe ?

- Le patron vient de se faire buter ! Paraîtrait qu’il menait cette mission en free-lance et qu’il allait être arrêté pour haute trahison.

- Je le pressentais bien que ça ne sentait pas bon cette mission.

- Et tu avais raison apparemment, allez !! Ils nous demandent de rentrer au plus vite pour faire notre rapport.

- Pffttt !! Tu vas voir que ça va nous retomber sur la gueule.

- Il n’y a pas de raisons, nous ne faisions qu’exécuter les ordres et rien de plus.

- Si tu le dis !!

***/***

« Bureau de la DST, Paris »

Maurice termine sa conversation avec le président et raccroche d’un geste sec.

- Je t’avais pourtant prévenu, mais il y a fallu que tu n’en fasses qu’à ta tête comme d’habitude !!

Il retourne à son bureau pour prendre connaissance des premiers rapports sur les papiers trouvés dans le bureau de l’ex patron des RG.

Ceux-ci lui font retrousser ses sourcils en se rendant compte il n’en était pas à son premier coup tordu, il envoie un mail pour que lui soient remises toutes les informations sur le susnommé Florian De Bierne sans qu’il n’y soit fait aucune copie et retourne ensuite jusqu’à son coffre.

Une fois celui-ci ouvert, il en sort le dossier qu’il avait monté sur Jean Delfosse et le détruit page par page en soupirant.

Il y a assez de preuves contre lui sans qu’il fasse savoir qu’il était au courant depuis toujours de la cause du décès de ses deux enfants et qu’on lui pose les questions qui ne manqueraient pas sur son silence.

Une fois chose faite, il retourne s’asseoir sur son fauteuil et se détend enfin après ses longues journées de stress pendant lesquelles il a réellement craint pour la sécurité de Florian.

- Eh bien mon gars ! Tu me dois une fière chandelle encore sur ce coup là ! J’espère vraiment que nous allons pouvoir souffler un moment et que tu vas enfin réussir à te faire oublier.

Maurice ferme les yeux pour se détendre quelques minutes, un sourire lui vient alors tout naturellement aux lèvres quand il pense à une chose auquel il aimerait quand même bien assister.

- J’irais bien faire un tour au cirque moi Hi ! Hi ! Je suis sûr que je vais bien m’amuser quel que soit le spectacle que tu comptes y donner Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (14/90) (Thillois)

Loin de tous ses événements, Florian et ses amis se retrouvent dans le salon pour mettre au point leurs futures vacances.

Sébastien est installé dans un fauteuil, il remue doucement ses jambes en espérant que Florian ne le voit pas du fait qu’il lui a bien demandé de ne pas forcer tant qu’il ne lui en donnerait pas le feu vert.

Ce que ne sait pas le jeune homme, c’est que son ami le surveille du coin de l’œil en faisant en sorte de ne pas se faire repérer et qu’il attend encore quelqu’un avant de permettre à Sébastien de faire la surprise à tout le monde.

En effet, il ne doute pas un instant que les propriétés de sa salive feront une nouvelle fois leurs œuvres.

Une voiture se gare devant chez les Dufour amenant les parents de Sébastien ainsi que Marc qu’ils ont pris en passant à la demande expresse du jeune chirurgien, ils en descendent en se demandant qu’elle peut bien être la raison de cette invitation à venir passer cette soirée chez leurs amis.

Fabienne qui les entend arriver va leur ouvrir la porte, le plaisir qu’éprouve Sébastien à voir ses parents et son petit ami, n’a d’égal que sa surprise de les voir arriver ensemble.

Après les embrassades de rigueur, ils se retrouvent tous dans la pièce à vivre qui maintenant est pleine à craquer.

André se lève, heureux d’avoir autant d’amis chez lui et s’apprête à aller chercher tout ce qu’il faut pour l’apéritif, quand il entend Florian demander à Sébastien.

- Dis donc grosse feignasse !! Tu pourrais aller donner un coup de main à André au lieu de te prélasser comme un pacha !

- (Sébastien surpris) C’est à moi que tu parles ?

- A qui d’autre veux-tu ? Il n’y a qu’une feignasse ici non ?

Marc qui n’apprécie pas vraiment les paroles de son ami.

- Laisse !! Je vais m’en occuper !! Florian!! Tu sais bien qu’il n’est pas encore en état de marcher ? Allons !!

Je souris à mon ami.

- Ça c’est toi qui le dis, moi je soutiens le contraire.

Sylvain est visiblement à la ramasse totale suite à mes paroles.

- Allons « Flo » ? Qu’est-ce qu’il te prend d’un seul coup ?

Devant l’étonnement général, je me lève et prends Sébastien par les mains en tirant très fort vers moi.

Il est tellement surpris de mon geste qu’il se retrouve sur ses jambes avant même de s’en rendre compte et quand je le pousse d’un coup sec vers le milieu du salon, il est bien obligé de suivre et son cerveau par instinct lui envoie les impulsions nécessaires pour qu’il garde son équilibre.

Sébastien pousse un cri de surprise et se retrouve tremblant après ses quelques pas forcés, debout au milieu de la pièce.

- Alors !! Qu’est-ce que je vous disais ?

Tout le monde est tourné vers lui et le regarde, ahuris de le voir tenir aussi bien sur ses jambes même si la peur le fait encore trembler légèrement d’appréhension.

- Allez mon pote !! Tu vois bien que tu y arrives, alors continue et ne fais pas ta chochotte.

Sébastien sent ses larmes s’échapper de ses yeux, il pose alors lentement un pied devant l’autre et commence à avancer vers sa mère qui le reçoit dans ses bras en tremblant.

- Mon chéri !! Dieu soit loué !! Mais tu es guéri !!

La brave femme éclate en sanglot, son mari tout aussi tremblant se jette à son tour dans leurs bras.

De voir autant de larmes même si elles sont de joies, font s’effondrer à leurs tours tous leurs amis.

L’instant est tellement fort, que tous fondent en larmes devant ce nouveau miracle qui se produit en ce moment même sous leurs yeux.

Marc s’approche du couple et de leur fils, il n’ose pas interrompre cet instant de pure émotion malgré l’envie impérieuse qu’il ressent de serrer son petit ami à son tour dans ses bras.

Henry s’en aperçoit et sourit au jeune homme dont il comprend l’envie, il prend sa femme en poussant gentiment Sébastien vers lui et les regarde ému de voir autant d’amour dans leur étreinte.

J’essuie les larmes qui mouillent mes yeux.

- Et cet apéro alors ?? Il serait le bienvenu derrière tout ça, non ?

André me regarde fixement avec une lueur de compréhension dans le regard et m’attrape par la taille pour me serrer contre lui.

- Qu’est-ce que tu lui as fait pour que ça aille aussi vite ? Ce matin encore j’en ai parlé à Jordan qui m’a dit qu’il fallait encore compter plusieurs semaines avant d’espérer qu’il fasse ses premiers pas.

Amusé en voyant leurs regards interrogateurs portés sur moi.

- J’en ai eu marre d’avoir à lui remonter ses caleçons c’est tout Hi ! Hi !

Sébastien en piquant un bol royal.

- Oh !!! Tu ne vas pas leurs dire quand même ?

- (Évelyne curieuse) Nous dire quoi ?

Je fixe un instant Sébastien qui visiblement est suspendu à mes paroles.

- Rien en fait, disons que c’est un secret entre nous Hi ! Hi !

- (« Séb » amusé) Qu’est-ce que tu foutais devant « Flo » sans ton caleçon ?

- (Sébastien) Mais arrête !! Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi !!

Sylvain comprend d’un coup.

- Ah d’accord !!

Marc voit bien à sa tête amusée de quoi il parle et préfère changer de sujet, quitte à y revenir plus tard en privé pour en connaître les détails.

- Tu n’as toujours pas dit ce que tu lui as fait.

- Je lui ai juste roulé une pelle Hi ! Hi !

Sébastien éclate de rire cette fois-ci, il comprend que j’irais jusqu’au bout rien que pour l’embêter.

- Mais c’est fini oui !! Tu es vraiment impossible quand tu t’y mets, en fait il m’a juste fait boire sa s... heu ! Sa super composition qu’il avait amenée avec lui et je dois bien reconnaitre que c’est efficace, la preuve !

À part les parents du jeune homme, tout le monde a bien compris de quoi il s’agit et Marc vient au-devant de son ami pour le prendre à son tour dans ses bras.

- Merci « Flo » tu es vraiment le meilleur pote qu’on peut espérer d’avoir un jour.

2eme année Fêtes de fin d’année : (15/90) (La bande, préparatifs aux vacances de

Noël)

Aurélien et ses deux frères sont dans la chambre de ce dernier, à faire l’inventaire de ce qu’il faut qu’ils emmènent avec eux pour leur prochain départ.

La joie est visible sur leurs visages à l’idée de retrouver leurs amoureux réciproques et une certaine agitation due à tous ces préparatifs se ressent dans la pièce.

- (Damien) Comment on va répartir les places dans les roulottes ?

- (Guillaume amusé) Je propose de faire des couples mixtes.

- (Damien curieux) Comment ça mixtes ?

- (Guillaume) D’après ce que j’en sais, il y a de la place pour quatre dans une roulotte alors je propose un couple de garçons et un couple garçon, fille.

- (Aurélien surpris) Et pourquoi donc ?

- (Guillaume) Pour pas que ça dégénère en grosse partouze Hi ! Hi !

Damien lève les yeux au plafond.

- Pff !! Encore une idée comme celle-là et je meurs de rires parole !! Non !! Sérieux !!

- (Aurélien) Beurk !!! En tout cas ce sera sans moi, j’ai déjà vu avec Flavien pour qu’on se mette ensemble.

Damien regarde Guillaume en riant à son tour.

- Du coup tu seras sûrement obligé de faire comme tu dis Hi ! Hi !

Guillaume lui fait un clin d’œil.

- Tu plaisantes !! J’ai mis le truc au point avec « Antho » Hi ! Hi ! Nous allons nous mettre aussi ensemble. De toute façon il y a quatre couples hétéros donc on verra le moment venu !!

Aurélien soucieux d’un seul coup.

- Mais j’y pense, ça ne va pas le faire !

- (Guillaume) Quoi donc ?

- (Aurélien) Il ne va pas y avoir de place pour tout le monde !!

Guillaume comprend le problème.

- Déjà Grégory « Juju » et Émilie ne viennent pas, « Greg » n’a pas pu se libérer et du coup les deux autres préfèrent rester avec lui.

- (Aurélien) Même sans eux le compte est loin d’y être.

- (Damien) Je pense que nous devrions laisser notre place et coucher chez nos amoureux, d’après Mathis le cirque n’est qu’à dix minutes en bus de chez ses parents.

Aurélien sourit car déjà d’une, il n’y avait pas pensé et de deux c’est sûrement la meilleure solution pour rester en toute intimité avec sa Chloé.

- Je vote pour.

- (Guillaume) Michel et Maryse prennent les deux petits chez eux et Raphaël va passer les deux semaines chez Éric.

Damien fait la grimace.

- Houlà !! Ça ne doit pas vraiment leurs plaire, je suis sûr qu’ils auraient préféré être dans la même roulotte que « Flo » et « Thom » !!

Aurélien prend une feuille avec un stylo et commence à noter.

- Voyons voir ! Nous trois, c’est vu et donc pour Chloé Mathis et Léa c’est pareil. Ludovic et Mélanie aussi ainsi que pour « Raph » et Éric. Ça en fait déjà une dizaine de caser, reste qui ? Alexie et Arnault, « Séb » et Sylvain, « Marc et Sébastien, « Antho » et Alice, Baptiste ira sûrement avec Rémi puisqu’ils sont super-potes maintenant.

- (Guillaume) Tu oublies « Flo » et « Thom ».

- (Damien) Il y a aussi « Yu » et « Pat », « Flav » et « Caro ».

Aurélien continue à noter et fait les comptes.

- Si on rajoute « Gé » et « Do », il manquera une roulotte.

Guillaume le reprend.

- Pour Gérôme et Dorian, ils m’ont dit qu’ils s’arrangeraient pour louer une caravane avec Patrice et sa copine.

Aurélien en soupirant.

- Manquera toujours une place pour un couple.

Guillaume qui a l’air d’être plutôt bien au courant.

- Pas forcément si Florian et Thomas couchent là où ils étaient la dernière fois.

Aurélien sourit visiblement rassurer.

- Ça devrait le faire alors, sauf si leurs deux autres potes de Paris viennent aussi.

Guillaume encore lui, qui visiblement en connaît plus que ses frères.

- Bah non !! Florian faisait assez la grimace qu’ils ne puissent pas venir, Dante doit tenir la boutique car il paraît que c’est un des meilleurs moments de l’année niveau commerce et du coup Chan reste avec lui.

Damien qui regarde par-dessus l’épaule de son grand frère et y lit tous les noms d’inscrits.

- Putain !! Ça fait du monde !! Je ne pensais pas que ça ferait autant !!

Guillaume avec un grand sourire.

- Et encore, là il n’y a pas tout le monde Hi ! Hi ! Entre ceux qui ne peuvent pas venir et ceux que nous ne connaissons pas encore, c’est pire !! Imagine si « Steph » et Dylan étaient venus avec leurs copines, ainsi que tous ceux qui taffent et qui ne peuvent pas venir ?

Aurélien hoche la tête en assentiment avec les paroles de son frère.

- Tu oublies « Maxou » et « Ju » qui sont en « cure ». Et là on ne parle même pas de ses nouveaux potes de Bégin !!

Damien qui réalise.

- Wouah !!! Le père de « Raph » va se frotter les mains cet été c’est sûr avec tout ce monde.

- (Aurélien réaliste) Tu sais « Dami » ! Ce n’est pas sûr du tout que ça pourra se faire, je compte presque une quarantaine de personnes tu imagines ?

- (Guillaume) Pfff !!! Ne voyons pas aussi loin, pour l’instant nous partons dans à peine deux jours et il sera bien temps de voir comment nous ferons cet été.

Damien en gloussant d’amusement.

- D’ici là Florian a le temps d’en amener d’autres Hi ! Hi !

- (Aurélien) Ne nous porte pas la poisse toi !!

Guillaume regarde son aîné avec le sourire.

- Regarde déjà en six mois ce que ça donne « Aurel », alors imagine !!

Aurélien visiblement impressionné par la liste qu’il a sous les yeux.

- Justement je ne préfère même pas.

2eme année Fêtes de fin d’année : (16/90) (Un problème à résoudre)

Le lendemain matin comme convenu, André dépose Florian en allant prendre son travail au CHU.

À la sortie d’autoroute Florian lui demande de le déposer à Ste Anne, il veut passer à la banque avant de le rejoindre là-bas.

Les quelques centaines de mètres de marche lui font du bien et c’est comme à son habitude tout souriant qu’il entre dans l’agence de la caisse d’épargne.

La jeune femme de l’accueil l’aperçoit, elle sourit déjà rien qu’en le voyant arriver et lui fait signe de patienter quelques instants, le temps qu’elle en termine avec son client.

Florian va donc s’asseoir sur une des chaises misent à disposition dans le petit couloir attenant aux bureaux des conseillers financiers et observe avec sa curiosité habituelle toutes les personnes qui sont autour de lui.

Un nouveau personnage est installé dans la pièce où habituellement se trouve le responsable d’agence et quand la jeune femme l’appelle, il ne manque pas de lui poser la question, visiblement intrigué.

- Patrick est malade ?

La jeune femme semble visiblement désolée.

- Non Florian, il a été transféré dans une autre succursale.

- (Je souris) Une promotion ?

- Hélas non ! Disons plutôt un blâme !

- Comment ça ???

- Paraitrait qu’il était trop conciliant avec certains clients, des jeunes auxquels il aurait accepté des prêts sans prendre toutes les garanties. Apparemment ça n’est pas passé au niveau de la direction générale et du coup ils l’ont muté ailleurs, à un poste moins important d’après ce qu’il a bien voulu m’en dire.

- (Surpris) Ha !!!

La jeune femme avec de l’émotion dans la voix.

- Il n’y a pas que toi qui demandes de ses nouvelles tu sais ? Il était très apprécié dans le quartier.

Je sors l’enveloppe que j’étais venu y apporter.

- Tiens ! Tu mets ça sur le compte de Thomas Louvain comme d’habitude.

Elle s’essaie à un triste sourire.

- Bien sûr mais tu devrais ouvrir un compte maintenant qu’avec ton émancipation tu es considéré comme majeur.

- J’en ai déjà un je crois ?

La jeune femme tique à ces paroles.

- Tu veux parler de ta carte bancaire pour mineur ? Elle ne sera bientôt plus valable.

- Ah oui c’est vrai ! Et pour mon prêt ça donne quoi ? Ça fait un moment que je ne suis pas passé le prendre.

- Il est mis sur ton compte, Patrick avait obtenu une dérogation parce qu’il dépassait la somme maximum qui pouvait être mise dessus alors il n’y a pas de soucis.

- Est-ce que je pourrais parler au nouveau responsable ?

- Je peux te prendre un rendez-vous bien sûr.

- Non ! Tout de suite !

La jeune femme est à la fois surprise de la demande, mais surtout du ton qu’a employé le jeune garçon pour la faire.

- Heu !! Je vais voir s’il est disponible !! Tu lui veux quoi si ce n’est pas indiscret ?

Je lui souris pour la rassurer

- Juste que Patrick reprenne sa place.

Ses yeux s’arrondissent de stupeur.

- De quoi !!! Mais allons voyons !! Tu sais bien qu’un client n’a pas ce pouvoir de décision.

- Un client peut être pas, mais moi oui sûrement.

Elle regarde le jeune rouquin dans les yeux et comprend enfin qu’il est au courant de tout, son visage s’illumine d’un magnifique sourire.

- Ce serait bien tu sais, le nouveau n’est ici que pour sa carrière et aucunement à l’écoute de ses clients.

- Alors tout va bien, non ? Dis-lui qu’un client de sa banque demande à ce qu’on l’écoute et nous verrons bien.

Elle se lève radieuse.

- Tu m’attends là ? Je n’en ai pas pour longtemps.

Elle fait les quelques pas qui séparent l’accueil du bureau et frappe à la porte, un « entrez » assez sec l’autorise à ouvrir la porte.

- Oui ! C’est pourquoi ?

- Un client qui voudrait vous parler monsieur !

Il regarde à travers la vitre.

- Ce gamin !! Comme si j’avais du temps à perdre !! Prenez-lui un rendez-vous avec un conseiller voulez-vous ?

- C’est qu’il a insisté monsieur !

- Qu’il aille au diable !! J’ai autre chose à faire qu’à m’occuper d’un gamin qui se prend pour le nombril du monde !!

- Mais monsieur !!

- Quoi encore ? Apprenez mademoiselle qu’ici c’est moi qui commande !! Et tâchez de ne plus l’oublier !! Retournez à votre poste de travail et virez-moi cet énergumène !!

- Bien monsieur.

Elle sort du bureau, encore toute tremblante de la façon dont son supérieur lui a parlé et regarde le jeune rouquin d’un air navré.

- Il ne veut pas te recevoir Florian, je suis vraiment désolée.

- Pas autant que moi !! J’ai tout entendu et crois-moi c’est lui qui bientôt va être désolé.

2eme année Fêtes de fin d’année : (17/90) (Un problème à résoudre) (suite)

Elle voit alors le jeune rouquin sortir son portable de sa poche, chercher dans son répertoire avant de lancer l’appel et de plaquer l’appareil à son oreille avec une colère visiblement difficilement contenue.

- Allô, Rémi ? C’est Florian !

- ………

- Ça pourrait aller mieux, est ce que ton père est là ?

- …………

- J’aimerais lui parler oui !! Tu peux me le passer s’il te plaît ?

- ……….

- D’accord ! Bisous mon grand !

Florian retourne s’asseoir en jetant un regard noir à l’homme derrière son bureau qui ne fait pas attention à lui, quelques secondes plus tard.

- ……

- Salut « Mimile » ça boume ?

- …….

- Hi ! Hi ! Oui !! En fait j’ai besoin d’un petit service, tu ne connaîtrais pas un ponte de la caisse d’épargne par hasard ?

- …….

- Ok j’attends !!

Il pianote alors tranquillement de sa main libre sur le dossier du fauteuil.

- ……..

- Pas la peine, vas-y !! J’ai une bonne mémoire.

- ……..

- Merci !... Comment ?

- ……..

- Non rien de grave, t’inquiète ! Juste un petit problème à régler.

- ……..

- Encore merci et à plus !! Embrasse Alice et Sarah de ma part.

Je raccroche et compose aussitôt le numéro qu’il vient de me donner sous l’œil toujours autant étonné de la jeune femme de l’accueil.

- ………….

- Monsieur Martins ?

- ……….

- Excusez-moi de vous déranger, c’est mon ami Émile Durieux qui m’a donné votre numéro.

- ………

- Le député oui !

- ……..

- Je m’appelle Florian De Bierne, numéro de compte : xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx et j’aurai une réclamation à faire.

- ……

- Bien entendu, je vous le redonne ; Compte numéro : xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx. C’est bien ça ! Florian De Bierne.

- …….

- Je suis en ce moment dans une de vos succursales, celle de Reims Ste Anne et j’ai souhaité parler avec votre responsable, celui-ci m’a éconduit d’une façon que je n’admets pas aussi je tiens à vous dire que s’il ne prend pas ma demande d’entretien en compte dans les cinq prochaines minutes, je solde tous mes comptes ainsi que ceux de ma société chez vous et ma décision sera sans appel.

- ……

- Je suis très énervé en effet et il y a de quoi à la façon dont ce monsieur agit.

- ……..

- Entendu ! À tout de suite !!

Je raccroche et me dirige vers la jeune femme avec le sourire aux lèvres.

- Tu sais qui c’est ce monsieur Martins ?

Elle ouvre grand les yeux d’étonnement.

- Louis Martins ?

- Lui-même !!

- C’est le grand patron de Paris !! C’est à lui que tu viens de parler ?

- Il me semble oui.

- Waouhhhhh !

A ce moment-là son téléphone sonne, elle décroche aussitôt la voix pleine d’émotion.

- Caisse d’épargne de Reims Ste Anne je vous écoute ?

- …………

- Je vous transfère l’appel de suite monsieur, juste une seconde !

Elle appuie sur une touche, l’homme dans son bureau décroche.

- Monsieur Martins pour vous monsieur.

- ………

Elle fait le transfert et nous nous tournons dans un ensemble parfait vers le bureau où l’homme vient de se lever d’un bond et répond visiblement troublé à voir l’expression de son visage.

La conversation ne dure pas longtemps et je le vois me dévisager avec stupeur, il pose enfin le combiné du téléphone sans raccrocher et se précipite en dehors de son bureau tout mielleux.

- Monsieur De Bierne ?

- Lui-même !

- Mais entrez donc je vous en prie ?

- Ah !! Tiens donc !! J’ai le droit maintenant ? Ce n’est pas ce qu’il m’avait semblé tout à l’heure !!

- C’est une regrettable erreur.

- Pour vous sûrement !!

Il déglutit avec peine mais ne répond pas, un geste de sa main m’invite une nouvelle fois à entrer dans son bureau.

Je vais alors directement m’asseoir sur le fauteuil en face du sien et j’attends quelques secondes qu’il ait pris place à son tour.

- Monsieur Martins est toujours en ligne ?

- Bien sûr !!

- Pourriez-vous mettre le téléphone en main libre ?

- Certainement !!

Il reprend le combiné pour prévenir de sa manipulation et le repose près de lui aussitôt.

- Voilà !!

- Vous m’entendez monsieur Martins ?

- Très bien monsieur De Bierne.

- Alors je vais être très clair dans ma demande, je vais sortir d’ici et j’y reviendrai demain matin à l’ouverture. J’espère y retrouver comme à l’accoutumée monsieur Meunier à son poste, faute de quoi je ferais exactement ce que je vous ai dit il n’y a pas cinq minutes. Ai-je été assez clair ?

- (Monsieur Martins) Peut-être pourrions-nous discuter et résoudre ce fâcheux malentendu ?

- Je n’ai pas l’intention de discourir ne serait-ce une minute avec ce monsieur !! Apprenez que je cire mes chaussures seul depuis déjà très longtemps, bonne journée monsieur Martins.

- Mais !!

Je me lève alors sans plus de cérémonies, je quitte alors le bureau et la banque après un jovial « au revoir et à demain » à la jeune femme scotchée sur sa chaise.

2eme année Fêtes de fin d’année : (18/90) (Un problème à résoudre) (fin)

C’est tôt le lendemain que Florian marche d’un bon pas en direction de la banque, il sait très bien que quelle que soit sa décision, au final ses grands-parents sauront qu’il est au courant de tout car il serait très étonnant que le fameux monsieur Martins ne cherche pas à les contacter suite à ses exigences manifestées la veille.

De toute façon pense-t-il, il fallait bien que tout ça se décante un jour et pourquoi pas celui-là plus qu’un autre.

Il sourit quand même à l’idée de la tête que va ou doit déjà faire son grand-père qui devait croire mordicus qu’il ne savait rien de rien.

Il arrive devant la banque, un grand sourire de joie le prend soudainement quand il voit les deux hommes se tenir sur le trottoir et que l’un d’eux le reconnaissant se dirige vers lui pour le prendre dans ses bras.

Patrick desserre son étreinte les yeux humides d’émotions.

- Me voilà revenu grâce à toi Florian.

- Je vois ça Hi ! Hi ! Et surtout que l’accueil est redevenu comme avant.

- Tu savais donc pour toi ?

- Et oui !!

- Il y a longtemps ?

- Houlà oui !! Presque une quinzaine d’années déjà !!

- (Patrick surpris) Ah quand même !! Mais alors !! Pourquoi toute cette histoire de prêt étudiant ?

- Parce que tout simplement j’étais sensé tout ignorer, voilà pourquoi ! Juste une question ? Le pseudo-prêt c’était ton idée ? Pourquoi ?

- (Patrick sourit) Pour aider un jeune garçon qui avait les poches vides sûrement ! Quand tu m’as dit que tu voulais faire des cadeaux à tes amis, j’ai voulu t’aider.

- Et cet argent venait d’où ?

- De mon compte, tu ne croyais tout de même pas que j’allais taper dans la caisse ?

Voyant venir les questions suivantes car il l’a bien compris, le garçon près de lui est d’une insatiable curiosité.

Patrick préfère lui faire un résumé, lui expliquant ainsi la venue de ses grands-parents et le geste généreux de son grand-père vis-à-vis d’autres jeunes qui pourraient comme lui avoir des besoins d’argent en attendant de terminer leurs études.

Florian qui s’en doutait déjà, comprend qu’il a devant lui un brave homme et apprécie d’autant plus sa réaction de la veille pour lui faire retrouver son poste.

Ils arrivent devant l’autre homme qui a suivi une bonne partie de la conversation, mais surtout des petits gestes d’affections qu’il y a entre son plus gros client et cet homme qu’ils avaient si injustement écarté de son poste, alors qu’il méritait au contraire toute l’attention de la banque pour son empathie et son charisme certain envers ses clients.

- (Patrick) Florian je te présente mon patron, monsieur Louis Martins.

Je lui serre la main.

- Enchanté monsieur.

- Le plaisir est pour moi, beaucoup à la direction vont être jaloux de moi. Je peux maintenant mettre un visage sur le Florian De Bierne qui défraie notre curiosité depuis si longtemps.

- Monsieur Meunier a donc retrouvé son poste ?

- (Louis) Bien entendu !!

- Et l’autre hargneux ??

- (Louis) Vous n’en entendrez plus parler !

- Très bien ! Alors peut-être pouvons-nous entrer ?

Ils rentrent alors dans la succursale sous le grand sourire de la jeune femme de l’accueil qui se lève d’un bond et contre toute attente vient embrasser Florian qui en reste comme un gosse, un sourire béat aux lèvres ne s’attendant manifestement pas à ce petit geste d’affection de sa part.

Elle lui glisse un « merci » à l’oreille avant de le relâcher et de retourner à sa place.

Ils s’installent dans le bureau de Patrick, quand celui-ci lui demande qu’elle était la raison de sa visite d’hier.

- Juste déposer de l’argent sur le compte de mon copain comme je l’ai toujours fait.

- (Louis curieux) Pourquoi faites-vous ça ?

- Parce que ça nous va bien à tous les deux et que je préfère ne pas mélanger ce que je gagne d’avec le reste.

Louis regarde sur l’ordinateur et voit de quelle transaction il s’agit.

- Ah oui quand même !! Je vois que vous êtes plutôt à l’aise tous les deux.

Je souris en montrant mes poches toujours vides.

- Je dois être à moitié écureuil parce que je n’arrive pas à avoir de l’argent sur moi, c’est marrant.

Louis termine sa recherche et se rassoit.

- Votre ami aussi apparemment, il n’a pas fait un seul retrait depuis septembre et depuis je ne vois que des rentrées d’argent.

Pas plus étonné que ça.

- Il travaille aussi vous savez, je profite que vous soyez là pour vous parler d’un projet que j’ai et qui nécessitera un financement très lourd.

- L’hôpital dans la jungle ? Votre grand-père nous a déjà demandé une étude personnalisée sur ce sujet.

Je tombe sur le cul.

- Comment !!! Où vous dites ?? La jungle !!!! Ah ça non alors !!!!

2eme année Fêtes de fin d’année : (19/90) (Paris) (Yuan)

Yuan attrape son sac à dos et va pour retrouver Patricia à la gare de l’Est d’où la jeune fille devrait arriver d’ici une petite heure, pour ensuite partir ensemble rejoindre la gare de Lyon et prendre leur train pour Aix en Provence, quand il entend une clé se glisser dans la serrure de son appartement.

Un petit homme en casquette de rappeur, veste doudoune, jeans et converse entre et sursaute en levant les yeux vers son grand garçon.

- Salut fiston !!

- P’pa !!!

Ils se sautent dans les bras et s’étreignent un long moment, heureux de se retrouver depuis ces longs mois si loin l’un de l’autre.

- (Yuan) Mince ! Tu restes longtemps à Paris ?

Ming apercevant le sac à dos plein à craquer.

- J’étais venu passer les fêtes avec mon grand garçon, mais je vois que tu t’apprêtais à partir ?

- (Yuan) Donc tu n’es pas venu pour le boulot ? C’est cool !!! Tu n’as qu’à venir avec nous alors ?

Ming en souriant, heureux de pouvoir quand même être avec son fils.

- Vous allez ou ?

- A Aix pour deux semaines.

- Chez Michel ?

- Non ! Dans un cirque, tu viens ? Allez p’pa !! S’t’eu plaît !! Tu pourras coucher chez Michel et Maryse, ils seront contents de te voir et moi je t’aurai près de moi comme ça.

- (Ming surpris) Qu’est-ce que tu vas faire dans un cirque ?

- (Yuan amusé) C’est une longue histoire, je te raconterai ça en route mais il faut faire vite. J’ai quelqu’un à prendre à la gare dans pas longtemps.

Ming avec un large sourire :

- Allons-y alors !! Je dirai à Trang qu’il nous rejoigne à Aix avec la voiture.

Aussitôt dit, aussitôt fait et Yuan raconte tout à son père pendant la brève marche à pieds jusqu’à la gare.

Celui-ci ressent un immense plaisir d’être avec son grand garçon et se balade avec un sourire banane sur le visage pendant tout le trajet.

Sur le quai de la gare, Ming regarde descendre les voyageurs du train en provenance de Reims.

Il cherche des yeux Florian puisque c’est une évidence pour lui que c’est le jeune rouquin que Yuan attend, celui-ci sourit en pensant à la tête que va tirer son père quand il va voir qui est le « quelqu’un » qui doit partir avec eux.

Patricia descend sur le quai avec sa petite valise et voit immédiatement son beau brun au regard si charmeur qui est depuis peu son petit ami officiel, elle accélère le pas et lui tombe dans les bras sous le regard incrédule d’un petit homme qui n’en revient pas de ce que ses yeux lui montrent.

Yuan qui garde Patricia serrée dans ses bras.

- Ça va ma chérie ? Tu as fait un bon voyage ?

- J’avais trop hâte d’être là, tu m’as trop manqué.

Yuan se tourne vers son père en souriant.

- P’pa ! Je te présente Patricia ma copine, « Pat » ! Voici Ming mon père.

- Enchanté de faire votre connaissance monsieur.

Ming est troublé par le charme évident de la jeune fille.

- Le plaisir est pour moi mademoiselle.

Ming se tourne vers son fils.

- Mais dis donc cachottier !! Tu comptais m’en parler quand ?

- (Yuan) C’est très récent tu sais ? Mais je voulais te le dire à l’occasion de mon prochain coup de fil.

Il regarde sa montre.

- Nous avons juste le temps d’attraper notre prochaine correspondance gare de Lyon.

Il prend la valise des mains de sa copine.

- On va discuter de tout ça en route et puis je préfère que tu fasses la connaissance de Patricia de cette façon plutôt qu’en t’en parlant au téléphone.

Ming sourit au jeune couple en les laissant passer devant, il les regarde se tenant amoureusement par la main et reconnaît volontiers qu’ils vont très bien ensemble.

Pendant l’ heure que dure le trajet, Yuan raconte à son père comment ils se sont connus et apprend ainsi la tragédie qui aurait pu arriver aux deux amis de Florian si celui-ci n’était pas intervenu à temps pour les sauver.

La voix que prend son fils pour parler de son ami est empreinte de beaucoup plus que de l’amitié qu’il leurs connaissait jusqu’alors et les regards que la jeune fille porte sur Yuan à ce moment-là, lui laisse à penser qu’elle en est consciente et même qu’elle en est heureuse pour lui.

Bien sûr cet état de fait le laisse songeur, il n’ose imaginer les implications où le mène sa pensée et décide qu’il devra en avoir le cœur net et en aborder le sujet très rapidement avec son fils.

C’est sans compter sur la confiance qu’a Yuan en son père quand celui-ci de lui-même décide d’en parler.

- Dis-moi p’pa ? C’est possible d’aimer plusieurs personnes aussi fort en même temps tu crois ?

2eme année Fêtes de fin d’année : (20/90) (Aix)

Franck est mort de rire devant la mine déconfite de Michel et de sa femme, depuis qu’ils ont appris que leur grand secret n’était guère plus que celui de polichinelle.

- Il vous a bien eus reconnaissez-le Hi ! Hi !

Michel ne pouvant s’empêcher de sourire malgré lui.

- Quand on y réfléchit cinq minutes ça paraît tellement évident. Comment avons-nous pu croire qu’il resterait ignorant de tout ça, je te le demande un peu !!

- (Maryse) Pourtant ce n’est pas son genre de nous mentir comme il l’a fait !

- (Franck surpris) Comment ça mentir ?

- (Maryse s’explique) Quand il ne voulait pas utiliser sa carte bleue de peur de nous gêner par exemple ou encore ses hésitations pour se rhabiller.

- (Franck) C’est curieux en effet !

Thomas et Éric entrent à ce moment-là, ils n’entendent que la dernière phrase de Franck.

- (Thomas) Qu’est ce qui est curieux ?

- (Franck amusé) Toi par exemple !!

- (Éric) Et toc !!! Prends dans les dents, ça t’apprendra Hi ! Hi !

Les deux garçons sont prêts à rejoindre Raphaël dans sa chambre, quand Michel rappelle Thomas.

- Dis voir « Thom » ! Tu crois que Florian serait capable de nous mentir sciemment ?

- Bah non !! Quelle idée !!

Michel constatant qu’Éric ne s’est pas arrêté et qu’il est maintenant à l’étage, fait signe à Thomas de venir s’asseoir à côté d’eux.

Thomas surpris s’exécute, se demandant ce qu’ils peuvent bien lui vouloir.

- (Michel) Tu lui as parlé pour la DBIFC n’est-ce pas ?

- (Thomas sursaute) Mais non !! C’est lui qui me l’a dit pendant les vacances de la Toussaint, il le savait depuis ses quatre ans vous savez ? Juste qu’il avait mis ça dans un coin de sa mémoire et qu’il ne voulait plus y penser.

- (Franck) Pourquoi t’en a-t-il parlé alors ?

- (Thomas) Parce que ça commençait à le gaver et que vous étiez de moins en moins discret, du coup il a tout déballé quand nous étions chez Yuan en me faisant promettre de ne pas en parler puisque c’était votre souhait qu’il n’en sache rien. De toute façon il n’a pas besoin de ça pour gagner de l’argent vous savez ? Il a encore versé dernièrement presque dix mille euros sur notre compte.

- (Maryse étonnée) Vous avez un compte ensemble ?

- (Thomas) À vrai dire c’est le mien mais nous faisons tout comme, j’y verse mon salaire et lui tout ce qu’il reçoit du CHU.

Franck qui fait les comptes dans sa tête.

- Dix mille euros en presque quatre mois c’est déjà pas mal en effet.

Thomas avec une pointe de foutage de gueule.

- C’est sûr qu’ils sont plus généreux que là où je taffe, moi il me faut l’année pour mettre autant de côté et encore.

- (Franck) Qu’est-ce que ça sous-entend ?

Thomas lui décochant le sourire qui tue.

- Rien de plus que ce que j’ai dit, pourquoi ?

Franck retenant un frisson qu’il sent lui monter le long de la colonne vertébrale.

- Pour rien, j’ai cru un moment que c’était un reproche.

Thomas toujours le sourire aux lèvres.

- C’était juste une constatation, bon ! Je vous laisse, il y a Éric et « Raphi » qui m’attendent. Nous devons nous préparer pour aller accueillir nos amis à la gare, en plus ils n’ont pas tous le même train alors ça risque d’être long. Ne nous attendez pas pour dîner surtout !! Nous irons casser une croûte dans un self, suivant nos petits moyens Hi ! Hi ! Qui aurait dit qu’avec quatre potes multimillionnaires nous en serions là Hi ! Hi !

- (Michel sursaute) Quatre ?

Thomas déjà devant la montée d’escalier se retourne.

- Eh bien oui quoi ? Il y a « Flo » et « Yu » mais aussi son cousin «Chan et « Marco » qui est un « héritier » lui aussi. Mais peut-être que vous connaissez ses parents, ce sont les De Lamarlière qui d’après ce que m’en a dit Florian vous connaissent très bien.

- (Maryse estomaquée) Marc est le fils De Lamarlière ??

- (Thomas amusé) On dirait bien oui !! Le monde est petit, non ? Mais rassurez-vous, il n’a pas la chance de Florian ni de Yuan et Chan, parce que lui ne s’entend pas du tout avec eux et même qu’ils ne veulent plus le voir depuis qu’ils savent pour Alexie.

Thomas ne leur laisse pas le temps de rajouter quoi que ce soit et monte quatre à quatre l’escalier pour retrouver ses deux copains.

Un long moment de silence suit sa remontée vers l’étage, jusqu’à ce qu’enfin Franck dise en riant.

- Je n’ai plus qu’à l’augmenter maintenant Hi ! Hi ! C’est bien la première fois qu’on s’y prend de cette façon pour obtenir de la rallonge.

- (Michel) Tu le payais réellement aussi peu ??

Franck redevenant sérieux.

- C’est le tarif normal pour un BTS en alternance et tu m’avais bien dit de le considérer comme n’importe quel autre étudiant, non ? Et puis au fait !! Il n’a qu’à en parler à son patron puisqu’il le connaît si bien.

- (Maryse) Tu remarqueras que c’est exactement ce que fait Florian en faisant pot commun avec lui.

2eme année Fêtes de fin d’année : (21/90) (Aix) (suite)

« Vingt heures gare d’Aix en Provence. »

Alexie et Arnault sortent de la gare et vont directement là où ils se sont tous mis d’accord pour se retrouver.

Quand ils entrent dans le bistrot, ils constatent qu’ils sont les premiers et vont prendre place à une table après avoir passé leur commande.

Alexie devant l’état de nervosité d’Arnault.

- Ils ne vont pas te manger tu sais !!

- T’es marrant toi !! À part Marc et Flavien, je ne connais personne.

- Tu t’y feras vite tu verras, ils sont tous sympa et ils savent qui tu es.

- (Arnault inquiet) Justement !! Pour eux je dois être celui qui t’a séparé de Marc, tu parles d’une présentation !!

- Puisqu’on t’a dit que tout est arrangé maintenant, « Marco » vient avec son nouveau copain et il nous a bien dit qu’il ne nous en voulait pas.

- Ouaih mais quand même !! Vis-à-vis des autres ça craint !! C’est quand le prochain train en provenance de Paris déjà ?

Marc Alexie regarde sa montre.

- Dans trois quarts d’heure, tiens !! Regarde qui arrive ? C’est Thomas Éric et Raphaël.

Alexie se lève en faisant des grands signes aux trois garçons entrant dans le bistrot.

- Hep !! Par ici les gars !!

Arnault se fige, les garçons souriant qui se dirigent maintenant vers eux sont d’une beauté à couper le souffle.

Il était prévenu bien sûr mais de les voir en vrai c’est une autre paire de manches, Thomas le copain de Florian le désarçonne complètement par ses traits d’apollon et son sourire désarmant qui lui donne une forte et soudaine poussée de chaleur.

Alexie le surveille et lui balance un coup de coude assez sec quand il le voit ouvrir grand la bouche et dévorer du regard le grand blond.

- Oh !! N’oublie pas que nous sommes ensemble et qu’ils sont pris tous les trois.

- Aïe !!

- (Thomas) Qu’est ce qui se passe ?

- (Alexie) Rien !! Juste une petite mise au point technique avec ma mante religieuse qui vous mettrait bien dans son menu pour dîner Hi ! Hi !

Arnault piquant son bol.

- Ne dis pas n’importe quoi !! Je vais passer pour quoi moi maintenant ?

- (Raphaël amusé) T’inquiète pas va !! Avec « Thom » on a l’habitude, alors c’est toi le fameux Arnault ? Enchantez de te connaître.

- (Arnault) Moi aussi, tu dois être Raphaël ?

- Le deuxième rouquin de la bande et de loin le plus beau Hi ! Hi !

Éric en lui serrant la main.

- Moi c’est Éric ! Ne le contrarie pas surtout Hi ! Hi ! Il aimerait tellement que ce soit le cas le pauvre, mais attend de voir l’autre rouillé et tu comprendras mieux Hi ! Hi !

- (Arnault estomaqué) Qu’est-ce que ça doit être alors !!! Waouh !!

Raphaël sourit en rougissant sous le compliment qui même dit de cette façon lui fait extrêmement plaisir, surtout de la part de ce jeune gars qui n’a rien non plus à jeter et dont les yeux noirs fixés dans les siens lui amènent des frissons dans le dos.

Ils font connaissance en attendant les prochains arrivants, ceux-ci arrivent comme prévu et quand enfin c’est au tour de Marc accompagné de Sylvain, Mélanie et des deux Sébastien d’entrer dans le bar.

Celui-ci est maintenant plein à craquer quand la bande est presque au complet, n’attendant plus que Florian, Patricia et Yuan, pour commencer à se répartir aux différents endroits qui vont les accueillir.

C’est un vrai brouhaha de voix qui s’échappe sur le trottoir à chaque fois que la porte est ouverte.

Marc aide Sébastien à avancer car il fatigue encore très vite et a parfois du mal à garder son assiette pour ne pas trébucher.

Une place se libère comme par miracle pour leurs permettre de rejoindre Alexie et Arnault.

Plusieurs commencent même à sortir pour prendre soi-disant l’air ou fumer une clope, Marc n’est pas dupe et comprend bien que c’est tout simplement pour leur laisser un moment ensemble afin qu’ils terminent la mise au point dont chacun se doute qu’ils ont besoin.

Arnault laisse sa place à Sébastien qui visiblement a besoin de s’asseoir et prend Marc timidement dans ses bras.

- Tu ne m’en veux pas trop ?

- C’était une erreur tu le sais aussi bien que moi, je préfère garder mon « frère » et ne plus penser à tout ça. J’ai beaucoup réfléchi « Nono » !! Alors si tu le veux toi aussi, redevenons comme avant.

Arnault visiblement rassuré.

- Bien sûr que je le veux !!

Marc se tourne vers Alexie, les deux garçons s’observent jusqu’au moment où un sourire commun les fait se rapprocher l’un de l’autre.

Marc tout comme Alexie voit bien qu’il y a encore quelque chose de fort entre eux, ce sont les yeux humides qu’ils s’étreignent sous les regards de leurs deux compagnons.

- (Marc) Je t’aime toujours « Alex »

- (Alexie) Moi aussi « Marco »

- (Marc) Ça ne va pas nous aider Hi ! Hi !

- (Alexie) Faudra faire avec, on est plus tout seul maintenant. Mais dis-moi ? Ton copain est vachement mignon, dommage qu’il se rase le crâne ?

2eme année Fêtes de fin d’année : (22/90) (Aix) (fin)

Ming sort de la gare, accompagné de son fils, de Patricia et de Florian qui avait pris un autre train quelques heures avant eux et qui les attendait gare de Lyon après avoir été faire un petit coucou à Chan et à son libraire, il repère tout de suite le bistrot bondé et tend un doigt dans sa direction.

- Il ne manquait plus que vous, on dirait !!

- (Yuan) Wouah !! Ça va être chaud ! Il y a du monde !!

- (Patricia impressionnée) Je n’en connais pas le quart !!

Ming en regardant le jeune rouquin.

- Ce sont tous tes amis ?

- Oui bien sûr !! Et encore il en manque Hi ! Hi ! Allons-y car il commence à se faire tard, il faut encore que chacun prenne ses marques pour ce soir.

Quand ils pénètrent dans le bar, un énorme « AHHH !!!! » amical retentit dans la salle, suivit d’une longue série d’embrassades et de présentations avant que la répartition des différents logements ne soit faite par Thomas qui tient la liste dans ses mains pour n’oublier personne.

Les couples commencent à se séparer et à monter dans les voitures ou dans le bus suivant le cas, comme pendant les vacances d’été il a été mis au point les mêmes règles de vie en commun.

Chacun s’arrange pour qu’ils puissent prendre le dîner, voire même le déjeuner en commun et ensuite va à son gré avec qui bon lui semble, règles qui leurs ont permis de passer de merveilleuses vacances sans jamais qu’aucune dispute ne vienne perturber leurs amitiés.

Rendez-vous est donc pris pour qu’ils se retrouvent au cirque tous ensemble le lendemain matin.

Ludovic et Mélanie montent avec Éric, Raphaël et Ming dans la voiture du grand brun pendant que Florian, Thomas, Patricia et Yuan, décident de se rendre en bus jusqu’à la maison des grands-parents de Florian.

Patricia se sent bien avec les trois garçons et son humeur joyeuse ne manque pas d’attirer l’attention des passagers du bus qui admire cette belle brune souriante au milieu de ses jeunes hommes tous aussi plaisants à regarder les uns que les autres.

Elle ne peut s’empêcher de fixer Thomas dont elle n’est pas habituée à l’avoir aussi près d’elle, bien sûr ça ne passe pas inaperçu pour les garçons qui la charrient gentiment.

- (Yuan) Je vais finir par être jaloux si tu continues à te pâmer en le regardant.

Je ris de bon cœur.

- C’est qu’elle n’arrête pas en plus Hi ! Hi !

- (Patricia amusée) Faudra vous y faire si vous voulez que je vous prête mon homme Hi !

Hi !

Thomas regarde Florian surpris.

- J’ai dû rater un épisode là ?

- Je t’expliquerai ce soir hi ! Hi !

Yuan dévisage sa copine, curieux du sens de ses paroles.

- Tu vois ça comment le "faudra bien vous y faire ?"

Patricia observe tour à tour les trois garçons.

- Il faut que j’y réfléchisse mais vous êtes trop chou pour que je me prive au moins du plaisir des yeux.

Je crois comprendre.

- Tu sais que nous sommes homos ? Alors ne te fait pas trop d’illusions quand même ma grande.

Patricia en me fixant dans les yeux.

- Qu’est-ce que vous en savez-vous deux ? Vous avez déjà essayé ?

- Heu !! Non !

Patricia fixe maintenant le grand blond.

- Et toi « Thom » ?

Thomas retrouve subitement sa teinte rubiconde.

- Non plus !!

- Alors vous voyez bien que rien n’est perdu Hi ! Hi !

- (Yuan abasourdi) Tu es sérieuse ??

Patricia embrasse fougueusement son bel asiatique.

- Autant que toi, tu les trouves bien à ton goût pas vrai ?

Yuan vérifie autour de lui que personne n’écoute.

- Tu le sais bien, oui !

- Alors pourquoi je n’en aurai pas le droit moi ?

Nous deux Thomas nous regardons amuser, c’est qu’elle ne manque pas d’aplomb notre copine.

Nous nous connaissons tellement bien, que les paroles ne nous sont pas nécessaires pour comprendre que l’idée petit à petit fait son chemin et que peut-être cela n’est pas aussi invraisemblable que ça pourrait y paraître à première vue.

Yuan nous regarde avec des yeux écarquillés de surprises du fait qu’il n’avait sûrement pas envisagé cette possibilité.

Petit à petit ses yeux s’illuminent et deviennent d’un noir si profond, que nous en attrapons la chair de poule et que notre excitation monte de plusieurs crans.

Patricia a suivi avec intérêt le cheminement de nos pensées et surtout les mouvements révélateurs à l’intérieur de nos braguettes.

Elle vient alors s’asseoir entre moi et Thomas en passant un de ses bras chacun autour de notre cou, ses lèvres s’approchent et nous déposent à l’un et à l’autre une bise très appuyée.

- Je vois que l’on commence à se comprendre les garçons, il n’y a pas de raisons que de si beaux mecs me passent sous le nez alors que mon propre amoureux va batifoler avec eux.

- (Yuan sidéré) Eh bien si je m’attendais à celle-là !!!

Nous deux Thomas d’une même voix.

- Et nous donc !!!

2eme année Fêtes de fin d’année : (23/90) (Aix) (Au cirque) (Première nuit)

Il est presque minuit ce premier soir au cirque, quand Florian et Thomas se retrouvent seuls.

Enfin presque parce qu’à peine arrivés, une énorme boule de poils noirs s’est jetée sur eux avec une force phénoménale, les faisant quasiment s’étaler par terre de surprise et se retrouve depuis allonger au pied du lit sur la couette où les deux tourtereaux l’admirent avec le sourire.

- (Thomas) Il a drôlement grandi depuis l’autre fois !!

- Je trouve aussi oui !! Je me demande toujours quelle est la raison de sa présence, mais surtout qui peut bien me l’avoir envoyé ?

Un assez long silence suit ses quelques paroles, chacun étant dans ses pensées à tenter de donner un quelconque sens à tout ça.

Thomas soupire en se tournant sur le côté pour faire face à son chéri.

- Faudra te résoudre un jour à y aller tu sais ?

- Où ça ?

- En Afrique !

Je sursaute et le fixe dans les yeux.

- Pourquoi tu me dis ça ? Tu sais bien que je n’aime pas ce pays.

- Réfléchi un peu « Flo » ? Tout nous ramène là-bas !! Si tu veux avoir tes réponses, il faudra bien passer par là tu comprends !!

Je regarde « Kinou ».

- Je me demande bien pourquoi ?

- Peut-être est-ce dû à ton « don » ? Il y a peut-être quelque chose ou quelqu’un qui pourra t’expliquer d’où ça vient ?

Voyant que son ami reste pensif, Thomas se resserre tout contre lui et lui tend une petite boite que lui a confié Patrice la dernière fois qu’il l’a vu.

Il ne connaît pas la réaction que va avoir Florian en l’ouvrant, aussi c’est pour cette raison qu’il se tient tout contre lui pour le réconforter si le besoin s’en faisait sentir.

- Tiens « Flo » !! C’est Patrice qui a ramené ça de là-bas quand il a été cherché « Kinou ».

- Qu’est-ce que c’est ?

Thomas la gorge serrée d’appréhension.

- Ouvre la boîte et tu verras bien !!

Je ressens le stress de Thomas, je jette un coup d’œil sur lui et constate à quel point il est crispé.

C’est d’une main tremblante que je soulève le petit carré de carton, pour prendre à l’intérieur un médaillon en or avec sa chaîne du même métal.

Sur le coup je ne comprends pas pourquoi Patrice me l’a fait parvenir, bien sûr il a de la valeur et il est magnifique, mais pourquoi serait-il pour moi plus que pour quelqu’un d’autre.

- C’est pour moi ? Je ne comprends pas ?

- Regarde à l’intérieur.

« Kinou » relève la tête et doucement rapproche son museau jusqu’à ce que je sente son haleine douce dans mes narines.

On pourrait croire à le voir qu’il sait ce que je vais y découvrir à l’intérieur, ça me met encore plus la pression et mes doigts tremblent encore plus ne me permettant pas d’ouvrir le médaillon qui s’échappe de mes mains en tombant sur ma poitrine.

- Rrrrrr !!!!

Thomas me caresse doucement les cheveux.

- Respire « Flo » !! Ça ne sert à rien d’être nerveux comme tu l’es d’un seul coup.

- Pourquoi vous êtes comme ça après moi tous les deux alors ????

Thomas me sourit sans répondre, je reprends le médaillon en mains et cette fois j’appuie sur le petit bouton qui en déclenche l’ouverture.

La vue du portrait de mes parents souriant à l’intérieur m’amène aussitôt les larmes aux yeux, ma vue se brouille et mon corps est pris soudainement de tremblements que je n’arrive pas à contrôler.

Thomas resserre encore plus ses bras autour de moi, tentant par ce moyen de me montrer sa présence mais surtout qu’il est de tout cœur avec ma tristesse et l’énorme chagrin que la vue de ce couple jeune et heureux m’amène en fortes vagues qui viennent de briser la digue qui retenait mes émotions les plus secrètes.

D’une voix hachée par un terrible sentiment d’abandon et de chagrin.

- Ils…. Sont…. Magnifiques... Papa !!....Maman !!..........Pourquoi m’avoir laissé seul !!...... Pourquoi ????

Les paroles n’arrivent plus à sortir, seul un torrent de larmes vient couler sur mes joues.

Mon corps va se lover contre celui de Thomas, qui me berce en murmurant d’une voix douce que j’entends à peine.

- Tu n’es pas seul mon chéri, je serais toujours là pour toi.

Un museau humide vient se frotter dans l’intérieur de mes mains tenant toujours le médaillon ouvert sur ses visages respirant la joie de vivre, mais qui ont connu une fin si tragique.

- Rrrrrr !!!!!

2eme année Fêtes de fin d’année : (24/90) (Aix) (Au cirque) (Le matin au réveil)

***/***

- Te revoilà !!

- Oui mais dépêchons-nous, il faut qu’il comprenne !

- Il doit aller où sont nos frères.

- Pourquoi autant d’empressement ?

- Certains sont faibles et ont besoin de leur catalyseur pour survivre.

- Allons !! Tu sais bien que leur vie est si courte que cela ne représente rien à notre échelle de valeur !

- Que cherches-tu dans ce carboné ?

- Cet humain tu veux dire ? Nos origines, rappelle-toi ?

- Tu ne dois pas rester en lui ! C’est peut-être déjà trop tard ! Rappelle-toi également comment a fini notre monde ?

- Justement il faut qu’il comprenne et qu’il évite nos erreurs du passé !

- Tu veux l’éduquer ?

- Son âme est déjà forte, nos secrets sont maintenant gravés en lui et même si je le quitte, il est déjà trop tard.

- Forme le alors !! Pourquoi y a-t-il fallu que ce soit justement toi qui le soignes ? N’importe qui d'autre d'entre nous aurait suffi sans que tout cela arrive.

- Peut-être est-il… « lui » …

***/***

Les voix dans ma tête sont revenues, j’ai l’impression qu’elles cherchent à me faire comprendre quelque chose d’important.

Seulement quand mon esprit s’en rend compte et s’éveille, elles disparaissent aussitôt en me laissant plonger dans l’incrédulité absolue.

J’ouvre les yeux, je n’ai pas le temps de me demander où je suis que déjà une langue râpeuse vient me débarbouiller le visage.

Comme je me doute bien que ce n’est pas Thomas, j’avance mes mains et repousse doucement la tête velue qui me prodigue de cette façon sa joie de me voir éveiller.

- Beurk !! Tu es dégoûtant !! Mais arrête !! Va plutôt faire un tour dehors et laisse-nous tranquille le temps d’un gros câlin.

- Hum ! Oui un câlin !!

Je tourne mon visage amusé vers Thomas qui me décoche un grand sourire en se rapprochant et en me collant de tout son corps.

- Tu vas mieux ce matin on dirait ?

- Grace à toi, oui !

- Alors il vient ce câlin ?

- Ce n’est pas ce que nous faisons en ce moment ?

Thomas en approchant ses lèvres des miennes.

- J’ai connu mieux, tu pourrais faire un petit effort.

Je joins mes lèvres aux siennes quelques secondes.

- Comme ça ?

- C’est un bon début je dirais.

D’un mouvement leste et nerveux, je m’allonge sur lui et l’embrasse en y mêlant nos langues, nos corps s’embrasent immédiatement alors que nos mains s'affolent.

Le temps s’arrête et nos cœurs s’unissent pendant que nos yeux se noient tandis qu’un long frisson de plaisir nous parcourt le corps.

- C’est mieux comme ça ?

- Hum !!!

Je frotte mon bas-ventre contre son barreau tout dur qui roule contre le mien dans un état identique, je mordille sa lèvre inférieure et le fais gémir de plaisir.

- Et comme ça ?

- Hummm !!!!

Mes mains crochent l’élastique de son boxer et le descendent rapidement, elles en font autant avec le mien et je reprends ma position en me frottant encore plus nerveusement sur son corps.

***/***

« Quelques minutes plus tard »

Thomas reprend ses esprits après quelques secondes de répits.

- Je peux te dire un truc « Flo » ?

Je lui réponds d’une voix encore frémissante de l’immense plaisir que je viens de prendre.

- Bien sûr !

- Tu as vraiment une grosse bite Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (25/90) (Aix) (Le matin)

Ming s’étire dans son lit, il vient de passer une super nuit comme il n’en a pas connu depuis très longtemps.

Les souvenirs de toutes ses nuits passées ici dans sa jeunesse lui reviennent alors en mémoire, le sourire qu’il arbore en y pensant lui fait comprendre qu’enfin il vient de faire son deuil de son ami disparu beaucoup trop tôt.

Sa première rencontre avec Pierre s’est faite sur les bancs de la fac alors qu’il n’était qu’un jeune homme fraîchement débarqué de sa Chine natale.

Ses parents l’avaient envoyé en France pour éviter les années sombres que connaissait alors son pays sous le régime dictatorial du « guide suprême ».

Ils voulaient donner à leur fils tous les moyens nécessaires pour qu’il devienne quelqu’un d’important, pour quand le moment serait venu de redresser ce pays exsangue qui l’a vu naître.

Pierre était là assis près de lui à le regarder avec amusement, vêtu qu’il était déjà à la mode des films américains qu’il aimait tant regarder à cette époque.

Le jour même ils étaient devenus inséparables, ensuite les longues années d’études en commun ont encore renforcé leur amitié.

Ils étaient loin d’être des étudiants modèles, ils se plaisaient à s’amuser de tout et de rien comme n’importe quel jeune de leur âge.

Michel et Maryse ont été une seconde famille pour lui et l’ont accueilli chez eux durant toutes les vacances où il ne pouvait pas se payer le voyage pour revoir ses parents.

La chance d’avoir un père qui faisait partie d’un clan très riche malgré la dictature et le régime communautariste de ces années difficiles, lui a permis de mettre le pied à l’étrier et de racheter cette entreprise proche de la faillite qu’il a ensuite redressée pas à pas avec une ténacité exceptionnelle pour un garçon de son âge.

La chute du régime très vite suivit par le besoin phénoménal de modernisation, l’ont amené rapidement à une richesse colossale qui ne lui a pas fait pour autant perdre la tête en lui permettant de conserver ses amis et ses relations.

C’est à ce moment-là qu’il s’est un peu détaché de la France et par là même de son meilleur ami, c’est aussi à cette époque qu’il a connu celle qui deviendrait très vite l’amour de sa vie.

Un amour fou qui a eu pour fruit ce merveilleux garçon qu’il chérit de tout son cœur de père et pour qui il a mené jour après jour un travail de sape lui permettant de conquérir de plus en plus de marchés jusqu’à devenir l’un des piliers de ce nouvel état en plein essor.

La mort de son ami Pierre est survenue peu de temps après qu’il lui ait annoncé fou de joie la naissance de son petit Florian et qu’il n’a pu pour des raisons qu’il trouve maintenant bien bénigne faire le voyage pour son baptême.

Ça aurait été là sa dernière occasion de le voir vivant et de pouvoir une fois de plus lui prouver toute l’amitié qu’il éprouvait pour lui, c’est cette occasion perdue qui lui a fait passer tant de nuits blanches peuplées de cauchemars et dont seule une petite poignée d’amis fidèles en connaissait la cause.

La mort subite de sa femme quelques années plus tôt et ce coup de téléphone miraculeux d’un jeune garçon parlant parfaitement sa langue, l'ont fait réfléchir sur sa solitude et son envie de revenir aux sources de son bonheur perdu.

Maintenant le voilà à nouveau dans cette maison où il a connu les jours les plus heureux de sa vie et qui lui a fait finalement retrouver un sourire depuis si longtemps disparu de son visage.

Son fils si solitaire jusqu’à présent a maintenant des amis en qui il peut compter, sa maladie qui lui rongeait le corps et le visage les trois quarts du temps a elle aussi miraculeusement disparue.

Le voilà maintenant heureux et éperdument amoureux d’une belle jeune fille ainsi que de deux magnifiques garçons.

Ming soupire car lui aussi a été amoureux une fois d’un garçon, mais il n’a jamais eu le courage de le lui avouer de peur de perdre son amitié.

Pierre n’était sans doute pas complètement dupe, mais n’a jamais eu la moindre parole railleuse ou de reproche en se contentant d’être là pour lui et de lui prouver jour après jour son énorme attachement à son égard.

Ming se redresse pour se lever lentement, de s’être remis toutes ses choses en mémoire l’a libéré de tous ses fantômes et maintenant il se sent enfin bien dans son corps.

Même si pense-t-il en souriant, celui-ci aurait bien besoin de perdre quelques kilos et de faire un peu de sport.

Il rejoint Michel et Maryse déjà installés devant un bol de café fumant, ils le voient arriver vers eux avec un quelque chose de changer dans sa façon d’être qui leurs amènent un grand sourire aux lèvres.

- (Michel amical) Eh bien mon « petit Ming » ? On dirait que ses vacances te font le plus grand bien ?

- (Ming sourit) Ce matin j’ai pensé à Pierre !

Michel tendant le dos.

- Et ???

Ming lui répond alors d’une voix joyeuse.

- Je n’ai pas pleuré !!!

2eme année Fêtes de fin d’année : (26/90) (Au cirque)

Patrice est levé depuis un petit moment déjà et regarde d’un œil amical ses deux amis encore endormis, « Cathy » est sortie pour aller chercher le pain frais pendant que lui s’occupait de mettre la table et de faire passer le café.

Dorian sent le regard posé sur lui et ouvre les yeux, il croise le regard de son ami et lui sourit, heureux qu’ils se soient retrouvés pour passer un peu de temps ensemble.

- Rassure-moi « Pat » !! Tu n’as pas viré ta cuti j’espère !! Parce qu’ouvrir les yeux sur un mec qui vous fixe comme tu le fais il y a de quoi se poser la question Hi ! Hi !

- (Patrice amusé) Toujours aussi con toi, mais ne change surtout pas et puis tel que je te connais, devant un beau mec comme moi tu ne serais pas fâché que ce soit le cas.

- Hum !! Je ne préfère pas répondre pour sauvegarder notre amitié Hi ! Hi ! Ça sent bon dis donc !!

- Café maison mon gars !! Tu n’as qu’à bouger tes fesses pour te servir, Catherine ne devrait plus tarder de chez le boulanger. Réveille ton loir et venez-vous mettre à table, n’oublie pas que nous avons du taf.

Dorian se redresse et s’assoit sur le lit.

- Bah !! C’est cool maintenant puisque le danger est passé.

Patrice en se mettant à table.

- Celui-là oui !! Mais qui te dis qu’il n’y en a pas un autre derrière ?

Dorian se lève d’un bond pour venir s’asseoir près de son copain.

- Tu sais quelque chose ?

Patrice le regarde avec un sourire en coin en lui remplissant son bol.

- Mais non !! Ne t’affole pas !! Je disais ça pour te faire comprendre qu’il pourrait très bien y avoir quelqu’un d’autre qui en voudrait à « Flo » et que si nous sommes là c’est pour veiller sur lui, c’est tout.

Une voix derrière eux.

- Tu as raison, qui sait s’il n’a pas mis quelqu’un dans le coup avant de passer l’arme à gauche !! En plus il fallait bien qu’il l’emmène quelque part, non ?

Patrice tourne la tête pour faire face à Gérôme.

- Tiens !! Il y a longtemps que tu es réveillé toi ?

Gérôme lui fait un clin d’œil en se levant pour embrasser son copain.

- Depuis le « beau mec », drôle de conversation que vous avez le matin vous deux ?

- (Patrice) Ton mec a de gros fantasmes, tu sais ? Hi ! Hi ! Bon !! Sérieux !! Ce que tu viens de dire n’est pas con, il serait peut-être bon d’aller fouiller un peu dans cette direction au cas où.

Gérôme reste songeur en tournant le sucre dans son bol de café.

- On s’en occupe !! Toi tu as ton équipe à diriger, à moins que Maurice ait changé d’avis et les ait rappelés ?

- Pas de soucis, ils sont tous là !! En plus ça aurait été vache pour Tony, il lui aurait fallu trouver du personnel sur le pouce et ce n’était pas évident pour lui.

- (Dorian curieux) Qu’est-ce que ça donne pour eux ?

- A priori, ils se plaisent plutôt bien ici et les gens du cirque sont super-sympa avec eux.

Un bruit de pas montant les marches de la caravane les fait se retourner, ils voient entrer Catherine les bras chargés de viennoiseries.

La jeune femme sourit à la vue des trois garçons en boxer et ne peut s’empêcher d’un petit sifflement appréciateur.

- Pff !! Mais c’est que vous êtes à croquer dans cette tenue tous les trois.

- (Patrice amusé) Pas autant que ce que tu tiens dans tes mains j’espère ?

- C’est à voir Hi ! Hi !

Dorian et Gérôme vont mettre un pantalon pendant que Patrice aide sa copine à se débarrasser et porte les croissants sur la table.

Catherine fait la grimace.

- J’aurais mieux fait de me taire.

Dorian se tourne vers elle amusé.

- Pourquoi ? Tu préférais te rincer l’œil ?

- Bah oui ! Vous étiez tout mignons comme ça, ce n’est pas tous les jours que j’ai l’occasion d’avoir une vue pareille.

Dorian regarde Gérôme en lui faisant un clin d’œil, ensuite il retire son pantalon et voit que son ami amusé fait pareil.

- Dans ce cas profites-en Hi ! Hi !

Les deux garçons reprennent leur place à table sans plus se préoccuper de leur tenue, ils mordent à pleines dents chacun dans un croissant encore tout chaud.

Dorian avec un grand sourire.

- Miam !! Délicieux !!

Patrice qui a tout suivi.

- Eh bien ! Ça promet avec deux loustics pareils.

Catherine éclate de rire car sur le coup elle était restée toute bête.

- Comme tu dis mon chéri, manque plus que Florian Hi ! Hi !

Dorian la bouche pleine.

- Attends de voir « Thom-Thom » alors !!

Gérôme s’adresse à Patrice.

- Mais là faudra sûrement que tu l’attaches sinon elle va lui sauter dessus direct Hi ! Hi !

- (Catherine intéressée) Ah oui !! Vous croyez ??

- (Gérôme) Oh oui !! À côté Brad Pitt c’est le quasimodo de Notre-Dame Hi ! Hi !

Patrice en remet une couche.

- Et c’est peu dire !!

- (Catherine) Dépêchez-vous de manger alors !!

- (Dorian) Hé !! Pourquoi donc ?

- Que je voie ça de plus près !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (27/90) (Afrique)

Akim entre en trombe dans le dispensaire pour venir sauter dans les bras du vieux père Antoine qui manque de tomber sous le choc.

- Hé là !!! Doucement mon enfant !! Je n’ai plus soixante ans moi !! Qu’est-ce qu’il te prend de me sauter dessus comme ça ?

- (Akim) Excusez-moi mon père, mais c’est la joie de vous voir.

Antoine en souriant au petit garçon.

- C’est gentil, mais vas-y doucement quand même. Tu es venu tout seul ?

- Non mon père, Taha m’accompagne.

Le père Antoine est surpris car cela fait très longtemps qu’il n’a pas vu le second fils d’Okoumé venir par ici.

Il regarde par la fenêtre mais n’y voit personne, il rejoint alors l’enfant pour lui poser la question.

- Il a dû se perdre en route, depuis le temps qu’il n’est pas venu !!

Akim hausse les épaules.

- Mais non mon père, c’est juste qu’il ne veut pas arriver les mains vides et il s’est arrêté pour chasser.

Antoine voit le gamin qui ferme les yeux en semblant écouté quelque chose.

- C’est bon !! Il arrive !! Il vient de tuer un jeune phacochère, il sera là dans pas longtemps.

Antoine regarde Akim d’un œil ahuri.

- Comment tu sais ça toi ?

- Parce qu’il vient de me le dire mon père !

C’est devant la visible incompréhension du vieil homme qu’Akim lui raconte comment depuis qu’ils sont revenus de la clairière, ils peuvent communiquer ensemble quand ils en ont envie.

- Mais c’est impossible !! Allons mon enfant ce n’est pas bien de se moquer de moi tu sais ?

Akim regarde le père Antoine avec la franchise qui le caractérise.

- Mais je ne dis que la vérité !!

Akim voit son frère arriver au loin, chargé de sa pièce de gibier dont il a pris le temps de le vider de ses intestins ainsi que de ses parties génitales pour ne pas que le goût de la viande en soit affecté.

- Tenez le voilà, il vous ramène sa chasse !!

Antoine retourne vers la fenêtre, il ne peut que constater qu’en effet ce qu’a dit le gamin est vrai.

Bien sûr cela ne manque pas de l’interpeller, c’est pourquoi il aimerait en avoir le cœur net.

- Demande-lui de s’arrêter et de déposer le cochon à ses pieds, puis de nous faire de grands signes avec ses deux mains libres s’il te plaît !

Akim ferme une nouvelle fois les yeux, Antoine voit son grand frère stopper net son avancée vers eux et faire exactement ce qu’il a demandé au gamin de lui dire.

- (Ahuri) C’est bien je te crois, tu peux lui dire de venir maintenant.

Akim un peu vexé qu’on ne l’ait pas cru la première fois.

- Comme vous le voyez mon père, je ne suis pas un menteur.

- Excuse-moi Akim mais c’est tellement incompréhensible que je devais m’en assurer par moi-même. Il ne s’est passé que ce que tu m’as raconté dans cette clairière ?

- Non mon père mais je laisse Taha vous expliquez le but de sa visite, c’est assez compliqué et je ne sais même pas si ce sera possible pour vous de l’aider.

- Eh bien attendant d’en savoir plus alors, viens !! Allons le rejoindre avant qu’il ne mette du sang partout.

Ils rejoignent alors l’adolescent pour qu’il dépose son présent dans la réserve, tout en prévenant l’intendante qu’elle devra vite s’en occuper.

Ensuite le père Antoine conduit les deux garçons dans la partie privative du dispensaire où il a ses appartements.

Ce n’est qu’après leurs avoir servis une boisson fraîche et sucrée dont ils raffolent, que le père Antoine s’installe tranquillement dans son fauteuil et regarde le jeune homme avec une moue appréciatrice.

Taha a la minceur trompeuse de ceux de sa race avec une musculature qui respire la force, ses traits qui n’ont pas encore perdu entièrement ceux de l’enfance lui donnent une allure d’une beauté sauvage que le vieil homme apprécie à sa juste valeur sachant reconnaître quand quelqu’un se différencie des autres par un physique avantageux.

En fait ce garçon est magnifique pense-t-il, il n’a pas encore subi les affres du temps et les blessures communes aux chasseurs de ses peuplades restées encore sauvages.

Il les laisse terminer tranquillement leurs boissons avant d’entamer la liste de questions qui lui brûlent les lèvres.

Ce n’est qu’au moment où les verres sont enfin reposés avec délicatesse sur la table basse, qu’il se décide à parler.

- Tu es devenu un magnifique jeune homme depuis ta dernière venue par ici !

Taha sent le petit air de reproche dans la voix du père blanc.

- Je sais que je vous ai délaissé mon père, mais notre village réclamait jusqu’alors toutes mes attentions.

- (Antoine) Ce n’était pas un reproche Taha, tu as le droit de mener ta vie comme tu en as envie. Un fait nouveau te fait revenir vers moi et je suis fier de la confiance qui te pousse à venir m’en parler, dis-moi ce qui te trouble mon garçon.

- J’ai une mission mon père et je ne sais pas comment l’aborder car elle me fait… « peur ».

2eme année Fêtes de fin d’année : (28/90) (Afrique) (fin)

Antoine étonné qu’un jeune guerrier Massaï emploie ce mot.

- Raconte-moi tout mon garçon et si je puis t’aider, ne doute pas un instant que je le ferai.

- Je dois retrouver l’enfant devenu homme que mon père t’a amené il y a tant de lunes.

Antoine écarquille les yeux de stupeur.

- Florian ???

- Si c’est le nom de l’enfant aux cheveux rouge, alors c’est bien de lui que je vous parle mon père. Il faut que je le retrouve et que j’accomplisse ma mission.

Antoine soudain pris par une énorme curiosité.

- Qui t’as donné une telle mission mon garçon ? Ton père ?

- Vous savez bien qu’il l’aurait mené à bien lui-même si c’était le cas, non ! C’est le nouveau gardien de la clairière sacrée qui me l’a confié.

Le père Antoine marque un temps d’arrêt en entendant ses paroles, il en connaît maintenant suffisamment des secrets de cette fameuse clairière pour savoir que c’est la mère de « Kinou » qui actuellement en garde l’entrée et en assure avec une extrême efficacité la protection.

L’emploi des mots « nouveau gardien » prêterait à penser que ce n’est plus le cas et qu’un autre animal en a pris la place.

Ce qui attriste le père Antoine qui s’imagine alors que « Kinou » est devenu orphelin et que peut-être ce ne sera pas aussi simple pour lui, au cas où pour une raison ou une autre il reviendrait parmi eux.

- Un nouveau gardien tu dis ? La panthère n’en a plus la charge alors ?

Akim qui était là quand c’est arrivé.

- Elle n’a rien mon père, juste qu’il lui a demandé de partir en précisant que c’était lui maintenant qui serait le gardien de la clairière.

- Mais enfin !! Qui ça lui ???

- (Akim) Le dieu qui a pris l’aspect d’un homme blanc et qui n’existe qu’à moitié.

Antoine incrédule se tourne vers Taha.

- Tu peux m’en dire plus ? Cet homme existe ou n’existe pas, mais ne peut pas être là qu’à moitié !!

Taha repensant à sa rencontre.

- Je ne sais pas trouver les mots qui vont bien mon père, mais Akim a raison quand il dit que son corps est à la fois là mais aussi pas tout à fait. C’est comme si on pouvait passer à travers et ce n’est que quand il s’est mis au milieu des pierres qui soignent qu’il nous a paru presque normal. Mais c’est un dieu, il nous a dit qu’il venait d’au-delà de tout ce qui existe autour de nous et qu’il voyage avec les siens depuis bien avant que nous soyons là.

Antoine se doute bien que l’explication des deux jeunes Massai n’est que la partie qui leur a été compréhensible de celle qu’a pu leur raconter cet homme si étrange et que leur éducation ne leurs a pas permis de comprendre mieux que ça.

- Que vous a-t-il dit d’autre ?

Taha essaie visiblement de retrouver ses souvenirs de la rencontre qu’il a eue.

- Que là où ils vivaient il ne restait plus rien et que pour survivre, son peuple a dû changer de corps et trouver refuge dans les pierres du ciel. Deux de ses pierres du ciel seraient vides à cause de L’enfant aux cheveux rouge et de « Kinou » pour une raison que je n’ai pas comprise, mais qui avait l’air d’être très important pour lui et sa tribu.

- (Akim) Il a confié les pierres du ciel à Taha en lui demandant de les amener près de l’enfant et de « Kinou » pour ensuite revenir les déposer près de ses frères dans la clairière des dieux une fois que ceux de son peuple seraient revenus dedans.

Antoine écoute en écrivant mot pour mot, il ne doute pas un instant des paroles qu’ont interprété avec il en est conscient beaucoup de déformations dues à leurs croyances et à leurs incompréhensions, faute du savoir nécessaire des deux jeunes garçons qui se trouvent en face de lui.

- Mais lui !! Il a bien réussi à prendre l’apparence d’un homme, alors pourquoi ses frères comme vous dites n’en ont-ils pas fait autant ?

Taha désolé de ne pas mieux se faire comprendre.

- Il parlait bizarrement mon père, beaucoup de ses mots nous étaient et nous sont toujours inconnus. Il a parlé de matières carbonées qu’il n’aurait pas trouvées en quantité suffisamment saine pour rester très longtemps sous cette forme, le dieu a voulu nous apparaître comme un homme pour ne pas nous effrayer je crois !! Mais il lui manquait son “cataseur” et il n’est pas sûr qu’ils survivront encore très longtemps sans lui si j’ai bien compris.

Antoine écrit toujours pour pouvoir relire tout ça à tête reposer et tenter d’en comprendre un peu plus sur toute cette histoire.

- Tu es sûr qu’il a dit “cataseur” ? Ce ne serait pas plutôt “catalyseur” ?

- (Taha) C’est ça mon père ! C’est bien ce mot là qu’il a employé mais je ne le connais pas et je n’en comprends pas le sens.

- (Antoine) Cela signifie déclencheur ou activateur.

Taha dans l’incompréhension absolue.

- Si vous le dites mon père !! En tous les cas ce que j’ai bien compris c’est qu’il faut que leurs frères reviennent rapidement près d’eux pour leurs survies et que je dois faire attention de ne pas perdre les pierres du ciel, sinon ce serait la fin pour eux et son espoir en nous était tel qu’il nous les a confiés ainsi qu’un des leurs dans chacun de nos corps, pour que nous puissions communiquer moi et Akim, quand je serais loin dans le pays des hommes blancs.

Le père Antoine se signe rapidement.

- Vous avez un de ses êtres en vous ????? Dieu du ciel !!!!

2eme année Fêtes de fin d’année : (29/90) (Paris) (Hôpital militaire Begin)

Le général Mathéi attend avec impatience que les trois officiers qu’il a convoqués ce matin-là arrivent.

Les ordres reçus dernièrement sur un renforcement de surveillance militaire à l’intérieur de l’hôpital et de vérifier systématiquement d’une façon très poussée les identités des personnes en franchissant l’enceinte, sans lui en donner les vraies raisons le perturbent plus qu’il n’y paraît.

L’arrivée récente du jeune De Bierne avec ce qu’il en a appris sur lui depuis, lui laisse à penser qu’il y a cause à effet.

Il veut faire avec eux le bilan de cette première semaine qu’a passé avec eux le jeune homme, pour surtout en analyser leurs premières impressions à chaud avant qu’il ne revienne le mois prochain.

Son fils qui fait partie de l’équipe qu’il s’est constituée, n’arrête pas de lui dire à quel point il est doué et qu’il en apprend plus avec Florian en un jour, qu’avec n’importe quel autre chirurgien en un mois.

Sachant combien son garçon est pragmatique et connaissant la réputation que le jeune Florian s’est faite au CHU de Reims, le général s’interroge sur ce qu’est en définitif ce jeune garçon et surtout qui tire les ficelles pour qu’il reste malgré tout relativement protégé des médias qui n’en font pour ainsi dire jamais allusion, si ce n’est quelques encarts sans y mentionner ni son nom ni son âge.

Comme si une pression leur était faite pour qu’ils en gardent ce qu’ils en savent pour eux seuls.

« Toc ! Toc ! »

- Oui entrez !!!

Les trois officiers entrent et saluent leur supérieur qui y répond en leurs demandant ensuite de s’asseoir, pour en venir à la raison de cette convocation qu’il précise être informelle et juste pour mettre à plat toutes les pensées qu’ils ont quant à la performance reconnue du jeune De Bierne, sur ses capacités tant intellectuelles que professionnelles qu’il a démontré dans l’enceinte du complexe hospitalier.

- (Le général Mathéi) Bien messieurs !! Venant s’en aux faits !! Pour ma part je dirais que l’intelligence de Florian tout comme son esprit d’analyse sont sans contexte largement au-dessus de qui que ce soit que j’ai pu rencontrer dans ma vie, ou même dont j’ai pu avoir connaissance et cela m’interpelle voyez-vous !! Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il ne fait pas la une des gros titres et qu’au contraire, c’est comme s’il n’existait quasiment pas si ce n’est de quelques personnes dans la profession qui comme nous ont eu écho des “miracles” dont ce garçon est capable de ses mains.

Le capitaine Malherbe devenu « Philsou » pour Florian, prend la parole.

- C’est aussi les questions que je me pose mon général, sans doute est-ce dû en partie à l’énorme sympathie qu’il inspire autour de lui et qui fait que les personnes qui travaillent avec lui évitent de trop parler pour ne pas justement qu’il soit inquiété dans sa vie privée. Je sais que c’est tiré par les cheveux comme explication, mais je ne vois que ça pour expliquer cet état de fait.

Le commandant Hartshum, devenu pour tout le personnel militaire derrière son dos le commandant « à vos souhaits ».

- Je ne suis pas vraiment d’accord sur le raisonnement du capitaine, je dirais que ce garçon manque cruellement d’éducation et que ses moqueries en sont un exemple flagrant. Cela dit pour avoir suivi le travail qu’il a fait durant toute cette semaine, je dois avouer qu’il est à la hauteur de sa réputation. Même si je ne m’explique pas comme le général l’a si bien dit, pourquoi celle-ci ne dépasse pas les portes de la profession. Je pencherais plus pour ma part à une censure ou une protection, qu’importe le terme !! Pour protéger ce garçon d’éventuelles envies de se l’approprier à des fins moins nobles, ou encore plus simplement pour se le réserver une fois qu’il sera au plus haut niveau de son intellect à des recherches avancées pour notre pays.

- (Le général) C’est aussi une des possibilités auxquelles j’ai réfléchi et qui expliquerait cet état de siège qu’on nous impose maintenant.

Le colonel Binet, qui a eu droit aux tags à l’arrière de sa blouse lors de sa rencontre avec Florian.

- Cela viendrait de la présidence alors ? Et surtout ça signifierait que ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il est sous surveillance. Par contre ce que je ne m’explique pas, c’est pourquoi ce renfort de protection si soudain. Ce garçon en quelques heures m’a donné un énorme coup de pied au cul et m’a fait avancer d’une façon spectaculaire dans mes recherches. Là où depuis des années je séchais lamentablement, il m’a guidé vers la solution en quelques paroles et idées lâchées j’en suis sûr avec un intérêt certain, mais aussi une facilité déconcertante.

- (Le général) Donc si je fais une petite synthèse de tout ce qui vient de se dire, je dirai que pour le capitaine c’est un garçon attachant et doué, pour le commandant un moqueur éhonté mais d’un intérêt exceptionnel qu’il faut protéger pour le bien du pays et enfin pour le colonel, un puits de science pourvu d’un esprit de synthèse hors du commun.

Le capitaine en souriant s’adresse au commandant.

- Tu es un peu dur je pense en disant qu’il est irrespectueux !! Je suis bien sûr au courant de votre petit différent, mais je suis certain qu’il n’a pas dit ça pour te blesser mais juste comme une plaisanterie qu’il n’a pas su retenir et qu’il a préféré faire devant toi, plutôt que derrière ton dos comme beaucoup l’ont fait et le font encore.

Le commandant fixe son camarade et commence à sourire.

- Ou alors peut-être m’a-t-il cru tout simplement enrhumé qui sait !!! C’est vrai qu’en y repensant, il n’a pas cherché ses mots et ça lui est sorti tout seul comme une phrase de politesse.

- (Le capitaine) Allez !! Avoue que toi aussi tu as craqué Hi ! Hi ! Moi quand je le vois c’est terrible à dire mais je me bidonne d’avance, mon autorité en a pris un sacré coup depuis qu’il hurle des « Philsou » partout dès qu’il me voit Hi ! Hi !

Le commandant en lui faisant un gros clin d’œil peu militaire.

- Hé !!!

Le général perdant d’un seul coup toute sa superbe.

- Et moi donc, quand il balance des « Marcel » à tout va Hi ! Hi !

Le colonel éclate de rire à son tour.

- Il faudra que je te montre ma blouse Hi ! Hi ! J’ai entendu des gars et des filles m’appeler le « smiley », alors qu’ils croient que je ne les entends pas et je t’assure qu’il n’y a pas que nous qui y avons droits. Ça doit être sa façon de donner des petits noms aux gens qu’il apprécie je dirais, en tout cas ce n’est jamais dit ni fait méchamment.

Le général pour conclure avant de les libérer.

- En tout cas je peux vous garantir que je ferais tout pour qu’il ne lui arrive rien quand il sera entre nos murs !! Maintenant je vais me renseigner sur quelques points qui m’ont mis la puce à l’oreille suite à notre conversation. Je vous remercie messieurs d’avoir parlé aussi librement et je vous en suis gré, vous pouvez disposer !! Je vous tiendrai au courant si j’apprends quelque chose d’intéressant sur notre crevette antimilitariste Hi ! Hi !

Se sentant soudainement gêné de son petit débordement visiblement affectif.

- Rompez !!!

2eme année Fêtes de fin d’année : (30/90) (Au cirque) (L’installation) (La veille au soir, chez les Louvain) (Cours de prévention)

Chacun trouve sa place et s’installe pour ses deux prochaines semaines de vacances, en fait il y a largement la place pour tout le monde et il reste encore de quoi loger deux personnes au cas où quelqu’un d’imprévu arriverait par surprise.

Les Louvain accueillent Damien et Guillaume à la plus grande joie de Léa et de Mathis qui s’empressent à prendre chacun son amoureux dans sa chambre avant que les parents n’en décident autrement.

Guillaume connaît déjà bien la maison, alors que pour Damien c’est la première fois qu’il va y rester pour coucher.

Il est visible que les recommandations des parents sont surtout dirigées vers leur fille, ce qui amuse beaucoup Damien qui leurs en fait la réflexion à table juste pour mettre la gêne à son grand frère.

- Tu vas dormir avec Léa ?

Guillaume fusille son cadet.

- Pourquoi ? Tu ne vas pas en faire autant avec Mathis ?

Damien faisant l’innocent.

- Oui mais nous, ce n’est pas pareil.

André amusé car il a compris le manège de Damien.

- Tu peux nous expliquer la différence s’il te plaît ?

Damien pris à son propre jeu, pique un bol qui fait rire tout le monde.

- Eh bien nous, on ne risque rien quoi !!!

Nathalie fixe sa fille, subitement soucieuse.

- Damien a raison, j’espère que vous êtes sages tous les deux ?

- (Léa) Maman !!! Tu sais bien que nous sommes ensemble avec Guillaume !!

- (Nathalie insiste) Oui mais vous faites attention quand même ?

Guillaume sans cesser de fusiller son frère.

- Tu es content de toi là ?

Il se tourne toujours couleur pivoine vers Nathalie.

- Bien sûr que nous faisons attention, pas comme eux !!

Damien tire la langue à son frère.

- Ça t’embête hein !!

- (André) Mais c’est fini vous deux Hi ! Hi ! Nous nous doutons bien que vous avez des relations sexuelles, mais ce n’est pas une raison pour tout déballer à table. Léa si tu veux pouvoir être tranquille avec ton copain, tu n’auras qu’à aller avec ta mère voire notre médecin pour qu’il te prescrive un contraceptif. Comme ça vous pourrez être plus libre, mais surtout éprouver plus de plaisir qu’avec des capotes.

Nathalie surprise des paroles de son mari.

- Papa !!! Tu entends comment tu parles ??

- Eh bien oui quoi !! Ils seront bientôt majeurs et je ne pense pas leur avoir appris quelque chose qui les a choqués, pas vrai ?

- Oui mais quand même !!

André très sérieusement cette fois.

- Écoutez-moi bien les enfants !! Il n’y a pas encore un an vous étiez amoureux de la même personne et là ça me gênait un peu je dois vous l’avouer. Depuis que vous vous êtes rencontrés je vois bien que c’est du sérieux, il n’y a qu’à voir la tête que vous faites le restant de l’année quand vous êtes loin les uns des autres. Alors oui ! Je vous parle comme un père doit parler à ses enfants, je me rappelle la gêne et le manque de plaisir d’utiliser des capotes, mais c’est nécessaire quand on n’est pas sûr de la personne. Pour vous c’est différent je le conçois bien et c’est juste pour nous éviter d’être grands-parents trop tôt, alors il est peut-être temps ma fille d’envisager pour votre confort à tous les deux d’utiliser un autre moyen de contraception qui vous permettra de découvrir toutes les sensations de plaisir qu’un vrai couple a droit de connaitre.

Mathis bouche bée.

- Eh bien dis donc !!! C’est du lourd ce soir !!

- (André sentencieux) Comme tu dis mon fils !! Vous auriez dû y penser vous aussi, même pour deux garçons il y a des risques à ne pas se protéger.

- (Mathis ahuri) Mais p’pa !! Nous n’avons connu personne d’autre « Dami » et moi !!

- (André) Ça ne prouve rien tu sais ? Un de vous deux aurait très bien pu attraper une saloperie autrement, il n’y a pas que dans les rapports sexuels qu’on peut choper des maladies même si le risque et minime.

- (Nathalie) Ton père a raison et je serais vous, j’irais faire un test !! C’est gratuit et étant donné que vous n’êtes pas allés voir ailleurs, sans de réels risques mais ça vous apprendra à prendre conscience que tout n’est pas écrit d’avance et vous responsabilisera dans la confiance que vous devrez toujours avoir l’un envers l’autre.

Damien qui commence à se demander s’il n’aurait pas mieux fait de se taire.

- Vous savez bien que nous sommes tous en bonne santé grâce à Florian, d’ailleurs vous ne savez même pas ce que c’est qu'un rhume pas vrai ?

- (André en souriant) Il ne sera peut-être pas toujours là et les bonnes habitudes doivent se prendre avant que les problèmes arrivent.

- (Nathalie) Je crois qu’il est temps de passer à autre chose mon chéri, je suis sûre qu’ils ont tous compris le message. Laissons-les profiter de leurs vacances et du temps qu’ils passent ensemble. Juste un mot pour clore le sujet, nous sommes là pour vous guider alors n’hésitez pas à nous parler franchement comme nous venons de le faire ce soir.

Léa se lève et va embrasser son père.

- Tu es le meilleur des papas tu sais !!

Elle va ensuite dans les bras de sa mère.

- Et toi la meilleure des mamans, si tu veux nous irons voir le médecin demain comme ça Guillaume ne sera plus obligé de pester comme il le fait en mettant son « K-way » Hi ! Hi !

Guillaume qui ne s’attendait pas à celle-là, s’étouffe et recrache l’eau qu’il était en train de boire.

- Ho !!!

Grosse crise de fou rire chez les Louvain qui clôt la conversation et surtout qui remet de la bonne humeur pour le reste de la soirée.

Ce n’est qu’une fois dans leurs chambres, que chaque couple discute de tout ce qui s’est dit.

***/***

Dans la chambre de Mathis.

- (Damien) Tu crois vraiment qu’on a pris des risques toi ?

- (Mathis) Bien sûr que non !! Ils ont dit ça pour nous faire réfléchir et apparemment ils ont réussi leur coup à entendre ta question.

- (Damien) Alors on fait quoi pour le test ?

- (Mathis) Ça ne coûte rien de le faire et puis comme tu l’as si bien dit, grâce à Florian nous sommes tranquilles.

- (Damien) Oui je sais, mais s’il n’avait pas été là ?

Mathis se rapproche et prend son copain dans ses bras.

- Déjà une !! Nous ne nous serions certainement jamais rencontrés. Mais grâce au ciel il est là alors arrête de stresser et embrasse-moi.

2eme année Fêtes de fin d’année : (31/90) (Au cirque) (La veille au soir, chez les Louvain) (L’installation)

Damien ne se le laisse pas dire deux fois, leurs lèvres entrent en contact en leur donnant comme à chaque fois l’impression de n’être plus qu’un.

Doucement il pousse Mathis vers le lit, puis s’allonge sur lui en lui dévorant toujours les lèvres avec une passion grandissante qui annonce les prémices d’une nuit blanche.

Mathis se laisse aller et reste passif, laissant Damien donner libre cours à son envie de jouer avec son corps.

Ses vêtements tombent un à un avec une lenteur qui l’exacerbe et le font se tendre la peau couverte de frissons, la langue de son chéri redécouvre son corps comme si c’était la première fois.

Elle laisse à son passage une impression de fraîcheur que le contact des lèvres chaudes de Damien vient ensuite sécher par de petits baisers en lui donnant une sensation vertigineuse de bien être, qu’il traduit par des soupirs de plus en plus sonores.

Damien mordille, lèche et tête les mamelons ultra-sensibles qui s’érigent alors comme de petits sexes, ses mains ne restent pas inactives et caressent la peau douce et blanche jusqu’à l’élastique du slip en coton tendu et déjà auréolé du désir de son occupant.

Un puis deux doigts s’immiscent entre la peau imberbe et le tissu pour venir s’emmêler dans la toison blonde au parfum enivrant.

Ce simple geste fait perdre la tête à Mathis qui d’une main nerveuse prend le poignet de son ami et l’enfonce à l’intérieur afin de sentir la chaleur de son chéri sur son membre tendu à l’extrême.

Damien sourit car il est arrivé là où il voulait le mener et ses lèvres remontent sensuellement dans le cou de Mathis qui geint de plus en plus fort.

***/***

Une fois encore il n’a pu se retenir et quand Mathis rouvre les yeux et sourit à son ami, il comprend à voir son visage satisfait de lui qu’il a fait exprès de l’amener aussi vite au plaisir.

- Salaud !! Attends voir que je t’en fasse autant !!

Damien les yeux brillants.

- J’aimerais mieux que tu m’offres ton beau petit cul.

- Wouah !! J’en rêve depuis nos dernières vacances !!

- Alors tu attends quoi ?

- Laisse-moi souffler cinq minutes quand même, je ne suis pas une machine Hi ! Hi ! En attendant tu pourrais te mettre à l’aise que je mate un peu la bête.

***/***

« Dans la chambre de Léa. »

La jeune fille regarde Guillaume sortir de la douche, uniquement vêtu d’une serviette attachée autour de ses reins et sourit avec en même temps un regard qui ne cache rien de son bonheur de le voir enfin de nouveau ici.

Guillaume lui aussi a les yeux étincelants de joie, depuis le temps qu’il attendait ses retrouvailles d’avec sa petite amie.

Il la trouve plus belle à chaque fois et reconnaît volontiers la chance qu’il a d’avoir cette fille aussi jolie qu’intelligente tout à lui.

Léa profite qu’il soit sorti de la douche pour prendre la sienne à son tour, elle passe devant lui et lui dépose un baiser brûlant sur les lèvres avant de s’éclipser pour revenir le plus vite possible, toute fraiche et désirable se blottir dans les bras si doux et virils de son chéri.

Guillaume soupire et frissonne après ce doux baiser annonciateur d’une suite qui lui donne une énorme bouffée de chaleur par avance.

Il s’allonge, les bras et les jambes écartées sur le lit, il reste ensuite immobile à attendre que sa belle blonde le rejoigne et vienne s’allonger toute chaude sur lui.

Rien que cette pensée lui fait lever magnifiquement le chapiteau entre ses jambes et il regarde amuser sa serviette se soulever pour prendre une forme très significative de son état d’excitation.

Il est tenté d’y porter la main pour se caresser en attendant le retour de Léa, mais préfère s’en abstenir de peur de commettre un impair car il sent bien son corps au bord de la jouissance et ce serait dommage de s’y amener tout seul alors qu’une aussi belle fille va sans aucun doute lui faire ce plaisir d’ici pas longtemps.

Léa sort quelques minutes plus tard et le trouve dans cet état « d’esprit » sans qu’il l’entende venir, ses yeux s’allument de gourmandise quand elle aperçoit son sexe pointer droit vers le plafond et d’un geste nerveux laisse tomber la serviette qu’elle aussi avait ceint autour de sa poitrine pour venir l’enjamber et saisir d’une main tremblante d’excitation la « chose » qui n’attendait que ça.

Guillaume dans un demi-sommeil peuplé de rêves les plus érotiques sursaute et ouvre les yeux, il capte aussitôt la bouche sensuelle de sa chérie

Il l’attrape doucement par la taille puis l’attire vers lui pour rapprocher ses lèvres des siennes et lui donner un baiser si brûlant qu’il la sent trembler de tout son corps.

Il bascule alors pour se retrouver sur elle en ôtant le linge qui maintenant le gêne, la sensation de leurs peaux nues se frottant langoureusement les font frissonner.

Pendant les quelques secondes nécessaires pour sortir le caoutchouc de son étui et d’en couvrir le membre tendu de son amoureux, elle repense aux paroles de son père et se dit qu’en effet il devient urgent d’aller voir ce fameux médecin afin qu’ils puissent ressentir toutes les sensations merveilleuses gommées pour une grande part par cette cloison même si mince fut-elle et qui leur en ôtent elle le sent bien une bonne partie.

Enfin elle le reçoit en elle et son cœur s’accélère, son corps se tend sous les caresses que celles-ci occasionnent dans son intimité.

L’orgasme monte rapidement et sa gorge ahane des petits sons qui rendent son chéri encore plus viril jusqu’à l’explosion de leurs sens quand elle crie son bonheur et que lui déverse son plaisir dans cette maudite capote qui l’empêche d’en ressentir toute la force bouillonnante dans son corps.

Ils restent un long moment encore l’un dans l’autre avant que Guillaume glisse la main entre eux pour récupérer l’étui de latex rempli avant qu’il y ait un risque que sa semence s’en échappe.

Guillaume éprouve également cette impression d’insatisfaction car lui aussi aurait aimé sentir son gland et sa peau se frotter sans remparts dans ce puits d’amour et ressentir la douceur des chairs internes de sa chérie comprimer et caresser les siennes en se doutant bien qu’ainsi leurs plaisirs en auraient été décuplés.

2eme année Fêtes de fin d’année : (32/90) (Au cirque) (L’installation) (La veille au soir)

« Première roulotte »

Sébastien s’écroule sur le premier lit, c’est la première grande marche qu’il fait et il se sent épuiser car son corps malgré toutes ses séances de kiné n’a pas encore retrouvé toute sa résistance d’avant l'accident.

Marc, Sylvain et « Seb » qui partagent la roulotte le regardent en souriant, heureux qu’il ait enfin quitté son fauteuil roulant et admirent ce jeune garçon devenu leur ami.

C’est tout naturellement sans se poser de questions qu’ils se sont mis ensemble, déjà parce que Sylvain, Sébastien et « Séb » partagent la même maison au quotidien, mais aussi parce qu’ils se sentent très proches les uns des autres.

La roulotte est très belle, magnifiquement conservée comme celles des saltimbanques du passé.

Ses couleurs vives leurs ont tout de suite plu et ils apprécient le confort inattendu dont elle dispose.

Les deux grands lits sont séparés du coin salon par une porte escamotable et la petite cuisine comporte tout l’électroménager moderne des caravanes haut de gamme.

Sylvain regarde attendri Marc qui reste ébloui, les yeux fixés sur son compagnon et prend la main de son copain en la serrant fortement.

- C’est beau l’amour tu ne trouves pas ?

- (« Seb ») Tu devrais en prendre de la graine et me regarder toi aussi avec cet air de merlan frit plus souvent Hi ! Hi !

Marc se tourne vers eux.

- De qui tu parles là ?

« Seb » en faisant l’innocent.

- Qui ça ? Moi ?

- (Marc amusé) Oui… toi !!

- Devine un peu !!

Sylvain plus pragmatique.

- Ce n’est pas tout ça les gars !! Comment on gère pour ses deux semaines ?

Sébastien se redresse sur un coude pour faire un tour d’horizon.

- Il n’y a pas de pièce insonorisée ici, alors va falloir mettre des bouchons d’oreilles Hi ! Hi !

« Seb » comprenant de quoi il fait allusion, fait une grimace plutôt comique.

- Ça craint !!!

Marc fixe Sylvain d’un air interrogateur.

- Qu’est-ce que tu proposes ?

- (Sylvain) C’est moi qui ai posé la question je te signale !! Il n’y a pas trente-six solutions en fait. Soit on reste sages pendant deux semaines, soit on se donne des horaires ou encore on fait comme on veut sans que ça choque les autres.

« Seb » éclate de rire devant la tête que fait Marc.

- Il y a encore une possibilité Hi ! Hi !

Sébastien sentant la connerie venir.

- À oui ? Laquelle ?

- On fait ça à quatre Hi ! Hi !

- (Sébastien sourit) Explique un peu !! Chacun de notre côté ou ensemble ?

Sylvain lui rend son sourire.

- On laisse faire suivant l’envie Hi ! Hi ! Non sérieux les gars ! Il faut se mettre d’accord, pour ma part je ne me vois pas faire ça à la sauvette !! Alors je préférerais qu’on ne se cache pas, tout en respectant l’intimité de l’autre couple. En gros nous pouvons regarder mais pas toucher, ça vous va ?

Tous finissent après un temps de réflexion par donner leurs assentiments à sa proposition, Marc tient juste à préciser un truc qu’il voit bien à la tête que fait son copain qu’il n’osera pas en parler le premier.

- C’est d’accord mais sachez quand même que Sébastien n’a pas encore fait… Heu !!

Disons certaines choses et qu’il risque de ne pas être à l’aise.

- (« Seb » étonné) T’es encore puceau ?

Sylvain devant le bol que prend Sébastien.

- Cool mec !! Tu n’auras qu’à mater les pros pour prendre des cours Hi ! Hi !

Sébastien rouge pivoine.

- C’est malin !!

Sylvain se retourne vers Marc.

- Sans déconner !! Vous ne l’avez encore pas fait depuis le temps que vous êtes ensemble ?

- (Marc) On a fait pas mal de trucs quand même, mais pas « tout » si tu vois de quoi je parle. J’attendais de mettre les choses au point avec Alexie et Arnault. Sébastien pour sa part ne voulait plus être handicapé. Maintenant que tout est clair pour moi et que tout va bien pour lui, il n’y a plus de raisons d’attendre plus longtemps.

- (« Seb » curieux) Au fait, comment ça s’est passé vos explications ? Il m’a semblé que vous pensiez tous la même chose et que ça va bien maintenant pour vous quatre.

- (Marc) Oui !! Avec Arnault c’était une connerie, nous n’aurions jamais dû le faire. Si nous ne nous voyions plus, ce n’était pas par indifférence mais parce que nous étions mal dans notre peau et que nous n’osions pas nous l’avouer franchement. Maintenant tout est redevenu comme avant, je respire beaucoup mieux je vous l’avoue.

- (Sylvain) Et pour « Alex » ?

Marc regarde Sébastien qui le fixe avidement en attendant sa réponse.

- C’est plus compliqué avec lui, nous nous aimons toujours mais nous avons fait le choix de ne plus être ensemble. Je sais que ça paraît bizarre comme situation, mais je suis bien avec Sébastien et Alexie aime « Nono », alors nous tâcherons de nous en tenir à ce que nous avons décidé tout à l’heure et de rester ami.

- (« Seb ») C’est un peu comme « Flo » avec Éric et « Raphi », non ?

- (Marc sérieux) Oui et non !! En fait je ne suis pas d’un esprit partageur comme eux, je préfère que ça reste comme ça.

Sébastien détache son regard de celui de Marc, visiblement satisfait de ses paroles.

- Tu ne le regretteras pas un jour, tu crois ?

Marc sourit à son chéri et lui dit d’une voix rauque empreinte d’émotion.

- Je ne pense pas, non !!!

- (Sylvain) Et puis on est là nous, pas vrai ?? si vous avez envie de faire des galipettes à plusieurs, ne vous gênez pas pour demander Hi ! Hi ! Nous en avons déjà parlé avec « Seb » et c’est un truc qui nous tenterait bien, surtout avec de vrais potes. Et puis imagine comment je serai tranquille sur ce coup là, je pourrai rêver tout haut sans que « Seb » s’en offusque Hi ! Hi !

Il ferme les yeux et d’une voix qui simule l’excitation.

- Oh oui !! Ha c’est bon !! Vas y « Seb » !!

Il rouvre les yeux en riant.

- Tu vois ?? Il croira que c’est de lui que je parle Hi ! Hi !

« Seb » avec un grand sourire.

- Ça ne marchera que dans un sens ton truc, hein « Marco » ??

- (Marc) Vous êtes vraiment de grands malades vous deux Hi ! Hi ! Vous ne pensez vraiment qu’à ça pas vrai ?

Sébastien en riant étant bien placé pour.

- Je confirme Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (33/90) (Au cirque) (L’installation) (La veille au soir) (suite)

« Deuxième roulotte »

Alice et Carole rangent les affaires qu’ils ont emportées dans les placards très pratiques de leur roulotte, elles aussi sont charmées par le style bohémien de celle-ci et discutent tranquillement en faisant un peu de rangement, pendant que les garçons s’imprègnent des lieux.

Flavien reste près d’Anthony, il lui montre au fur et à mesure où tout est rangé et comment sont disposés les différents meubles, afin que celui-ci ci retrouve facilement en cas de besoins.

Comme les deux filles, les garçons s’entendent à merveille et s’amusent pour un oui pour un non.

La question de la vie en commun qu’ils vont vivre pendant ses deux semaines leur est bien sûr présente à l’esprit, mais ils ne sont pas aussi à l’aise que les couples de garçons pour en parler aussi franchement.

Les filles malgré tout abordent le sujet en petites allusions qui les amusent beaucoup alors qu’elles pensent ne pas être entendues des garçons, mais ceux-ci ont l’oreille fine et font comme si de rien n'était en ne ratant rien de ce qu’elles se disent.

Alice en aidant Carole à faire son lit.

- Tu ne trouves pas que le lit est plus petit que la normale ?

- C’est ce que je me disais aussi figure toi, regarde le drap-housse déborde de partout.

- Va pas falloir que Flavien remue trop sinon tu vas vite te retrouver par terre. Et puis où va-t-il mettre ses pieds, ils vont dépasser d’au moins dix centimètres en dehors Hi ! Hi !

- (Carole amusée) Il n’a qu’à pas être aussi grand aussi !!

- C’est sûr que ça à des avantages mais aussi des inconvénients. Par exemple, comment vous faites pour vous embrasser pendant que vous vous faites des câlins ? Ça ne doit pas être pratique Hi ! Hi !

Carole lui fait un clin d’œil.

- C’est aussi bien parce que pendant les câlins comme tu dis, je peux au moins respirer.

Alice lui rend son clin d’œil.

- J’imagine que si c’est à l’image du reste, tu dois bien avoir besoin de ça Hi ! Hi !

- C’est sûr !! Tu sais qu’au début je n’étais pas plus rassurée que ça, mais en fait ça passe Hi ! Hi ! Et même c’est vraiment bien, mais je te passe les détails techniques Hi ! Hi !

Anthony glisse un mot tout bas à l’oreille de Flavien.

- Elle ne se plaint pas on dirait.

- (Flavien) J’aime beaucoup quand elles parlent ensemble Hi ! Hi ! Faudra leur en laisser plus souvent l’occasion.

- Comme ça monsieur est bien monté si je comprends bien ?

- On peut dire ça oui !! Pourquoi ? Pas toi ?

- Comment veux-tu que je le sache ?

Flavien se trouvant tout con d’un seul coup.

- Oui c’est vrai, excuse-moi je n’avais pas pensé à ça.

Anthony hésite, puis se lance.

- Tu pourrais me le dire si je te montrais ?

- Ça t’inquiète tant que ça ?

- J’aimerais savoir c’est tout ! Alors !! Tu serais d’accord ?

- (Flavien gêné) Pourquoi tu ne demandes pas à ton frère ?

- (Anthony) T’es fou !! Jamais je n’oserai, j’aurais trop peur qu’il se moque de moi si c’était trop petit.

- Et Alice qu’est-ce qu’elle te dit ?

Anthony pique un bol que Flavien capte au premier coup d’œil.

- Ben !! C’est qu’elle ne l’a pas encore vue, c’est pour ça que je stresse. Surtout après la conversation qu’elle vient d’avoir avec Carole.

Flavien amusé prend une bouteille d’eau minérale sur la table.

- Tiens prends !! Est-ce qu’elle est aussi grosse que ça ?

Anthony prend la bouteille en main et aussitôt devient tout pâle.

- C’est ça la taille normale !!!

Flavien se retient d’éclater de rire.

- Non !! C’est une petite taille je dirais, j’espère pour toi que tu es mieux monté que ça sinon c’est sûr qu’elle va se moquer de toi et si elle ne dit rien c’est qu’elle n’en pensera pas moins.

Anthony dégluti avec peine.

- Tu es sûr ?? Putain !! Manquait plus que ça !! Déjà qu’elle doit faire avec mon handicap alors maintenant imagine quand elle va s’apercevoir que j’ai rien dans le caleçon, la honte !!

Flavien mort de rire cette fois-ci.

- Allez !! Tu ne vois pas que je te charrie ? Tu serais un monstre si tu en avais une pareille Hi ! Hi !

Anthony hésite puis sourit.

- Tu t’es bien amusé, c’est malin !!

Flavien l’emmène au fond de la roulotte pour ne pas se faire repérer par les filles à force de rire.

- C’était trop tentant Hi ! Hi !

Il voit la tête suppliante d’Anthony et soupire.

- Bon ok !! Déballe le matos et je te dirais ce qu’il en est !!

Anthony ne se le fait pas répéter deux fois, il ouvre sa braguette et sort son sexe.

- Alors !!!

Flavien tente vaille que vaille de garder son sérieux.

- Comme ça, on ne peut rien dire, elles sont quasiment toutes pareilles. Faudrait qu’il soit un peu plus raide si tu vois où je veux en venir.

Anthony n’avait pas pensé à ça et reprend un magnifique bol.

- Tu veux que je bande ?

- Si tu veux mon avis alors ce serait bien oui !

- Ah !! Ça ne va pas être facile comme ça.

- Tu n’as qu’à penser à Alice quand elle t’embrasse ou quand tu la tiens dans tes bras et ça devrait marcher, tu peux aider un peu aussi en te touchant.

Anthony fait comme lui dit son ami et petit à petit son sexe prend du volume pour enfin devenir bien raide, Flavien un peu gêné quand même de regarder un garçon bander devant lui ne dit plus rien et se contente d’un coup d’œil rapide pour vérifier ce qu’il en est.

- C’est bon « Antho » !! Tu peux remballer popole !! J’en ai vu assez.

Anthony soulagé, rentre avec difficulté sa queue raide dans son sous-vêtement.

- Alors ? Ça donne quoi ?

- Et bien honnêtement tu n’as pas à te plaindre, elle est nettement au-dessus de la moyenne.

- Tu ne dis pas ça juste pour me faire plaisir ?

- Cause s’en à Alice quand vous aurez été jusque-là et tu verras, allez !! Ne t’inquiète plus pour ça, non seulement tu es un beau mec mais en plus bien gaulé là où il faut, alors maintenant il ne te reste plus qu’à la faire décoller ta copine Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (34/90) (Au cirque) (L’installation) (La veille au soir) (suite)

« Troisième roulotte »

Yuan embrasse sa copine à peine sont-ils à l’intérieur de leur roulotte, ils sont vite interrompus par l’arrivée des deux autres locataires qui en entrant se sont bien rendu compte de ce qu’ils faisaient.

- (Rémi amusé) Ne vous en faites pas pour nous, nous allons vivre ensemble quinze jours alors ce n’est pas gênant si vous vous embrassez vous savez.

Baptiste derrière lui.

- Pour le reste essayez d’être discret, parce que nous on est encore célibataire Hi ! Hi !

- (Yuan) Hum !! Ca risquerait de vous donner des idées et à votre âge on sait ce que ça donne Hi ! Hi !

- (Baptiste) C’est toi qui nous dis ça !! J’y crois pas le mec !! Déjà tu n’es pas plus vieux que nous et en plus ne nous dis pas que tu es un petit saint !!! Personne ne te croirait de toute façon.

Patricia plisse les yeux d’amusement.

- Eh bien les garçons !! On se lâche là !! Vous n’aviez qu’à amener vos copines.

- (Rémi) Pff !!! Faudrait déjà qu’on en ait !!

- (Patricia étonnée) Deux beaux gars comme vous ? Ou vous êtes trop timides ou vous avez un problème, ce n’est pas possible autrement.

- (Rémi) A t’entendre ce devrait être facile, seulement je n’arrive pas à aller leurs parler et quand j’essaie ça me bloque.

- (Patricia) Elles ne viendront pas toutes seules tu sais ?

Elle jette un œil en coin à Yuan.

- Enfin quelques-unes peut-être, mais c’est loin d’être une généralité.

- (Rémi) Pourtant Alice l’a bien fait !!

- (Patricia amusée) Alors tu devras attendre encore un peu et puis pour « Antho » ce n’est pas pareil tu le sais bien.

- (Rémi) Ouaih, mais c’est chiant !!

- (Patricia curieuse) Tu n’as pas quelqu’un en qui tu tiens beaucoup et à qui tu penses quand tu... (Gênée) Enfin tu vois quoi ? Ce que font les garçons quand ils n’ont personne.

Rémi en rougissant.

- Bien sûr mais ce n’est pas pareil !!

- (Patricia) Parle lui s’en, si tu penses à elle il y a de grande chance que ce soit réciproque.

Rémi baisse les yeux.

- Ce serait étonnant et puis comme je te l’ai dit, ce n’est pas pareil !!

Patricia voit bien sa gêne et préfère ne pas insister plus longtemps.

- Et toi Baptiste ?

- (Baptiste sursaute) Hein !! Ah… moi !! Eh bien c’est sans doute comme pour Rémi, je suis trop timide pour aborder quelqu’un qui me plaît. En plus, je ne suis pas sûr du tout que ce sera réciproque.

- Eh bien !! C’est que vous ne vous sentez pas encore prêt, ne désespérez pas et ça arrivera en général sans prévenir.

- (Yuan) J’étais comme vous, en quelques mois tout a basculé dans ma vie et je suis tombé amoureux comme tout le monde.

***/***

Voyant que le sujet est clos, Yuan réfléchit un moment et cherche à comprendre ce qui ne va pas chez ses deux gars qui ont pourtant tout pour plaire.

L’excuse de la timidité ne tient pas vraiment car depuis qu’il les connaît, ils ne se sont pas comportés comme des garçons ayant ce genre de problèmes.

Il repense alors à sa première rencontre avec le groupe de musicien et des paroles que Guillaume a tenues devant Florian.

Il lui semble bien se rappeler qu’il disait que Baptiste était tombé amoureux de « Flo » et depuis le jour où il a rencontré Rémi, il les a toujours vus ensemble.

Rémi quant à lui, paraît convaincu qu’il aime les filles et il voit bien que Baptiste fait en sorte de lui laisser croire que pour lui c’est pareil.

De là à se poser la question de ce qu’éprouve réellement Baptiste pour son copain, le pas n’est pas très grand à franchir et Yuan le franchit tout de suite, en comprenant d’un coup l’attirance qu’ils peuvent avoir l’un envers l’autre.

Ce n’est pas gagné d’avance pour eux car si Baptiste en est certainement conscient, il en est loin d’en être de même pour Rémi qui n’a pas encore eu le déclic comme lui l’a eu avec Florian et Thomas.

Maintenant se dit-il, ce ne sont pas ses affaires et il espère juste que ça n’aura pas d’influence sur ses vacances pendant lesquelles il attend tant de chose pour lui, sa compagne et ses deux amis.

Baptiste et Rémi ressortent quelques minutes plus tard pour aller faire un tour sous le chapiteau, ayant entendu la musique annonciatrice du début du spectacle.

Yuan en profite pour en parler avec sa chérie et de savoir ainsi s’il n’y a que lui qui a eu cette impression de ce qu’il se passe entre ses deux amis.

- Ce n’est pas gagné pour eux, non ?

- (Patricia) Comment ça ? Tu veux parler de leurs problèmes avec les filles.

- Je ne pense pas que ce soit ça leur vrai problème.

Patricia d’une voix douce.

- Ils s’en rendront bien compte un jour, c’est à eux de faire le tri dans leurs têtes et tu verras qu’à ce moment-là, les choses évolueront très vite entre eux.

- Baptiste connaît ses sentiments, j’ai l’impression que le souci vient de Rémi qui est dans le déni de sa personnalité et qui veut à tout prix suivre le chemin de la normalité, ou du moins ce qu’il considère comme tel.

Patricia prend son bel asiatique par la taille.

- Tout le monde ne s’appelle pas Yuan tu sais ?

Yuan tourne la tête et l’embrasse.

- Ni n’a la chance d’avoir une Patricia comme chérie !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (35/90) (Au cirque) (L’installation) (La veille au soir) (suite)

« Quatrième roulotte »

Alexie regarde son copain allongé sur le lit à observer autour de lui comment est aménagée la roulotte, il sourit visiblement heureux que la mise au point tant attendue se soit passée sans problème.

Ne serait-ce la reconnaissance qu’il reste encore quelque chose de fort entre lui et Marc, mais que celui-ci n’a pas choisi la voie de Florian et préfère rester monogame avec son Sébastien, qui somme toute a l’air d’un garçon plutôt plaisant à première vue.

Arnault le regarde à son tour et reste un moment à tenter de comprendre ses expressions, ni parvenant pas il préfère lui poser la question.

- Tu es ou là ?

- Hein !!! Oh ! Pardon ! Je pensais à Marc et à ce que nous nous sommes dit tout à l’heure.

- Tu aurais préféré quoi ? Qu’il te dise que pour lui tu ne comptes plus ?

- Peut-être oui, ça m’aurait fait mal sur le coup !! Seulement ensuite ça m’aurait été plus facile, alors que maintenant va falloir que je gère et que je me fasse à l’idée. Bon !! Parlons d’autre chose tu veux bien ? Apparemment pour toi c’est cool, au fait j’y pense ? Et la bande ? Tu les as trouvés comment ?

- (Arnault sourit) Il n’y a rien à jeter et je t’avoue qu’il y a de quoi fantasmer Hi ! Hi !

- Juste fantasmer ?

- Bien sûr !! Qu’est-ce que tu crois ? C’est avec toi que je suis bien et tu le sais très bien.

- Et Florian ?

- Il a l’air sympa mais je préfère son mec, en plus nous n’avons pas vraiment eu le temps de faire connaissance. Mais c’est sûr qu’il me plaît bien avec sa tête de comique Hi ! Hi !

- Moi je l’adore !! C’est mon meilleur pote, quand tu le connaîtras mieux ce sera pareil pour toi tu verras.

- Peut-être oui, mais encore faut-il que ce soit réciproque et je n’ai pas l’impression qu’il a vraiment fait attention à moi.

- Mais c’est normal, tu as vu le monde ?

- Je reconnais que c’est plutôt impressionnant, jamais je n’aurais pu imaginer qu'on pouvait avoir autant de copains.

- Et encore, ils ne sont pas tous là !

- C’est ce que j’ai cru comprendre !! Wouff !! Je ne sais pas comment il fait pour gérer ça, sans en laisser de côté je veux dire.

- (Alexie amusé) Lui, il y arrive très bien et je n’ai jamais entendu personne se plaindre, sinon c’est plutôt cool ici ? Tu en penses quoi ?

- C’est vrai, dommage que nous ne soyons que nous deux à partager cette roulotte. Ça nous aurait permis de faire mieux connaissance avec quelques-uns d’entre eux.

- Il n’y a pas de temps de perdu, il y aura bien quelqu’un qui voudra rester un peu ici de ceux qui vont rentrer dans leurs familles tous les soirs.

- Ça serait sympa.

- Pourquoi ? Tu n’es pas bien juste avec moi ?

- Ce n’est pas ce que je veux dire tu le sais bien, juste que là j’ai un peu l’impression qu’on nous a mis de côté.

Alexie le regarde étonné.

- Mais où tu vas chercher un truc pareil ?? Ils ne sont pas comme ça, je t’assure et surtout s’il y avait un lézard, ils ne se seraient pas privés pour le dire. Tu ne les connais pas encore autant que moi, je suis sûr que nous ne serons pas seuls longtemps tu verras.

- Si tu le dis !!

- On fait le pari ?

Arnault a l’œil qui s’allume d’un coup.

- Du genre ??

Alexie a bien vu son changement d’expression.

- Je te vois venir avec tes gros sabots, tu penses à un truc bien cochon je suis sûr.

- Rhoooo !!! Qu’est ce qui te fait dire ça Hi ! Hi !

- Mon petit doigt peut être.

- Hum !! Je voyais un truc beaucoup plus gros moi !!

- (Alexie sourit) Ok je vois !! Alors on le fait ce pari ?

- D’accord !! Moi je dis qu’on restera que tous les deux au moins toute la première semaine.

- Et moi je dis que non !!

- Si je gagne tu devras montrer ta bite en érection à une des filles.

Alexie, sûr de lui.

- Bingo !! Et si c’est moi qui gagne, tu devras en faire autant devant au moins un de ceux qui partageront notre roulotte et te branler devant lui ou elle.

- Hé !!! T’es vache là !! Je ne t’en demande pas autant moi !!

- Fallait le faire Hi ! Hi ! Maintenant c’est trop tard, alors tu te dégonfles ?

- Là ma couille, tu vas prendre chère si je perds crois-moi Hi ! Hi !

- Top là alors ???

Arnault hésite quand même quelques secondes.

- Top là !!

Les deux garçons se frappent dans les mains, à ce moment-là la musique s’échappe du chapiteau et ils comprennent que le spectacle va bientôt commencer.

Ils se regardent avec la même question dans le regard et se mettent à rire en renfilant leurs manteaux pour courir comme des gosses vers la sortie, ils foncent alors pendant tout le chemin jusqu’à l’entrée de l'immense chapiteau et s’installent avec dans le regard des lueurs de joies qui les ramènent à leur enfance.

Rémi et Baptiste les reconnaissent et changent de place pour venir s’asseoir près d’eux, Rémi leurs sourit et leurs pose une question qui éclate de rire Marc.

- Dites les gars ? Comme vous n’êtes que vous deux, ça ne vous dérange pas si nous venons partager la roulotte avec vous ? Yuan et Patricia sont en couple et préféreront sûrement avoir plus d’intimité. Si c’est bon, nous viendrons avec nos affaires demain après leurs avoir expliqué nos raisons.

Il voit Alexie mort de rire se moquer gentiment de son copain.

- Qu’est-ce que j’ai dit de si drôle ?

2eme année Fêtes de fin d’année : (36/90) (Au cirque) (L’installation) (La veille au soir) (suite)

« Chez les Delierre dans la chambre d’Éric »

- Pff !!! Tu as vu le monde ???

Éric sourit, amusé par la tête que fait son copain en lui disant ça.

- Tu le savais pourtant ? Je ne vois pas ce qui t’étonne ?

- T’es marrant toi !! Entre le savoir et le voir, il y a un sacré seuil à passer. En plus il y a plein de nouveaux, je ne suis pas certain de me rappeler le prénom de chacun.

- Ça viendra t’inquiète !! En tous les cas ils ont l’air bien sympa tous autant qu’ils sont, tu ne trouves pas ?

- J’aime bien Anthony et Arnault et toi ?

- Patricia a l’air cool et Yuan heureux d’être avec elle, j’aime bien aussi Baptiste et Rémi. Je ne sais pas si c’est parce que je vois des gars comme nous partout ou quoi, mais j’ai l’impression qu’ils se tournent autour sans arriver à se décider ses deux-là.

- (Raphaël amusé) Je pense plutôt que tu aimerais prendre tes désirs pour des réalités Hi ! Hi !

Éric redevenant sérieux.

- En tous les cas, ça va être coton pour nous retrouver tous les quatre avec tout ce monde.

Raphaël lui fait un clin d’œil.

- T’inquiète pas pour ça, ils trouveront bien un moyen et puis sinon je saurais bien les y décider moi.

- Ah oui ?? Je suis curieux de voir ça ?

Raphaël s’approche en lui faisant les yeux doux, la démarche aguicheuse et aussitôt Éric ne manque pas de déglutir avec difficulté, tellement son excitation vient d’un coup de monter de plusieurs crans.

Raphaël sourit, heureux de son petit effet.

- Là tu vois !!! Ni « Flo », ni « Thom » n’y résisteront eux non plus !! Je suis trop sexe quand j’ai envie de toi ou de nous quatre, rappelle-toi la dernière fois qu’ils sont venus ! Hi ! Hi !

- (Éric) Oui mais là tu risques d’avoir froid aux pieds Hi ! Hi !

Raphaël met ses deux mains autour du cou de son ami et le lui caresse avec ses bras en le fixant dans les yeux.

Éric frémit alors que son sexe fait un bond dans sa prison de tissu, ça n’échappe pas bien entendu à Raphaël qui s’écarte de lui doucement un peu moqueur.

- Là tu vois !!! Sans les pieds Hi ! Hi !

- J’espère que tu ne feras pas ça avec « Flo » quand nous serons tous ensemble ? Imagine le boxon s’il commence à pousser ses petits cris et qu’il envoie ses phéromones dans tous les sens.

- (Raphaël) Ça fera une méga touze Hi ! Hi !

- On aurait l’air fin après ça.

Raphaël redevenant sérieux.

- Bah !! On trouvera sûrement l’occasion de passer un petit moment sympa entre nous.

- (Éric) Et « Yu » ?

Raphaël est surpris de la question.

- Quoi « Yu » ?

- Tu te rappelles ce que nous ont dit Florian et Thomas ?

- Oui et alors ? Je ne vois pas le problème ? On l’aime bien, non ?

- (Éric sérieux) Ce n’est pas ça la question, je crois savoir qu’il est toujours autant amoureux de Florian et aussi de « Thom ».

- (Raphaël les yeux brillants) Faudra juste trouver un lit plus grand c’est tout, où est le lézard ?

- Là je crois que tu te trompes du tout au tout avec lui, si j’ai bien tout compris ce n’est pas le genre à aller voir les mecs.

- ?? Tu te contredis là ?? Il n’y a pas cinq minutes tu viens tout juste de dire le contraire !! Faudrait savoir ?

- J’ai dit qu’il était amoureux d’eux deux, pas qu’il était gay et qu’il aimait les mecs, d’ailleurs tu l’as bien vu avec Patricia ?

- Parce qu’aimer deux mecs, ce n’est pas être gay pour toi ?

- Pas forcément !! Je m’explique. Je crois qu’il est prêt à envisager des relations très fortes avec eux mais sûrement pas avec d’autres, tu vois bien qu’il n’est pas pareil avec nous quand même ?

- On est copains, non ?

- C’est sûr mais que ça, il nous aime beaucoup j’en suis sûr mais ça s’arrête là et d’ailleurs je t’avouerai que ça me convient bien comme ça.

- Pourquoi ? Il est à croquer pourtant ?

Raphaël voit le regard que lui lance son copain.

- Attends !! Ne te méprends pas sur mes paroles, je ne voulais pas dire que je voulais coucher avec lui. Juste que je le trouve hyper craquant et ta dernière phrase m’avait laissé supposer que tu pensais le contraire.

Éric comprend et se déride.

- Bien sûr qu’il est à tomber, faudrait être aveugle et encore !! Je voulais juste dire que nous quatre c’était bien pour moi et que le fait qu’il n’était pas attiré par nous deux m’allait très bien.

- Et « Flo » et « Thom » ? Tu crois qu’ils ont besoin d’un cinquième ?

- Ça, c’est leur problème et je ne me permettrai pas de les juger là-dessus. Une chose est sûre, c’est que Florian aime Yuan autant qu’il nous aime mais pour Thomas je me pose encore la question.

- Et bien pas moi parce que vois-tu ? Nous en avons parlé ensemble il n’y a pas bien longtemps et mon impression est que pour lui aussi il compte beaucoup, d’ailleurs connaissant Thomas comment pourrait-il en être autrement ? Jamais il n’accepterait de faire croire une chose qu’il ne penserait pas réellement, tu le sais aussi bien que moi.

- (Éric sentencieux) J’espère juste qu’ils sauront s’arrêter là, sinon je les plains.

2eme année Fêtes de fin d’année : (37/90) (Au cirque) (L’installation) (La veille au soir) (fin)

« Chez les Jourdan »

Anne-Lise regarde avec émotion sa fille et son futur gendre se tenant main dans la main, assis l’un près de l’autre sur le canapé du salon.

Ça lui rappelle tant de souvenirs quand elle et Marc avaient le même âge, alors qu’ils passaient les week-ends chez ses parents.

Marc avait ce même air un peu emprunté comme l’a en ce moment Aurélien, elle adore ce jeune homme en qui elle ne trouve que des qualités.

Elle reconnaît volontiers que c’est un beau garçon mais ce qu’elle apprécie le plus c’est ce calme olympien qu’il tient en toutes circonstances, ne se démontant jamais pour quoi que ce soit et d’une franchise qui parfois la gêne quelque peu.

- Alors les enfants ? Content de vous retrouver pour deux grandes semaines ?

- (Chloé) Oh oui maman, en plus nous allons tous nous retrouver pendant la journée et il paraît même que Florian va faire un spectacle en public. C’est le directeur du cirque qui lui a demandé, il semblerait qu’il lui trouve des qualités cachées Hi ! Hi !

- (Anne-Lise amusée) Pas pour tout le monde, nous ne manquerons ça pour rien au monde. Prévenez-nous quand vous saurez à quel moment ça se fera, je suis certaine que ton père en rira d’avance.

- Tiens oui au fait !! Il est ou papa ?

- (Anne-Lise) Tiens oui au fait !!

Aurélien d’une voix calme.

- Il doit sans doute être toujours à la cave, tout à l’heure je l’ai croisé et il était trempé pissant. Paraîtrait qu’il y a la canalisation d’eau qui a lâché et qu’il n’est pas sûr d’arriver à la réparer.

- (Anne-Lise affolée) Mon Dieu !! Il lui est peut-être arrivé quelque chose !! Ça fait plus d’une heure que je ne l’ai pas vu !!

Aurélien se lève tranquillement.

- Je vais aller voir si tout va bien.

Les deux femmes le regardent partir et se regardent incrédules.

- (Anne-Lise) Il y a des fois où il m’inquiète ton copain tu sais ?

Chloé se retenant pour ne pas rire.

- C’est sa façon d’être, rien ne le démonte. Un jour il arrivera tranquillement avec sa tête sous le bras en nous disant qu’il a un petit problème.

Anne-Lise ne peut s’empêcher de sourire.

- Tu n’as jamais envie de le secouer un peu ?

Chloé en riant et en se levant.

- Des fois j’avoue que si !! Allons plutôt voir comment ça se passe en bas, il est capable d’apprendre à nager à papa si la cave est pleine d’eau Hi ! Hi !

***/***

« Chez les Désmaré »

Maurice rentre chez lui en banlieue parisienne, Martine sa femme est dans la cuisine à préparer le repas et se retourne en entendant des pas derrière elle.

- Ah !! Te voilà déjà mon chéri ? Tu as quitté le bureau de bonne heure aujourd’hui ?

Maurice avec un grand sourire.

- Tu ne vas pas me croire mais je suis en vacances, c’est bien la première fois depuis très longtemps que ça ne m’était pas arrivé.

Martine les yeux ronds.

- Comme ça ?? Sans prévenir ??

- C’est calme en ce moment et j’avais envie de profiter des fêtes de fin d’année avec ma famille, on prépare nos valises et si tu veux demain on part quelques jours s’aérer un peu les idées.

- (Martine ravie) Tu nous emmènes où ?

- (Maurice) Au cirque !!

- Qu’est-ce qu’on va faire dans un cirque ?

- Se détendre ma chérie, tu ne devrais pas le regretter crois-moi Hi ! Hi !

Martine visiblement à l’ouest.

- Tu es sûr que ça va bien ? Et Erwan ? Tu y as pensé ? Il va se retrouver ici tout seul ?

- Surement pas puisqu’il vient avec nous.

- Allons mon chéri !! Tu sais bien qu’il n’est plus en âge de partir avec ses parents.

Maurice lui fait un clin d’œil.

- Il est là ?

- Oui, il est rentré depuis déjà un moment et comme d’habitude il est dans sa chambre avec son ordinateur.

Maurice met ses mains en porte-voix et hurle.

- Erwan !!!! Descends !!! J’ai un truc à te dire !!!

Un bruit de pas à l’étage, puis une porte qui s’ouvre.

- C’est toi p’pa qui m’appelle ?

- Oui descend-s’il te plaît, il faut que je te parle !!

Une cavalcade dans l’escalier et Erwan déboule, surpris de cet appel paternel dont il n’a pas l’habitude.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

- J’emmène ta mère en vacances dès demain, tu viens avec nous ?

Erwan en faisant la grimace.

- Vous allez où ?

Maurice fixe sa femme toujours en souriant, celle-ci lui fait un signe convenu comme quoi elle l’avait prévenu.

- A Aix en Provence pour voir un ami qui passe des vacances dans un cirque, mais si tu veux rester là libre à toi.

Erwan fait tout de suite le rapprochement et saute dans les bras de son père, fébrile.

- Et comment que je viens avec vous !!! Youppiiiii !!!

Il embrasse sa mère surprise et remonte à fond la caisse l’escalier en criant de joie.

- Youppiiiii !!!!

Maurice regarde sa femme, content de son petit effet.

Celle-ci reste ébahie devant tant de joie venant de son grand garçon et se demande bien ce qu’il peut y avoir de si exceptionnel à cet endroit pour le mettre dans un état pareil.

- Tu m’expliques ?

Maurice vient lui déposer une bise rapide sur les lèvres.

- Où serait la surprise, fais-moi confiance tu ne devrais pas t’ennuyer Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (38/90) (Pendant ce temps-là)

L’officier claque des talons une fois devant l’immense bureau où l’homme le plus puissant du pays étudie un énorme dossier, le front plissé à force de réflexion.

Celui-ci relève la tête et observe le visage fermé le militaire attendant raide comme un piquet à quelques dizaines de centimètres de lui, tenant sous le bras une pochette semblant prête à craquer.

- Da ??

L’officier lui tend le porte-documents.

- Voici les derniers rapports monsieur !!

- (D’une voix atone) Posez-le sur le bureau et faites venir le directeur du KGB sur le champ !!

L’officier claque une nouvelle fois les talons.

- Bien monsieur !!! À vos ordres !!!!

Il se retourne et sort du bureau, une fois la porte refermée il pousse un énorme soupir de soulagement comme à chaque fois qu’il quitte cet homme qui l’effraie au plus haut point comme il effraie la totalité du pays d’ailleurs.

Vladimir ouvre le porte-documents pour en extraire la liasse de papiers se trouvant à l’intérieur, qu’il étale ensuite sur son plan de travail.

Un tri rapide pour y trouver les photos recherchées, il les compare avec d’autres qu’il avait déjà en sa possession et se lève d’un bond, n’en croyant pas ce que ses yeux lui montrent.

- Impossible !!! Tout simplement impossible !!!

Il retourne les clichés pour y lire les dates de prises et les jette d’un geste rageur sur le plateau du bureau.

- Ou quelqu’un se moque de nous ou alors c’est vrai et dans ce cas il faut agir très vite avant que quelqu’un d’autre ne l’apprenne !!

Un coup à la porte le fait aller se rasseoir.

- Da !! Entrer !!

L’homme qui pénètre dans le bureau a tout d’une fouine, vêtu d’un costume noir ne laissant apparaitre qu’une tête et des mains maigres au point d’en voir les os.

Ses yeux par contre dénotent une extrême intelligence et Vladimir l’accueille d’un sourire en lui faisant signe de s’asseoir.

- Qu’en penses-tu Nicolaï ?

- Comme toi je crois !! C’est quelque chose qui ne devrait pas être possible et pourtant les preuves sont là !!

- Comment avons-nous pu passer à côté de ça pendant si longtemps ? Je croyais que nos services secrets étaient les meilleurs qui existent de par ce monde?

- Sans doute parce qu’ils ne s’attendaient pas à une telle découverte et si la mort de Delfosse n’avait pas attiré l’attention de nos agents en place dans son service, nous ne serions jamais remontés jusqu’à cet accident de voiture dont la DST à fait disparaître le croit-elle toutes traces.

- Les rapports en sa possession certifiaient de graves lésions cérébrales et maintes fractures sur l’un des deux hommes, tandis que pour l’autre il n’y avait plus rien à faire.

Vladimir reprend les derniers clichés reçus quelques minutes plus tôt et les lui met sous le nez.

- Quelques semaines plus tard et les voilà en pleine forme surpris dans un établissement thermal, que s’est-il passé entre-temps ?

- Nous enquêtons là-dessus depuis et ça aurait apparemment un rapport avec un jeune chirurgien qui les aurait opérés et dont certaines rumeurs disent de lui qu’il ferait des miracles.

- Je veux en savoir plus sur ce chirurgien, tu m’entends ??

- J’y travaille mais nous devons y aller avec prudence, beaucoup d’hommes fichés comme appartenant aux services secrets Français ont été vus dans son sillage et je pense que Désmaré l’a mis lui aussi sous surveillance, tu sais comment il est celui-là !!

Vladimir se lève et arpente son bureau quelques minutes en semblant réfléchir à plusieurs possibilités, il vient brusquement se rasseoir en face de Nicolaï en frappant rudement le bureau de son poing fermé.

- Amenez-moi ce garçon ici au plus vite !!!

- (Nicolaï sursaute) Mais !!!

Vladimir le regard tranchant comme l’acier.

- Je t’ai donné un ordre !! Aurais-tu l’impudence de vouloir le discuter ?

Nicolaï avale avec peine sa salive.

- Bien sûr que non !! Je voulais juste dire que nous risquons un grave incident diplomatique avec la France si ça venait à se savoir !!

Vladimir hors de lui.

- Je n’en ai rien à foutre tu m’entends ??? L’autre bouffeur de tête de veau n'a pas intérêt à m'emmerder, je veux ce gamin et qu’importe la façon dont tu vas t’y prendre !! Mais je le veux et tout de suite !!

Nicolaï se lève tremblant.

- Bien monsieur !!

Il va pour sortir quand Vladimir le rappelle.

- Nicolaï !!!

- Oui monsieur ?

- Ne te représente jamais devant moi sans lui, tu m’as bien compris ?

Nicolaï devient blanc comme un linge.

- Ce n’était pas mon intention monsieur !!

- Je l’espère pour toi et pour ta famille !! Je veux ce chirurgien ici avant dix jours ou j’aurais ta tête et celles de tes proches.

Nicolaï d’une voix éteinte par la peur.

- Vous l’aurez monsieur.

Vladimir avec un sourire cruel.

- Je n’en doute pas un instant.

Une fois sortie du Kremlin, Nicolaï sort son téléphone et appelle sa femme.

- C’est moi !!

- …………..

- (Livide) Je serais absent quelque temps, embrasse les enfants et dis-leurs que je les aime et que je les embrasse.

- ……………..

- Je reviens dès que ma mission sera terminée, prends soin de toi et des enfants.

- …………..

- Moi aussi je t’aime !

Il raccroche et monte dans sa voiture en claquant la porte, Vladimir avait déjà tout prévu car le pavillon où il habite avec sa famille est déjà sous surveillance.

Sa femme le lui a bien fait comprendre en l’appelant par son prénom, alors que quand tout va bien elle l’appelle « Nico » et c’est un code entre eux pour signifier qu’il y a un gros problème.

Maintenant il ne lui reste plus qu’à réussir sa mission, aussi c’est en prenant sur lui qu’il commence à mettre en place le plan nécessaire à sa réussite.

2eme année Fêtes de fin d’année : (39/90) (Au cirque)

Florian referme une fois encore son médaillon, il décide de le ranger dans sa boîte et de le confier à ses grands-parents dès qu’il en aura l’occasion.

Trop de sentiments et de peines pour lui à l’avoir en sa possession, il préfère le savoir en lieu sûr avec eux.

Il sort de la caravane suivit par « Kinou », la matinée est froide mais le vent est sec et il aime bien se promener dehors dans ces cas-là chaudement vêtu.

Il décide de faire le tour du cirque, afin d’aller observer les artistes pendant leurs séances de répétitions.

Florian entre dans la partie aménagée en écurie où quatre magnifiques alezans noirs se font étriller par un jeune homme qui ne le voit pas venir et qui sursaute en l’entendant lui parler.

- Salut Ramirez !!

- Oups !! Ah c’est toi Florian !! Décidément tu es pire qu’un chat, je ne t’ai pas entendu approcher et les chevaux n’ont pas bronché eux non plus. Faudra que tu m’expliques comment tu fais ??

Il regarde « Kinou » qui est assis à mes pieds.

- Et lui, c’est pareil !! Regarde-le !! Les chevaux devraient être au minimum nerveux en sa présence et c’est comme s’il n’était pas là.

- C’est sans doute qu’ils y sont habitués maintenant.

- (Ramirez) Il y a forcément autre chose, parce qu’avec les félins de mes parents ils ne sont pas comme ça croit-moi et pourtant ils sont nés ici eux.

Je caresse « Kinou » qui me fixe dans les yeux en ronronnant de bonheur.

- Tu voudras bien m’apprendre à monter à cheval ?

- Pas de soucis !! Tu n’as qu’à venir avec moi sous le chapiteau, de toute façon c’est l’heure pour eux de faire leurs exercices.

- Wouah !! Tu veux dire là !! Maintenant !!

Ramirez sourit devant le regard brillant du jeune garçon, qu’il ne connaît pas beaucoup mais qu’il apprécie déjà comme un ami.

- Si tu es libre pourquoi attendre ?

Je regarde le jeune homme et capte son regard amical qui me fait lui sourire en retour.

- Je suis en vacances ne l’oublie pas et Pedro ne me donnera les cours pour m’occuper de « Kinou » que l’après-midi après sa répétition avec Rax et Phtilie.

- Alors allons-y !! Prends Akirou et Bella pendant que je sors Sun et Moon.

- Ok cool !!

-

J’attrape les longes des deux animaux qu’il m’a indiqués et j’y accroche les rênes, puis je me dirige avec eux vers l’entrée principale du chapiteau sous l’œil étonné de leur dresseur.

- Il n’y a rien à dire !! Tu as vraiment un don avec les animaux toi !!

Je me retourne vers lui en souriant.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que je mets au défi n’importe lequel de tes amis de faire ce que tu viens de faire !! Voilà pourquoi !!

Je suis étonné de ses paroles.

- Ce n’était pas bien difficile d’accrocher leurs rênes et de les emmener jusque-là, tu sais ?

- Je pensais plutôt au fait qu’ils t’ont suivi comme ils ne le feraient qu’avec moi normalement.

Je caresse le torse des deux alezans.

- Ils ne sont pas méchants, regarde comme ils aiment bien les caresses ?

Ramirez avec un drôle de regard.

- Tu sais que normalement il ne faut pas caresser une jument près d’un étalon ? Si ça avait été quelqu’un d’autre, il risquait une bonne ruade ou un bon coup de dent et regarde Akirou ? Il ne bronche même pas.

Je suis pris d’un fou rire.

- C’est parce qu’il a bien vu que je ne risquais pas de lui piquer sa meuf Hi ! Hi ! Et puis sinon ce serait plutôt à Bella de s’inquiéter Hi ! Hi !

Ramirez regarde le jeune rouquin sans comprendre.

- Je ne vois pas où tu veux en venir ?

- C’est juste parce que moi je préfère les garçons aux filles Hi ! Hi !

Je vois à son regard surpris qu’il n’était pas au courant.

- Tu as bien vu que j’étais avec Thomas quand même ?

Ramirez ouvre de grands yeux.

- Bah non !! Je croyais que c’était juste ton copain, eh bien ça alors !!! Si je m’attendais

!!

Nous reprenons notre chemin jusqu’au centre de la piste principale, je suis surpris malgré tout qu’il ne se soit pas rendu compte qu’entre moi et Thomas c’était beaucoup plus que de l’amitié et ses dernières paroles m’intriguent, j’aimerais vraiment savoir dans quel sens elles ont été prononcées.

- Ça te dérange ?

- De quoi donc ?

- Et bien que je sois homo ?

2eme année Fêtes de fin d’année : (40/90) (Au cirque) (suite)

- Bien sûr que non !! Pourquoi tu me demandes ça ? Je n’ai rien dit qui pourrait te le faire penser pourtant ?

- Juste que je trouvais tes paroles ambiguës, mais si c’est ok pour toi alors c’est cool !!

Ramirez fixe Florian incrédule, avant d’éclater de rire.

- Tu croyais que j’aurais pu être homophobe Hi ! Hi ! Elle est bien bonne celle-là Hi ! Hi !

Ce coup-ci c’est moi qui ne comprends plus.

- Je ne vois pas ce qu’il y a de si drôle à ça ?

Ramirez approche son visage de celui du petit rouquin.

- Tu veux que je te dise un secret qui ne doit en être un que pour toi et tes amis par ici ?

En fait Florian je suis comme toi et c’est pour ça que ta réflexion m’a bien fait rire.

« Eh bien !! Décidément !! »

- C’est vrai ? Tu me scies le cul là !! Il est où ton copain ?

Le visage du saltimbanque devient triste d’un coup.

- Hélas c’est ça le problème, je n’en ai encore jamais eu figure toi et ça commence à me gaver grave.

Du coup je le regarde plus en détail, il est grand mais par rapport à moi tout le monde est grand.

Disons un bon mètre soixante-quinze voire même un peu plus, il est d’un beau brun quasiment noir avec des yeux marrons très foncés.

La vingtaine et une musculature d’athlète mais ça c’est normal vu son métier, je dirais dans les soixante-cinq kilos et un visage assez carré pas du tout déplaisant à regarder une fois qu'on le connaît mieux.

Il s’aperçoit que je le détaille et me sourit, ce qui le rend encore plus plaisant à voir.

- Qu’est-ce que tu as à me détailler comme un maquignon ?

- Heu ! Rien ! J’admire juste la bête, je me demandais comment tu peux être tout seul en étant aussi bien foutu ?

- (Ramirez flatté) C’est gentil et j’en ai autant pour toi, sauf que toi tu es casé et plutôt bien à ce que j’ai vu de ton mec. Mais tu sais nous ne restons pas suffisamment longtemps en place pour que j’aie la même chance que toi et ceux qui suivent le cirque sont tous en couple ou trop jeune pour m’intéresser, en plus nous sommes une grande famille et je ne me vois pas sortir avec l’un d’eux.

- Alors là mon gars, laisse-moi te dire que tu es dans la merde !!

- Comme tu dis oui !! Mais bon !! Faut pas désespérer non plus !! Pour l’instant je tiens le coup et heureusement que le bon Dieu nous a laissé des facilités pour se donner du plaisir tout seul Hi ! Hi !

- Je connais Hi ! Hi !

- (Ramirez surpris) Avec le beau blond qui donne le torticolis à tous ceux qui le regardent passer devant eux ? J’y crois pas !!

Je souris en me disant qu’il avait quand même bien repéré mon « Thom-Thom » malgré tout.

- Sauf que pour l’instant nous vivons assez loin l’un de l’autre et qu’il faut bien nettoyer la tuyauterie de temps en temps pour pas qu’elle s’entartre !!

- (Ramirez) Tu parles !! Tu sais comment j’appelle ma main droite ? Hi ! Hi !

- (Curieux) Non !! Comment ?

- Calgon, Hi ! Hi !

- J’t’adore toi !! T’es aussi ouf que moi Hi ! Hi !

Notre fou rire débile dure un certain temps avant qu’enfin nous arrivions à reprendre notre sérieux.

Ensuite les choses sérieuses commencent pour moi car Ramirez tient à me faire monter sur Bella, qui piaffe d’impatience comme les trois autres alezans de se détendre les pattes autour de la piste.

- Mais !! Il n’y a pas de selle ?

- Ici on monte à cru !!

- Alors là c’est sûr, je vais me vautrer comme une merde Hi ! Hi !

- Mais non !! Regarde comment je fais et après c’est ton tour, d’accord ?

Il attrape alors d’une main la crinière de Sun, puis s’élance d’un mouvement souple des reins pour se positionner sur son dos avec une facilité déconcertante.

Il place correctement ses jambes et ses pieds, puis d’un petit claquement de langue indique à son cheval qu’il peut y aller.

Ramirez fait quelques tours de piste en changeant à chaque fois le rythme, d’abord au petit trot puis au galop en terminant tout souriant au pas et en descendant lestement pour se retrouver devant moi comme si c’était un jeu d’enfant.

- Tu as compris le truc ?

- Hum !! Ça paraît facile à te voir.

- Tu veux essayer ? Attends !! Je te remontre encore une fois comment on fait pour monter !!

Il reprend la crinière et plusieurs fois monte et descend de l’alezan sans montrer le moindre effort.

- À toi !!

Je regarde avec circonspection l’animal qui est plus grand que moi et je tends le bras pour attraper à mon tour la crinière soyeuse qui me glisse entre les doigts.

Ramirez se moque gentiment de moi pendant que je m’escrime à monter sur le dos de ce mastodonte de chair, qui tourne la tête vers moi en semblant se foutre de ma gueule à chacune de mes tentatives.

Ramirez les yeux mouillés.

- Tu es trop petit c’est pour ça !! Attends !!

Il va chercher un tabouret et le pose devant moi pour que je monte dessus, c’est vrai qu’une fois à la bonne hauteur les choses semblent plus faciles.

J’attrape la crinière et m’élance d’un grand coup de reins, j’ai sans doute mal évalué la distance.

Au lieu de me retrouver sur le dos de Bella, je fais une magnifique parabole pour me retrouver de l’autre côté, le cul dans le sable de la piste après avoir poussé un cri strident.

- Aiihhh !!!!!

Un tollé de rire accueille mon arrivée assez rude sur le sable, je me retourne légèrement vexé quand même quand je constate avec surprise qu’un bon nombre de mes amis ont suivi avec un amusement certain ma première tentative équestre.

2eme année Fêtes de fin d’année : (41/90) (Au cirque) (suite)

Ludovic et Mélanie sont avec Carole et Flavien qui leurs ont interdit de se promener seul dans le cirque.

Malgré tout, ils se contentent de les suivre en se tenant main dans la main et en leurs laissant une grande liberté pour aller où ils ont envie.

À un moment en arrivant à l’angle du chapiteau, les deux enfants se figent et commencent à reculer, leurs yeux marquant une frayeur manifeste.

Flavien s’élance vers eux pour voir ce qu’ils leurs arrivent et à son tour prend la même expression.

Une panthère d’un noir luisant les fixes de ses yeux d’un vert profond fendu en deux sur toute la hauteur de leur iris, Flavien attrape les deux minots par le col et lentement le cœur battant à tout rompre, les fait reculer jusque derrière son dos.

La panthère s’avance doucement et Carole découvre à son tour ce qui effraie tant ses trois amis, elle remarque le personnel du cirque qui apparemment ne fait pas attention à eux alors qu’il serait normal de penser qu’ils devraient eux aussi marquer la même frayeur ou du moins faire ce qu’il faut pour renvoyer l’animal dans sa cage.

Elle repense alors à ce qu’elle a entendu raconter par Florian sur son fameux cadeau dont il ne sait toujours pas qui a bien pu le lui envoyer.

Elle sourit en s’approchant alors de son chéri et des deux enfants terrorisés qui n’ont pas eux fait le rapprochement comme elle vient de le faire.

Flavien d’une voix d’outre-tombe.

- Ne reste pas là !! Si elle décide d’attaquer, nous sommes foutus !!

Carole cherche le prénom de l’animal qui lui revient enfin.

- « Kinou » ?? C’est toi mon beau ??

« Kinou » penche la tête sur le côté et ronronne.

- Rrrrrr !!!

- Tu n’as pas honte de faire peur aux enfants ??

- Rrrrrr !!!

Carole passe devant Flavien et s’accroupit en tendant les mains vers l’animal.

- Tu voulais une caresse c’est ça ?? Alors viens !! Qu’est-ce que tu attends ?

Devant les regards ébahis de Flavien et des deux plus jeunes qui reviennent petit à petit de leur état de frayeur, « Kinou » s’approche de la jeune femme et avec des gestes vifs lui lèche les mains offertes qui ensuite vont se nicher dans la fourrure noire sous le cou de l’animal, pour lui prodiguer les caresses qu’il attendait manifestement avec plaisir.

Un petit garçon déboule alors et sourit en retrouvant la panthère en si bonnes mains, il préfère ne pas faire de remarques désobligeantes sur les fronts en sueurs des personnes qui l’accompagnent et s’approche d’eux avec un grand sourire.

- Bonjour !! Vous savez que cette partie du camp est interdite au public ? À moins que vous ne soyez des amis de Florian ?

Carole se tourne vers lui toute souriante.

- C’est bien le cas en effet, et toi tu es ?

- Joachim Gruss ! Je suis le petit-fils de Tony le propriétaire du cirque.

Carole se relève et va lui faire une bise qui surprend agréablement le gamin.

- Moi c’est Carole et voici Flavien, Mélanie et Ludovic.

Joachim fixe Flavien ébahi.

- Wouah !! T’es King Kong ??

Flavien amusé, mais la voix encore éraillée de sa rencontre avec la panthère.

- J’aurais bien aimé l’être il y a cinq minutes.

- C’est « Kinou » qui vous a fait peur ? Vous auriez été là quand Thomas et Florian l’ont vu la première fois Hi ! Hi !

- (Ludovic) Ils auraient pu nous prévenir quand même, j’ai eu la peur de ma vie !!

Joachim lui sourit amicalement.

- Vos autres copains ne sont pas encore au courant alors ?

Ludovic sourit à son tour.

- Hum !! Non !!

Joachim avec un petit air qui veut tout dire.

- Faudrait pas qu’ils le rencontrent par hasard alors ?

Mélanie comprend ce que les deux garçons ont dans la tête.

- Vous n’allez pas faire ça ?

Ludovic, les yeux étincelants de malice.

- Ah !! Tu crois ?

Carole revoit la tête de Flavien.

- Ce n’est pas pire qu’un saut à l’élastique côté sensation ?

Flavien maintenant complètement remis de ses émotions.

- Je ne dirais pas ça mais c’est sûr que je ne suis pas près d’oublier, j’étais complètement tétanisé.

Joachim fait un clin d’œil à Ludovic.

- Tu viens avec moi ? Je te montre le cirque avec « Kinou » ?

- Yep !! Tu viens « Mél » ?

Mélanie comprend ce qu’ils ont l’intention de faire.

- Non merci, je préfère rester avec « Caro » et « Flav »

Ludovic avec un grand sourire.

- À tout à l’heure alors, amusez-vous bien Hi ! Hi !

Les deux gamins déjà complices comme cochons, partent en courant suivi par « Kinou » et échappent rapidement à la vue des trois autres.

- (Carole amusée) On n’a pas fini d’en entendre parler je crois !!

Flavien ne peut retenir un grand sourire.

- Au moins personne ne viendra me charrier d’avoir eu la frousse, parce que je pense qu’il y en a plus d’un qui vont s’en prendre une belle Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (42/90) (Hôpital Salpêtrière)

Le hurlement des sirènes, le va-et-vient incessant des ambulances et des véhicules de police, inquiètent le service d’urgence déjà complètement débordé ce jour-là.

Un homme d’une quarantaine d’années aux yeux las sort d’un bloc opératoire, sa blouse est couverte de sang et il écoute tous les hurlements de souffrances qui résonnent à ses oreilles.

Déjà plus de huit heures qu’il est de service et il n’en peut réellement plus, pourtant un autre blessé arrive déjà pour remplacer celui dont il vient tout juste de s’occuper.

Juste le temps d’aller prendre un café très fort, de changer de vêtements et le revoilà reparti pour un tour.

L’infirmière qui fait partie de son équipe ressent également la fatigue, elle sait très bien que ça n’amènera rien de bon et même que cela risque d’occasionner des erreurs de diagnostics, voire même plus grave encore.

- Nous n’y arriverons jamais, il y en a encore qui arrivent et nous ne sommes pas assez nombreux.

- (Le chirurgien) Je le sais bien, mais que pouvons-nous y faire ?

- Demander de l’aide à l’extérieur peut être ?

- C’est déjà fait, le temps qu’ils arrivent nous devons continuer quoi qu’il nous en coûte !!

Du côté de l’héliport au centre du complexe hospitalier, un hélicoptère se pose et quatre hommes en sortent, rapidement pris en charge par le directeur de l’hôpital qui leurs serre la main avec enthousiasme.

- Merci d’être venu si vite !! J’ai une bonne cinquantaine de blessés grave en attente et nos équipes sont proches de l’asphyxie.

Frédéric sourit à son ancien patron.

- Toujours là pour rendre service, tu le sais bien.

- Je sais Frédéric ! C’est pour ça que j’ai demandé ton aide.

- (Frédéric) Tu me racontes ce qui s’est passé ? Et les autres hôpitaux ? Ils ne pouvaient pas en prendre chez eux ?

- Ils en ont autant qui arrivent et même Begin en reçoit en ce moment.

- (Frédéric surpris) Mais enfin !! Qu’est ce qui est arrivé ??

- Deux avions à Roissy qui se sont heurtés en amorçant leur descente, ils ont été pris par la neige et les pilotes se sont laissés surprendre, ils se sont crachés au-dessus de Goussainville. Heureusement ils ont réussi à éviter le village et se sont écrasés près de l’autoroute. Il y a déjà au moins une trentaine de morts et le reste arrive par vagues successives d'ambulances depuis le début de la matinée.

- (Frédéric) Bon !! Alors ne perdons pas plus de temps, j’emmène mon équipe aux blocs.

- Prends la place de Xavier c’est le plus crevé, lui et son équipe tiennent par miracle.

Frédéric met son sac sur son épaule et s’apprête à quitter la piste quand son ami le rappelle.

- Frédéric !!!

Frédéric se retourne.

- Oui ?

- Il y avait quelqu’un d’important dans un des deux appareils, j’ai préféré attendre que tu t’en occupes. Je sais bien que ça va te mettre la pression, mais il fallait que je te le dise.

- (Frédéric) Tu peux me dire son nom ?

- C’est un Saoudien, le fils d’un prince ou d’un émir je crois. Les gendarmes qui suivaient l’ambulance qui nous l’a amené ne m’en ont pas dit plus, juste que ce serait très grave s’il ne s’en sortait pas.

- (Frédéric inquiet) Qu’est-ce qu’il a ?

- Les premiers examens concluent à une rupture de vertèbre au niveau du bassin, si je t’ai attendu c’est parce que ta réputation n’est plus à faire sur ce genre de cas. Paraîtrait même que tu aurais réalisé quelques miracles sur plusieurs de tes patients.

Frédéric hésite un bref instant, il connaît bien Henry qui a été son mentor pendant toute la durée de son internat et avec qui il a lié une grande amitié, jusqu’à son départ pour Reims l’année précédente.

Depuis ils sont restés en contact et s’appellent de temps en temps pour se donner des nouvelles.

Frédéric d’une voix blanche.

- Henry il faut qu’on discute !! Mais avant il faut que je parle à un des gendarmes qui ont amené ce jeune homme.

- (Henry surpris) Qu’est-ce que tu lui veux ?

- Tu comprendras quand je le lui dirais, ne perdons pas plus de temps s’il te plaît. Il faut que je fasse venir quelqu’un de toute urgence et il est en ce moment à l’autre bout de la France.

Henry même s’il a tout un tas de questions qui lui trottent dans le crâne, préfère suivre les conseils de son ami.

Aussi le conduit-il rapidement jusqu’à une chambre dont l’entrée est gardée par deux gendarmes en uniforme.

Un officier assis non loin de là les voit arriver et va à leur rencontre.

L’homme salut brièvement et s’adresse à Frédéric.

- C’est vous qui allez opérer le garçon ?

- (Frédéric) J’aimerais le voir et pouvoir l’ausculter avant de me prononcer.

- Très bien !! Suivez-moi !!!

Ils entrent alors dans la chambre où là encore deux autres gendarmes sont postés tout près de la fenêtre et restent assis sur un geste que leur fait leur officier.

Frédéric va directement vers le lit où un garçon de type arabe visiblement tout juste sorti de l’adolescence est dans le coma, aidé dans ses fonctions vitales par tout l’appareillage adéquat.

L’examen des radios et des différents relevés, lui donne une idée de l’importance de la lésion.

C’est l’air navré qu’il se tourne vers Henry et l’officier de gendarmerie.

- Je suis désolé mais je n’ai pas les compétences nécessaires que requiert cette opération.

- (Henry effaré) Mais on m’avait pourtant assuré que toi seul en serais capable !!

- Il pourrait sans doute survivre, mais il souffrirait le restant de sa vie et resterait forcément sans l’usage de ses jambes. La lésion que vous voyez là…

Il montre du doigt un point précis sur la radio.

- … est quasiment impossible à opérer, je ne connais qu’une seule personne qui pourrait tenter un tel acte chirurgical avec une chance infime soit-elle de réussir.

- (L’officier nerveux) Où est cette personne ? Je vais envoyer des hommes le chercher de toute urgence !!

- (Frédéric navré) Il est en vacances.

2eme année Fêtes de fin d’année : (43/90) (Le jeune prince)

L’officier crispe ses mâchoires, visiblement dépassé par les événements.

- Où ça ? Pouvez-vous le joindre pour le faire revenir d’urgence ?

Frédéric regarde une nouvelle fois le garçon et les radios, il pèse le pour et le contre avant de répondre.

- Il est à Aix en Provence, il serait plus facile pour gagner du temps d’y emmener le blessé pendant que nous prenons contact avec lui. L’hélicoptère qui nous a amené est toujours là, il suffit qu’il fasse le plein de carburant et en moins de trois heures vous pourriez être à l’hôpital d’Aix. Si tout va bien, le garçon pourrait être pris en charge rapidement là-bas par le chirurgien dont je vous parle.

- (Henry) Ce n’est pas dangereux de le transporter dans cet état ?

Frédéric d’une voix grave.

- Il y a des risques en effet, mais sûrement moins grands que d’attendre que tout se mette en place ici.

- (L’officier) J’appelle mon supérieur, vous deux !!

Il parle aux deux gendarmes dans la chambre qui se lèvent d’un bond.

- Occupez-vous du ravitaillement en carburant de l’hélicoptère !!

Un des deux gendarmes.

- Bien mon lieutenant !!

Pendant que la gendarmerie s’active, Frédéric essaie de joindre Florian et comme à l’accoutumée tombe sur son répondeur.

Il tente alors d’entrer en contact avec Thomas et voyant que ça ne répond pas non plus, essaie tous les numéros de son répertoire en vain.

Il peste intérieurement en se disant qu’il ne sert à rien d’avoir des portables si c’est pour les couper, même si c’est parce qu’ils sont en vacances.

L’officier revient, visiblement mieux dans ses rangers depuis qu’il a pu avoir des instructions de son supérieur.

- Votre idée a été retenue docteur !! Nous emmenons le garçon à l’hôpital d’Aix qui va en être averti et va tout préparer pour l’opération. Vous avez pu joindre votre éminent confrère ?

- (Frédéric énervé) Non !! Pas encore !! Personne ne répond et je ne tombe que sur des répondeurs.

- (L’officier) Connaissez-vous son lieu de résidence ?

- Il passe deux semaines avec des amis à lui dans un cirque qui y a ses quartiers d’hiver et dont il connaît le directeur.

- (L’officier sourit) Je vais contacter mes collègues d’Aix en Provence, donnez-moi son nom et je suis certain qu’ils vont très rapidement le trouver.

- Florian De Bierne, c’est son nom.

Henry tique aussitôt.

- J’ai entendu parler d’un Florian ?

- (Frédéric) C’est bien lui !

- (Henry étonné) Ah !!

- (L’officier curieux) Un problème ?

Henry se reprend très vite.

- Non ! Non !! J’ai entendu parler de ce jeune homme, je me demandais juste si nous parlions bien du même chirurgien.

Frédéric reprend vite la parole pour éviter les questions qui sinon ne tariraient pas et qui leurs feraient perdre un temps précieux.

- Comme je vous le disais, c’est le meilleur voir le seul qui pourrait soigner votre jeune Saoudien. Maintenant renseignez-vous pendant le trajet, mais arrêtons de perdre un temps précieux si vous le voulez bien !!

Du coup tout se précipite et ce n’est qu’une fois en vol que le lieutenant qui a eu pour ordre exprès d’accompagner le blessé, reçoit les premiers renseignements sur le docteur De Bierne et qu’il reste un long moment figé par ce qu’il vient d’apprendre.

***/***

« Pendant ce temps-là au cirque. »

Le déjeuner vient de se terminer, tous commencent à se disperser pour vaquer à leurs envies respectives quand ils entendent plusieurs sirènes de police se diriger vers eux et qu’ils commencent tous à s’attrouper devant le parking où sont garés les semis remorques du cirque.

Patrice regarde Gérôme et se met à courir en rassemblant ses hommes qui aussitôt tout en restant relativement discret, créent un cercle de protection autour de Florian qui ne se rend compte de rien et reste à discuter au milieu de ses amis, curieux tout comme lui de voir ce qu’il se passe.

Patrice et Gérôme arrivent en même temps que les trois véhicules de la gendarmerie, c’est lui qui va au-devant d’eux en sortant sa carte et en la mettant sous le nez du premier gradé qui sort rapidement d’une des voitures.

- (Patrice) Sécurité du territoire !!

Gérôme montrant également sa carte de police.

- Police !! Service spécial !!

L’officier de gendarmerie reste un moment troublé, se demandant que peuvent bien faire ces représentants de l’état ici.

Il claque des talons et salut les deux hommes.

- Capitaine Bradier, Gendarmerie nationale !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (44/90) (Au cirque) (suite) (Quelques heures plus tôt)

Enfin !!! Me voilà sur ce fichu bourrin !! Ramirez va en pisser dans son froc s’il continue à se bidonner comme il le fait.

J’ai le cul qui saute à chaque pas de Bella qui a une fâcheuse tendance à me ramener en arrière, je n’arrive pas à l’empêcher et l’inévitable arrive quand je me retrouve en bout de croupe et que je bascule une nouvelle fois le cul dans le sable.

- Aiihhh !!!!!

Bien entendu sur les gradins personne ne me plaint, ils sont tous pliés en deux en riant comme des malades.

- (Ramirez) Dis !! Tu peux me la refaire celle-là Hi ! Hi ! On aurait dit que tu n’allais pas à la même vitesse que le cheval Hi ! Hi !

Je me relève sans trop de mal.

- Je suis certain qu’elle l’a fait exprès !!

- N’importe quoi !! C’est toi qui n’as pas su garder ton assiette.

Il me faut quand même encore une bonne heure avant d’y arriver et de pouvoir faire plusieurs tours de piste sans trop de casse.

Ramirez sourit cette fois et me félicite en me demandant de ne pas m’arrêter là et de revenir régulièrement pendant les deux semaines à venir, il m’assure qu’ainsi je pourrai avoir un bon niveau en équitation.

Ce en quoi je ne doute pas une minute, mais n’en voyant pas vraiment l’utilité car à Reims les chevaux ne courent pas les rues.

Malgré tout je lui promets de passer une heure avec lui chaque matin, ne serait-ce déjà que pour lui montrer que je le tiens déjà en très grande amitié.

J’entends quelques cris par-ci par-là et je me demande bien ce qu’il peut y avoir qui effraie ainsi les gens.

Par curiosité, je dirige mes pas vers la ménagerie et c’est devant la cage aux lions que je vois un petit attroupement qui n’a rien à voir avec les cris précédemment entendus, mais qui pique au vif mon besoin de savoir ce qu’ils font là.

Miranda et Pedro discutent avec un homme d’une cinquantaine d’années, autour d’eux je retrouve Raphaël avec Damien qui écoutent avec curiosité la conversation entre les dresseurs et l’homme qui je le comprends rapidement, est un vétérinaire appelé par le couple en urgence.

Némo rugit en se lançant avec force contre les barreaux de sa cage, faisant sursauter et reculer ceux qui en étaient trop près.

Le grand mâle a une crise de fureur qui expliquerait la venue du véto, le problème à ce que je crois comprendre est que le lion est trop agité pour qu’il se risque dans sa cage même avec ses deux dresseurs.

Talesse est allongée à l’autre extrémité, j’aperçois sur son flanc une énorme marque de morsure qui saigne encore, prouvant par-là qu’elle est toute récente.

J’approche de Pedro.

- C’est Némo qui a mordu sa femelle ?

- (Pedro) Nous ne comprenons pas ce qu’il a, c’est la première fois qu’il s’en prend à elle comme ça !!

J’observe le vieux mâle avec attention et c’est là que je remarque qu’il se frappe souvent la mâchoire contre les barreaux de la cage en poussant des rugissements de douleurs.

Ses yeux jaunes à ce moment-là deviennent fous, sa fureur est vraiment impressionnante et donne froid dans le dos de ceux qui y assistent.

Raphaël voit son ami et s’en approche en le prenant par l’épaule.

- J’ai l’impression qu’il souffre, que c’est ça qui le rend comme ça.

Je l’embrasse vite fait sur la joue en guise de bonjour et j’observe à nouveau le lion en furie.

- Je pense comme toi, maintenant je me demande ce qu’ils attendent ?

- (Raphaël) D’après le véto, il n’aurait pas de doses assez fortes avec lui.

- Qu’est-ce qu’il attend pour aller en chercher alors ?

- C’était justement de ça qu’ils parlaient quand tu es arrivé !

Je refais une bise à Raphaël en me détachant de lui et je m’avance doucement vers la cage en ronronnant imperceptiblement.

Némo m’entend, ses oreilles se dressent alors que ses yeux se fixent dans les miens et après quelques secondes, il s’allonge de tout son long et semble plus calme.

Miranda regarde Florian poser ses mains sur les barreaux.

- Recule-toi Florian !! On ne sait jamais, tant qu’on ne saura pas ce qu’il a. Il vaut mieux faire attention.

- Il faut que j’aille voir pourquoi il souffre, reculez-vous et laissez-moi faire !! Il ne me fera rien, soyez sans crainte !!

Le vétérinaire croyant avoir mal entendu.

- Ce gamin n’a pas l’intention d’entrer dans la cage comme ça, j’espère ?

Miranda surveille le lion qui est maintenant comme hypnotisé, les yeux toujours fixés dans ceux de Florian.

- Ne vous inquiétez pas docteur !! Laissez-le faire et ne dites plus rien, Florian ne risque rien.

Elle a beau le dire, Miranda aimerait en être sûre et croise les doigts quand elle voit le jeune rouquin s’approcher de la porte et la déverrouiller pour entrer dans la cage sans prendre plus de précautions que ça.

Comme il l’a fait lors de son dernier séjour pour aller s’amusé avec le couple de fauve sous le regard marqué d’effroi de son "petit" copain.

J’approche de Némo qui ne bouge pas, je lui caresse tranquillement l’épaisse crinière pendant que mon autre main parcourt sa gueule en y cherchant ce qui peut bien le faire souffrir autant.

À un moment je le sens se tendre et ses yeux qui me fixent toujours marqués la douleur, je ronronne toujours pour le rassurer en lui ouvrant en grand les mâchoires pour regarder à l’intérieur de sa gueule du côté qui m’a semblé être douloureux.

2eme année Fêtes de fin d’année : (45/90) (Au cirque) (suite) (Quelques heures plus tôt) (suite)

La double rangée de dents impressionnantes s’offre à ma vue mais pas que ça, une des molaires du fond me semble complètement noircie.

Une odeur putride s’échappe de sa gueule venant de ce côté-là de la mâchoire et qui me fait plisser le nez de dégoût.

Je comprends mieux maintenant pourquoi son comportement est devenu aussi agressif, la carie doit être arrivée au point de lui mettre le nerf à vif et la souffrance doit être terrible pour lui.

Je lui crache le plus discrètement possible dans la gueule en direction de la molaire gâtée, il me faut plusieurs tentatives pour qu’enfin j’arrive à l’atteindre.

Le plus difficile ensuite, c’est d’empêcher Némo d’y passer sa langue pour que ma salive reste suffisamment longtemps sur sa dent pour y faire effet.

Pour les personnes de l’autre côté de la cage, mon comportement doit sans aucun doute leur sembler pour le moins bizarre.

Seul Raphaël et Damien comprennent ce que j’essaie de faire, ils tentent tant bien que mal de se mettre entre moi et le couple Gruss ainsi que le véto.

C’est trop long et il faut que j’agisse autrement, je mets une grosse dose de salive sur mes doigts et les engouffre dans sa gueule pour aller directement lui masser la gencive irritée et ensuite je fais semblant d’enlever quelque chose.

- J’ai trouvé !! C’était un bout d’os qui lui traversait la gencive !! Ça va aller maintenant !!

Je jette un dernier coup d’œil, je constate avec satisfaction que la molaire a repris sa coloration normale et que la souffrance a dû disparaître elle aussi.

D’ailleurs le coup de langue que me donne Némo dès que j’ai enlevé ma main de sa gueule me le confirme, le coup de tête qui m’envoie valdinguer aussi malgré les cris d’effrois venant de l’extérieur de la cage quand il se jette sur moi pour s’amuser un peu.

La « bagarre » dure quelques secondes qui suffisent à me transformer en poubelle sur pattes, pour cause la litière dès plus douteuse n’ayant pu être changée ce matin pour la raison que l’on connaît.

- Pouah !! T’es dégueu « Ném » !!

Raphaël et Damien bien sûr se foutent de moi en me traitant de SDF et d’épouvantail à lions.

Je me souviens d’un coup de la blessure de la femelle et après une dernière tape sur l’épaule de son mâle, je m’approche d’elle en reprenant mon ronronnement afin de la tranquilliser.

J’examine la plaie qui par chance est peu profonde, je me tourne alors vers le véto vu qu’il n’est pas question d’utiliser une nouvelle fois mon « don » surtout sur une plaie aussi apparente que celle-là.

- Vous pourriez passer votre mallette de soins à Raphaël s’il vous plaît docteur ? Il veut devenir vétérinaire lui aussi et je pense que c’est l’opportunité pour lui de commencer.

Raphaël comprend d’un coup que je lui demande d’entrer dans la cage et devient livide, ce qui pour un roux n’est pas si simple que ça vu la blancheur naturelle de notre peau.

- Tu es sérieux là ?

- On ne peut plus Hi ! Hi ! Je suis peut-être souillé de l’extérieur mais je suis curieux de voir si tu ne vas pas le faire de l’intérieur Hi ! Hi ! Allez !! Prends la mallette du véto et amène-toi !! Il faut panser sa plaie avant qu’elle ne s’infecte.

Raphaël avale sa salive avec un petit bruit qui me fait sourire.

- Ils ne vont pas me sauter dessus, tu es sûr ?

- (Amusé) Mais non !! Tu vois bien qu’ils kiffent les rouquins.

Raphaël prend alors des mains du véto la trousse de secours qu’il lui tend et ce sans sembler se rendre compte de l’incongruité de son geste, puis s’avance ensuite bravement jusqu’à la porte de la cage que Raphaël a quand même du mal à se décider à franchir.

Il voit le regard amusé que je lui lance et se rend compte que je ne lui demanderai certainement pas de faire ça s’il y avait le moindre danger pour lui.

Il entre alors comme un brave et se retrouve nez à nez avec Némo qui s’est levé à son entrée.

- Oups !! Pourquoi il me regarde comme ça « Flo » ?

- Sans doute pour savoir combien de repas il va faire avec toi Hi ! Hi !

- Ne déconne pas !! J’ai l’impression que ses yeux me voient comme un énorme gigot !!

- Ça fera des économies de bouffe au cirque Hi ! Hi ! Bon ! Quand tu auras fini de t’amuser !!

Raphaël d’une voix blanche.

- C’est fou ce que je kiffe ce jeu moi !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (46/90) (Au cirque) (suite) (Quelques heures plus tôt) (fin)

- Tu ne crois pas que s’il t’avait voulu du mal, ce serait déjà fait ? Viens plutôt m’aider au lieu de te faire des films.

- Je voudrais t’y voir !!

- (Amusé) Ah oui ?? Et je suis où là ?

Raphaël sourit car ses dernières paroles étaient pour le moins hors sujet et dites par habitude, il s’approche alors et se permet même une petite caresse rapide sur la crinière du vieux mâle qui le laisse faire sans broncher.

Il vient ensuite s’agenouiller près de son ami et ouvre la trousse de soins du véto, il en sort ce dont il a besoin et commence à nettoyer la trace de morsure sur le flanc de la lionne qui tourne sa gueule vers lui.

Je trouve qu’il se débrouille plutôt bien pour un débutant, il nettoie en profondeur la plaie puis y applique un antiseptique et enfin il lui fait une piqûre d’antibiotique pour éviter une éventuelle inflammation due aux moisissures ou autres saloperies qu’aurait pu occasionner la morsure.

D’avoir mon ami si près de moi, sa nuque dégagée blanche et douce offerte à mon regard et surtout si sérieux commence à sérieusement m’exciter, j’ai déjà remarqué que sa proximité et son contact déclenchaient très souvent ma libido, quand une fois encore je ressens l’échauffement de mes sens.

Apparemment je ne suis pas le seul et Raphaël tourne son visage marquant la surprise vers moi, le simple fait de croiser son regard me fait frissonner et s’en apercevant le fait sourire, avec une expression de contentement qui ne m’échappe pas.

Il m’attrape doucement la main et la caresse avec ses doigts, je sens ma libido éclater à tous vents alors que je fais un effort terrible pour me ressaisir et m’éloigner de lui.

Mais apparemment le mal est fait, les lions s’agitent et rugissent en se fixant dans les yeux.

La femelle se lève et rejoint son mâle qui rugit à nouveau puissamment en présentant un sexe énorme en érection rouge sang qui sort de sa gaine protectrice, elle se couche devant lui en lui présentant sa croupe qu’il s’empresse de saillir en lui mordant le cou sous le regard de tous.

Pedro et Miranda n’en reviennent pas, les choses se sont faites si rapidement qu’ils n’en ont pris conscience que quand la lionne pousse un rugissement de douleur quand son mâle jouit et se retire d’elle.

Je prends mon ami par la manche pour le pousser gentiment vers la sortie, la vision du coït animal nous ayant fait oublier notre excitation et tout est rentré dans l’ordre à notre niveau, quand nous nous retrouvons devant les autres qui ont toujours l’œil rivé sur le spectacle des deux lions en pleine copulation.

C’est le vétérinaire qui reprend en premier la parole.

- Eh bien !! J’aurais assisté à ça au moins une fois dans ma vie !! Incroyable qu’ils aient fait un truc pareil devant nous !!

Miranda au moins aussi surprise que le véto.

- Incroyable oui !!! Et ce n’est pas peu dire !!!

Je pense soudainement à un truc.

- Va falloir les laisser tranquille parce qu’ils vont remettre ça sans arrêt pendant quelques temps, avec un peu de chance vous aurez droit à la nouvelle génération d’ici quatre mois.

- (Raphaël étonné) Quand tu dis « sans arrêt » tu penses à combien de fois ?

Je me remémore mes lectures sur le sujet que je faisais étant jeune.

- Une cinquantaine de fois par jour pendant quelques jours, mais tu as vu ? Ça ne dure pas longtemps à chaque fois, une trentaine de secondes pas plus.

- (Pedro surpris) On dirait que tu en connais un sacré bout sur le sujet ?

- Ça m’a passionné à une époque.

- (Miranda curieuse) Je me demande bien quand même ce qui leurs a pris !!

Je capte le sourire de Raphaël.

- C’est sans doute qu’il a été soulagé quand il n’a plus ressenti la douleur de l’esquille d’os qu’il avait dans la gencive.

Miranda pas convaincue.

- Bizarre quand même !! Némo est déjà très vieux pour son espèce, il a plus de vingt ans vous savez ?

Commence alors entre les dompteurs et le vétérinaire, une conversation sur la durée de vie des animaux en captivité qui dépasse de beaucoup celle qu’ils ont à l’état sauvage.

Je fais un petit signe de tête à mes deux copains et nous les laissons tous les trois poursuivre leurs discussions sans doute très intéressantes pour eux, mais qui s’annonce plutôt longue vue comme ils sont partis.

- (Damien) J’ai bien vu que c’est à cause de vous deux qu’ils ont fait ça !!

- (Raphaël amusé) Moi aussi j’ai un don figure toi.

- (Damien curieux) Comment ça ?

- Celui d’exciter « Flo » qui bande comme un âne dès que je suis trop près de lui Hi ! Hi !

- (Damien surpris) Sans déconner !!! C’est vrai « Flo » ?

- Meu non !!! Tu ne vois pas qu’il se fait un gros fantasme la ?

Raphaël capte le regard de Florian en lui déposant comme il l’a montré à Éric ses bras autour de son cou.

- Un fantasme ? Ah oui !! Vraiment ??

Un long frisson me parcourt le corps tout entier, mon sexe se redresse d’un bond et une formidable excitation me parcourt les reins en même temps qu’une forte chaleur me prend aux joues.

Raphaël s’embrase à son tour, pris à son propre jeu.

C’est Damien qui moins réceptif nous sépare en riant, stupéfait quand même de nous voir nous mettre dans un état pareil aussi rapidement.

- Stoppe les gars !! J’ai compris !! Continuez comme ça et vous allez vous donner en spectacle au beau milieu du cirque Hi ! Hi ! C’est l’heure du repas, allons plutôt rejoindre les autres Hi ! Hi ! Putain quelle bande de queutards.

Raphaël s’écarte en souriant.

- Un fantasme ? Tiens donc !!

Je ne sais quoi répondre et du coup je me retrouve tout bête devant eux, ils le voient bien et s’en amusent à mes dépens pendant tout le chemin qui mène au réfectoire du cirque où déjà beaucoup de monde est installé.

Thomas et Éric nous ont laissé une place près d’eux, alors que « Dami » retrouve Mathis de l’autre côté de la grande table.

Mathis voit les yeux rieurs de Damien et lui pose la question.

- Tu t’amuses bien on dirait ? Vous étiez où ? Je t’ai cherché partout !

- C’est « Flo » qui voulait transformer la ménagerie en nurserie Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (47/90) (Le jeune prince) (suite)

« Retour au présent. »

Patrice amusé par temps de solennité.

- Eh bien capitaine !! Que se passe-t-il donc pour avoir droit à cette arrivée en fanfare ?

- J’ai pour instruction d’amener le docteur De Bierne immédiatement au centre hospitalier Paul Cézanne à Aix.

- Puis-je en connaître la raison si ce n’est pas trop vous demandez ?

Le capitaine en souriant.

- Ce n’est pas un secret d’État vous savez !! Nous avons reçu des instructions de Paris, Ils héliportent en ce moment un blessé atteint gravement et il nous a été demandé d’escorter au plus vite ce chirurgien jusque-là bas sans perdre de temps. Est-il parmi vous ?

Je lève la main.

- C’est moi m’sieur !!

Le capitaine visiblement surpris.

- Vous êtes Florian De Bierne ????

- Bah oui m'sieur !! Pourquoi ?

Voyant bien l’incrédulité bien compréhensible de l’officier, Patrice reprend la parole.

- C’est bien lui je vous le confirme, même si au premier abord ça paraît surprenant.

L’officier ne détache pas son regard du jeune rouquin.

- Très bien alors !! Acceptez-vous de venir avec nous ? Bien entendu nous vous ramènerons une fois votre travail terminé.

Tout ça me semble suffisamment important pour piquer ma curiosité.

- Bien sûr !! Seulement je n’irai pas seul, j’emmène avec moi une personne faisant partie de mon équipe et je vous donnerai en route l’adresse pour aller en chercher deux autres qui ne sont pas loin d'ici.

Patrice sans lui laisser le choix.

- Deux hommes à moi iront également avec vous et ce n’est pas négociable !! D’autres vous retrouveront là-bas avec moi !!

- Entendu mais pressons s’il vous plaît, on m’a bien fait comprendre l’urgence de la situation et l’hélicoptère devrait arriver d’ici moins de deux heures maintenant.

Je fais signe à Patricia de me suivre et nous montons dans l’une des voitures, je vois deux des hommes à Patrice prendre place dans une autre pendant que Dorian et Gérôme s’empressent à rejoindre leur véhicule avec la nette intention de nous suivre également.

Je donne les noms et l’adresse où « Maxou » et « Ju » sont en cure à Manosque, en souriant à l’avance de la surprise qu’ils vont avoir et aussi de mon plaisir à les retrouver.

J’essaie d’en savoir plus sur le blessé, pour toute réponse l’officier me tend un téléphone après en avoir composé un numéro et prévenu la personne à l’autre bout qu’il me le passait.

Qu’elle n’est pas ma surprise en reconnaissant la voix de Frédéric, qui m’explique alors plus en détail ce à quoi je vais être confronté.

Ses remarques sur l’état du blessé ne me disent rien de bon, au point ou je me demande s’il ne me prend pas lui aussi pour un magicien.

Je raccroche alors avec la mine soucieuse, en me demandant qui peut bien être cette personne pour déclencher un tel dispositif de la part des autorités gouvernementales.

Maintenant que j’ai été embringué dans cette aventure, il ne me reste plus qu’à faire de mon mieux et de garder mon calme.

Nous arrivons très vite au centre hospitalier où nous sommes aussitôt emmenés dans une salle, où nous attendent plusieurs personnes appartenant à n’en pas douter à l’administration locale.

Prévenus de toute évidence que je ne ressemble pas vraiment à ce qu’ils pourraient s’attendre d’un chirurgien d’une certaine compétence, ils me serrent la main sans trop montrer leur surprise et en viennent directement au vif du sujet.

Ils m’expliquent rapidement les causes ainsi que les dégâts humains occasionnés par le double accident d’avion, pour en venir très vite au jeune homme dont je vais devoir m’occuper.

Patrice arrive dans ces entrefaites et demande à parler à un certain Jean François Delesalle, préfet du département.

L’homme qui me parlait jusque-là s’avance.

- C’est moi-même !!

Patrice lui tend son portable après lui avoir serré la main.

- Enchanté !! Si vous voulez bien prendre cette communication ?

- Heu !! Oui !! Bien entendu !! Allô !!

- ……………..

Les yeux du préfet s’écarquillent soudainement.

- Maurice Désmaré !!! Bien sûr que je sais qui vous êtes !!

- …………….

- Entendu monsieur, vous pouvez compter sur ma discrétion et celle de mes collaborateurs.

- ………………..

- C’est évident !! Eux aussi recevront les instructions nécessaires ne vous en faites pas.

- ……………..

- Je prends toutes les dispositions dans ce sens monsieur.

- …………..

- Je serais honoré de faire votre connaissance.

- ………….

- Bien monsieur, à tout à l’heure.

- …………….

- J’attendrais votre arrivée et je prends immédiatement les mesures adéquates.

- ………….

- Bonne route !!

Le préfet rend le téléphone à Patrice, il fait aussitôt appel au capitaine de gendarmerie qui a amené Florian jusqu’ici.

- Faites libérer l’aile de cet hôpital de toutes personnes non autorisées ainsi que du personnel soignant capitaine, ne garder que les hommes qui ont vu ce jeune homme et demandez aux autres de rester hors de cette enceinte.

- Mais monsieur !!!

- Exécutez mes ordres sans discuter c’est compris ?

- Bien monsieur !!

- Ah oui !! Autre chose capitaine !! Vous et vos hommes n’avez jamais vu le docteur De Bierne et de ce fait ne parlerez de lui à qui que ce soit, c’est bien compris ??

- Oui monsieur !!

- Très bien !! Maintenant occupez-vous de ce que je vous ai demandé.

Le capitaine en saluant.

- A vos ordres !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (48/90) (Pendant ce temps-là) (suite)

Nicolaï monte dans l’avion avec un de ses hommes, il lui a fallu tout ce temps pour contacter ses agents « dormants » et les mettre au fait de leurs missions.

D’après les derniers renseignements, le gars qu’il recherche serait dans le sud de la France en vacances.

Il ne sait pas grand-chose de plus et c’est bien ce qui l’inquiète, autant de mystères sur une même personne ne sont pas habituels et il se doute qu’il y a quelque chose derrière tout ça qui doit largement sortir des qualités mêmes exceptionnelles qu’on lui prête.

***/***

« Aéroport de Roissy Charles de Gaulle. »

Une alerte résonne dans un bureau du complexe aéroportuaire, l’homme de faction vient s’asseoir devant son ordinateur et y lit la fiche d’un des passagers du prochain vol en provenance de Moscou.

Une grimace vient marquer un bref instant son visage, il lance les vérifications habituelles et très vite a la confirmation que le renseignement est exact.

Il enclenche alors la procédure en soupirant de satisfaction une fois que tout est lancé et qu’il peut aller prendre les autres mesures prévues auprès des services de surveillance de l’ADP.

***/***

Maurice est arrêté sur une aire de repos près de Macon, sa femme et son fils en ont profité pour aller aux toilettes et se dégourdirent un peu les jambes.

Aussi est-il tranquille pour recevoir les dernières nouvelles du service, il se raidit quand on lui apprend qu’un jeune prince Saoudien est très gravement blessé suite à un double accident d’avion.

Il connaît suffisamment l’importance politique que tout ceci va prendre et hésite un moment à faire demi-tour pour reprendre sa place au bureau afin de gérer comme il se doit cette affaire.

Il change très vite d’avis quand son interlocuteur lui parle de l’héliportage et des dispositions en cours pour retrouver le chirurgien recommandé par les services hospitaliers.

Dix minutes plus tard quand sa famille le rejoint, il a déjà pris tous les renseignements et les dispositions qu’il a jugés utile avant son arrivée.

C’est quand il s’apprête à redémarrer que son téléphone sonne, qu’il écoute attentivement son collègue avec un rictus sur les lèvres qui ne présage rien de bon.

- Mettez le sous surveillance, si possible avec des agents qui ne seraient pas connus de ses services.

- ………..

Non ! Surtout pas !! Il serait très vite remplacé et ça ferait un foin pas possible !!

- …….....

- J’ai ma petite idée, j’espère me tromper mais actuellement je ne vois que cette possibilité pour qu’il ose mettre les pieds chez nous !!

- ……….

- Entendu !! Je veux être au courant de ses moindres déplacements, à n’importe quelle heure du jour comme de la nuit c’est compris ?

- ………

- En tous les cas, il doit être bien perturbé pour venir comme ça !! Il nous prend vraiment pour des débutants !!

- ……..

- Essayez de découvrir ses contacts, peut-être qu’avec un peu de chance il y en aura un de ceux qui sont maintenant de notre côté quoique je me méfie de ses types qui retournent leurs vestes.

- ………..

- Je te rappelle dès que j’arrive à Aix, bonne chasse !!

Maurice reste un long moment assis sans rien dire, sa femme et son fils connaissent bien cette façon d’être, aussi respectent-ils son silence, sachant qu’il ne leur dira de toute façon que ce qu’il jugera bon et rien de plus.

Maurice fait les calculs dans sa tête et comprend qu’il aura une relative tranquillité au moins jusqu’au lendemain soir, ce qui lui laisse largement le temps pour mettre en place le dispositif qu’il a imaginé.

Bien sûr il peut également s’être trompé du tout au tout sur la présence du chef des services secrets Russe en France.

Seulement comme il ne croit pas trop aux coïncidences, il préfère faire confiance à son sixième sens qui jusque-là lui a plutôt réussi.

Il s’apprête à repasser un appel, quand il se rappelle qu’il n’est pas seul.

- Chérie ? Ça ne te dérange pas d’aller faire un tour avec « Wanou » ?

- (Martine) Bien sûr que non ! Mais je nous croyais en vacances et j’ai la nette impression que ton boulot t’a déjà rattrapé, pas vrai ?

- (Maurice sourit) Ce n’est que l’histoire de quelques minutes, le temps de prévenir mon patron et après ça nous repartirons comme prévu.

Martine sachant pertinemment qui est son patron acquiesce.

- Nous ne serons pas loin, tu n’auras qu’à nous faire signe quand tu en auras terminé.

- D’accord, merci d’être toujours aussi compréhensive ma chérie.

Martine avant de s’éloigner avec son fils.

- Je sais l’importance de ce que tu fais et je t’aime.

2eme année Fêtes de fin d’année : (49 /90) (Pendant ce temps-là) (fin)

Maurice les regarde s’éloigner avec un sourire affectueux aux lèvres, c’est grâce à eux deux qu’il tient le coup et que sa fonction lui reste supportable, alors que des fois il en a plus que marre.

Il soupire et se décide à composer ce numéro qu’il connaît par cœur et qu’il n’a pas mis en mémoire du fait de l’extrême prudence qui le caractérise.

Quand il raccroche quelques minutes plus tard, son humeur reflète ce qu’il vient d’apprendre et les ordres qu’il a reçus.

Priorité à la protection du jeune De Bierne quoi qu’il en coûte, suivre de près cette histoire Russe et enfin mettre en place l’accueil diplomatique de l’émir qui vient d’apprendre l’état de son fils et qui est en route pour le rejoindre avec un des experts médicaux de son pays.

Ordre qui ne lui pose aucun problème pour y obéir étant de toute façon dans la même priorité et les mêmes intentions que ce qu’il comptait faire ne serait-ce cet émir qui vient compliquer encore plus les choses, mais dont il comprend parfaitement les motivations.

Il fait un signe à sa femme et son fils qui remontent aussitôt en voiture, Maurice ne peut s’empêcher de sourire en remarquant la curiosité qui anime leurs traits sur leurs visages.

- J’en connais qui aimeraient en savoir un peu plus, non ?

- (Martine) Et comme d’habitude tu ne nous diras rien, n’est-ce pas ?

- (Erwan) Ce qui est bizarre, c’est que tu ne changes pas d’itinéraire alors que je pensais que nous allions rentrer chez nous.

Maurice en souriant à son fils.

- Ce qui bien sûr ne t’aurais pas fait vraiment plaisir ?

Erwan en lui rendant son sourire.

- C’est clair !!

- (Maurice) Pour une fois que mon travail et tes envies vont dans le même sens, tu devrais en être satisfait fiston.

Erwan tilt aussitôt.

- Ça a donc un rapport avec « Flo » ? Je veux dire ton boulot actuel ?

- Exact !!

- Il n’est pas en danger, rassure-moi ?

- Je n’irais pas jusqu’à dire ça, mais il faut être vigilant et c’est ce que je m’évertue à faire.

La voiture reprend sa route, le silence se fait pendant de longues minutes jusqu’au moment où Martine n’y tient plus de lui poser une question qui la perturbe depuis tout à l’heure.

- Peux-tu au moins me dire ce que ce garçon représente pour toi ? Ça fait des années que tu en fais un mystère, je t’avoue que ça commence à me faire me poser tout un tas de questions.

Maurice tourne brièvement la tête vers elle.

- De quel genre ?

- Du genre, que représente-t-il pour toi, qui est-il et surtout quel rapport avec notre famille ?

- (Maurice amusé) Déjà rassure toi sur un point, ce n’est pas un fils que je cache dans mes placards Hi ! Hi ! Même si j’eusse aimé qu’il le soit, car depuis toutes ces années à le surveiller j’ai appris à l’aimer vraiment.

- (Martine ahurie) À ce point-là !!!

- Peut-être pas mais je n’en suis pas loin, demande à ton fils qui ne le connaît que depuis pas longtemps ce qu’il en pense déjà et tu comprendras certainement qu’il y a un quelque chose en ce garçon qui le rend particulièrement et très rapidement attachant. Pas vrai fiston ?

Erwan décroche un énorme sourire à son père qui le regarde dans le rétroviseur.

- Tu verrais le foin qu’il a déjà fait en une semaine avec les militaires Hi ! Hi ! C’est trop de la balle Hi ! Hi ! Ils lui mangent déjà presque tous dans la main, même le général

Mathéi en est dingue. C’est simple, il lui donnerait le bon Dieu sans confession Hi ! Hi !

Maurice qui se dit qu’il va falloir qu’il aille y faire un tour rien que pour voir ça.

- Mais toi fiston ? Tu en penses quoi ?

- C’est déjà un super pote et depuis qu’il est retourné à Reims, je n’attends plus que de le revoir pour sa prochaine semaine à Begin.

Martine en se retournant vers son fils.

- À ce point-là ??

- Oh oui m’man !! Mais tu te feras ton opinion toi-même quand je te le présenterai.

- (Maurice) Ça répond déjà un peu à tes questions ? Du moins celles concernant notre famille, pour les autres sachent qu’il est très important pour notre pays et que son intelligence exceptionnelle n’a d’égal que son extrême habileté dans le métier qu’il s’est choisi. Ce qui en fait quelqu’un avec un énorme potentiel que nous ne pouvons laisser tomber entre de mauvaises mains.

- (Martine éberluée) Rien que ça ???

- Dans ce que je peux te dire ? Oui et c’est déjà beaucoup crois-moi !!

- Ah !! Parce qu’il y a encore autre chose ?

Maurice sérieux cette fois.

- Tu dois bien te douter que ce n’est pas tout, mais je ne peux t’en dire plus sans te révéler des faits qui sont classés « secret-défense » et que très peu de personnes connaissent.

- (Erwan) Tu parles de ses « dons » ?

Maurice donne un coup de volant involontaire, tellement il est surpris des paroles de son fils.

- De quoi tu parles ? Quels « dons » ?

Erwan sent qu’il a visé juste et tente un bluff pour tenter d’en savoir plus.

- Il m’a dit certaines choses sur lui, je croyais qu’il plaisantait mais après ce que tu viens de nous dire je me dis que peut-être ce n’était pas des conneries en fin de compte.

Maurice ne se laisse pas prendre et connaît suffisamment son fils, mais surtout sait reconnaître les vérités à l’intonation des voix des gens qui les professent pour se laisser avoir aussi facilement.

- Eh bien tu gardes tout ça pour toi surtout et tu n’en parles à personnes Hi ! Hi !

Erwan rougit en comprenant que son père n’est pas dupe.

- Bah !! J’aurais au moins essayé.

Maurice lui fait un clin d’œil dans le rétro.

- C’était bien joué mon fils, mais je ne serais pas ton père si je m’y étais laissé prendre.

2eme année Fêtes de fin d’année : (50/90) (L’équipe)

La femme de ménage sourit, comme à chaque fois qu’elle passe devant cette chambre qui lui donne toutes les difficultés du monde pour y faire ce pourquoi elle est payée.

Encore ce matin-là, les bruits révélateurs qui s’en échappent ne la trompent pas sur l’activité de ces deux jeunes pensionnaires.

Se rappelant les deux magnifiques garçons plein de vie qui l’occupe, elle se dit qu’elle aimerait bien qu’ils lui fassent une petite place pour goûter elle aussi à leurs vigueurs et à leurs beaux corps.

Elle passe donc à la suivante en se promettant d’y revenir plus tard, afin de leur changer les draps qui doivent commencer à sentir vue le genre de sport qu’ils subissent plus que régulièrement.

Pendant ce temps-là de l’autre côté de la cloison, Maxime et Julien se prouvent pour la deuxième fois depuis qu’ils sont réveillés combien ils sont contents d’être encore en ce bas monde.

Plus que quelques jours avant que leur « cure » ne prenne fin, faire l’amour sont la seule activité qu’ils ont depuis leur arrivée et ils s’y adonnent sans compter comme si leur retour à la vie n’était que temporaire.

Ils n’ont que le temps d’un baiser doux et tendre, qu’une sirène de police retentit au loin et se rapproche, jusqu’à résonner dans la rue quasiment sous leurs fenêtres.

Ils n’y font bien sûr pas vraiment attention, mais quand les portes claquent et que des voix commencent à discuter ferme, ils se lèvent pour aller à la fenêtre voir ce qu’il s’y passe.

- (Maxime curieux) Ils viennent ici apparemment ?

- (Julien) On dirait bien oui !! Tiens regarde !! Ce n’est pas la directrice du centre qui vient leur parler ?

- Si, c’est elle !! Sans doute les a-t-elle appelés pour un souci quelconque ?

- Allons voir tu veux bien ?

- (Maxime amusé) Enlève d’abord les traces que tu as sur la poitrine sinon ils vont vite comprendre à quoi nous passons nos journées Hi ! Hi !

- Oups !! Tu as raison Hi ! Hi !

Maxime le regarde s’éloigner vers la salle de bains, il rit de bon cœur en le rappelant.

- Hé « Ju » !! Essuie toi le cul aussi pendant que tu y es Hi ! Hi !

Julien se met la main aux fesses et constate qu’il a raison.

- C’est pompier que tu aurais dû faire comme métier toi !!! Avec ce qui sort de ta lance à chaque fois Hi ! Hi !

Maxime sourit comme un niais, il finit lui aussi par se ressaisir et prendre ses affaires pour rejoindre son amant insatiable, tout comme lui il le reconnaît volontiers.

En fait la réelle surprise qu’ils ont, c’est quand ils arrivent en bas de l’escalier et qu’ils voient la directrice les montrer du doigt aux deux gendarmes.

- Ce sont ces deux jeunes gens que vous cherchez messieurs !

Maxime et Julien se regardent avec étonnement, qu’est-ce que les flics peuvent bien leur vouloir pensent-ils.

Malgré tout sachant très bien qu’ils n’ont rien à se reprocher, ils s’avancent vers eux un pâle sourire aux lèvres dénotant quand même la surprise qu’ils ont eu d’apprendre qu’ils viennent ici spécialement pour eux.

Le plus âgé des gendarmes esquisse un sourire, car il connaît bien l’effet que des hommes en uniformes peuvent faire aux personnes civiles.

- Bonjour messieurs ! Êtes-vous bien les deux infirmiers de l’équipe du docteur De Bierne ?

- (Maxime) Heu oui ! Pourquoi ?

Le gendarme surpris, car en les voyant descendre il était sûr qu’ils étaient au courant et qu’ils les attendaient.

- Il ne vous a rien dit ?

- (Maxime) Non ! Dit quoi ?

- Ah !! Je pensais qu’il vous aurait prévenus !!

- (Julien amusé) C’est bien digne de lui ça !! Je suis sûr qu’il doit bien se marrer en imaginant notre tête Hi ! Hi !

Maxime en se promettant une petite vengeance.

- Il nous veut quoi le "docteur" De Bierne ?

- Il a besoin de reconstituer son équipe pour une intervention chirurgicale et nous sommes venus vous chercher, il y a urgence mais nous n’en savons pas plus.

- (Maxime) Dans ce cas messieurs allons-y ! Quand le devoir nous appelle !! Il ne vaut mieux pas le faire attendre.

Julien regarde son copain les yeux ronds d’admiration, il lui dit sous le regard amusé des deux gendarmes.

- Wouah !! Ça, c’est parlé comme un chef !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (51/90) (Le jeune prince) (suite)

Florian et Patricia sont seuls dans une petite pièce qui leur a été spécialement mise à disposition et le jeune garçon examine avec soin les résultats des examens fait à Paris, l’IRM et les radios reçus par fichiers informatiques depuis la Salpêtrière.

Patricia hoche négativement la tête régulièrement, montrant par ce simple geste combien tout ce qu’elle voit ou lit depuis tout à l’heure peut être désespérant.

- Ce n’est pas gagné d’avance !! Tu en penses quoi « Pat » ?

- Au mieux, il pourrait rester paraplégique !! Je dis bien au mieux parce que ce n’est même pas sûr qu’il s’en sorte.

Je la regarde fixement.

- Tu crois que je dois faire comme avec « Maxou » et « Ju » ? Pour assurer le coup !!

- La question serait déjà de savoir si tu penses pouvoir faire quelque chose de manière plus orthodoxe, tu en penses quoi ?

- C’est faisable, mais ça va être au millimètre, je pense comme toi qu’il lui en restera des séquelles. En plus il va souffrir pendant toute sa rééducation.

- (Patricia sourit) Déjà c’est une bonne chose que tu penses pouvoir lui sauver la vie.

- Oui pour ça il ne devrait pas y avoir de problèmes, du moins s’il est assez fort pour subir l’opération.

- Tu pourrais faire ça en deux temps, qu’est-ce que tu en penses ?

- C’était aussi mon intention figure toi, c’est bien que toi aussi tu y aies pensé. Tu as une bonne analyse des choses et tu feras un super toubib plus tard, tu sais « Pat » ? J’aime beaucoup travailler avec toi !

- C’est réciproque tu le sais bien et j’apprends beaucoup à ton contact.

« Toc ! Toc »

- Oui entrez !!!

La porte s’ouvre et le préfet apparaît devant eux, il tient son éternel téléphone dans la main et semble avoir quelques soucis au vu de son visage fermé par la contrariété.

- J’ai le père du garçon sur la ligne !!

Je ne comprends pas son problème.

- Oui et alors !!

- Il demande qu’on attende et que nous n’intervenions pas sur son fils, il amène un chirurgien avec lui et apparemment il voudrait que ce soit lui qui l’opère.

- Ils arrivent quand ?

- Pas avant demain matin, ou très tard dans la nuit je crois !

- Dites-lui que ce sera sans doute trop tard si nous n’intervenons pas plus rapidement.

Il porte l’appareil à son oreille et répète mot pour mot ce que je viens de lui dire, la conversation monte d’un ton et il me tend son téléphone, le visage cramoisi de colère retenue.

- Il veut vous parler, il insiste !!

Je soupire d’exaspération, mais je lui prends quand même l’appareil des mains.

- Allô !!

- …………..

- Vous arriverez trop tard monsieur !! Il faut prendre votre fils en charge dès son arrivée. - …………

- Il ne devrait plus tarder maintenant.

- ………..

- On m’a fait venir spécialement pour ça monsieur.

- …………..

- Dix-sept ans, pourquoi ??

- ………..

- Ce n’est pas ce que pensent les gens d’ici vous savez et j’étais à me plonger dans les examens de votre fils quand on m’a demandé de vous prendre au téléphone. Je peux faire quelque chose pour lui et je vous le redis, il ne survivra pas si nous attendons jusqu’à demain.

- …………

- Il les a reçus aussi ? Alors il doit vous faire les mêmes recommandations je pense !!

- …………

- Vous voyez bien que vous n’avez pas le choix !!

- ……….

- D’accord !! Passez le moi !!

- ………

Je lui réponds dans sa langue.

- Pas grave, je parle la vôtre couramment !!

Un blanc de quelques secondes suit mes dernières paroles en Saoudien, le temps qu’il se remette de sa surprise sans doute.

Une autre voix prend la parole dans sa langue cette fois.

- ……..

- Exactement !! Vous avez pu constater comme moi l’étendue de la lésion, j’ai déjà un schéma d’intervention mais je pense qu’il faut déjà dans un premier temps consolider ses fonctions vitales. L’opération serait trop aléatoire sans ça !!

- ……..

J’explique alors en termes techniques les différentes phases que j’envisage pour l’opération du jeune homme, le chirurgien m’écoute attentivement en me posant de temps en temps des questions pièges dans lesquelles bien sûr je ne tombe pas.

Dix minutes facilement plus tard, il repasse le téléphone au père du jeune homme.

Celui-ci continue à parler dans sa langue, soit pour juger de mes connaissances ou encore pour que le praticien près de lui comprenne.

Le jeu des questions-réponses dure encore plusieurs longues minutes, jusqu’à ce qu’enfin il me donne l’autorisation tant attendue du bout des lèvres.

J’ai bien senti qu’à la fin de la conversation, il devenait plus amical et surtout plus confiant, c’est donc avec un sourire de soulagement que je lui repasse le préfet qui me prend le téléphone des mains en me fixant bizarrement.

Quelques minutes de salutations, suivit de formules purement protocolaires et il raccroche enfin, visiblement soulagé de la façon dont les choses ont évolué.

- Eh bien !! Je ne sais pas ce que vous lui avez dit jeune homme, mais apparemment vous l’avez convaincu de vous laisser vous occuper de son fils. Lui parler dans sa langue a dû peser fortement dans la balance, je vais vous laisser car je dois faire mon rapport à mes supérieurs. Je vous ferai prévenir dès que l’hélicoptère sera là, d’ailleurs il ne devrait plus tarder.

Le préfet va pour sortir, quand il s’arrête et se retourne une nouvelle fois.

- Je suis curieux là, mais où avez-vous appris à parler aussi bien cette langue ?

- J’ai dû voir un ou deux films quand j’étais plus jeune et puis aussi lire un bouquin ou deux !!

Le préfet hoche la tête en me fixant dans les yeux, il doit y lire que je ne me moque pas de lui et s’en retourne sans rien dire de plus, mais avec une expression tellement comique que j’ai du mal à rester sérieux.

Patricia une fois la porte refermée.

- Pourquoi tu ne lui as pas dit où tu avais réellement appris l’arabe ?

- Mais je lui ai dit la vérité !! Pourquoi ? Tu ne me crois pas ? D’ailleurs ce n’est pas de l’arabe même si ça y ressemble beaucoup, c’est du Saoudien. L’arabe est un peu plus facile à parler, je peux te donner des cours si tu veux Hi ! Hi ! Demande à « Ludo » Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (52/90) (Le jeune prince) (suite)

Patricia fronce les sourcils, elle se dit que visiblement elle est loin d’avoir fait le tour de son ami et qu’il y a encore certainement un tas de choses qu’elle va apprendre sur lui au fur et à mesure de leur relation qu’elle souhaite la plus longue possible.

- Tu es un drôle de gars quand même « Flo », à te voir on ne dirait pas pourtant.

- (Amusé) Ah oui !! Et qu’est-ce qu’on dirait à me voir ?

Patricia part en live.

- Si je te le disais Hi ! Hi !

- Vas y !! S’t’eu plaît !!!

- Tu fais plus penser à un clown qu’à un intello tu sais !! Le genre de gars que tout le monde voudrait comme copain pour s’éclater un maximum Hi ! Hi !

Elle redevient sérieuse.

- Mais dès qu’on gratte un peu la croûte, il y a un jeune homme remarquable juste en dessous et c’est formidable.

Je lui souris, ses paroles me touchent beaucoup.

- C’est gentil !

Patricia prend le jeune rouquin gentiment par la taille.

- C’est surtout sincère et je ne suis pas la seule à le penser.

- Dis-moi « Pat » ? Est-ce que je ressemble à un chinois tout mignon ?

- Hi ! Hi ! Pour ça non Hi ! Hi ! Pour ça faudrait que j’ai une imagination « débridée » Hi !

Hi !

- Alors si tu me lâchais hein !! Parce que là j’ai bien cru que tu me prenais pour « Yu » Hi ! Hi !

Loin de m’écouter bien au contraire, elle m’embrasse sur le front.

- M’enfin « Pat » !!

Elle sourit et m’en redonne un autre sur le bout du nez.

- Rhoooo !!! Tu le fais exprès ?

Elle me dépose un baiser rapide sur les lèvres et enfin s’écarte de moi en souriant.

- T’es trop mignon « Flo », j’adore quand tu rougis comme ça.

- C’est malin !

Nous nous sourions et l’instant étant passé, nous retournons à l’étude du dossier médical du jeune Saoudien.

***/***

« Une heure plus tard. »

Un crissement de pneus et des portières qui claquent nous font lever les yeux de nos dossiers, Patricia va directement à la fenêtre et se retourne en souriant.

- Voilà Maxime et Julien qui arrivent, ils ont l’air en pleine forme.

Je reste debout sans rien dire, mon cœur s’accélère et je sens une énorme remontée d’émotion me serrer la poitrine.

Des pas dans le couloir et la porte qui s’ouvre à la volée me font sursauter, Maxime se jette sur moi et me prend dans ses bras en me claquant un énorme « smack » sur la joue.

- Tu m’as trop manqué « Flo » !!

Il voit mes yeux qui se couvrent de larmes et comprend aussitôt qu’il vient de mettre mes émotions à rude épreuve, en déboulant comme il vient de le faire sans me laisser le temps de m’y préparer.

Sa main passe doucement dans mes cheveux et ses yeux à son tour se mettent à briller, je serre très fort mes bras autour de sa taille et je ne peux quasiment rien dire d’autre que…

- Toi aussi « Maxou » !! Toi aussi !!

Julien et Patricia nous regardent en souriant, ils comprennent que cet instant vaut de l’or pour leurs deux amis et que l’amitié qui les lie est de celles qu’on garde toute une vie.

Ils préfèrent sortir un instant afin de les laisser seul à leurs retrouvailles, une fois dans le couloir ils s’étreignent également comme deux grands amis qu’ils sont eux aussi.

Je sens mon corps trembler sous l’émotion qui m’étreint douloureusement le cœur, Maxime pleure à son tour et il nous faut un assez long moment pour pouvoir nous regarder à nouveau pour commencer à en rire ensemble.

Maxime d’une voix douce.

- Je te dois la vie Florian, jamais je ne l’oublierais tu sais ?

- Et moi je n’oublierais jamais que j’ai failli te perdre, n’oublie pas ta promesse et ne nous fais plus jamais ça.

Les choses étant dites, nous nous séparons en essuyant nos yeux avec nos manches, ce simple geste nous fait sourire et clôt cet instant magique pour nous deux.

C’est dans ces occasions si rares, qu’on s’aperçoit combien nous tenons à certaines personnes plus qu’à d’autres et je sais qu’entre nous deux c’est maintenant à la vie à la mort.

- (Maxime) Eh bien !! Maintenant que j’ai retrouvé mon meilleur ami, peut-être voudra-t-il me dire ce que nous faisons là dans cet hôpital ?

- Ce que nous savons faire le mieux mon « Maxou », sauvé une vie !!!

- Elle doit être importante pour que tu sois là !!

- Elles sont toutes importantes pour moi « Max », toutes sans exceptions !!!

Maxime regarde dans la cour par la fenêtre où un hélicoptère s’apprête à s’y poser, son bras entoure l’épaule frêle de son copain et la lui frotte doucement.

- Je le sais bien « Flo », qu’elles comptent toutes pour toi !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (53/90) (Au cirque) (Une journée de rut et beaucoup de questions)

Pedro et Miranda ont bâché entièrement la semi-remorque afin que les lions soient tranquilles, ils ont également déplacé le couple de tigre en rut eux aussi sur une autre semi pour les mêmes raisons.

Toutes les demi-heures à peu près, ils entendent les forts rugissements de leurs copulations et se sourient satisfaits de ce qui leur arrive.

Ils avaient déjà prospecté auprès d'autres zoos et de cirques amis, même voir concurrents afin de trouver un mâle et une femelle sevrés, pour qu’ils puissent prendre la relève le moment venu.

Le coût exorbitant qu’on leur demande les avait fait réfléchir, maintenant l’espoir renaît d’avoir de un à quatre petits d’ici le printemps et ce sont eux qui se frottent les mains dorénavant.

Au pire s’il n’y a qu’un ou deux petits, ils envisageront un échange pour éviter les consanguinités.

À partir du troisième voire même du quatrième, c’est du tout bénéfice pour eux car la revente leur permettra d’acheter une compagne pour « Kinou » mais également de changer le porteur qui commence à accumuler les kilomètres et qui en aurait bien besoin.

- (Pedro) C’est quand même étrange tout ça !!

- (Miranda) Une véritable aubaine, oui !!

- Je ne parlais pas de ça, je pensais surtout à Florian. Je me demande si ce n’est pas grâce à lui si Némo a retrouvé toute sa vigueur.

- (Miranda surprise) Quelle vigueur ? Il n’a jamais été foutu jusque-là d’honorer sa femelle et c’est à l’âge qu’il a maintenant qu’il s’y met ?? C’est certain que l’intervention de Florian y a été pour quelque chose !! Maintenant de quelle façon ?? Mystère complet !!

Ramirez cherche ses parents pour leur annoncer un truc pas croyable dont il vient d’être le témoin direct, il les trouve près des cages et s’étonne qu’ils aient bâché celles des fauves.

- Qu’est ce qui se passe avec Némo ? Je n’arrête pas de l’entendre rugir, quelque chose le perturbe ?

Pedro en souriant à son fils.

- Il est amoureux, alors j’ai fait comme Florian nous a conseillé pour qu’ils soient tranquilles quelque temps.

- Décidément !! C’est une épidémie !!

- (Miranda) De quoi tu parles ?

- J’ai eu droit au même truc avec Akirou et Sun juste avant midi un peu après que Florian m’ait quitté, ils ont sailli leurs femelles comme si c’était la bonne époque pour eux et je vous jure qu’ils y allaient de bon cœur. Je n’ai même pas eu besoin de les aider cette fois-ci, mais ce n’est pas ça qui m’amène en fait. J’ai entendu Joaquim et son nouveau copain rirent comme des fous et vous ne devinerez jamais ce qui les amusait autant ?

- (Pedro) Si c’est la trouille qu’ils donnent avec « Kinou » à la bande de jeunes qui sont là en vacances, nous sommes au courant et je les ai rappelés à l’ordre tout à l’heure.

Ramirez toujours autant excité.

- Non !! Ce n’est pas ça !! Ils étaient près de Malou et Tumba et croyez-moi, le spectacle en valait la chandelle !!

Miranda croit comprendre.

- Ne me dit pas qu’eux aussi !!!

- Si justement !! Même que José et Mercedes leurs ont demandé de ne pas rester aussi près parce que ça pouvait être dangereux pour eux !

Pedro écarquille les yeux.

- Il y a vraiment quelque chose de pas normal dans tout ça, d’abord les lions et les tigres, puis les chevaux et maintenant les éléphants !!! Et tout ça quasiment au même moment !!

- José dit que c’est la deuxième fois en plus de trente ans que ça leurs arrivent et il n’y croyait plus.

- (Miranda) Manquerait plus que les girafes s’y mettent et là on pourra se poser des questions, car en captivité normalement elles ne se reproduisent pas ou alors il faut vraiment leur recréer un semblant de leur habitat naturel pour que ça ait une chance de se produire.

Pedro voulant en avoir le cœur net.

- Allons voir Miguel !! Si Nikki et Pita sont dans le même état d’esprit que le reste de la ménagerie.

Ils traversent le cirque rapidement, l’espace réservé aux herbivores étant éloigné le plus possible de celui des fauves pour maintenir leur tranquillité et éviter le stress qui serait permanent s’ils les sentaient sans cesse à proximité.

Ils trouvent Miguel et sa femme Carlotta en pleine conversation, c’est en s’approchant d’eux qu’ils comprennent avoir deviné juste.

Pedro sans même prendre le temps de s’arrêter près d’eux.

- Alors vous aussi ?? C’est arrivé quand ?

- (Miguel étonné) Juste avant midi pourquoi ? Ne me dites pas que chez vous c'est pareil ?

Pedro en hochant affirmativement la tête.

- Si c’est pareil et je suis certain que si nous faisons le tour du cirque, nous nous retrouverons devant le même cas de figure.

- (Carlotta) Qu’est ce qui a bien pu faire ça ? Nous n’allons pas nous en plaindre mais ce n’est pas normal.

- (Pedro) J’ai ma petite idée la dessus, va falloir que j’aie une conversation avec mes frères sur Florian. Je suis convaincu que Tony en sait plus sur ce garçon qu’il veut bien nous en dire !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (54/90) (le jeune prince) (suite)

Maintenant que l’hélicoptère s’est posé, tout se précipite.

Des brancardiers emmènent le blessé directement vers l’aile qui lui a été réservé, il est vite installé dans une chambre de soins intensifs en attendant que les décisions soient prises pour son opération.

Un gendarme accompagné d’un infirmier nous guide dans les couloirs et nous laisse entrer seul dans la chambre.

Je m’adresse à l’infirmier.

- Pourriez-vous nous faire préparer des tenues rapidement s’il vous plaît.

- Bien sûr !! Je dépose tout ça devant l’entrée des douches près du bloc « C ».

- Patricia ? Tu vas avec lui pour les bonnes tailles et tu nous attends là-bas ?

- Pas de soucis !

Elle me regarde et sourit.

- Enfin j’espère !!

Je comprends ce qu’elle veut dire, je pressens que je vais encore me retrouver avec deux tailles minimums au-dessus de la mienne.

- Prends une paire de ciseaux au cas où !!

Je l’entends rire dans le couloir, ma curiosité reprend le dessus et je me tourne vers le lit pour voir à quoi ressemble ce garçon si important pour nos chers diplomates.

La peau mate, plutôt petit de corps mais quelque peu rondouillard avec de bonnes joues.

Le type Arabe pas vraiment prononcé, il pourrait ressembler à un européen si on ne le détaille pas de trop près.

Ne serait-ce son petit excès de poids, je le trouve assez séduisant mais avec un air encore enfantin qui me surprend car j’ai lu sur dans son dossier qu’il allait bientôt être majeur.

Je l’ausculte rapidement pendant que Maxime et Julien le raccordent aux systèmes d’assistance du centre, en lui ôtant ceux sur batteries auxquels il a eu droit pendant le transport.

Il me paraît faible, je sors mon calepin pour y inscrire une ordonnance que je tends à Maxime.

- Fais lui préparer ça et tu ramènes les poches, il va en avoir besoin pour reprendre un peu de jus avant qu’on l’emmène au bloc.

- (Julien) Tu prévois l’intervention pour quand ?

- Le plus tôt possible mais pas avant au moins deux heures, le temps que ça fasse effet.

J’évite de trop le bouger afin de préserver sa colonne, je palpe néanmoins son corps à la recherche d’éventuels hématomes qui se seraient déclarés après l’IRM.

Je commencerai par sa cheville cassée pour voir comment son corps réagit et seulement ensuite si tout va bien, je m’attellerai au plus important en sachant très bien que je n’ai pas droit à l’erreur car si la moelle épinière n’est pas franchement sectionnée, ça ne tient qu’à un cheveu et si ça arrivait c’en serait fini de l’usage de ses jambes.

Je profite de ne pas pouvoir en faire plus pour l’instant, le sachant avec Maxime entre de bonnes mains pour rejoindre Patricia avec Julien aux douches.

Comme prévu les vêtements ne me sont pas adaptés, Patricia les ajuste au mieux avec quelques agrafes et épingles à nourrices, qui me font ressembler à un clochard une fois sur moi. Ce qui bien sûr amène des sourires en coin de la part de mes deux amis.

Quand c’est au tour de Maxime de prendre sa douche, j’ai droit à un foutage de gueule en règle de sa part qui a au moins l’utilité de nous détendre et d’ôter complètement le stress qui commençait à nous prendre l’estomac.

Quand j’arrive au bloc pour y prendre mes marques et faire l’inventaire du matériel médical mis à ma disposition, je capte de suite les deux caméras sur trépied posé de part et d’autre de la table d’opération.

- Qu’est-ce que c’est que ça !!

L’infirmier qui apparemment nous a été détaché.

- Je vais me renseigner ! Il n’y en a jamais d’habitude !

Pendant qu’il part aux renseignements, je peste devant ce manque évident de confiance.

- C’est plouc city ici ou quoi ???

Patricia plus calme.

- À mon avis c’est encore une idée du préfet pour avoir le cul propre en cas de problèmes.

- Eh bien tu sais quoi ? Qu’il vienne et le fasse lui-même s’il a besoin de ça !!

- (Maxime conciliant) Ne t’énerve pas « Flo » !! De toute façon ça ne sert à rien et puis c’est peut-être une bonne chose finalement, ils verront bien comme ça que tu as fait tout ce que tu pouvais.

- (Patricia) Tu n’avais pas l’intention d’utiliser "tu sais quoi" quand même ?

Ils me regardent tous les trois et voient bien mon hésitation.

Maxime comprend et sourit.

- Au pire nous pourrions faire en sorte qu’elles se dérèglent, je trouve qu’elles sont vraiment près de nous et sans le faire exprès nous pourrions les bousculer un peu.

- (Julien) Tiens !! C’est vrai ça !!

Ce qu’ils ne voient pas, c’est la troisième caméra intégrée dans le plafond directement à l’aplomb de la table et dont le voyant vert est allumé, montrant par là qu’elle est en service.

2eme année Fêtes de fin d’année : (55/90) (le jeune prince) (suite)

L’infirmier revient et nous fait signe de sortir de la salle blanche, une fois dans le couloir nous voyons qu’il est accompagné du préfet qui aussitôt prend la parole.

- Ce n’est pas pour surveiller vos agissements que nous les avons mises.

Je lui réponds du tac au tac.

- Bien sûr que non !! C’est sans doute pour faire un reportage animalier !!

- Ne le prenez pas comme ça !! Ce garçon a une grande importance dans nos futures relations diplomatiques avec son pays et s’il devait lui arriver quelque chose, nous voulons démontrer à sa famille que ce n’est pas faute d’avoir fait tout notre possible pour lui.

Patricia me souffle à l’oreille.

- Ça se tient tu sais !!

Je vois bien dans le regard de mes amis que pour eux aussi l’explication tient la route et je n’insiste plus en me disant que leurs craintes vont sans doute m’empêcher de rendre ses jambes au petit prince si important pour eux.

- Bon d’accord !! Maintenant j’ai besoin de faire le point avec mon équipe, si vous pouviez nous montrer un coin tranquille avec du café bien serré ce serait parfait. D’ici deux heures vous pourrez faire préparer le garçon et l’emmener au bloc, si ça vous va comme ça bien sûr.

- (Le préfet surpris) Deux heures !! Tant que ça !!

- Le temps que les médicaments que je lui ai fait donner agissent, j’ai besoin que son rythme cardiaque se renforce et qu’il respire plus librement. Les risques seraient beaucoup plus grands sans ça et je suis sûr que vous n’aimeriez pas les prendre, pas vrai ?

L’infirmier n’attend pas la réponse du préfet qui pour lui est évidente.

- Suivez-moi !! Il y a une salle de repos pas loin, je vais vous y faire amener du café.

Nous laissons là l’homme qui nous le voyons bien rumine, n’ayant pas l’habitude d’être contredit dans ses décisions et nous passons deux heures studieuses à répéter la tâche de chacun avec ce que j’attends d’eux.

Quand nous rejoignons enfin le bloc, le garçon est déjà sanglé sur la table avec un drap sur le corps.

Je retrouve aussitôt mes instincts pour me mettre à la tâche en commençant comme prévu par les interventions bénignes, comme par exemple la remise en place des os de sa cheville afin de surveiller de près les réactions de son organisme.

Ses fonctions étant stables, j’en viens maintenant aux choses sérieuses et je sens que mes amis sont là, prêts à répondre à la moindre demande.

J’ôte entièrement le drap et découvre le corps nu du jeune homme, la déformation de sa colonne vertébrale due à l’accident me fait grimacer.

Malgré tout c’est sans hésitation que j’incise ses chairs et que je place les écarteurs, la vertèbre déboîtée apparaît alors et celle du dessous est visiblement fêlée ce qui ne va pas arranger les choses même si l’IRM m’avait déjà prévenu de ce que j’allais trouver.

Je nettoie au laser les adhérences et commence à remettre en place la vertèbre en prenant grand soin de ne pas rompre par mes gestes le mince passage de moelle osseuse déjà bien endommagée par le pincement produit par le déboîtement des os.

C’est là où le problème me saute aux yeux, un épanchement de liquide céphalo-rachidien continue à s’écouler par la fissure de la seconde vertèbre car la fêlure est en fait une cassure qui s’est ouverte quand j’ai écarté les muscles dorsaux pour atteindre la colonne.

J’essaie de maintenir l’os cassé afin de le refermer suffisamment pour stopper l’écoulement, la difficulté vient de la forme de la vertèbre qui ne me permet pas de faire tenir en position le clamp et pourtant c’est la seule solution que j’ai pour pouvoir ensuite ressouder l’os suffisamment pour qu’il se répare ensuite naturellement.

Le choc de l’accident a dû être d’une rare brutalité pour arriver à casser en deux un os aussi petit et sa chance phénoménale est que les deux bords restent suffisamment rapprocher pour éviter des dégâts qui auraient été alors sûrement mortels pour lui.

En voyant le sens de la cassure, je comprends qu’elle s’est choquée avec celle du dessus qui s’est déboîté sous l’impact et celle du dessous beaucoup mieux protégée par les os du bassin qui elle n’a subi aucun dommage.

- « Max » ! « Ju » ! Essayez de mettre chacun un doigt pour remplacer le clamp ! Je vais tenter une ligature mais ça va être chaud !

Je les aide à bien positionner leurs doigts, je souris au passage à Patricia qui a eu la bonne idée de leur mettre une petite compresse au bout pour éviter la douleur avec les arêtes vives de la vertèbre.

Je tente alors une ligature qui casse net, le fil à suture n’étant pas et loin sans faut assez solide.

J’en prends plusieurs morceaux que je torsade entre eux, mais là autre problème et je n’arrive pas à faire un nœud assez serré pour que ça tienne le temps nécessaire, je suis certain qu’il se desserrera au moindre mouvement de la colonne.

- (Patricia) Ça ne tiendra pas il faudrait quelque chose de plus fin et solide.

- Je sais mais je n’ai rien d’autre.

- Peut-être qu’en collant le nœud ça tiendra !!

- J’aurais bien une autre idée pour être sûr du coup.

- (Maxime alarmé) C’est trop risqué « Flo » fais pas le con !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (56/90) (le jeune prince) (suite)

Un « bip » nous rappelle à l’ordre, Patricia regarde l’appareil l’air contrarié.

- Prends vite ta décision !! Il commence à flancher, ça fait trop longtemps qu’il est ouvert !

- Mais non !! C’est juste la moelle épinière qui circule à nouveau normalement et il faut laisser le temps à son cerveau de reprendre ses fonctions normales, il reçoit un tas d’information qu’il avait commencé à perdre l’habitude d’avoir.

- Son pouls est à neuf et il baisse encore.

- Laisse-moi voir ça !!

Je m’approche des moniteurs et observe un moment les graphiques, je m’aperçois alors que je suis en dehors des champs des deux caméras et une idée me vient tout de suite en tête, je soulève mon masque et laisse filer un long jet de salive dans mon gant en latex.

Je retourne rapidement vers eux en leur prodiguant des paroles rassurantes.

- Ça remonte tranquille, c’était bien comme je l’avais dit !! Maintenant vérifions une nouvelle fois ce nœud !! Ne bougez pas vos doigts les gars !!

Je couvre au maximum le corps du garçon avec le mien et laisse filer ma salive le long de mes deux doigts joints.

Une fois qu’elle commence à goutter sur la vertèbre, j’étale avec mon autre main le liquide tout le long de la trace de la cassure en prenant soin d’en garder assez pour faire également l’autre côté.

Quelques secondes suffisent pour que la marque de la fente commence déjà à s’estomper, je bidouille un peu la ligature et je prends un air satisfait en relevant la tête et en m’adressant à mes amis.

- En fin de compte je pense que ça tiendra assez longtemps !!

Patricia qui bien sûr comme les deux garçons a tout suivi avec attention.

- Je pense aussi !!

- Enlevez doucement vos doigts les gars !! Comme ça oui !! C’est du tout bon !!

Je raccorde quelques nerfs sectionnés et renforce avec une seringue remplie d’un substitut cartilagineux les coussins amortisseurs entre les trois vertèbres qui ont morflé, je remets avec précaution les muscles dorsaux en place après avoir jeté un dernier coup d’œil sur la vertèbre qui maintenant est comme neuve.

Le reste est un jeu d’enfant et je me mets aux points de sutures en faisant du mieux possible pour qu’il n’ait pas une marque trop esthétiquement handicapante.

Je mate amusé ses fesses glabres et toutes rondes, en pensant qu’avec quelques kilos de moins il y aurait foule pour avoir envie de les prendre en mains.

J’espère avoir l’occasion de lui parler pour lui en faire la remarque en toute amitié, afin qu’il comprenne qu’un peu de sport et une nourriture équilibrée, feraient rapidement de lui un mec très attirant et je sais de quoi je parle avec ma bande de loustic qui n’a rien à jeter eux non plus.

- Vous lui enlevez la solution nourrissante et vous lui mettez une poche d’antiseptique en intraveineuse à la place, je ne voudrais pas qu’il chope une saloperie derrière ça. Vérifiez également ses plaquettes et si besoin est rajoutez-y une poche de sang, maintenez-le en endormissement assisté pendant quarante-huit heures. Bon !! Un petit nettoyage de la plaie à la Bétadine et vous lui mettez une compresse avec une ceinture herniaire bien serrée sans lui couper la circulation sanguine non plus.

- (Julien) Il va s’en remettre alors ?

Maxime en badigeonnant la cicatrice avec l’antiseptique.

- On dirait bien oui !! Encore un qui a eu de la chance et qui ne saura sans doute jamais à quel point.

Patricia lève la tête et sursaute car elle vient de capter le petit point de lumière dans le plafond.

- Regardez discrètement au plafond les gars !! J’ai la nette impression qu’on n’avait pas encore tout vue.

Nous voyons tous la troisième caméra qui nous nargue et je visualise à nouveau le moment où j’ai utilisé ma salive en essayant d’y inclure le champ de la caméra.

Normalement elle n’a dû prendre que mon dos, du fait que je m’étais penché en avant pour faire semblant de lire les graphismes sur les appareils électroniques et je réalise qu’elle n’a rien pu capter qui pourrait mettre en danger mon secret.

- Bah !! Normalement c’est bon ! Au pire qui aurait l’idée de s’arrêter sur tout ça vu que tout s’est bien passé ?

- (Maxime) Préviens quand même qui tu sais, on ne sait jamais.

- Je lui en dirais deux mots tu as raison, mais ça me gêne toujours d’être tout le temps à l’embêter avec mes histoires.

Tout semblant avoir été dit, nous manipulons avec précaution notre patient en lui faisant reprendre place dans son lit et Maxime le sort du bloc avec Julien pour le ramener dans sa chambre et lui mettre les perfusions que je lui aie demandées tout à l’heure.

Je retourne aux douches pour me débarrasser de mes vêtements que je mets directement au sale vu dans l’état où ils sont après l'opération, sans oublié néanmoins d'en ôter le rafistolage de Patricia pour les mettre à ma taille.

J’entre sous la douche pour me délasser un long moment, en appréciant l’eau chaude qui cingle mon corps.

Je suis déjà sous le jet d'eau brûlant de la douche, quand deux mecs nus déboulent en riant et entrent à leurs tours en me plaquant contre la faïence sous leurs masses.

- (Maxime amusé) Alors la crevette !! Pas encore assez ébouillanté ?

- (Julien) Mais c’est qu’il a grandi le bougre !! Hi ! Hi !

Maxime en riant à son tour.

- De quoi tu parles ? De « Flo » ou du « Babar » qu’il a entre les jambes Hi ! Hi ! Parce que si c’est de « Flo » tu as tout faux, c’est juste que nous sommes dans le bac et lui sur le carrelage Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (57/90) (Le jeune prince) (fin)

Bien sûr je ne me laisse pas faire et de grands cris résonnent dans la salle de douche qui très vite se transforme en piscine.

C’est une voix bien connue mais féminine qui nous calme d’un coup.

- Eh bien !! De vrais gamins !!

Maxime ne se démonte pas au contraire de ses deux copains et s’approche d’elle en jouant les chippendales.

De voir ses fesses se trémousser sous son nez, Julien chope une érection du feu de dieu qui très vite amène la mienne sans pour autant que je pense à mal.

Patricia regarde « Maxou » et rigole comme une malade devant ses conneries.

Maxime en gonflant ses biceps.

- Tate ma grande !! C’est de la dynamite !!

Patricia qui ne manque pas de repartie, mate le corps bien musclé de son copain puis éclate de rire.

- C’est sûr que question dynamite il y a ce qu’il faut Hi ! Hi ! Mais je trouve la mèche bien riquiqui Hi ! Hi ! Sûr que si j’y mets le feu ça va me péter à la figure aussi sec Hi ! Hi !

Maxime regarde son sexe qui sous l’effet de l’eau de la douche n’est pas et loin de là dans sa meilleure forme commence à piquer son bol, Julien capte à ce moment-là l’érection de Florian et repousse son copain pour qu’il apparaisse à la vue de sa copine morte de rire.

- Regarde bien ma grande !! C’est sûr que question dynamite, c’est plutôt restreint mais pour la mèche je ne pense pas que tu y trouveras à redire, elle n’est pas prête à te péter à la figure celle-là.

Comprenant qu’on parle de moi et me rendant compte que je bande comme un âne devant une fille, je pique à mon tour un fard phénoménal en tentant de cacher au mieux mes attributs que Patricia découvre pour la première fois avec les yeux lui sortant de la tête.

- Waouhhhhh !!

Julien toujours mort de rire :

- Ferme la bouche, tu veux bien Hi ! Hi ! De toute façon ça ne rentrerait pas Hi ! Hi !

Patricia comme à son habitude ne se démonte pas très longtemps et reprend vite son sens de l’humour, elle s’approche du rouquin qui la voit s’avancer vers lui en souhaitant de tout son cœur disparaître quelque part.

Patricia tend la main vers la chose qui la laisse sans voix, enfin presque.

- Je peux toucher ?

L’éclat de rire des deux garçons derrière elle me ramène à la réalité et c’est en rentrant vite fait dans la douche que je lui réponds en riant à mon tour.

- Pas sans autorisation expresse de Thomas Hi ! Hi ! Maintenant que tu t’es bien rincé l’œil, tu pourrais sortir et nous laisser terminer tranquillement.

Ce petit épisode terminé, nous finissons quand même par calmer le jeu et ressortir pour rejoindre la chambre voir comment va notre jeune Saoudien.

Deux hommes en blouses blanches d’un certain âge sont auprès de lui, ainsi que le préfet et vérifient les constantes qui apparemment au vu de leurs airs satisfaits sont bonnes.

Le plus âgé des deux se tourne vers moi en me détaillant de la tête aux pieds.

- Si je n’avais pas eu le docteur Viala en qui j’ai une confiance absolue au téléphone, jamais ne n’aurais pu croire un seul instant que vous seriez capable d’un tel exploit mon garçon !! Je n’en reviens d’abord toujours pas et je serais curieux de savoir où vous avez appris tout ce que vous faites. La précision avec laquelle vous avez sans doute rétabli les fonctions motrices et peut-être même vitales de ce garçon est tout simplement incroyable. L’IRM était pourtant des plus parlantes et je ne connais personne qui se serait essayé à ce que vous venez de faire sans penser que c’était une cause perdue à l’avance.

- C’est que ses personnes ne méritent pas d’être médecins monsieur, il n’y a pas de causes perdues. Juste des gens qui n’ont pas suffisamment de foi en eux pour y arriver.

- Vos paroles sont bien dures vis-à-vis de vos collègues je trouve, chacun de nous fait au mieux avec ses capacités propres et il n’est pas donné à tout le monde d’être aussi doué que vous l’êtes assurément.

Voyant que je n’ai pas l’intention de répondre, le préfet s’avance et me tape fraternellement sur l’épaule.

- Ce garçon revient de loin et les relations entre son pays et le nôtre également.

Maxime qui n’est certainement pas au fait de la diplomatie.

- C’est quand même fort de café votre histoire !! Comme si la France était responsable d’un accident d’avion ?

Le préfet souriant car soulagé d’un grand poids et donc plus conciliant pour répondre aux questions.

- Les arcanes de la relation entre les états, sont ainsi faites que les choses ne sont pas toujours aussi simples. Bien sûr que nous ne sommes pas responsables !! Mais pour l’émir, la France serait devenue le pays où serait mort son enfant unique et cela aurait forcément eu un impact sur notre commerce avec lui.

Je reste sceptique.

- Alors que maintenant ?

- Et bien maintenant nous sommes le pays qui a sauvé son fils, l’impact n’en sera que positif lors de nos futures négociations commerciales avec son pays.

- Je trouve ça débile, mais je comprends.

- Je dois tenir son père informé, est ce que je peux lui dire qu’il n’y a plus de danger et que son fils va s’en remettre ?

Je hoche la tête.

- Il est hors de danger oui ! Par contre il y a toujours un risque qu’il ne remarche pas même s’il est minime, de toute façon la rééducation sera longue et sans doute douloureuse.

- Peut-être accepteriez-vous de lui expliquer tout ça de vive voix ?

- Si vous pensez que c’est le mieux, pourquoi pas. Ah oui !! Au fait pendant que je vous tiens !! Je vous conseille de récupérer les enregistrements des « trois » caméras et d’en parler à vos supérieurs qui vous diront sûrement quoi en faire.

2eme année Fêtes de fin d’année : (58/90) (L’émir)

Le préfet respire visiblement beaucoup mieux de ne pas avoir à rendre compte directement au père du garçon qui a l’air de le mettre facilement mal à l’aise.

L’histoire des caméras lui passe un peu au-dessus de la tête quand il compose le numéro et qu’il attend la liaison avec l’émir.

- ………….

- Votre altesse ? C’est le préfet Delesalle !!

- …………

- Je vous passe le chirurgien qui vient de terminer l’opération de votre garçon.

- ……………..

- Non ! Non !! Tout va bien rassurez-vous !! Il saura mieux vous en parler que moi.

- …………….

- Entendu votre altesse !!

Il me tend l’appareil.

- Allô ton altesse !! C’est Florian !!

- ………..

- Oui c’est ça !! Le docteur De Bierne si vous préférez !!

- ………..

Dans sa langue car ma façon de parler a tout l’air de choquer le préfet et d’amuser le reste de la galerie.

- Il va bien oui !!

- ………….

- Il est encore dans le coma, je préfère qu’il y reste encore au moins deux jours.

- …………

- Il m’entend là ?

- ……..

- Ok cool !!

J’explique alors en résumer les actes chirurgicaux que j’ai été obligé de faire sur son fils, le chirurgien près de lui me pose quelques questions très sensées qui me prouvent si besoin était son extrême compétence sur le sujet.

Comme moi il a été surpris de la cassure nette de la vertèbre et apparemment n’en revient pas que j’ai réussi d'en juguler l’épanchement.

Tout ça dure encore un bon quart d’heure où je les sens plus joviales à l’autre bout.

- Maintenant il y aura une rééducation à prévoir et il faudra le suivre de près, la douleur sera sans doute présente encore pendant quelques mois. Je vous déconseille de le droguer même si en apparence ça le soulagerait.

- ........

- Le hic c’est que dans ce cas-là il pourrait faire de faux mouvements que la douleur lui aurait sans doute empêché de faire, vous comprenez ?

- ………

- Ça ne lui fera pas de mal parce qu’il est plutôt grassouillet pépère Hi ! Hi !

- …………

- Eh bien c’est du propre !! Pas étonnant si vous lui laissez manger n’importe quoi à n’importe quelle heure.

- …………….

- Vous arrivez demain ? C’est cool, mais il devra rester ici quelque temps ou alors ça serait risqué pour lui.

- ………….

- Tu plaisantes ton altesse !! L’avion c’est le pire de tout avec l’effet de décompression, demande à ton toubib !!

- ……………

- Je ne serais pas loin oui ! Pourquoi ?

- ……….

- Ah ok !!

- ……….

- D’accord !! Pas de soucis, je suis en vacances dans un cirque alors vous ne pourrez pas le rater.

- …………

Je reprends le Français pour terminer.

- Bon !! Là c’est nous qui payons la com, alors je vous laisse.

- ……………

- C’est ça oui !! Loukoum et salade ton altesse.

Je me rends compte au moment où je termine ma phrase, que la connerie qui nous fait rire moi et Ludovic m’a échappée dans la conversation.

Sur le coup il y a un blanc à l’autre bout et je vois bien que le préfet me regarde outré de mes derniers propos, deux énormes éclats de rire sortent du téléphone et résonnent dans la chambre.

Je souris alors en raccrochant et en rendant le téléphone.

- Il n’a pas l’air si terrible ce type !! En tous les cas il connaît bien notre langue.

Le préfet encore visiblement déconcerté.

- Vous avez conscience de la façon dont vous lui avez parlé ?

- Qu’est-ce qu’elle a ma façon de lui parler ?

- Cet homme est multimillionnaire et on ne lui parle pas de cette façon, allons !!

- On me parle bien comme ça à moi ?

- Oui mais ce n’est pas pareil, cet homme est très important et comme je vous l’ai dit multimillionnaire et je suis sans doute loin du compte.

- Eh bien moi aussi et alors ????

2eme année Fêtes de fin d’année : (59/90) (Retour au cirque)

Le préfet va pour répondre quand son portable sonne à nouveau, il est surpris de voir le nom de son interlocuteur s’afficher car il nous quitte sans aucune espèce de formules de politesse.

- Il peut bien faire la morale aux autres celui-là !! Bon !! Je crois que notre boulot ici est fini, si nous retournions à nos vacances ?

- (Maxime) Comment ont fait ?

- (Julien) Faut qu’on retourne à Manosque ?

Je vois bien les œillades en coin que me fait « Max ».

- Il resterait bien deux places si vous voulez rester avec nous.

Maxime tout joyeux.

- Cool !! Ce n’est pas qu’on n’était pas bien là-bas, juste un peu seuls quand même.

Julien qui ne cache pas sa joie lui non plus.

- Et puis revoir tout le monde c’est super !!

- (Patricia) Seulement vos affaires sont restées à la cure il me semble ?

- (Maxime) Allons voir l’officier de gendarmerie, après tout ils devaient bien nous ramener.

Nous quittons la chambre en laissant le jeune patient aux bons soins des permanents, nous retrouvons l’officier dans la cour près de ses hommes.

Quand il nous aperçoit, il se dirige directement vers nous l’air amical.

- J’ai appris la bonne nouvelle !! Je présume que vous avez hâte de rentrer chez vous ?

- (Maxime) Ce serait possible de nous ramener au cirque après que nous ayons récupéré nos bagages ?

- Pas de soucis, je donne les instructions dans ce sens à mes hommes.

- (Julien) Merci beaucoup, c’est sympa.

- Je pense qu’on vous doit bien ça après tous ces tracas, allez !! Prenez place dans les voitures, j’aimerais bien avoir le temps de faire mon rapport au bureau avant qu’il ne soit trop tard.

***/***

Nous ne nous le faisons pas dire deux fois et ils nous déposent une demi-heure plus tard là où ils nous ont pris ce midi.

Il est presque dix-huit heures et nous marchons tranquillement vers nos roulottes en papotant.

- (Patricia) Ils vont venir loger avec nous si je comprends bien.

- (Surpris) Comment ça ? Je croyais que Baptiste et Rémi y étaient déjà ?

- Il y a eu un changement ce matin, les garçons ont préféré se mettre avec tes deux copains d’Orléans. Ils voulaient nous laisser tranquille je crois.

- Aïe !! Écoute « Pat » !! Si tu veux rester seule avec « Yu », pas de soucis. Tu prends notre caravane et nous irons dans la vôtre, ça ne me gêne pas de partager avec mes amis.

Et « Thom » ?

On va vite le savoir, viens avec moi !!

L’espace habitation du cirque est étrangement vide, je croyais croiser au moins quelques-uns de mes potes mais apparemment ils sont tous occupés ailleurs.

J’entre avec Patricia dans la caravane que je partage avec Thomas, bien sûr elle est vide et je récupère mon portable pour l’appeler.

Première sonnerie, il décroche aussitôt.

- …….

- A l’instant oui !! Tu peux venir à la caravane ? Je t’y attends !!

- …….

- Hi ! Hi ! Moi aussi, mais ce n’est pas pour ça Hi ! Hi !

Je raccroche amusé et un peu déçu aussi de passer à côté du gros câlin proposé, mais je me dis que nous nous rattraperons ce soir.

- Il arrive !!

- Qu’est-ce qu’il te disait de si drôle ?

- Il pensait que je le faisais venir pour autre chose Hi ! Hi !

- Ah d’accord !! Mais j’y pense, vous n’allez plus être aussi tranquille ?

- Bah !! Ce ne sera pas comme si c’était la première fois tu sais, cet été nous n’avions que deux tentes pour nous tous et ça n’a pas empêché les câlins et puis je préfère que tu sois peinard avec Yuan. Vous n’êtes pas aussi habitués que nous à ce genre de promiscuité.

- Pas du tout tu veux dire !! Ça doit faire drôle quand même.

Patricia s’imagine visiblement ce que ça doit occasionner comme gêne de faire l’amour à côté d’un autre couple.

Je vois son visage s’illuminer et son regard se porter sur moi.

- Mais j’y pense !! Pourquoi ce ne serait pas Maxime et Julien qui viendraient ici et vous qui nous rejoigniez dans la roulotte ?

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée ma grande Hi ! Hi !

- Et pourquoi ça ??

- Allons !! Tu le sais très bien !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (60/90) (Au cirque)

- Je ne pense pas que « Yu » sera contre.

- Vous en êtes où tous les deux ?

- Comment ça ?

- Je veux dire dans votre relation.

- Tu te demandes si nous l’avons fait ? Pas encore mais j’ai bien l’intention que ça aille vite maintenant, j’attendais qu’il fasse les premiers pas mais s’il tarde trop faudra que je prenne les choses en mains.

- Alors j’ai raison de dire non et de vous laisser seul, la première fois est trop importante pour qu’elle ne se fasse pas que dans l’intimité du couple.

Patricia n’a pas le temps de répondre que la porte s’ouvre en grand et que Thomas arrive un grand sourire aux lèvres, perturbant comme à chaque fois la jeune femme qui le dévore des yeux.

- Ah, te voilà enfin !! Tu m’as trop manqué.

Nous nous prenons dans les bras en nous embrassant quelques instants, ensuite je le fais s’asseoir et m’assieds sur ses genoux.

- Maxime et Julien arrivent et j’ai proposé à Patricia d’emménager ici pour qu’elle soit tranquille avec Yuan.

- Tu as bien fait, en plus j’ai trop hâte de les revoir ses deux-là, comment vont-ils ?

- Très bien, ils pètent la forme. Patricia pensait que ça nous gênerait de nous mettre avec eux.

Thomas regarde la jeune femme avec un grand sourire.

- Mais non !! On a l’habitude tu sais ?

- C’est ce que je lui aie dit, elle nous proposait aussi de venir plutôt chez eux et de laisser « Max » et « Ju » à notre place ici.

Nous attendons sa réponse qui ne tarde pas.

- Je ne pense pas que pour l’instant ce soit une bonne idée.

Je regarde Patricia en la prenant à témoin.

- Ah !! Tu vois !!

Le sujet étant clos, Thomas prend des nouvelles de notre après-midi et il en vient ensuite à ce qui est le principal sujet de conversation dans le cirque depuis quelques heures.

- T’as fait un sacré souk avec Raphaël ce matin !!

- Qu’est-ce que j’ai fait encore !!

- Tu ne vois vraiment pas ??

- Bah non !! Némo avait une rage de dents, Raphaël m’a juste donné un coup de main !!

- Et c’est tout ?? Tu es sûr ??

- Bon !! D’accord !! J’avoue qu’il m’a un peu excité, mais ça s’est arrêté là !!

- Tu iras expliquer ça à la famille Gruss alors !!

Patricia plus pragmatique.

- Si tu nous disais une bonne fois où est le problème ?

- Le problème ? L’aubaine tu veux dire !! C’est plus une ménagerie qu’ils ont mais un vrai baisodrome, depuis ce midi ça n’arrête pas de niquer dans tous les coins Hi ! Hi ! Je suis sûr que s’il y avait une fourmilière ou une ruche pas loin, la reine doit te maudire d’en prendre plein le cul Hi ! Hi !

Il nous faut un certain temps pour comprendre de quoi il parle, ensuite un fou rire me prend en imaginant la scène.

- (Patricia) Pourquoi as-tu parlé d’une aubaine ?

- (Thomas) Tu imagines la valeur de ses animaux ? la rareté des naissances en captivité pour beaucoup d’entre eux ?

- Je n’avais pas pensé à ça, alors ils vont en profiter pour se faire de l’argent avec la revente des petits ?

- (Thomas) D’après ce que j’en ai compris, ils vont faire des échanges et ça leur permettra d’avoir la prochaine génération pour leur spectacle.

Je suis encore scié par la nouvelle.

- Ils ont vraiment tous niqué ?

- (Thomas rigolard) Même les poneys ont la queue qui traine par terre à force de s’envoyer en l’air Hi ! Hi !

- (Patricia curieuse) C’est quand même bizarre votre histoire, les gens n’ont rien ressenti eux ?

- (Thomas) Ce serait étonnant qu’ils s’en vantent tu sais et puis j’ai bien ressenti un truc avant le repas mais comme je pensais à Florian, je n’ai pas fait le rapprochement. Maintenant que tu m’y fais penser….

La discussion continue encore un moment, jusqu’à ce qu’un grattement à la porte leurs fassent lever les yeux.

- (Thomas) Ça doit être « Kinou » qui veut rentrer.

- (Patricia curieuse) C’est qui ?

Je la regarde amusé.

- C’est mon gros chat !! Ouvre-lui « Thom », sinon il va finir par esquinter la porte avec ses griffes.

Thomas va pour prévenir Patricia, mais capte mon regard et sourit en allant ouvrir.

- (Il ouvre la porte) Ah !! Te voilà toi !! Allez !! Entre !! Ton maître est là.

« Kinou » en deux bonds se retrouve devant moi tout joyeux, Patricia reste figée les yeux exorbités.

- Une Pan… Pan…

J’éclate de rire devant la tête qu’elle fait.

- Tu t’exerces au tir ou quoi Hi ! Hi ! Ce n’est que « Kinou », mon gros chat. Tu peux le caresser, il ne te mangera pas Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (61/90) (Au cirque) (suite)

Le déménagement suivit de l’installation de Maxime et Julien se fait juste avant le repas du soir, bien sûr ils sont l’attraction de ce début de soirée car tout le monde est tellement content de les revoir qu’ils ne les laissent pas une minute en paix.

Après le dîner, Anthony me rejoint avec Alice, Rémi et Baptiste, ils me proposent d’aller visiter les musiciens du cirque avant la représentation pour voir s’ils accepteraient de nous prêter leurs instruments pour jouer quelques morceaux.

L’idée fait le tour de la tablée et toute la bande décide de venir avec nous, Maxime et Julien s’approchent de moi pendant que nous marchons vers le chapiteau.

- Ils sont musiciens tes copains ?

- Déjà j’espère que ce seront vite vos amis aussi et oui ils ont formé un groupe avec deux autres gars super-sympas qui n’ont pas pu venir. Ce sont des vrais « pros » vous verrez !!

- Ah d’accord !! Mais pourquoi ils t’ont demandé à toi ? Tu sais jouer d’un instrument ?

- Je gratouille un peu à la guitare et au violon.

- (Julien) Ah oui !! C'est vrai ou ai-je la tête !! Nous en avions entendu parler avant l’accident.

- Je chante aussi mais j’avoue qu’Anthony se débrouille beaucoup mieux que moi Hi ! Hi !

Anthony qui nous a entendus.

- Je confirme Hi ! Hi ! Autant niveau guitare et violon, Florian touche sa bille un max, mais niveau chant ce n’est pas gagné. Un peu le genre « Assurancetourix », si tu vois ce que je veux dire.

Maxime me regarde, l’œil brillant d’amusement.

- J’imagine assez oui !!

Je préfère ne pas polémiquer sur ma façon de chanter et donc je prends le parti de me taire, nous arrivons devant l’estrade où les musiciens du cirque sont en pleines répétitions.

Ils nous voient arriver vers eux et nous asseoir sur un banc pas loin avec de grands sourires aux lèvres.

Nous les écoutons un moment et pour moi plus particulièrement celui qui est à la batterie, car c’est celui qui est juste devant moi.

Je ne m’étais pas vraiment intéressé jusque-là à cet instrument, le gars est vraiment doué et vaut largement Stéphane, ce que me confirme d’ailleurs peu de temps après Baptiste.

Pour les autres rien à dire si ce n’est qu’ils n’arrivent pas à la cheville de mes potes, mais que ça se laisse écouter quand même avec plaisir.

Je me rappelle que José m’avait expliqué qu’il fallait régulièrement changer les numéros pour ne pas lasser le public et que la musique devait elle aussi se renouveler tout en gardant le tempo imposé aux animaux, qui se repèrent dessus pour se donner en spectacle.

Je conçois bien que ce ne doit pas être toujours une mince affaire, que la qualité des musiciens et de leur chef d’orchestre est primordiale pour une soirée réussie.

Nous profitons d’une pose entre deux morceaux pour aller le voir et lui demander s’il ne serait pas possible de nous joindre à eux le temps de quelques interprétations.

Il est d’abord surpris de notre demande, puis regarde sa montre et acquiesce avec le sourire.

- Nous allons faire notre demi-heure de pause avant que les premiers spectateurs ne commencent à s’installer, vous pouvez prendre notre place. Mais faites attention aux instruments, ça coûte une fortune quand il faut les remplacer.

Anthony avec son visage souriant dirigé vers l’homme qui vient de parler.

- Nous le savons monsieur, toutes nos économies y passent alors rassurez-vous nous en prendrons grands soins.

Le chef d’orchestre lui rend son sourire en oubliant totalement le handicape du jeune homme et fait signe à son équipe qu’ils sont libres.

Les musiciens qui regardent les jeunes gens s’approcher de leurs instruments, restent sur les gradins pour vérifier comment ils seront maniés avant d’aller se restaurer.

Alice prend le violoncelle pendant que Baptiste attrape une guitare basse et en tend une classique à son frère.

Rémi prend un saxo et surprend agréablement son propriétaire en changeant l’embout par celui de secours qui est dans son étui.

J’hésite et finalement je vais me poser sur le tabouret du batteur en empoignant deux baguettes, je m’amuse à jongler avec comme je l’ai vu faire lors de concerts que je regarde à la télé.

Il nous manque quelqu’un au synthé mais nous ferons sans.

Voyant que tout le monde attend, je teste la batterie par un petit solo d’abord hésitant puis prenant très rapidement la maîtrise du truc j’accélère le rythme et je me lâche à fond sur l’entrée d’un rock bien connu.

Anthony sourit car il pense qu’un des musiciens est resté pour nous accompagner et commence à envoyer lui aussi en prenant le morceau en route, très vite suivit par notre groupe au complet.

2eme année Fêtes de fin d’année : (62/90) (Au cirque) (suite)

Notre équipe bien rodée maintenant, enchaîne tube sur tube au plus grand plaisir des habitués et à la plus grande surprise de ceux qui ne nous avaient encore jamais entendus.

Rémi a les yeux fixés sur moi depuis le début et je vois bien qu’il n’en revient pas de m’entendre jouer de la batterie, il pose son saxo et s’assoit au synthé en disant à voix haute pour qu’Anthony l’entende bien.

- Je me mets au synthé « Antho » !! On change un peu !! Chante-nous un truc s’il te plaît !! Pour le final !!

Alice s’avance et lui met un micro devant lui en l’encourageant à voix basse, il tâtonne un peu pour vérifier comment il est placé et sourit à sa copine.

Anthony d’une voix forte.

- Allez les gars !! On met le feu !!

Plus plaisir que ça, il ne pouvait pas me le faire, j’essuie la sueur qui me coule sur les yeux et j’attaque en envoyant à fond, bientôt suivit par les autres instruments tout aussi rageurs.

Quand la voix « d’Antho » résonne dans la salle, j’ai les poils des bras qui se dressent et je ne suis pas le seul assurément.

Il y a pas mal de monde maintenant sur les gradins, attirés petit à petit par cette musique peu habituelle pour eux et venant écouter au début par curiosité, puis ensuite complètement pris par le charme des rythmes endiablés.

Entendre chanter Anthony crée un silence impressionnant du côté des spectateurs qui visiblement ressentent les mêmes émotions que moi, sa voix rauque et grave emplie le chapiteau et s’échappe suffisamment à l’extérieur, pour attirer les quelques personnes qui vaquaient encore à la prochaine ouverture au public.

Trois minutes où plus rien ne compte pour moi que cette voix merveilleuse qui m’arrache comme bien souvent des larmes aux yeux.

Alice qui est restée près de lui car le violoncelle ne fait pas parti du morceau, se frotte le haut des bras pour tenter d’estomper les frissons qui l’assaillent.

Je termine le morceau debout, déchaîné sur les cymbales et la grosse caisse puis me rassois en posant mes mains dessus et faire un silence qui devient alors total pendant quelques secondes, avant que les applaudissements et les bravos commencent à pleuvoir et résonnent sous le chapiteau en montant crescendo jusqu’à atteindre un sommet impressionnant.

Alice prend la guitare des mains d’Anthony et le serre dans ses bras en l’embrassant fougueusement, nos amis se lèvent et viennent sur la scène pour nous féliciter chaleureusement.

Je sens deux bras me prendre la taille par-derrière, je connais trop bien à qui ils appartiennent et je renverse ma tête en souriant pour que ses lèvres puissent s’emparer des miennes.

Je me retourne et me colle à lui, ses yeux sont encore humides mais brillent d’un tel éclat dans les miens que je m’y laisse perdre avec un long frisson.

Thomas finit par s’écarter et me prendre par la taille en m’ébouriffant les cheveux tremper de sueurs.

- Eh bien toi alors !!!

D’une petite voix.

- Ça t’a plu ??

- Et comment que ça m’a plu !! Vous devriez faire des spectacles, je t’assure qu’il y aurait des fans !!

- Tu iras dire ça à « Antho » !! Je ne crois pas qu’il serait d’accord.

- Faudra que tu m’expliques pourquoi, en attendant c’était super et je ne savais pas que tu jouais de la batterie ??

- Moi non plus, mais j’aime bien.

Les musiciens du cirque reprennent leurs places en nous félicitant au passage, du coup ils sont restés tout le temps de leur pause et le chef en nous croisant nous a demandé de venir le voir le lendemain pour « discuter », ce que nous lui avons promis de faire.

- Je vois plusieurs groupes d’enfants commencer à entrer accompagner par quelques adultes, je m’approche de José par curiosité.

- C’est une soirée pour les enfants ?

- (José) Florian… il va falloir qu’on parle tous les deux !

- Heu !! Oui si tu veux !! Qu’est-ce qu’il y a ?

- C’est toi qui me demandes ça !! Déjà ce qui s’est passé avec les animaux aujourd’hui et puis ce à quoi je viens d’assister ce soir !!

- J’ai rien fait de mal !!

- Qui a parlé de ça !! Il faut juste que tu m’expliques tout ça tu comprends ?

- Ça peut attendre demain ?

- (José sourit) Bien sûr !!

- Tu ne m’as répondu ?

- Comment ça !! Ah oui les enfants ? Eh bien cette soirée avant Noël leur est toujours réservée, ils viennent de familles en peine d’argent amenés par des bénévoles d’associations et aussi des orphelinats de la région.

- C’est gratuit ?

- Bien sûr !! C’est une tradition dans ma famille depuis que le cirque Gruss existe.

Thomas toujours près de moi.

- Pourquoi tu ne leur ferais pas un de tes trucs de clown « Flo » ?

José voit mes yeux qui brillent et commence à en connaître la signification.

- Ça te dirait ??

2eme année Fêtes de fin d’année : (63/90) (Au cirque) (suite)

- Mais j’ai jamais fait le clown moi !!

Thomas mort de rire.

- Oh que si crois-moi Hi ! Hi ! Et plus souvent qu’à ton tour Hi ! Hi !

Éric et Raphaël arrivent à leur tour suivis par Flavien et Carole.

- (Éric) Ça va « Thom » ? Tu as l’air de bien t’amuser.

- (Thomas) J’ai proposé à Florian de faire rire un peu les gosses en faisant le clown et il a eu le culot de me dire qu’il ne savait pas le faire.

- (Raphaël) C’est la meilleure celle-là Hi ! Hi !

José essaye de garder son sérieux.

- Le spectacle ne commence pas tout de suite alors tu as encore le temps pour te décider.

- Mouaih !! Je vais y réfléchir, je pensais plutôt faire un peu de musique.

Raphaël mort de rire.

- Avec un gros nez rouge et des gants de boxe Hi ! Hi ! Je te parie que tu n’es pas « cap » !!

L’idée me plaît bien.

- Tu crois ça !! Et si je gagne ?

Raphaël jette un coup d’œil à Éric et Thomas.

- On sera tes esclaves pendant toute une journée, ça te va ?

Je vois bien à quoi ils pensent.

- Hum !! Pas sûr que ce soit un gage ça, à moins que….

Je n’en dis pas plus mais mon silence les font se regarder avec beaucoup moins de lubricité dans les yeux, ne sachant pas comment prendre ce « à moins que… »

Flavien éclate de rire et avec Carole sous le bras, commence à traverser la piste pour rejoindre la sortie.

Je hausse les épaules en me disant que pourquoi pas et je leur emboîte le pas.

Machinalement j’imite la démarche de Flavien en me moquant de lui derrière son dos, des éclats de rire enfantins commencent à résonner autour de nous et je vois bien que c’est vers nous qu’ils regardent.

Thomas hurle derrière mon dos en se bidonnant à son tour, je me retourne et lui tire la langue puis rattrape Flavien en gonflant mon torse ce qui déchaîne encore plus les enfants.

Thomas mort de rire s’adresse à José.

- Faudrait peut-être lui expliquer que c’est ça faire le clown, non ?

José en riant à son tour.

- C’est tellement naturel chez lui qu’il ne s’en rend même pas compte Hi ! Hi !

Éric regarde le petit rouquin qui se donne en spectacle.

- Je l’ai toujours connu comme ça moi, déjà à l’école c’était pas triste et même les instituteurs se marraient mine de rien.

- (José) Je n’ai plus qu’à aller lui chercher ce qu’il lui faut maintenant.

- (Raphaël) Déjà comme ça, il est comique de nature alors j’imagine avec un nez de clown l’allure de l’engin Hi ! Hi !

Le chapiteau se remplit petit à petit, les musiciens entament le premier air annonçant le début du spectacle.

Les ouvriers assemblent les grilles sur la piste centrale pour l’arrivée des fauves, pendant que sur les deux pistes secondaires les jongleurs commencent à amuser les enfants.

José entre dans la roulotte que Florian partage maintenant avec ses deux amis qui viennent d’arriver et dépose sur la table un sac qu’il ouvre aussitôt.

Il sort alors un petit violon avec son archet, une paire de chaussure ressemblant à des palmes ainsi qu’une paire de gants de boxe bariolés et bien sûr le fameux nez énorme et d’un rouge criard qui amuse les enfants depuis que le cirque existe.

Rien qu’à la vue de cet accoutrement et de la tête que je fais en le découvrant, Maxime, Thomas et Julien sont écroulés sur le lit.

Il ne me faut pas longtemps pour chausser les énormes godasses et mettre le nez en place, quand je me tourne vers eux en manquant de m’étaler par terre c’est Waterloo sur le lit.

Ils se tiennent tous les trois le ventre les jambes en l’air à essayer de respirer, les cris et les hoquets qu’ils poussent manquent de déclencher mon fou rire.

Je me retiens avec peine en faisant celui qui est vexé, je ne pense pas que ce soit la meilleure idée que j’ai eue parce que là ils partent vraiment en vrilles.

D'une voix nasillarde à cause de l'excroissance nasale.

- Et vous trouvez ça drôle !!

Je me tourne vers José qui n’est pas loin d’être dans le même état et qui a déjà les larmes aux yeux.

- Je peux y aller avec « Kin » ?

- Si tu veux !! Mais vous allez sur la piste centrale, la cage est installée et les enfants n’auront pas peur de lui comme ça.

- D’accord !! Tu viens « Kin » ??

« Kinou » se lève d’un bond et m’attend déjà devant la porte.

- Rrrrrr

Je sors en jetant quand même un regard derrière moi pour constater qu’ils ne sont pas près de se calmer, je hausse les épaules en soupirant et je quitte la roulotte.

J’ai juste oublié les énormes godasses, aussi je me ramasse un gadin maison en loupant la marche.

- Arrhhh !!!!

Un énorme éclat de rire sort alors de la roulotte, au point que j’en suis à me demander comment ils réagiraient si je m’étais vraiment fait mal.

J’arrive bon an mal an jusqu’à la petite porte qui permet depuis les coulisses d’entrer dans la grande cage, une fois à l’intérieur je referme avec soin derrière moi et j’avance seul en faisant signe à « Kinou » d’attendre que je l’appelle pour me rejoindre.

Je passe les quelques mètres du tunnel de barreaux pour me retrouver sous le chapiteau, je veux faire une entrée remarquée et je m’élance à pas rapide pour crier un « Hello » !! À tous les mômes, quand je trébuche à cause de mes espèces de palmes décidément pas pratiques du tout et m’étale de tout mon long sur la piste en envoyant voler le violon et l’archet loin devant.

Thomas, Maxime et Julien qui un peu plus calme s’apprêtent à venir rejoindre leurs amis, entendent alors un formidable éclat de rire d’enfants qui s’échappe du chapiteau et se regardent les yeux brillants.

- (Maxime) Eh bien !! Ça n’aura pas mis longtemps.

- (Julien) Magnez-vous les gars !! Je n’ai pas envie de rater ça Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (64/90) (Reims)

Frédéric est rentré depuis peu de Paris cette fin d’après-midi-là, il prend quand même le temps de passer par le CHU pour visiter ses patients et mettre au courant son patron sur l’arrivée prochaine de quelques blessés qu’il a fait transférer de la Salpetrière pour soulager leurs services.

Ils ont fait venir suffisamment de renforts dans la journée, mais le nombre de blocs n’étant pas extensible il s’en est suivi une attente de plus en plus mal perçue par les familles venant aux nouvelles de leurs proches.

Celles-ci commençaient à envahir la salle d’accueil en protestant sur le manque de moyens mis en œuvre.

Du coup il a préféré proposer cette solution, le CHU de Reims n’étant après tout pas si éloigné que ça.

C’est en entrant dans l’hôpital qu’il comprend que les premières ambulances sont déjà arrivées, en effet l’effervescence autour de lui est à son comble et tout le personnel visiblement déjà en plein coup de feu.

René le capte au passage manifestement soulagé de le voir.

- Ah !! Tu es rentré !! J’ai un bloc de libre, tu le prends ?

- Juste le temps de voir Robert et je suis à toi, qui tu me mets en équipier ?

- Pourquoi ? Tu as laissé les tiens là-bas ? Émilie et Julien sont libres puisque Florian se prélasse avec Patricia pendant que nous, on taffe comme des malades et j’ai Pierre un des nouveaux internes qui vient juste d’être rappelé, il ne devrait plus tarder à arriver. Ça te va ?

- (Frédéric amusé) C’est parfait merci.

- Qu’est ce qui t’amuse comme ça ?

- Oh ! Rien juste que tu te trompes pour Florian et Patricia, je les ai débauchés et crois moi, ils n’ont pas récupéré le meilleur.

- (René surpris) Tu les as fait revenir sur Paris ??

- Non mais je t’expliquerai plus tard, je dois voir Robert et si tu veux que je te donne un coup de main après, il serait bien que j’y aille sans plus tarder !!!

Frédéric voit bien la curiosité de ses révélations sur le visage de son ami, il préfère s’éclipser rapidement plutôt que d’avoir à répondre au millier de questions que se pose René.

Il retrouve alors son patron dans son bureau, affairé lui aussi à gérer tout l’administratif lié à ce regain d’activité.

Il lui explique son rôle dans tout ça ainsi que cette décision qu’il a prise de mettre Florian en première ligne, Robert même s’il en a compris l’enjeu diplomatique ne peut pas s’empêcher de faire la grimace à l’idée de mettre encore de nouvelles personnes au courant des capacités de son petit protégé.

- Mais tu te rends compte des risques que tu lui as fait prendre ? Comme s’il avait besoin de ça !!

- Tu aurais préféré que je laisse crever l’autre gamin ?

- Il devait bien y avoir quelqu’un capable de s’en occuper !!

- Je t’assure que non, sinon je l’aurai fait.

- Et alors ??

- Quoi et alors !!

- Qu’est-ce que ça donne ? Il a réussi à le remettre sur pied ou pas ?

- Comme si tu avais besoin de poser la question !

- (Robert sourit) C’est par habitude professionnelle, je n’attendais pas vraiment de réponse. J’ai rappelé du monde parce que la nuit va être longue, tu devrais aller te reposer un peu et revenir demain matin. D’après mes derniers renseignements, il y aura encore de quoi faire.

- J’ai promis à René de prendre un bloc en attendant que quelqu’un vienne me remplacer, après promis j’irai me reposer.

Robert avec un soupire de lassitude.

- Et notre rouquin ? Il est où maintenant ?

- Sans doute à Aix, dans son cirque.

- Qu’il en profite, au train où ça va il risque de ne plus avoir tant que ça l’occasion d’être tranquille.

- Tu te fais de la bile pour rien crois-moi !! Maurice sera là-bas dans la soirée, il a déjà pris toutes les précautions nécessaires pour que rien ne s’ébruite.

- Je vais quand même appeler mon confrère d’Aix pour lui en causer deux mots. Je le connais bien, c’est un ami de longue date.

- Tout va bien je te dis !! Tu ne crois tout de même pas que je ferais prendre un risque si minime soit-il à « Flo » ?

Un craquement derrière la porte les font se retourner brusquement, Frédéric va aussitôt voire dehors et n’aperçoit un peu plus loin qu’un morceau de blouse blanche qui passe l’angle du couloir.

Il se tourne vers Robert en haussant les sourcils et fonce dans la même direction pour essayer de rattraper la personne qui apparemment écoutait leur conversation.

***/***

L’homme voit passer le chirurgien, caché derrière une porte de salle qu’il a laissé entrebâiller une fois entré à l’intérieur pour s’y dissimuler.

Il attend quelques secondes et se débarrasse de la blouse qu’il envoie valser dans la pièce, puis avec un calme olympien prend le chemin de la sortie.

Une fois se sachant en sécurité et après avoir vérifié que personne ne s’approche de lui ni ne le suit, il sort son téléphone et une fois son interlocuteur en ligne, lui fait son rapport dans sa langue.

- (En Russe) Le garçon est bien dans un cirque à Aix en Provence comme nous le pensions monsieur !!! C’est un rouquin, nous ne devrions pas avoir de difficultés à le situer !! Par contre Désmaré est en route lui aussi et devrait sans doute arriver avant nous !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (65/90) (Paris)

Chan sort de la boutique en souriant de contentement et en se frottant les mains, le patron de celle-ci, un homme d’un âge avancé examine avec attention le chèque qu’il tient encore dans ses mains en n’en revenant pas de l’aubaine qui lui tombe dessus.

Il n’a plus qu’à vérifier que celui-ci n’est pas en bois ce qui serait vraiment étonnant vu la condition demandée pour son obtention, il préfère quand même vérifier par acquit de conscience et appelle la banque émettrice.

Celle-ci lui donne la confirmation qu’il sera bien honoré et qu’il n’y a rien à craindre de la part de son client ayant une somme beaucoup plus conséquente et de loin, sur son compte.

Il n’a plus qu’à attendre son jeune employé afin de lui annoncer la nouvelle, en prenant les précautions que son dernier « client » lui a bien spécifiées de prendre afin de rester crédible.

Il sait qu’il n’a pas longtemps à attendre car le petit Dante est toujours à l’heure et même le plus souvent en avance.

C’est bien la première fois qu’on le paie pour qu’il ferme boutique, le jeune asiatique lui ayant simplement demandé d’estimer son manque à gagner et lui a fait aussitôt un chèque de la somme, sans en ergoter plus longtemps le montant.

Faut dire pour sa gouverne que le propriétaire de la librairie n’a pas essayé d’en surestimer la somme étant d’un naturel honnête.

Maintenant lui aussi est heureux de pouvoir pour la première fois depuis bien longtemps, profiter de vacances avec ses proches et savoure par avance ce soir quand il va leur annoncer.

Il met le chèque dans une enveloppe et le tout dans son portefeuille, pour le porter à sa banque dès qu’il pourra quitter la boutique.

Les quelques clients l’occupent suffisamment pour qu’il ne voie pas le temps passé et c’est un peu avec surprise qu’il aperçoit son jeune employé souriant comme à son habitude entrer dans la librairie pour aller aussitôt se changer et venir lui donner un coup de mains.

- (Dante amical) Vous allez bien monsieur Jean ?

Jean en faisant la bise au jeune garçon.

- Très bien mon petit et toi aussi quand tu connaîtras la bonne nouvelle.

- Tiens donc !! Vous avez gagné au loto Hi ! Hi !

- C’est presque ça figure toi, le comptable vient de m’appeler pour faire le point de l’exercice et il m’a vivement conseillé de fermer la boutique jusqu’à la fin de l’année.

- (Dante surpris) Il est fou ou quoi ?

- Pas tant que ça après réflexion, d’après lui ce serait nécessaire pour limiter les impôts et il m’a dit que de toute façon nous ne gagnerions plus rien cette année à rester ouvert. Étant donné la tranche supérieure où nous arriverions et que nous ne couvririons même pas les frais d’électricité et de chauffage avec le peu de bénéfice qu’il resterait. Donc il vaut mieux fermer pour cette année et garder l’argent chez nous plutôt que de le donner au fisc.

Le visage de Dante devient tout pâle.

- Mais !! Je ne comptais pas prendre de congés cet hiver monsieur, j’avais prévu de partir avec mes amis cet été.

- Qui t’a parlé de vacances !! J’ai fait le point de toutes les heures que je te dois et même en te faisant cadeau des dix prochains jours, je suis encore loin du compte.

- Je ne vous ai jamais rien demandé monsieur, j’aime bien être ici et si je reste plus tard c’est de bon cœur vous le savez bien.

- Justement mon garçon, c’est pour te remercier que je te fais cadeau de ces vacances et cette année tu auras même le droit à une prime de noël. Les affaires ont été bonnes et c’est aussi grâce à toi, alors dès ce soir nous fermerons boutique.

Dante n’en revient pas et ne trouve rien d’autre à dire, il se contente alors de faire une bise au vieil homme en lui donnant droit à un de ses plus beaux sourires.

- Merci !!

Jean ému par cet élan d’affection.

- Hum !! Oui!! Bon !! Eh bien la messe est dite, je dois passer à ma banque et je reviens ensuite pour t’aider à la fermeture. Surveille-moi un peu les deux loustics là-bas, ils nous regardent depuis tout à l’heure et je trouve ça un peu louche.

Dante se retourne, reconnaît les deux garçons et sourit.

- Ne vous en faites pas, je les connais.

- Ah !! Très bien alors, à tout à l’heure mon garçon.

Dante le voit enfiler son épais manteau et sortir, il se tourne alors vers les deux jeunes garçons.

- Alors les frangins ? Quoi de neuf ? Le petit frère va bien ?

- « Alex » et « Chris » viennent lui faire la bise, visiblement heureux d’avoir été reconnus par le jeune vendeur si sympathique.

- (Alexandre) On ne t’a jamais dit que nous étions frangins ?

- Ah non ?? C’est moi qui ai dû le penser alors.

- (« Chris » amusé) En fait nous sommes ensemble « Alex » et moi, ça ne te choque pas j’espère ?

Dante met un certain temps à comprendre.

- Heu !! Non bien sûr !! D’ailleurs pour ne rien vous cacher, j’ai un copain moi aussi.

- (« Alex ») Tu parles d’un scoop !! S’il est aussi mignon que toi, ça doit grave user les yeux à vous mater.

- Vous allez bien ensemble vous aussi, mais je ne pense pas que c’est pour parler de ça que vous êtes ici. Vous cherchez quelque chose de précis ou c’est juste pour venir voir un beau mec Hi ! Hi !

- (« Chris ») En fait c’était pour te remercier pour Lucas, sans toi parait qu’il ne serait sans doute plus là.

- Florian m’en a parlé et je savais qu’il était sauvé, c’est ton petit frère ?

- (« Chris ») Non, c’est celui « d’Alex ». Mais c’est tout comme pour moi.

- (« Alex ») Je ne sais pas ce que lui a fait ton copain mais il a transformé mon frangin en « Rocco Siffredi », si tu vois ce que je veux dire.

- Non !! Sans déconner !!

- Je te jure !! Sa queue a pris au moins deux centimètres en un mois et il bande toujours comme un malade. Tu me diras, son copain n’a pas l’air de s’en plaindre Hi ! Hi !

- (Dante surpris) Ah !! Parce que lui aussi….

- (Alexandre) Trois frères, trois phoques !! C’est ma devise Hi ! Hi ! Et chez « Chris » c’est pareil !! Heureusement que les parents le prennent bien. Mais tu ne m’as pas répondu au sujet de Florian ?

- (Dante gêné) C’est qu’il n’y a rien à dire de plus, mon copain est très doué et les gens disent qu’il arrive à faire des miracles avec ses mains. Maintenant si vous voulez en savoir plus, faudra lui demander vous-même.

- (« Chris ») Nous aimerions bien le revoir, tu sais où il est en ce moment ?

- (Dante) En vacances avec un cirque et je crois qu’il va avoir la surprise de nous y voir avec mon copain.

- (Alexandre) Tu as de la chance alors, mais qu’est-ce qu’il fait dans un cirque ?

- Il apprend à s’occuper de « Kinou » je crois.

- (Alexandre curieux) C’est quoi ? Un cheval ?

- Non beaucoup moins gros quand même, c’est juste une jeune panthère noire à ce qui parait et qu’il a eu en cadeau d’un inconnu Hi ! Hi !

Dante devant l’air ahuri de ses deux amis éclate de rires et ce dit qu’ils n’ont pas fini d’avoir cet air-là s’ils fréquentent un tant soit peu le jeune rouquin.

2eme année Fêtes de fin d’année : (66/90) (Aix)

Erwan dort comme un loir à l’arrière de la voiture, quand son père se gare devant l’hôtel où le GPS l’a conduit.

Maurice prend un plaisir évident à sortir de l’auto après toutes ses longues heures de conduite, sa femme également car elle aussi fait quelques pas autour du véhicule en s’étirant les muscles.

- (Maurice) Allons prendre nos chambres et nous installer, ensuite il faut que j’aille faire un tour à la préfecture. Ne m’attendez pas pour manger, ça risque de prendre un moment. Je vais essayer de régler tout ce que j’ai à voir et ensuite promis, je ne serai plus qu’à vous deux.

- (Martine septique) Promis ???

Maurice avec un sourire rassurant.

- Promis !!

- Alors fais ce que tu as à faire et revient nous vite mon chéri.

- D’accord !! Réveille « Hibernatus » pendant que je vais régler l’hôtel.

Il part prendre les bagages dans le coffre et ensuite passe la porte de l’établissement trois étoiles qu’il a fait réserver par un de ses assistants.

La bâtisse ancienne mais visiblement très bien entretenue est typique du sud de la France avec ses volets bleu ciel, ses tuiles rondes et ses oliviers tout autour.

Maurice sourit en se disant qu’ils devraient y passer un séjour très agréable.

Martine regarde son fils toujours profondément endormi, avec l’air affectueux qu’ont toutes les mères devant un tel spectacle.

Elle ouvre la portière pour doucement lui secouer l’épaule.

- Debout mon lapin ! Nous sommes arrivés !!

Une voix endormie.

- Arrête de m’appeler ton lapin m’man !! J’ai plus cinq ans !!

- Oui mon sucre d’orge !!

- Rhaa ! Quitte à prendre je préfère « mon lapin », fais juste attention que je ne te mette pas des crottes partout Hi ! Hi !

Martine surprise qu’il soit de si bonne humeur au réveil.

- Eh bien !! C’est de voir bientôt ton ami Florian qui te rend aussi aimable ?

Erwan ouvre un œil.

- Aussi oui !! Mais c’est surtout que pour une fois on est tous ensemble et en vacance en plus. Il est où p’pa ?

- Il est passé devant pour régler l’hôtel, après ça il doit terminer un travail mais il nous a promis qu’ensuite il ne serait là que pour nous.

- Eh bien !! Il y a du progrès !! Il ne reste plus qu’à espérer qu’il se tiendra à sa parole.

- Il a l’air heureux de nous avoir avec lui, laisse-lui une chance.

***/***

Une fois les bagages montés et après avoir pris une bonne douche, Maurice rejoint la préfecture où le préfet Delesalle l’attend avec impatience, pressé lui aussi d’en finir et de rentrer chez lui.

Il accueille Maurice avec le respect qu’il a de cet homme et de ce qu’il représente au sein de l’état, sa venue et son intervention dans cette histoire le laissent toutefois songeur.

Qu’est ce qui peut pousser un homme de son importance dans cette affaire qui requiert plus du ministère des affaires étrangères que de la DST, surtout que ce même ministère est étrangement absent alors qu’un des émirs les plus puissants qui soit va bientôt débarquer sur le territoire national sans les démarches protocolaires habituelles.

C’est dans cet état d’esprit qu’il accueille Maurice dans le grand salon de la préfecture.

- Vous avez fait bon voyage cher ami ?

- La route a été longue mais la présence de ma famille à mes côtés m’a fait beaucoup de bien, merci !

- Je vous ai préparé mon rapport sur tout ce qui a marqué cet après-midi, autant vous dire que je suis allé de surprises en surprises. Ne serait-ce déjà par ce jeune chirurgien qui nous a été envoyé.

- L’officier de gendarmerie ainsi que celui qui a accompagné le jeune prince ont-ils été convoqués ?

- Ils ne devraient plus tarder maintenant, peut-être préféreriez-vous que nous allions dans un endroit plus tranquille comme mon bureau par exemple ?

- Je vous suis !! Pourriez-vous me faire monter un plateau-repas et une bouteille d’eau minérale s’il vous plaît, je n’ai rien pris depuis Paris et ça commence à faire loin.

- Je m’occupe de vous faire préparer ça une fois que vous serez installés.

Quand ils arrivent dans le bureau du préfet, Maurice ne peut s’empêcher d’admirer le décor avec ces meubles d’un autre siècle.

Son bureau à côté lui paraît bien austère avec son ameublement moderne, il se sent tout de suite bien dans cette pièce qui sent bon la cire et s’assoit dans un fauteuil qu’il amène près du bureau en chêne.

Le préfet apprécie son geste, d’autres n’auraient pas eu cette politesse et se seraient octroyé sa place sans rien lui demander.

Il dépose alors le rapport devant Maurice et s’absente un instant pour donner les ordres nécessaires à sa collation.

Une fois seul, Maurice dénoue la pochette pour en sortir les pages dactylographiées qu’elle contient.

Un bref tri et il commence à lire avec intérêt toutes les annotations prises de ces six dernières heures.

Suite à la lecture d’une page, un truc le chagrine et il regarde au fond de la pochette s’il n’aurait rien oublié d’en sortir.

Celle-ci étant manifestement vide, il fronce les sourcils en attendant que le préfet revienne pour lui poser la question qui tourne en boucle dans sa tête depuis la lecture de la page en question.

Le préfet revient bientôt, Maurice ne lui laisse pas le temps de parler que déjà il se lève en lui demandant d’une voix empreinte de toute l’autorité de sa fonction.

- Où sont les enregistrements !!!

2eme année Fêtes de fin d’année : (67/90) (Aix)

Le préfet visiblement surpris par cette demande.

- Quels enregistrements ? Je ne comprends pas ?

Maurice lui met nerveusement la feuille du rapport sous le nez.

- C’est écrit ici noir sur blanc !! Trois caméras ont filmé toute l’intervention chirurgicale, alors je vous le redemande !! Où sont les enregistrements ?

Le préfet visiblement perturbé.

- Mais !! Je n’en sais rien moi !!!

- Comment ça vous n’en savez rien ? Vous n’avez pas lu ce rapport ?

- J’ai seulement rajouté le mien à celui de la gendarmerie et de l’hôpital !! Il n’y a pas si longtemps que ça que je suis rentré vous savez ?

- Pour un préfet vous n’êtes pas curieux !! En feuilletant cinq minutes ses papiers, j’ai tout de suite vu qu’il en manquait des éléments importants.

- Les gendarmes les ont peut-être gardé pour les visionner, qu’est-ce que j’en sais !! Il me semble que le gamin m’a parlé d’enregistrement, mais j’étais en ligne avec l’émir et je n’ai pas trop fait attention à ce qu’il me disait.

Maurice blêmit en entendant ses paroles, si Florian en a parlé c’est qu’il doit y avoir quelque chose de compromettant pour lui dessus.

- Qu’est-ce qu’il vous a dit exactement ? Essayez de vous rappeler ses paroles exactes !!

Le préfet fait un effort pour se souvenir.

- Attendez !! Ah oui !! Il a parlé de trois caméras !! Il me disait je crois qu’il me conseillait de récupérer les enregistrements et de les confier à mes supérieurs, que ceux-ci sauraient quoi en faire.

Maurice en colère.

- Et c’est maintenant que vous vous en souvenez !! Mais bordel !! Vous avez appris votre métier où ?? En fouillant dans les paquets de « Bonux » pour y chercher le cadeau ??

Le préfet vexé.

- Mais enfin !! Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton !!

- Je parle du ton qui me convient quand j’ai affaire à des incompétents notoires comme vous semblez l’être !!! Croyez-moi, continuez comme ça et votre supérieur aura le mien de rapport !! Et il n’y manquera certainement pas le plus important !!

Jean François Delesalle comprend alors qu’il a merdé à fond et que ce n’est pas en se mettant Maurice à dos qu’il va redorer son blason, il change donc de ton et cherche un moyen pour qu’il revienne à de meilleurs sentiments à son encontre.

- Reprenons notre calme, vous voulez bien ? Maintenant ce n’est peut-être pas si grave que ça et il suffit d’envoyer quelqu’un les récupérer.

- Si elles sont encore là !!

- Allons !! Qui voulez-vous donc que ça intéresse ?

Maurice reconnaît qu’étant donné le peu de chose que connaît cet homme sur Florian, il ne peut juger de l’importance que pourraient avoir ces enregistrements et que son agressivité soudaine lui est incompréhensible.

Un ton en dessous.

- Nous n’avons plus qu’à attendre les deux officiers et nous verrons ensuite les dispositions à prendre.

- C’est je crois la meilleure solution, je vais voir si votre encas est prêt.

Maurice le regarde quitter le bureau et une fois seul, prend son portable et appelle Patrice.

- …………….

- C’est Maurice ! Florian est bien rentré ?

- …………..

- Comment ??? J’entends très mal avec tout ce boucan !!

- ………….

- Des enfants ?? Mais qu’est-ce qu’ils ont à rire comme ça ?

- ………………

- Non !!!

- …………..

Maurice éclate de rire.

- Il doit être dans son élément là Hi ! Hi !

- ……………

- Du violon avec des gants de boxe ???

- …………..

- J’imagine oui Hi ! Hi !

- …………….

- Bonne idée, faudra me montrer ça Hi ! Hi ! En parlant de film, faudrait que tu ailles d’urgence en récupérer à l’hôpital où « Flo » était cet après-midi !! Parait qu’il y avait des caméras dans la salle d’opération, je ne voudrais pas que ça tombe entre de mauvaises mains qui pourraient se poser des questions s’ils découvraient tu sais quoi ! - ………

- Bien sûr tout de suite !!

- …………..

- Eh bien on regardera ça ensemble Hi ! Hi !

- …………

- Ok ! Fais vite et prends un ou deux gars avec toi, on ne sait jamais.

Maurice raccroche en souriant, il imagine bien la scène que vient de lui décrire Patrice entre deux éclats de rire.

La fraîcheur et le naturel de ce garçon lui semblent parfois insensés, capables l’après-midi de réaliser des exploits que très peu s’essaieraient et le soir même se retrouver en pleines pitreries à amuser la galerie au point que même les adultes les plus avertis s’y laissent prendre.

- Ah !! Sacré gamin !! Tu m’en occasionnes des soucis !! Mais comment t’en vouloir Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (68/90) (Au cirque) (suite)

Sur les deux pistes secondaires, les acrobates et les funambules ont arrêté leurs spectacles puisque de toute façon plus personne ne fait plus attention à eux.

Tous obnubilés qu’ils sont par l’énergumène qui a sans conteste réussit son entrée sans aucune préparation au préalable.

Du coup eux aussi se rapprochent de la piste principale et s’amusent comme les quelques centaines d’enfants et d’accompagnateurs qui sont présents ce soir-là.

***/***

« Putain le gadin !! Bonjour l’entrée !! Je me suis encore emmêlé les pinceaux avec ses foutues groles !! Bon !! Apparemment ça les fait bien rire, alors essayons de les distraire un peu, après tout ce n’est pas mon métier alors !!! »

***/***

José voit bien que toute l’activité du cirque s’est arrêtée et que ce soit les artistes, les musiciens et les machinistes, ils sont tous pliés de rires devant la magistrale et sûrement involontaire entrée en scène de celui qui lui a dit texto ne pas savoir faire le clown.

Les rires de tous ses enfants lui font chaud au cœur et lui aussi s’assoit tranquillement pour ne rien manquer de la suite du spectacle improvisé, mais déjà débutant sur les chapeaux de roues.

Florian se relève, les fesses plus hautes que le reste du corps en reculant ses mains pas à pas pour enfin se redresser tout fier de lui.

Il s’avance alors avec précaution pour ramasser à leur tour l’archet et le violon tombés plus loin.

Rien que ses petits gestes somme toute anodins continuent à éclater la petite marmaille assise sur les gradins, le nez rouge et la coupe en pétard y étant pour une bonne part, donnant à Florian un air irrésistible sans commune mesure avec ses traits concentrés à ce qu’il fait et son allure sérieuse.

Il s’assoit sur le tabouret le plus bas de ceux réservé aux fauves et enfile ses gants de boxe en riant comme une madeleine.

Il reprend tant bien que mal le violon avec l’archet et se relève tout fier en faisant un tour sur lui-même les bras en l'air comme un catcheur devant son public.

Les enfants hurlent de rires puis soudain se taisent en voyant derrière le jeune rouquin une panthère noire déjà impressionnante de par sa taille s’approcher de lui en rampant.

Un hurlement venant de toutes ses bouches enfantines.

- Attention !!! Derrière toi !!!!

Quand Florian se retourne pour voir ce que signifient tous ses cris, « Kinou » s’est déjà lestement caché derrière une grande malle multicolore.

Il cherche un instant ce qui a bien pu alerter ainsi tous les enfants et ne voyant rien, reprend sa place et commence à mettre son violon tout contre son cou.

« Kinou » passe la tête sur le côté de la malle et voyant qu’il lui tourne le dos, reprend sa reptation vers le jeune homme qui envoie quelques coups d’archet pour tester sa prise en mains de l’instrument ou plutôt sa prise en gants car ce n’est pas évident du tout.

Les yeux des enfants s’agrandissent quand ils comprennent enfin que l’animal fait partie du spectacle.

Les rires repartent de plus belle quand « Kinou » prend dans sa gueule un des pieds du tabouret et recule lentement avec lui juste au moment où Florian décide de s’y asseoir pour entamer son solo de violon plus confortablement.

Bien sûr arrive ce qui doit arriver et il se retrouve les quatre fers en l’air sous une explosion de rires.

L’air indubitablement étonné et ahuri qu’il jette alors en fait pleurer plus d’un et quand il se retourne, « Kinou » a déjà disparu pour retourner se cacher derrière sa boîte.

Un hurlement collectif d’enfants morts de rires.

- Derrière la malle !!!!

Florian se doute très vite de qui lui a joué ce tour et fait celui qui ne comprend pas en mettant son gant contre sa tempe, regardant les mômes hystériques en tournant la main pour leur signifier leurs folies et qu’il n’y a rien du tout.

Les gosses en se levant et en montrant la panthère du doigt.

- Siiiii !!! Là !!! Derrrrrrière !!!

Il hausse les épaules en repartant reprendre son instrument, sa démarche en canard lui vaut de nouveaux éclats de rire.

Au moment où il se baisse pour les reprendre en « gants », « Kinou » s’élance souplement et le renvoie au sol d’un coup de tête dans les fesses.

L’allure et le cri de surprise que pousse Florian en s’étalant pour la énième fois dans le sable, déclenche la vague de rires qu’entend Maurice dans son téléphone.

Patrice peu après se lève et fait signe à deux de ses hommes de sortir avec lui, ceux-ci font la moue mais obéissent à leur chef.

On sent bien malgré tout qu’ils auraient préféré rester là et continuer à se bidonner en regardant le spectacle dont ils n’ont pas conscience de la complète improvisation.

Dorian près de lui film avec sa petite caméra, Patrice sourit en se disant que ce ne sera pas vraiment pareil mais qu’il ne perdra rien de la représentation improvisée de son ami.

Il quitte le chapiteau avec ses hommes et les éclats de rire des enfants atteignant des sommets surprenants les suivent jusqu’au parking où est garée sa voiture, prouvant par-là combien cette soirée va les marquer et leur faire oublier un tant soit peu leurs tristes conditions.

2eme année Fêtes de fin d’année : (69/90) (Dans les airs)

Hassan Al Malouf ricane tout seul dans son demi-sommeil, la conversation qu’il a eue avec le jeune chirurgien Français lui reste encore en mémoire et lui fait se poser un tas de questions qui l’empêchent de profiter du long voyage dans son jet pour prendre le repos qu’il escomptait afin de se remettre de ses émotions.

Depuis ce matin avec l’annonce du crash aérien sur Roissy et de savoir son fils unique à l’intérieur presque mourant, jusqu’à cette fin d’après-midi où il a eu l’assurance qu’il devrait s’en remettre grâce à une chance pas croyable et aussi à l’habileté d’un jeune homme à peine sortie de l’adolescence.

Hassan est passé par toutes les émotions allant du désespoir le plus complet jusqu’au rire de soulagement.

Ses pensées l’éveillent complètement et il préfère se lever pour se rendre dans le cockpit, vérifier où ils en sont dans l’avancement du voyage et si tout se passe pour le mieux.

Rassuré, il va tranquillement s’asseoir dans le coin salon et pour passer le temps, tente d’en savoir plus sur le docteur De Bierne qui décidément l’intrigue au plus haut point et dont il aimerait connaître le cursus qui l’a amené si jeune à une réputation telle qu’on lui a laissé le soin de s’occuper de son garçon.

Il passe donc par le service de renseignement de son émirat, en entrant ses coordonnées prioritaires sur l’informatique embarquée de son jet privé.

Le temps des connexions satellites et de lire les premiers fichiers qu’il reçoit, son visage de curieux devient rapidement attentif puis au fur et à mesure change encore pour marquer une nette stupeur.

À part sa date de naissance et le décès de ses parents alors qu'il n’est âgé que de quelques mois, tout le reste le renvoie sur la même page où est noté en gros titre… « Dossiers bloqués ».

Hassan ne se laisse pas abattre pour autant et clique sur la propriété du dossier afin d’en vérifier la date d’émission, il constate que cela ne fait guère plus d’un an et reprend alors espoir.

Il entre alors un autre code spécifique et entre en liaison avec les puissants ordinateurs de sauvegarde de son service d’espionnage international, il en choisit une antérieur au fichier et refait sa demande de renseignement avec l’espoir d’y découvrir les fameux dossiers.

Ce qu’il voit s’afficher ne l’avance guère plus si ce n’est un renvoi sur une recherche faite en son temps par les renseignements généraux Français, recherche émanant du patron de ce même service décédé récemment.

Hassan clique sur le lien et tombe médusé sur l’encart de la DST indiquant que le dossier est classé « confidentiel défense », ce qui bien sûr ne l’avance en aucune façon mais l’amène à réfléchir sur tout ce mystère qui entoure ce garçon.

Mystère qui de toute évidence doit être suffisamment important pour qu’un tel dispositif ait été mis en place avec tellement de soins qu’aucune information ne soit accessible.

C’est avec déception qu’Hassan ferme le dossier, il profite ensuite d’être connecté pour prendre connaissance des derniers rapports sur les déplacements des puissants de ce monde.

Il aime bien savoir où ils sont et connaître le motif de leurs déplacements, afin de flairer à l’avance les diverses stratégies qu’ils pourraient avoir en têtes pour prendre encore plus de poids sur le commerce international et en tirer pour lui-même quelques retombées sonnantes et trébuchantes le cas échéant.

Pas grand-chose apparemment ne bouge en cette fin d’année, les marchés sont calmes et les grands patrons restent pour la plupart dans leurs pays respectifs.

Deux ou trois sont à l’étranger à l’heure actuelle et seul l’un d’entre eux est en France pour des raisons personnelles.

Comme de toute façon il a du temps à perdre, Hassan vérifie par pure curiosité où se trouve ce potentat asiatique dont la fortune égale quasiment la sienne.

Son service de renseignements étant très compétent, le rapport indique que Ming Tsu aurait débarqué à Roissy pour passer quelques semaines de vacances auprès de son fils unique Yuan Tsu, qui suit actuellement des études de commerce à l’université de Paris.

Ils seraient partis presque aussitôt pour Aix en Provence et seraient hébergés du moins pour le père chez des amis à lui actionnaires dans une société florissante, la DBIFC spécialisée dans la coupe et la revente du bois.

Hassan parlant seul.

- Tiens ? Cette société me dit quelque chose ?

Il ouvre alors une nouvelle fenêtre et tape les cinq lettres « DBIFC » par pure curiosité, ne retrouvant pas dans sa mémoire à quoi elle se réfère.

Ses yeux s’ouvrent alors en grand quand la page d’accueil s’ouvre sur l’intitulé complet de la société.

De Bierne Internationale Forestière Compagnie, appartenant en propre à Florian De Bierne et actuellement dirigé par Franck Legendre son actuel président directeur.

Hassan fait un bond et se lève de son fauteuil car la coïncidence lui semble énorme, il se demande alors si Ming Tsu ne serait pas au fait des secrets entourant étrangement ce garçon et qu’il n’en tirerait pas parti pour lui-même ou une, voire même l’ensemble de ses sociétés.

Il lui déplairait que quelqu’un tire parti de ce garçon auquel il doit très certainement la vie de son fils, il maille alors à son chef du renseignement un ordre urgent et impératif.

2eme année Fêtes de fin d’année : (70/90) (Dans les airs) (fin)

Courrier envoyé en Arabie Saoudite.

***/***

Détacher immédiatement des équipes de protections sur la personne de Florian De Bierne en ce moment à Aix en Provence / France.

Ce garçon doit être maintenu sous surveillance nuit et jour et n’encourir aucuns risques quels qu’ils soient d’enlèvements ou de malversations physiques ou financières.

Surveiller particulièrement les agissements de Ming Tsu ainsi que ses prochains mouvements bancaires ou boursiers, je demande un rapport régulier des faits et gestes de ses deux personnes, ainsi que de tous autres quidams s’intéressant de près d’une quelconque manière à eux.

Hassan Al Malouf.

***/***

Satisfait de ses décisions qui il l’espère lui démontreront qu’il se fait du souci pour rien, Hassan regarde sa montre et appelle son consulat pour vérifier que tout est bien prêt pour son arrivée prochaine, qu’une des résidences qu’il possède dans le sud de la France sera bien prête à le recevoir.

***/***

« DST Paris. »

L’agent en faction réceptionne l’alarme qui prouve que quelqu’un cherche des renseignements sur une des personnes sous protection de son service, il fait immédiatement une recherche d’adresse IP et met en sauvegarde automatique sur un des serveurs de l’agence tout se qu’envoie ou reçoit l’ordinateur relié à cette adresse.

L’étonnement se lit sur son visage quand il constate que les paquets informatiques sont cryptés, aussitôt il lance une analyse qui recherchera le code source du cryptage et prend son téléphone pour en avertir son supérieur.

Alain Durieux est l’adjoint en poste de Maurice Désmaré, il prend l’appel et converse quelques minutes avec son collaborateur en lui donnant des instructions précises et raccroche soucieux en attendant de recevoir les informations demandées.

Quelques minutes plus tard, il reçoit enfin sur son pc l’index des recherches accompagné du mail décodé et traduit envoyé depuis l’ordinateur concerné.

Il en prend connaissance et ne peut s’empêcher de sourire du fait qu’il est l’un des seuls collaborateurs dont Maurice a suffisamment confiance pour le mettre dans tous ses secrets.

La protection ainsi que ses raisons concernant le jeune De Bierne n’en est assurément pas un pour lui, du moins en est-il convaincu car en réalité il n’en sait pas plus que ce que Maurice en a dit au conseil des médecins mais qui est déjà largement suffisant pour qu’il ait conscience de l’importance de ce jeune garçon.

Il regarde l’heure et ce dit qu’il en connaît un qui va ronchonner sec d’ici pas longtemps,

il décroche son téléphone et lance l’appel avec un petit sourire aux lèvres car il connaît suffisamment bien son patron pour savoir que celui-ci va apprécier à sa juste valeur cette aide imprévue venant directement de l’émir lui-même.

Maurice n’est pas encore couché loin de là puisqu’il vient juste de libérer les officiers de gendarmerie, il est en ce moment avec Patrice et les deux hommes visionnent les enregistrements des caméras.

Enregistrements desquels personne n’avait plus pensé, puisque de toute façon le jeune prince allait se remettre du grave accident dont il a été parmi beaucoup d’autres la victime.

Il écoute attentivement la teneur du mail et se le fait même répété plusieurs fois en le faisant également écouter à Patrice qui comme lui se retient de rire.

Maurice remercie son adjoint et raccroche en ne se retenant plus de pousser un rire tonitruant qui résonne à l’intérieur des murs de la préfecture.

- Hi ! Hi ! Ming en terroriste Hi ! Hi ! On aura tout entendu Hi ! Hi !

- (Patrice) Surtout avec le look hyper discret qu’il se donne Hi ! Hi !

Maurice reprenant son sérieux.

- Bon !! En tous les cas il m’épate l’émir !! Il a déjà l’air de s’être attaché fortement à notre petit diable.

- Faut dire aussi qu’il lui doit une fière chandelle !!

- Je me demande quelle tournure d’esprit il a eue pour mettre en place cette protection sur Florian ?

- (Patrice) Le mieux sera de le lui demander.

- (Maurice réfléchit) Le plus tôt possible même ! Cette double protection pourrait avoir un effet contraire à ce que nous recherchons, autant qu’il soit au courant que nous en avons déjà également mis une en place et que ses hommes connaissent les nôtres.

Patrice en faisant un signe de tête d’assentiment.

- C’est clair !! Et puis lui dire aussi pour Ming, s’il y a bien quelqu’un qui ne veut pas de mal à Florian, c’est bien lui. Je suis certain même que s’il savait ce que risque l’ami de son fils, il mettrait lui aussi à ses frais un service de surveillance.

- D’ailleurs ça me fait penser que nous ne savons pas grand-chose sur lui.

- (Patrice étonné) Mais enfin patron !! C’était le meilleur ami du père de Florian !!

- Je le sais bien, mais tu oublies les choses qui peuvent faire changer les meilleurs d’entre nous !

- Quoi donc ?

- La santé ! L’argent ! Une vie plus longue que la normale ! Enfin tout ce que Florian et son secret peuvent apporter à un homme connaissant son « don ».

- Impossible !! Pas Ming !!

- (Maurice sourit) Je n’ai pas dit ça non plus, juste que ça ne coûte rien de vérifier quelques petites choses.

Patrice lui rendant son sourire.

- Je sais pourquoi vous êtes arrivé à ce poste-là maintenant, vous seriez capable de faire suivre vos propres parents au cas où, pas vrai ?

- S’ils étaient encore vivants et qu’ils aient appris pour Florian ? Oui sans aucun doute !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (71/90) (Au cirque) (suite)

J’arrive quand même à me relever et à m’asseoir sur le tabouret en surveillant autour de moi, pour surprendre le prochain coup de « Kinou » qui est reparti se planquer derrière la malle.

Les gosses sur les gradins sont déchaînés et hurlent à la panthère qui montre juste de temps en temps le bout de son museau.

- Va yyyyy !!!! Il te regarde paaaaas !!!!!

Je leur envoie un regard qui tue et en effet ils sont à nouveau morts, mais de rires.

J’arrive quand même à jouer un peu de violon, alors que le calme précaire je le sens bien revient malgré tout.

Les enfants la bouche grande ouverte écoutent manifestement charmés par la musique, je n’ai pas le temps d’en jouer beaucoup que « Kinou » visiblement pris dans son jeu revient à la charge.

Je le vois arriver en même temps que plusieurs centaines de voix m’avertissent et je me tourne vers lui l’air en colère.

Il stoppe aussitôt et s’allonge sur le sol en mettant les deux pattes avant sur ses yeux, bien sûr ça me fait rire et je reprends mon morceau de musique.

Dès qu’il m’entend rejouer, ses pattes bougent pour qu’il puisse me regarder, je tourne la tête brusquement vers lui et il les remet en place aussitôt, semblant fuir ainsi mon regard.

J’ai l’impression que côté gradin ça va être un concours de culottes mouillées, car les gosses n’en peuvent plus et commencent à se tordre dans tous les sens.

J’arrive quand même à venir à bout du morceau assez fier de moi, Je capte Joaquim qui lui aussi en a les yeux pleins de larmes à se fendre la bouille comme les autres et je lui fais signe d’approcher, que je veux lui parler.

Je m'avance alors avec ma démarche qui remet la machine à fou rire en action et quand je suis suffisamment près pour qu’il m’entende.

- Pour le final tu vas ouvrir la cage aux tigres.

Joaquim n’est visiblement pas rassuré de faire ça sans l’accord des dompteurs.

- Tu es sûr ?

- Oui vas-y !!

Le gamin détale alors à toutes jambes, quelques secondes plus tard Rax et Phtilie entrent dans la cage sous le cri d’effroi des jeunes spectateurs.

Je fais celui qui a peur et bien sûr à peine trois pas plus loin je me vautre lamentablement une fois de plus, mais là ! Pas de rire, juste un nouveau cri de terreur venant des enfants qui se serrent les uns contre les autres en se demandant ce qu’il va bien pouvoir se passer.

Les deux tigres me reconnaissent et me foncent dessus avec toute la prestance de ses animaux formidables, une bataille rangée faite de chatouilles de ma part et de coups de tête et de langues de la leur, débute alors.

Les enfants comme leurs accompagnateurs comprennent alors que ça fait partie du spectacle et reprennent aussi vite qu’ils les avaient cessés, leurs cris mêlés de rires et je termine en montant sur le dos de Rax qui feule de surprise mais m’accepte sans problème.

Nous faisons alors le tour de la cage sous les applaudissements et les bravos de notre public visiblement heureux et reconnaissant d’avoir autant ri.

Voir autant de bonheur dans les yeux de tous ses petits que la vie a oublié de gâter comme ils auraient dû l’être me fait sourire jusqu’aux oreilles, ils auront au moins un souvenir inoubliable de cette soirée qui leur est consacrée et qui ne fait que commencer.

Pedro et Miranda entrent à leurs tours, ils ont visiblement couru et me regardent passer près d’eux avec une lueur de reproche vite remplacé par un sourire quand ils voient les trois fauves visiblement heureux autour de moi et sans une once d’agressivité, bien au contraire puisqu’ils ronronnent comme de gros chats en se frottant dans mes jambes.

J’attrape Joaquim à la sortie de la cage et le fais monter sur « Kinou », puis j’entre à nouveau mais cette fois sur une des pistes secondaires.

Les enfants nous voient arriver et je lis dans leurs yeux la joie de nous revoir, j’approche doucement en faisant attention aux plus peureux pour ne pas les effrayer avec mon fauve mangeur d’homme et je m’approche d’une petite fille toute fluette qui regarde « Kinou » avec de grands yeux brillants d’envies.

- Tu veux monter sur son dos ?

Son visage s’anime d’un magnifique sourire qui en dit beaucoup plus que des paroles, je lui tends alors les bras et l’aide à franchir le petit muret de bois qui sépare les gradins de la piste.

Elle ne doit pas avoir plus de cinq ou six ans et elle est légère comme une plume, je l’assieds sur le dos du « monstre » et Joaquim lui fait faire lentement un tour de piste.

Pendant ce temps-là je surveille du regard les autres enfants et souris devant l’envie qu’ils ont de l’imiter.

- Les dix premiers qui lèvent la main feront un tour aussi, prêt !!! Allez-y !!!

Une nuée de mains se lèvent toutes en même temps et je suis bien embêté pour faire mon choix, une femme se lève alors pour me montrer du doigt deux petits garçons de cinq ou six ans handicapés que je n’avais pas remarqués jusqu’alors.

Leurs fauteuils étant repliés près d’eux, je m’avance vers les deux gamins avec un grand sourire.

- Alors les gars !! Ça vous dit un petit tour de panthère noire ??

2eme année Fêtes de fin d’année : (72/90) (Paris) (Chan & Dante)

Le rideau métallique claque sur le sol et les serrures cliquettent en se verrouillant pendant que Jean enclenche l’alarme.

C’est avec un visible contentement qu’il appose alors l’affiche où est notée la fermeture de la librairie jusqu’au deux janvier inclus.

- Profite bien de tes vacances mon garçon, tu les as bien mérités !

- Merci monsieur Jean, profitez-en bien vous aussi.

Sur ce, Dante prend le chemin du retour pour annoncer la bonne nouvelle de vive voix et les yeux dans les yeux à son chéri plutôt que de lui envoyer un SMS ou même de lui passer un coup de fil.

Quand il rentre chez lui, il trouve un grand panneau dans l’entrée lui indiquant une matraque en caoutchouc mousse et deux billets de train.

Un autre message est posé à côté des billets qu’il s’empresse de lire, quand même fortement intrigué de toute cette mise en scène.

Il lit alors le petit mot et commence par froncer les sourcils, avant d’avoir un sourire tout en tendresse et enfin éclater de rires.

***/***

Message : pas envie de te mentir _ stop _ ai payé ton patron pour qu’il ferme boutique _ stop _ ai acheté billets train pour Aix _ stop _ prévu passer fêtes avec copains _ stop _ si envie frapper quand rentrer _ stop _ prendre matraque prévue pour _ stop _ je t’aime _ stop _ Chan.

***/***

Une porte grince derrière lui, il se retourne juste assez vite pour voir la mèche de cheveux disparaître.

Dante prend alors la matraque et fonce dans la pièce en criant.

- Attends que je t’attrape toi !! Tu vas prendre cher !! C’est quoi cette histoire ??

Chan comprend au son de la voix que son copain n’est pas fâché, c’est ce qu’il avait craint a posteriori quand il est rentré chez lui après sa visite à la librairie et c’est pourquoi il a monté cette petite mise en scène, où il lui avoue tout d’une façon qu’il a trouvé originale.

Maintenant il a aussi mis d’autres atouts de son côté, ne serait-ce sa tenue actuelle juste composée d’un mini-slip noir à ceinture blanche dont il connaît à l’avance l’effet que sa vue fera sur son Bonobo insatiable.

Et bien sûr ça ne rate pas, Dante déboule dans la chambre dans l’intention évidente de le matraquer avec la batte en mousse juste pour s’amuser un peu et ensuite avoir l’explication de cet embrouillamini qu’il a cru comprendre entre Chan et son patron.

Seulement quand il arrive devant son ami, Dante sent immédiatement à sa vue si sensuellement offerte une remontée spectaculaire de libido qui le laisse la bouche sèche à admirer le corps splendide de son homme, lui ôtant toute idée de vengeance même si elle n’était prévue que par des chatouilles ou autres plaisanteries du même style.

Dante se jette néanmoins sur Chan mais cette fois-ci avec la ferme intention de profiter tout son soûl de son corps et de cette protubérance qui lui déforme si avantageusement le devant du slip.

C’est un petit combat de coqs qui se déroule alors dans la chambre où chaque participant se repaît de la douceur et de la chaleur de l’autre jusqu’au moment fatidique où l’envie devient plus forte que le jeu et que leurs corps s’ajustent maintenant alanguis, les lèvres unies dans un baiser fougueux.

***/***

C’est un Chan sur les rotules quelques heures plus tard qui se traîne jusqu’à la cuisine pour s’hydrater et reprendre son souffle, complètement vidé de ses forces par la libido exacerbée de son compagnon au corps de danseur qui l’étonne chaque jour davantage par son endurance exceptionnelle aux joutes sexuelles quotidiennes qu’ils s’octroient pourtant sans compter.

Dante le rejoint dans la cuisine, nu et les reins cambrés dans sa démarche naturellement souple et affriolante.

Chan faussement paniqué.

- Pitié !! Non !! Tu veux ma mort ??

- Ça t’ennuie que j’ai toujours envie de toi ??

- Non bien sûr, mais tu as le beau jeu toi.

- Tu voudrais qu’on échange les rôles ??

Chan regarde son copain avec étonnement, c’est bien la première fois depuis qu’ils sont ensemble qu’il fait allusion à une éventuelle inversion de rôle dans leur relation.

Par contre la deuxième question qu’il se pose forcément, c’est si lui est prêt à échanger sa place d’actif contre celle de passif de son compagnon.

Pendant que tout ça trotte dans sa tête, Dante continue sa conversation avec lui.

- En plus je jouis plus souvent que toi, alors ton excuse ne tient pas debout Hi ! Hi ! Juste que tu manques d’endurance et que tu ne veux pas le reconnaître Hi ! Hi !

Chan est toujours dans sa pensée d’échange de rôle.

- Et ça te plairait à toi ?

Dante n’est déjà plus tout à fait sur la même longueur d’onde.

- De quoi tu parles ???

- Mais !! De ta question sur l’échange des rôles !!

- Ah !! Ça !! Bah oui pourquoi pas, de temps en temps ça me dirait bien d’essayer. Pas toi ?

- J’en sais fichtre rien, faudra qu’on en reparle le moment venu.

Dante avec un grand sourire épanoui en regardant son sexe raide comme la romaine.

- Alors parlons-en !! Mais pas trop longtemps hein ?? Tu sais que je préfère l’action !!

- D'accord mais pas ce soir !! Je suis naze !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (73/90) (Reims)

Frédéric sort de chez lui avec le grand panier à chat où les deux siamois sont couchés et se laissent emmener sans difficultés, même s’ils ne sont pas habitués à y être enfermés.

Il se rend chez Mireille pour lui rendre une petite visite et l’inviter à passer le réveillon de Noël avec sa femme et quelques amis.

Il sait bien qu’elle sera seule, vu que tous ses pensionnaires sont partis pour rejoindre Florian et leurs autres amis.

Pourquoi prend-il « Tic » et « Tac » avec lui ? Lui-même ne le sait pas, juste peut-être pour les faire rendre visite à leur ancienne maîtresse car il connaît l’attachement qu’elle a gardé malgré tout pour eux, lui rappelant par leurs présences l’époque où son mari toujours de ce monde leur apprenait à obéir aux ordres.

Il gare sa voiture devant la « petite » maison toute pimpante malgré l’hiver et sonne au porche, attendant l’autorisation d’entrer.

Mireille sort de sa maison et sourit en reconnaissant Frédéric, elle appuie pour le laisser entrer sur l’ouverture automatique que Dorian lui a installée récemment.

Frédéric libère les deux chats qui aussitôt reprennent leurs marques et terminent par venir se frotter contre la brave femme toujours heureuse de les revoir.

- C’est gentil d’avoir pensé à me les amener, mais entrez donc il fait meilleur à l’intérieur.

Frédéric traverse la petite cour et l’embrasse en entrant avec elle dans la maison à la chaleur confortable.

- (Mireille ravie) C’est le jour des visites aujourd’hui ?

- Ah oui ? Comment ça ?

- Un monsieur est venu me parler de Florian, il voulait le rencontrer !!

- (Frédéric intrigué) Tiens donc !! Il vous a dit qui il était.

- Oui bien sûr !! C’est un de ses collègues du CHU, mais j’y pense !! Vous devez le connaître vous aussi ? Un certain Vadim quelque chose, je ne me souviens plus trop bien. Il avait un fort accent étranger, Russe je crois ou de quelque part par là.

Frédéric est quasiment certain qu’il n’y a personne du nom de Vadim là où il travaille et en plus avec un fort accent encore moins.

- Qu’est-ce qu’il voulait exactement ? Essayez de vous souvenir, c’est très important.

Mireille comprend qu’il y a un lézard et commence à paniquer, Frédéric s’en aperçoit de suite et lui prend doucement la main pour la faire asseoir dans son fauteuil.

- Dites-moi juste ce que vous lui avez dit sur Florian ?

- (Mireille affolée) Il cherchait simplement à le joindre comme son téléphone ne répondait pas.

- Vous ne le lui avez pas donné j’espère ?

Mireille lui fait alors un clin d’œil qui surprend Frédéric.

- Bien sûr que si !! Seulement je lui ai indiqué celui que « Do » m’a donné au cas où quelqu’un justement essaierait d’avoir celui de « Flo »

Frédéric serre plus fort dans ses mains celles de la brave grand-mère qui de toute évidence ne s’en laisse pas conter.

- Et ensuite ? Que lui avez-vous dit ?

- Que Florian était en vacances avec des amis dans le Sud, Vadim avait l’air de savoir puisqu’il m’a parlé aussitôt d’Aix en Provence.

- Vous lui avez parlé du cirque ?

- C’est lui qui m’a dit avoir entendu Florian en parler, mais qu’il n’était pas sûr et que c’était pour ça qu’il était venu pour en avoir la confirmation.

- Tiens !! Je croyais qu’il venait le voir ici !! Rien d’autre ?

- Bah non !! Il avait l’air pressé, il est reparti rapidement.

- (Frédéric) C’était quand ?

- Il n’y a pas une heure, pourquoi toutes ses questions ?

Frédéric ne voulant surtout pas l’effrayer.

- Pour voir si je pouvais le rattraper mais je pense que c’est trop tard, vous avez bien fait de lui donner le numéro que Dorian vous a communiqué !! Je ne sais pas qui est cet homme mais s’il revient ne lui ouvrez plus la porte, je vais vous laisser les siamois au cas où.

Il va pour s’en retourner afin de prévenir Dorian et Gérôme de ce qu’il vient d’apprendre, quand il repense au but de sa visite.

- Ah oui au fait !! Je viendrais vous prendre pour le réveillon, nous sommes sans les enfants nous aussi alors autant passer une bonne soirée tous ensemble.

- C’est gentil ça !! Mais pour Florian ? J’espère que je n’ai pas fait quelque chose qu’il pourrait regretter ?

- (Frédéric) Il est très bien protégé, ne vous en faites pas pour lui. Pensez juste à ne pas ouvrir à tout le monde tant que vous êtes seule et puis non !! Tout compte fait, vous venez avec moi. Il y a assez de chambres de libre, comme ça je serais plus rassuré.

Mireille lui fait un grand sourire.

- Merci de votre proposition, mais je ne voudrais pas gêner et je veux être là si un de mes « petits » rentre ou a besoin de moi.

Frédéric comprend qu’il n’y arrivera pas comme ça, il va pour baisser les bras quand une idée lumineuse le prend et qu’il se retourne vers la vieille femme toute fluette.

- Et si on allait faire une surprise aux « petits » et partir quelques jours pour passer les fêtes avec eux ?

2eme année Fêtes de fin d’année : (74/90) (Au cirque) (Fin de la soirée)

Il est presque vingt-trois heures quand la soirée se termine et que les enfants remontent les yeux encore émerveillés dans le bus qui va les ramener ou chez eux, ou dans leurs pensionnats.

Florian surveille leur départ sans en avoir l’air, jusqu’à ce que la femme qui lui avait indiqué les deux enfants handicapés passe devant lui.

- Excusez-moi madame !!

Elle se retourne surprise que quelqu’un lui adresse la parole, reconnaît le jeune homme et sourit ravie.

- Tiens !! On dirait que votre nez a dégonflé et qu’il va mieux !!

- Oui ! Hi ! Hi !

- Merci pour ce spectacle, les enfants ont beaucoup ri et ce n’est pas si souvent qu’ils en ont l’occasion vous savez.

- Je me doute un peu.

Je lui tends une enveloppe cachetée.

- Tenez !! Voilà une adresse avec un mot d’accompagnement pour emmener les deux petits gars consulter un spécialiste qui pourra je crois, faire quelque chose pour eux.

Elle regarde l’adresse surprise.

- Bégin !! Mais c’est un hôpital militaire ?

- Cela vous pose-t-il problème ?

- Non pas du tout, mais notre association n’a pas les moyens de prendre en charge de telles interventions et l’assistante sociale les a déjà inscrits auprès de « Chirurgien du monde ». Elle nous a prévenus que ce serait très long car vous pensez bien qu’il y a un sacré temps d’attente.

- Je suis certain qu’il y aura quelqu’un pour les prendre en charge très rapidement et bénévolement, faites-moi juste confiance.

- Entendu jeune homme, je vais en parler et donner cette lettre à notre directeur qui contactera l’hôpital dès que possible.

Satisfait de sa réponse.

- Très bien alors ! Bon retour et faites une bise de ma part à tous vos petits protégés.

- (Souriante) Encore merci pour cette soirée ! Votre prestation m’a bien fait rire également.

Je la laisse s’éloigner en cherchant des yeux la deuxième personne avec qui je voudrais parler un instant avant qu’elle nous quitte.

Je la vois s’approchant d’un des bus et s’apprêtant à monter à l’intérieur, je vais rapidement la rejoindre et la retiens un instant par le bras.

Ses yeux quand elle se tourne vers moi brillent de mille feux, sa fragilité ainsi que la gentillesse de son regard me serre le ventre comme quand je l’ai prise dans mes bras pour la déposer à cheval sur « Kinou ».

- Alors belle princesse ? Tu as été contente de ta soirée ?

- Oh oui monsieur !!

- Tu es venue avec tes parents ?

- Non monsieur, avec mon éducateur.

- Il est gentil avec toi ?

- Oh oui monsieur !!

- Tu veux bien me le présenter ?

Elle me montre du doigt un homme d’une cinquantaine d’années debout près du bus qui fait le décompte des enfants au fur et à mesure qu’ils s’installent, avec une petite parole gentille à chacun.

- C’est lui là-bas !!

- Merci ma puce ! C’est comment ton prénom ?

- Coralie !

- J’aime beaucoup tu sais ! Allez ! Va rejoindre tes camarades et rentre bien à ton foyer.

Coralie fait un beau sourire au garçon si gentil qui se penche pour l’embrasser.

- Merci monsieur.

J’attends quelques instants que tous les enfants soient installés et je me dirige vers l’éducateur en lui prenant le bras, afin de l’arrêter avant qu’il ne monte dans le bus à son tour.

Il se retourne, étonné.

- Oui ??

J’engage avec lui une conversation qui lui amène petit à petit un grand sourire aux lèvres, il sort un calepin et note d’une écriture rapide les quelques renseignements demandés.

Il sépare ensuite d’un geste sec la feuille du carnet en me la tendant.

- Voilà !! Avec ça je pense que vous devriez avoir tous les renseignements nécessaires pour vos démarches.

- Merci beaucoup monsieur.

- Vous ne lui en avez pas parlé j’espère ?

- Bien sûr que non, il sera bien temps si tout se passe comme je le souhaite.

L’homme me serre la main.

- Pourquoi faites-vous ça ?

- Pourquoi je fais ça ? Tout simplement parce que je suis tombé sous le charme de cette enfant et que je suis certain qu’elle sera bien là où elle sera, voilà pourquoi.

L’homme monte la première marche du bus et se retourne.

- Il y en faudrait beaucoup des comme vous.

Je regarde tous ses bus remplis d'enfants en soupirant.

- Je sais monsieur.

2eme année Fêtes de fin d’année : (75/90) (Au cirque) (Deuxième jour)

Le cirque se réveille tranquillement, les bruits caractéristiques des gens au travail résonnent un peu partout.

Bien sûr dans les roulottes de nos vacanciers, ce sont encore des ronflements qui amènent les contres mesures à ce brouhaha familier.

***/***

- Rejoins l’avion Florian !!

- Tu crois qu’il t’entend ?

- C’est le seul moment ! Il faut qu’il comprenne qu’il doit retourner là-bas !

- Quelque chose le bloque pour qu’il le fasse pourtant.

- Je sais, mais il faut absolument qu’il passe outre et qu’il m’y ramène.

- Je croyais que ce n’était pas si urgent ? C’est toi-même qui le dis pourtant ?

- Trop de choses se trament et je serais plus rassuré une fois de retour auprès des nôtres, je pourrai mieux le protéger.

- Je sens aussi le danger autour de lui, te rends tu comptes que c’est de ta faute ?

- J’ai été l’élément déclencheur je le reconnais, Maintenant je n’interviens quasiment plus du tout sache le.

- Comment ça !!! Ce n’est pas possible !!! Cette race n’est pas encore prête, de loin s’en faut, à suivre ce chemin !!!

- Je pense de plus en plus que c’est… lui !!

***/***

Toujours ses voix dans ma tête !! Qu’est-ce que ça signifie enfin !! J’ouvre les yeux en me redressant vivement et en regardant tout autour de moi afin de voir si vraiment il n’y a personne, la roulotte est nimbée de lumière mais vide à part mes compagnons toujours endormis.

Une idée me vient soudainement, je me penche au pied du lit pour constater comme je m’y attendais que « Kinou » est bien là lui aussi avec les yeux braqués sur moi.

- Tu entends des voix dans ta tête toi aussi ?

- Rrrrrr !!!

- C’est bien ce qu’il me semblait, il n’y a que quand tu es proche de moi que je les entends.

- Rrrrrr !!!

- Je sais !! Tu n’y comprends rien toi non plus !!

Un mouvement contre moi, suivit d’un bras qui vient doucement se poser sur ma poitrine me fait penser à autre chose de plus plaisant pour moi.

Je me rallonge lentement en tournant ma tête vers le beau gosse endormi tout contre moi, je souris tendrement devant le spectacle de ses mèches blondes lui recouvrant une partie du visage et le faisant passer pour un ange venu du ciel.

Je repose doucement son bras sur son ventre, je laisse ensuite glisser ma main dans les couvertures en le caressant du bout des doigts.

Mon autre main repousse la couette pour que mes yeux puissent enfin se rassasier de ce que mon sens du toucher remonte déjà à mon cerveau, celui-ci commence à se connecter en mode accro de ce corps dont je ne me lasserai jamais d’en abreuver tous mes sens.

Mon excitation monte de plusieurs crans quand j’entends un bref gémissement de plaisir s’échapper de sa bouche, son corps toujours endormi se tend à la recherche d’une caresse plus virile et moins évanescente.

Un petit bruit un peu plus loin me fait lever les yeux et je manque d’exploser de rire quand j’aperçois « Ju » qui est exactement dans la même position que moi vis-à-vis de Maxime et qui me fixe, les yeux allumés par l’excitation.

Nos "petits" copains ont droit alors à une merveilleuse fellation qui commence à les tordre de plaisirs dans leur sommeil, c’est comme un concours amical maintenant entre Julien et moi à celui qui fera « partir » en premier son ami.

Je connais autant les points faibles de Thomas que lui ceux de Maxime et les deux garçons arrivent au plaisir suprême quasiment dans un ensemble parfait.

Nous recouvrons nos copains justes au moment où ils s’éveillent après un dernier spasme nerveux et comprennent en nous regardant mort de rires qu’ils ont eus droit à leurs petites gâteries sous l’œil d’un spectateur.

- (Maxime à Thomas) Comment c’était pour toi « Thom » ?

- (Thomas à Maxime) Plutôt pas mal !! Et pour toi ?

- Il y a du plus je trouve ! Sans doute l’émulation de faire mieux que son voisin Hi ! Hi !

- Ouaih Hi ! Hi ! Ça doit être ça ! Dis voir « Maxou » ? Ils ont eu droit à leurs boissons chaudes et pas nous ?

- Ah ouaih tiens !! C’est vrai ça !!

Je m’allonge sur le dos imité presque immédiatement par Julien, je vire la couette d’un mouvement théâtrale qui les fait sourire.

- Le perco est branché mon « Thominou », tu n’as plus qu’à te servir ta bolée Hi ! Hi !

Julien ne peut empêcher un regard envieux devant la chose que déballe impudiquement son copain, il vire à son tour la couette en riant de la comparaison et s’adresse à « Max » ...

- Idem pour toi mon grand Hi ! Hi ! Mais là désolé, je n’ai que la version une tasse Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (76/90) (Au cirque) (Deuxième jour) (suite)

Alice ouvre un œil, elle admire un instant les lumières que le soleil entrant par les fenêtres irise sur le plafond de la roulotte.

Elle se demande un instant où elle est avant de se rappeler amusée qu’elle est ici en vacances et que le corps blotti tout contre elle est celui de son chéri.

Alice tourne son visage vers celui d’Anthony pour admirer ses traits magnifiques et sereins dans son sommeil, ses lèvres s’approchent alors et butinent sur l’arête du nez qui fronce sous la chatouille.

Deux yeux d’un bleu azur s’ouvrent alors, surmontés par une chevelure presque blonde dont Baptiste lui a révélé qu’elle le devenait complètement l’été au contact prolongé du soleil.

Le handicap d’Anthony étant intérieur, ses yeux ressemblent à ceux d’un voyant et ne serait-ce la fixité qu’ils ont quand il est éveillé, personne n’en verrait la différence et beaucoup y succomberaient en les contemplant comme elle le fait actuellement.

Anthony d’une voix douce.

- Tu es réveillée, je le sens.

- Depuis pas longtemps rassure-toi.

- Ah !!

Alice lui caresse les cheveux en souriant béatement, son cœur bat plus rapidement qu’à l’habitude quand il est près d’elle et elle connaît suffisamment les choses pour savoir qu’elle est folle de lui et que rien ne pourra jamais le lui enlever.

Ils ne prononcent plus une parole, profitant juste de ce contact et de la chaleur de leurs corps.

Alice fixe la couette au niveau de l’entrejambe du garçon et sourit en observant les petits soubresauts qui petit à petit donnent une forme plus que subjective, formant au final un magnifique chapiteau.

Chapiteau qu’elle ne se lasse pas de regarder avec curiosité et envie mais qu’elle n’ose pas encore s’approprier comme elle en a le désir, tout simplement de peur de le choquer.

Il faut dire aussi que pour elle, même si elle connaît dans le principe ce qui se cache sous le drap par quelques sites visités sur internet et quelques films regardés avec curiosité, son inexpérience est tout aussi totale que celle du jeune homme quand à ce qu’il en est de la vision et du contact réel de cette chose qui maintenant est dressée fièrement sous ses yeux, seulement préservé à sa vue par le drap et à seulement quelques centimètres d’elle.

Carole la regarde depuis quelques minutes et comprend le trouble de la jeune fille qui est devenue maintenant une de ses meilleures amies, elle a moins de scrupule et c’est avec un frisson d’envie qu’elle glisse la main sous le drap et caresse doucement le sexe de Flavien qui en est au même point de raidissement que son copain.

Quand Alice s’aperçoit enfin que son amie l’observe avec le sourire, elle voit également le mouvement de va-et-vient de sa main sur le bas-ventre de Flavien et se mord la lèvre tellement elle désire elle aussi découvrir l’intimité d’Anthony, pour lui donner ce plaisir qu’elle voit dans le sourire de plus en plus resplendissant du beau blond toujours endormi au côté de Carole.

Le corps d’Alice frissonne et tremble de désirs, sa main se pose sur le torse musclé d’Anthony et y virevolte en lui prodiguant des caresses qui érigent les petits tétons dont les pointes bien dures se frottent dans sa paume en faisant pousser au jeune homme un soupir involontaire de plaisirs contenus.

Anthony sent la progression de cette main douce et agile sur son corps, ses muscles durcissent au passage de ces doigts si électrisants qu’il a du mal à rester stoïque afin de ne pas l’effaroucher et qu’elle n’enlève cette main dont son vœu le plus cher serait qu’elle aille cueillir son sexe si raide qu’il lui en fait mal dans le ventre.

Carole fait un petit clin d’œil à son amie en lui montrant à travers le drap le « massage » toute en longueur que prodigue sa main sur le sexe de Flavien.

Un mouvement de tête lui fait comprendre qu’elle doit en faire autant car elle aussi suit la progression du plaisir sur le visage d’Anthony et comprend avec son expérience maintenant acquise, qu’il n’est plus loin de la jouissance mais qu’il n’osera pas pousser plus loin si cela ne vient pas d’Alice.

Anthony tremble maintenant car la main est à la limite de sa toison pubienne et seul l’élastique de son boxer empêche son sexe d’aller s’y nicher comme son envie le lui demande de plus en plus impérativement.

Alice perçoit les prémices du plaisir sur le visage d’Anthony, quand ses yeux se ferment et que ses lèvres s’entrouvrent pour exhaler une plainte presque inaudible mais à la sensualité telle qu’elle la fait frissonner.

Elle sent alors que le garçon qui commence à s’arquer tous les muscles tendus, n’attend plus qu’elle le libère enfin.

Sa main se glisse alors sous la ceinture du boxer et se saisit de la chose vibrante et d’une douceur telle qu’elle en ressent elle-même les effets dans sa chair, ce simple geste libère Anthony qui se cabre et pousse un râle rauque.

Carole a tout suivi et son visage est marqué par le trouble d’avoir assisté à l’orgasme d’Anthony, sa main sans contrôle s’est retrouvée plus active encore sur le mât dressé de Flavien qui la surprend et « part » à son tour en exhalant de sa gorge un son animal.

Les deux femmes se regardent et sourient de leur complicité, leurs yeux toutefois sont attirés par quelque chose de pas commun qui les éclate soudainement d’un rire hystérique.

Elles viennent d’apercevoir les deux pieds de Flavien trop grand pour le lit, les doigts de pieds en éventails pâmés eux aussi par le plaisir qu’a pris le garçon dans son sommeil sous les manipulations coquines de sa compagne.

Flavien ouvre les yeux et se redresse, comprend très vite ce qu’il vient de se passer et sans plus se démonter que ça, lance d’une voix encore rauque.

- Ça s’appelle prendre son pied ou alors je n’y connais vraiment rien !

Il regarde ahuri les deux jeunes femmes pliées de rires à en pleurer.

- Eh bien quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ??

2eme année Fêtes de fin d’année : (77/90) (Au cirque) (Deuxième jour) (suite)

Erwan s’est levé tôt ce matin, il descend rapidement prendre son petit-déjeuner en se renseignant sur l’endroit où le cirque s’est installé et comment s’y rendre le plus aisément.

La femme de l’accueil lui donne un dépliant en lui traçant au stabilo le chemin à suivre, ainsi que la ligne de bus à prendre.

Il la remercie, termine son café et ses toasts, puis remonte dans sa chambre se doucher et s’habiller.

Une fois prêt, il note sur une feuille où il se rend afin que ses parents ne le cherchent pas et la dépose à la femme qui lui promet de la leurs donner dès qu’ils descendront à leurs tours.

L’arrêt de bus ne se trouve pas trop loin de l’hôtel, il ne lui faut qu’à peine vingt minutes pour en redescendre à quelques centaines de mètres de l’immense chapiteau.

Erwan regarde un long moment par curiosité l’effervescence des employés déjà au travail si tôt le matin, il cherche aussi à s’y repérer dans toutes ses roulottes et caravanes en faisant presque le tour.

Deux hommes le regardent depuis qu’il est arrivé et voyant qu’il reprend sa marche vers le cirque, l’intercepte gentiment mais de façon très professionnelle afin de ne courir aucun risque en cas de problème.

Malgré tout le garçon ne leurs semble pas être bien méchant, tout au plus curieux et c’est donc tout en douceur qu’ils se renseignent sur lui.

- Bonjour jeune homme !!

- Bonjour messieurs !!

- Le cirque n’ouvre qu’en fin d’après-midi et il est interdit au public dans la journée, mais peut-être ne le saviez-vous pas ?

Erwan en toute bonne foi.

- Heu non !! J’arrive de Paris, je venais juste rendre visite à un ami qui doit justement être dans ce cirque.

Le deuxième homme fixe depuis le début le garçon en cherchant où il a pu déjà le rencontrer, sa mémoire lui fait défaut et ça l’agace quelque peu.

Pourtant il est absolument certain de le connaître et c’est avec beaucoup de curiosité qu’il en parle à son collègue.

- J’ai l’impression d’avoir déjà vu ce jeune homme, pas toi ?

L’autre homme beaucoup plus jeune.

- Non ! Je ne vois pas !

- Je n’arrive pas à mettre le doigt sur où et quand, mais j’en suis quasiment sûr !!

Erwan qui connaît la présence des hommes à son père fait vite le rapprochement.

- Vous ne seriez pas de la DST par hasard ?

- (Le plus jeune) Comment tu peux savoir ça toi ?

Le plus vieux a alors le déclic.

- Bordel !! Tu es le fiston du patron ? Je me disais aussi que ta tête ne me semblait pas inconnue !! Tu ne renieras pas ton père en tous les cas.

Le plus jeune ahuri.

- Maintenant que tu le dis, ça parait évidant.

Le plus vieux en lui tendant la main.

- Erwan ? C’est ça ?

Erwan en souriant du fait déjà qu’il n’est pas peu fier d’avoir les mêmes traits que son père.

- Exact, je viens voir Florian mon copain.

Le plus jeune, visiblement amusé.

- Encore un !! Décidément !!

Le plus vieux devant l’air surpris d’Erwan.

- C’est qu’il y en a déjà un tas ici de ses amis au jeune Florian et ça ne nous facilite pas toujours la tâche.

- (Erwan) Et si j’ai bien tout compris hier, vous n’avez pas fini. Mais c’est à mon père de vous en parler, il sera là dans la matinée je pense.

- (Le plus jeune) Le patron est à Aix ??

- (Erwan) Oui mais normalement il est en vacances avec ma mère et moi, nous sommes justes venus pour voir « Flo » car il paraît qu’il va participer au spectacle.

Les deux hommes se regardent et éclatent de rires.

Erwan à moitié surpris seulement.

- Quelque chose me dit qu’il a déjà commencé, je me trompe ?

- (Le plus jeune) Oh non !! Hi ! Hi !

- (Le plus vieux) Viens avec nous, on va te conduire jusqu’à lui.

Erwan sourit et marche derrière eux en se demandant pendant qu’ils traversent le cirque, ce qu’a bien pu inventer son copain pour faire à ce point rire ses hommes qui ont pour mission de le protéger.

C’est sous le barnum qui sert de réfectoire qu’il aperçoit la tignasse rousse rebelle de son ami, Erwan est impressionné de voir autant de monde attablé autour de lui.

Mais pas autant assurément que Florian quand il l’aperçoit et qu’il se lève d’un bond, le sourire jusqu’aux oreilles pour l’accueillir.

- « Wanou » ????

Erwan est troublé par cet accueil, c’est à ce moment-là en voyant le visage radieux de son ami qui arrive sur lui en courant, qu’il se rend compte que pour Florian il compte beaucoup également.

- Waouh !! Comment je suis content de te voir !!!

Erwan va pour lui serrer la main, mais un élan qu’il ne contrôle absolument pas lui fait prendre son copain par la taille et lui faire la bise.

Cela ne trouble pas Florian qui apparemment apprécie tout particulièrement cette marque supplémentaire d’amitié et qui lui rend sa bise avec le même plaisir évident.

- Viens que je te présente à mes amis, tu restes par ici longtemps ?

- Normalement c’est prévu pour la durée des fêtes, mais en fait ça dépendra de mon père.

- Maurice est là ? C’est cool !! Allez viens !! Tout le monde nous regarde en se demandant quoi Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (78/90) (Au cirque) (Deuxième jour) (fin)

Erwan suit Florian qui le présente à ses amis, en faisant le tour de chacun pour qu’ils se serrent la main en échangeant quelques paroles.

Vu le nombre, ça prend un certain temps et Erwan n’en revient toujours pas qu’il y en ait autant.

Il s’assoit enfin en croyant en avoir fini quand d’autres arrivent encore par deux ou en couple et viennent se joindre à eux, non sans venir se présenter à leurs tours à ce jeune homme qu’ils n’avaient encore jamais vu jusque-là.

Il est presque dix heures quand tous se lèvent et bizarrement partent par groupes en s’éparpillant dans tous les sens.

Ne reste plus auprès de Florian qu’un grand blond magnifique ainsi qu’un grand brun indubitablement asiatique et sa petite amie qu’il serre tout contre lui depuis qu’il est arrivé, sûrement de peur de la perdre se dit-il en riant intérieurement.

Je vois Erwan et son visage incrédule.

- Il va falloir que je t’explique comment nous fonctionnons quand nous sommes tous ensemble, tu te doutes bien que nous ne sommes pas toujours les uns avec les autres sinon il y aurait vite embouteillage Hi ! Hi !

- Oui mais là !! C’est pire qu’une envolée de moineaux dis donc ??

- T’inquiète nous nous reverrons tous dans la journée au gré de nos envies, bien sûr tu restes avec moi aujourd’hui mais sache que tu es libre d’aller avec qui tu veux quand tu veux suivant ceux de mes amis avec qui tu as envie de passer un moment.

- (Erwan) Ah ! Je comprends ! En fait c’est super comme idée, si je saisis bien vous êtes resté vous quatre comme ça et ça aurait pu être aussi bien quelqu’un d’autre avec toi ?

- Tu as tout compris mon pote, ce matin nous avions envie de passer un moment ensemble mais bien sûr tu es le bienvenu.

- (Yuan) Florian apprend l’équitation et nous sommes restés avec lui pour voir comment il progresse, mais tu verras que sous le chapiteau il y en aura d’autres parce que c’est franchement trop drôle Hi ! Hi !

- Facile de te moquer ! Je voudrais bien t’y voir toi ?

- (Yuan amusé) Si Ramirez est d’accord pourquoi pas.

- (Thomas) J’essaierais bien moi aussi !

- (Patricia) Tiens oui !! Pourquoi pas !!

Erwan reste un moment songeur en regardant ce petit groupe d’amis qui visiblement s’entend à merveille.

Il est troublé par leurs beautés et la façon naturelle qu’ils ont de se sourire sans arrêt.

C’est quand le grand blond sorti tout droit d’un magazine, prend Florian par la taille et que celui-ci se colle langoureusement à lui, qu’il s’arrête net le temps d’en comprendre enfin la signification.

Yuan et Patricia voient son trouble et s’approchent de lui.

- (Yuan étonné) Tu ne savais pas pour Thomas et Florian ?

Erwan en se ressaisissant.

- Comment ?

- (Patricia) Qu’ils sont en couple ! Tu ne le savais pas ?

- Ma foi non !! Ça fiche un coup quand même !!

Thomas se retourne et voit ses amis arrêtés quelques mètres en arrière, il remarque l’air ahuri d’Erwan figé sur eux et croit comprendre.

- Tu n’as pas dit à ton copain pour nous deux ?

- Non ! Pourquoi ?

- Parce qu’il vient juste de s’en rendre compte apparemment !!

Je me retourne à mon tour et je me rends compte également du visage figé de surprise d’Erwan.

J’entraîne alors Thomas en arrière et le rejoins en souriant, sa stupeur doit être grande car il est comme statufié devant nous.

- Ah oui au fait « Wanou », j’avais oublié de te dire qu’on était ensemble avec « Thom » … Houhou !!!

Je lui mets la main devant les yeux en la remuant de gauche à droite.

- Y’a quelqu’un !!! Houhou !!

- Eh bien ça alors !!!

Je me fige à mon tour, sa tête me fait penser qu’il n’apprécie pas la nouvelle.

- Ça te dérange ??

- Hein !! Non ce n’est pas ça !!

- C’est quoi alors ??

Erwan sourit d’un seul coup.

- Putain les mecs !! Comment vous allez bien ensemble, c’est incroyable !!!

2eme année Fêtes de fin d’année : (79/90) (Aix) (Hassan)

Hassan quitte le lit en y laissant celle de ses favorites qui était du voyage et a eu l’honneur de partager sa couche, il s’habille rapidement pour descendre jusqu’au hall d’entrée.

Sa première épouse, la mère de son fils unique Amid est déjà prête à le suivre jusqu’à l’hôpital où le jeune homme aux dernières nouvelles est toujours en sommeil assisté.

Omar son secrétaire particulier ayant déjà fait préparer la limousine qui les attend avec son chauffeur devant la porte.

Le petit-déjeuner lui est servi pendant le trajet qui le mènera une demi-heure plus tard au centre hospitalier Paul Sézanne.

Le chauffeur remarque les quatre motards en uniformes collant la limousine et en avertit son patron.

- Votre excellence, nous avons droit à la protection de la police.

Hassan se tourne légèrement.

- C’est toi Omar qui les a avertis ?

- Bien sûr que non-excellence !!

Hassan jette un œil rapide sur son secrétaire et esquisse un sourire.

- Préviens les autorités que je n’ai pas besoin d’eux.

- Bien excellence.

Hassan regarde un moment l’homme encore jeune qui est à son service depuis des années, comme à chaque fois son cœur bat plus vite et il sait très bien que pour Omar c’est réciproque car ils s’aiment vraiment et ce depuis le premier jour où ils se sont rencontrés.

C’était lors de l’entretien d’embauche que le tout jeune homme qu’était alors Omar, venait passer en tremblant d’intimidation.

Ne sachant pas comment lui parler et en bafouillant de panique en le fixant de ses yeux magnifiques.

Hassan avait tout de suite compris que quelque chose venait d’arriver, que ce garçon de six ans son cadet allait non seulement entrer à son service malgré qu’il n’en eût pas et de loin les meilleures aptitudes, mais qu’avec le temps il lui serait indispensable pour son équilibre.

Et de fait, très vite leur relation s’est imposée à eux pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui.

C'est-à-dire secrète car elle ne serait pas acceptée dans son pays bien qu’il en soit le maître absolu, mais d’une intensité telle qu’une séparation même de quelques jours leur semblerait à tout deux intolérable.

Ils s’y sont déjà essayés une fois suite à un pari débile qu’ils s’étaient donnés lors d’une de leurs « réunions informelles » qu’ils organisent régulièrement pour soi-disant mettre au point les affaires du pays et qui se terminent et parfois même commencent, enlacés dans les bras l’un de l’autre.

Hassan était donc parti pour une affaire commerciale sans lui, n’emmenant qu’une épouse et deux concubines.

Dès le lendemain son humeur est devenue exécrable et il lui a fallu interrompre son voyage avant la fin de la semaine, n’y tenant plus de ne pouvoir lui parler qu’au téléphone.

À peine de retour, ils se sont enfermés dans son bureau et ont fait l’amour comme des fous, n’en sortant que tard dans la nuit avec des poches sous les yeux qui les ont bien fait rire ce jour-là.

Depuis plus jamais ils n’ont fait de paris idiots, quant à leurs possibilités de rester plus d’un jour loin l’un de l’autre.

Hassan croise le regard d’Omar et sourit tendrement, il le reporte ensuite pour retrouver sa prestance vers la vitre où il voit avec satisfaction les motos perdre du terrain pour finalement disparaître de sa vue.

- (Omar) C’est fait votre excellence.

- J’ai vu !! Merci !!

Sa première épouse sourit derrière son voile, le merci ne faisant pas partie des mots qu’utilise son époux sauf bien sûr quand il s’adresse à son « secrétaire » ou à elle.

Il y a longtemps qu’elle a percé leur petit jeu et qu’elle connaît ce que ressentent l’un pour l’autre les deux hommes, elle accepte la situation parce qu’elle aime son époux et qu’elle est la seule à qui il a donné un fils.

Ses deux autres épouses et ses cinq concubines ont été prévenues qu’elles n’enfanteraient jamais de lui, pour soi-disant garder l’héritage à son seul fils aîné.

La réalité est tout autre car même si Hassan ne rechigne pas à les honorer comme il se doit, elles ne sont là que comme façade pour le respect des coutumes et si ça n’avait pas été le cas, il s’en serait passé sans aucun regret.

Fatima aime son époux et son époux l’aime, même s’il partage son cœur avec Omar et sa couche avec toutes les autres.

Hassan voit les yeux brillant de Fatima et le sourire d’Omar, il sait qu’elle est au courant pour eux deux et aussi que son "secrétaire" n’ignore pas que sa première épouse connaît la relation qu’il a avec lui.

S’ils n’en parlent pas c’est tout simplement par un accord tacite, comprenant sans se l’avoir jamais dit qu’ainsi ils n’auront jamais l’occasion de commettre un impair fatal pour eux trois devant un étranger qui pourrait alors comprendre et rapporter au peuple « l’ignominieuse perversion » de son dirigeant pourtant adulé.

La limousine se gare enfin sur le parking de l’hôpital en prenant trois places à elle toute seule, Omar s’empresse d’aller ouvrir à Hassan puis à son épouse et tous trois se dirigent vers l’entrée pour aller aux nouvelles de leurs fils et pour Omar celui qu’il considère comme un neveu qu’il chérit de tout son cœur.

2eme année Fêtes de fin d’années : (80/90) (Chan / Dante)

"La veille au soir"

Le câlin terminé et les explications données, Dante tout sourire entre dans la buanderie pour préparer sa valise quand il voit que celle-ci est déjà faite.

- Tu as pensé à tout je vois !!

Chan entrant dans la pièce à son tour.

- Je n’avais rien d’autre à faire, mais tu as encore le temps de regarder s’il ne te manque rien. Nous ne prenons le train que demain matin.

- Ah ! Ok ! Mais dis-moi ? On va dormir où ?

- J’ai eu Yuan tout à l’heure et il m’a dit qu’il s’en occupe et qu’il ne devrait pas y avoir de soucis.

- Et s’il y en a ?

- Tu sais chéri, les hôtels ne sont pas faits pour les chiens et puis je peux toujours appeler oncle Ming. J’ai appris qu’il était là-bas lui aussi, ça me fera trop plaisir de le voir.

- Cool !! Viens ici que je t’embrasse toi !!

Chan faisant semblant de reculer de peur.

- Encore !!

Dante va pour lui balancer une vanne quand la sonnette de l’entrée retentit.

« Ding ! Dong ! »

- (Dante surpris) Tu attends quelqu’un ?

- Ma foi non !!

Il va ouvrir et tombe sur une jeune femme assez petite, mais avec de longs cheveux bruns et de magnifiques yeux verts, qui lui sourit aussitôt qu’elle le voit.

- Bonjour ! Ou plutôt bonsoir !

- (Chan courtois) Bonsoir ! C’est pourquoi ?

- Je crois que vous êtes des amis de Florian et j’ai à vous parler.

Chan se place de côté pour la laisser entrer.

- En effet !! Mais entrez donc.

- Merci !

Il referme derrière elle et lui propose de s’installer au salon en lui offrant une boisson, entre-temps Dante entre dans la pièce à son tour en montrant à son ami la jeune femme avec des yeux étonnés.

Celui-ci lui répond par un hochement d’épaule voulant dire qu’il n’en sait pas plus que lui quant à la raison de sa présence.

- (Chan) Voici mon compagnon Dante, Florian vous en a sans doute parlé.

- Oui en effet ! Enchantez de vous connaître, mais je ne me suis pas présentée !! Camille, une amie qui travaille avec Patrice à la DST.

Dante aussitôt panique.

- Il n’est rien arrivé à « Flo » ?

Camille d’un sourire rassurant.

- Non ! Ne t’en fais pas, si je suis venue vous voir c’est que j’ai un petit service à vous demander. J’ai appris que vous partiez le rejoindre demain et justement nous attendons quelqu’un qui doit absolument le retrouver et je me demandais si vous ne pourriez pas le prendre en charge. C’est juste pour le trajet rassurez-vous, après Patrice s’en occupera et il ne vous gênera plus.

- (Chan amusé) C’est quoi ce coup-ci ? Un crocodile ?

- (Camille) Bien sûr que non Hi ! Hi ! C’est juste un jeune garçon un peu particulier.

- (Dante intéressé) Particulier dans quel sens ?

- C’est un jeune chasseur Massaï qui n’a encore jamais quitté sa tribu, pour qui notre façon de vivre est totalement inconnue. Si je vous demande votre aide, c’est juste parce que mon travail m’empêche d’y aller moi-même et qu’il est préférable que ce soient des amis de Florian plutôt que des hommes du service qui s’en occupent.

- (Chan) Dès l’instant qu’il ne mord pas, il n’y a aucun problème.

- (Dante curieux) Il veut voir Florian pourquoi faire ?

- (Camille) Sans doute une chose en rapport avec l’accident de ses parents, je n’en sais pas beaucoup plus. Juste que ça a l’air suffisamment important pour qu’il vienne en France. Mais ne vous inquiétez pas, il parle notre langue même si parfois il donne une image différente des choses.

- (Dante soucieux) S’il vient d’Afrique, pas sûr que ça fasse plaisir à Florian de le rencontrer.

Camille en hochant la tête.

- C’est à Patrice de gérer ça une fois qu’il sera rendu à destination, je connais bien son père et son petit frère. S’il est du même acabit je ne pense pas que « Flo » le repousse, enfin !! Vous verrez bien !! Votre train est bien à dix heures gare de Lyon ?

- (Chan) Exact !!

- Alors je vous y attendrai avec Taha.

Camille sourit une dernière fois aux deux garçons qu’elle trouve sympathiques et mignons, se disant intérieurement que ça n’aurait même pas dû lui venir à l’esprit connaissant la plupart des amis de Florian.

Elle repose son verre et se lève alors pour prendre congé, avant qu’ils ne viennent à lui poser d’autres questions dont elle n’aurait pas le droit de répondre.

- Je m’excuse, mais je ne peux rester plus longtemps. Nous aurons certainement l’occasion de nous revoir très vite.

Chan la raccompagne jusqu’au palier et une fois la porte refermée derrière elle, il rejoint son compagnon avec l’air soucieux.

- Je me demande bien ce que ça va encore amener comme problèmes cette histoire !!

2eme année Fêtes de fin d’année : (81/90) (Aix) (L’enlèvement)

Nicolaï accompagné de son contact principal en France arrive à la gare d’Aix en Provence, ils montent directement dans un véhicule garé non loin et se rendent sans perdre de temps jusqu’à un appartement situé bizarrement à quelques pas de celui où étaient en planque les agents des renseignements généraux.

Six hommes y sont déjà dont cinq depuis la veille et surveillent à tours de rôles le cirque à la jumelle.

Quand ils voient entrer leur chef, ils se raidissent et le saluent respectueusement.

"En Russe."

- (Nicolaï) Alors ??

- (Sergei) Nous avons eu quelques renseignements complémentaires sur celui que nous cherchons, Il se prénommerait Florian et serait roux.

- (Vassili) Nous n’avons repéré que deux garçons roux dans le cirque patron, tenez !! Voici les clichés que nous en avons pris.

Nicolaï les lui prend des mains et les regarde attentivement, il en rejette une partie et rend les autres à son homme de mains.

- Ce doit être celui-là, l’autre me paraît beaucoup trop jeune pour être déjà chirurgien.

- (Stanislas son adjoint) Que faisons-nous maintenant ?

- (Nicolaï) Nous devons agir très vite, il faut que nous ayons replié avant demain matin.

- (Sergei) Le mieux serait de les endormir tous, le cirque fait relâche cette nuit alors ce sera le moment ou jamais.

- (Nicolaï) Ce plan me plaît !! Mettez-le en action !! Je dois repartir immédiatement, il serait trop dangereux pour moi de rester ici. Stanislas restera avec vous et vous conduirez immédiatement le garçon où vous savez, le bateau relâchera demain matin avant l’aube au port de Marseille.

- (Stanislas) Bien patron.

- (Nicolaï) Vadim va me reconduire à la gare, je veux un silence radio total vous m’entendez ?? Stanislas m’enverra un texto quand la mission sera terminée, que le gamin sera dans le bateau en route pour le sous-marin qui attendra au large. Un "il fait beau" suffira pour que je comprenne, sinon n’importe quoi et je saurai qu’il y a eu un problème, je n’ose pas imaginer les conséquences que ça aurait sur nous tous messieurs alors ne chiotter pas cette mission !!

Les sept hommes se saluent, le visage sombre car ils ont très bien compris le message, Vadim enfile son manteau et raccompagne son patron comme il lui a demandé, pendant que le reste de l’équipe reprend sa surveillance et prépare ce dont ils auront besoin pour le soir.

***/***

Deux hommes de la DST voient revenir Nicolaï accompagné cette fois-ci d’un autre homme que celui avec lequel il est venu depuis L’aéroport.

- Qu’est-ce qu’on fait ?

- Je reste là et toi tu les files !!

- Ok !! Préviens le service, c’est louche cette histoire. Il n’est pas resté longtemps et d’ici qu’on sache où ils se planquent et combien ils sont !!!

- T’inquiète je vais faire ratisser la zone et on les trouvera bien, occupe-toi de savoir où il va et surtout qu’il ne quitte pas le pays. Fais-toi aider par la « nationale » s’il le faut, je ne sais pas pour toi mais pour moi ça craint un max.

- Comme tu dis oui !! Ils démarrent, je dois y aller !! Fais gaffe à toi !!

La voiture s’avance et entre dans le trafic à la suite de celle où est monté Nicolaï, l’homme restant en place alerte aussitôt sa base, attendant ensuite les instructions.

***/***

Nicolaï se détend, la rapidité de l’action qu’ils vont mener lui donne tout espoir de réussite.

Le temps que les premiers rapports sur son passage en France fassent le tour des services concernés, tout sera déjà bouclé et lui sera déjà à attendre le colis au large des eaux territoriales comme prévu.

Ils ne s’attendent sûrement pas à ce que son pays s’intéresse si particulièrement à ce jeune médecin et le temps qu’ils se rendent compte qu’il n’est plus là après leur réveil, le bateau sera déjà dans les eaux internationales où ils ne pourront plus agir sans de graves ennuis diplomatiques.

Maintenant il va devoir ensuite gérer cette menace qui a été faite à l’encontre de ses proches, un plan machiavélique prend place petit à petit dans son esprit retord qui lui fait retrousser les lèvres dans un rictus démoniaque.

Vladimir se croit le plus fort et jusqu’à maintenant c’était la réalité car il avait auprès de lui une équipe fidèle à son régime, maintenant qu’il fasse pression sur ceux qui l’ont fait accéder au pouvoir n’était pas la meilleure idée qu’il a eu et il va descendre de haut le jour où il n’aura plus personne derrière lui, pense-t-il.

Il fait le compte dans sa tête de ceux qu’il devra convaincre à ses idées et se dit qu’en fin de compte il n’y en a pas temps que ça et que ça devrait être une chose réalisable avec du temps et de la patience.

Il revoit dans son esprit la photo du jeune rouquin tout souriant et à un bref instant un pincement au cœur en imaginant quel destin il va maintenant avoir aux mains d’un tel despote.

Si c’était à un de ses enfants qu’on réservait un traitement pareil, il se dit que lui ne s’en remettrait sûrement pas.

Ce bref moment de compassion passe très vite du fait que ce n’est pas dans sa nature de s’apitoyer sur le destin des autres et il sourit en pensant à sa famille à lui, qu’il va très vite retrouver sain et sauf grâce à son génie duquel il se complaît à en reconnaître la valeur.

2eme année Fêtes de fin d’année : (82/90) (Le jeune prince) (suite)

L’arrivée d’Hassan en djellaba et keffieh blanc, de son secrétaire et de son épouse voilée, ne passe pas inaperçue dans l’enceinte de l’hôpital.

Le directeur de l’établissement en est tout paniqué quand il vient à sa rencontre en tremblant d’appréhension.

- Votre excellence a-t-elle fait bon voyage ?

Hassan remarque le trouble du brave homme.

- S’il n’y avait eu mon fils entre la vie et la mort, il aurait pu l’être en effet !!

- Votre fils est sauf votre excellence, grâce aux services d’une équipe et d’un chirurgien d’une extrême compétence et que nous avons eu la chance d’avoir à nos côtés.

- C’est ce que j’ai cru comprendre !! Est-il encore ici ?

- Non votre excellence, si vous le souhaitez nous pouvons le faire venir en très peu de temps.

- Ce ne sera pas la peine de le déranger, j’irais moi-même lui rendre visite pour le remercier comme il se doit. Pourrais-je voir mon fils ?

- C’est qu’il est encore en sommeil profond votre excellence, maintenant je ne vois pas d’objection à ce que vous lui rendiez visite. Il faudra juste respecter les règles établies pour ne pas le perturber plus que nécessaire.

- Mon chirurgien viendra également dans la journée pour vérifier son dossier médical, pour ma part je souhaiterais passer un moment à son chevet avec mon épouse et mon secrétaire qui y est très attaché également.

- Nous n’acceptons que deux personnes à la fois votre excellence mais il n’y a aucune objection à ce que vous puissiez passer un moment chacun votre tour auprès de lui.

- Très bien !! Conduisez-nous jusqu’à lui alors !!

Le directeur visiblement soulagé que cet homme si puissant ne voit aucune objection à ses demandes et reste d’une courtoisie qu’il n’attendait pas vraiment mais qui le surprend agréablement, il les précède dans les couloirs jusqu’à la chambre individuelle où a été placé le jeune prince.

Une fois devant la porte, il se tourne vers les trois personnes qui l’ont suivi dans un silence total.

- Je vous laisse votre excellence, si quelque chose ne va pas il y a une sonnerie près du lit et quelqu’un viendra de toute urgence. Rappelez-vous ! Pas plus de deux personnes à la fois. Il y a une salle d’attente juste à côté et si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez à une infirmière qui m’en fera part immédiatement.

Hassan esquisse un sourire.

- Je saurais m’en rappeler, bonne journée monsieur.

Ils attendent quelques secondes dans le couloir, l’émotion maintenant qu’ils sont seuls se lit sur leurs visages.

« Dans sa langue. »

Hassan d’une voix troublée.

- Tu nous attends Omar ?

- Bien sûr votre excellence.

- Tu remplaceras l’un de nous deux tout à l’heure auprès d’Amid, tu n’as qu’à profiter de la salle d’attente pour te reposer.

- Bien votre excellence.

Hassan tend le bras à sa première épouse qui y glisse sa main toute tremblante, il respire un grand coup et entre dans la chambre.

Son fils est allongé sur le ventre couvert des fils et des tubes qui le maintiennent en sommeil et qui surveillent ses constantes.

Sa femme se jette à genoux devant son enfant, ses larmes jaillissent sous l’œil de son époux qui se retient visiblement d’en faire autant.

Voir son unique fils dans cet état le remue au plus profond de son être et il vient à son tour s’agenouiller de l’autre côté du lit, une main posée sur celle de son enfant et l’autre serrant doucement celle de son épouse, pour l’aider par sa présence à se reprendre de son extrême détresse.

Pendant de longues minutes, ne raisonnent dans la pièce que les bruits de fond des appareils en fonctionnement.

Leurs yeux ne quittent pas un instant le visage endormi et serein du jeune garçon pour lequel ils donneraient certainement leurs vies sans se poser de questions.

Hassan se redresse, caresse un moment la main de sa femme et sort de la chambre rejoindre son ami.

Celui-ci voit toute la détresse dans ce regard si froid d’habitude, du moins quand ils ne sont pas seuls.

Omar se lève de son siège et lui prend les mains en le faisant s’asseoir à son tour, leurs yeux se rencontrent brillants de la même peine.

« Dans sa langue. »

- (Hassan) Pourquoi lui !!!

- (Omar) Nous ne pouvons rien contre le destin, il offre de grandes joies parfois mais en contrepartie nous devons en accepter les peines.

- Amid est tout pour moi, que ferais-je sans lui ?

- Il est vivant, c’est le principal.

- Et s’il reste handicapé, tu y as pensé ?

- Bien sûr que j’y ai pensé, qu’est-ce que tu crois. Je ne pense même qu’à ça !! Dis-toi bien alors que nous devrons le chérir encore plus.

Hassan lève ses yeux toujours imbibés de larmes sur son ami.

- Tu es une des meilleures choses que m’a offerte le destin, merci ! Mille fois merci d’être apparu et d’être resté dans ma vie.

2eme année Fêtes de fin d’année : (83/90) (Aix) (Tic et Tac)

Frédéric se gare près de chez Michel, content malgré tout d’être enfin arrivé à destination.

Annie et Mireille descendent en premier pour s’étirer les muscles ankylosés par toutes ces heures passées sans bouger, « Tic » et « Tac » eux aussi s’échappent du véhicule et partent direct en chasse juste pour le plaisir de courir.

Frédéric en les surveillant des yeux.

- Ne vous sauvez pas trop loin vous deux !!!

Maryse entend le claquement des portières et vient aussitôt à leur rencontre.

Les embrassades et les présentations faites, elle les conduit jusque chez les Louvain qui vont les recevoir pour la durée de leur séjour.

Pendant que Frédéric et Annie s’occupent des bagages, Maryse discute un peu avec Mireille de qui elle a entendu si souvent parler.

- J’en connais qui vont être agréablement surpris de vous voir ici !

- (Mireille ravie) Je dois reconnaître qu’ils commençaient déjà à me manquer tous.

Evelyne rejoint les deux femmes.

- Je vous montre votre chambre ? C’est celle de Thomas alors ne faites pas trop attention à la déco.

- (Mireille amusée) Ce sera parfait ne vous en faites pas pour moi.

Frédéric et Annie les rejoignent bientôt avec Alain le maître des lieux, ils apprécient à sa juste valeur l’accueil chaleureux auquel ils font l’objet.

Frédéric a hâte de retrouver ses fils et fait les cent pas en jetant un œil à sa montre, il sourit malgré tout quand il voit passer les deux siamois encadrant d’une manière des plus protectrices une magnifique chatte angora blanche.

Celle-ci semble beaucoup appréciée les deux matous, la queue fièrement levée et la tête haute.

- C’est à vous la chatte blanche ?

- (Evelyne) Miquette ?? Oui elle appartient à Thomas, pourquoi ?

- Juste pour vous prévenir que les deux matous de Florian lui font la cour !

Alain en regardant par la fenêtre pousse un petit cri admiratif.

- Ouah !! Ils sont magnifiques ces deux siamois !! Ce sont donc eux les fameux « Tic » et « Tac » ?

- (Frédéric) Hé oui !! Je dois dire que nous nous sommes habitués à eux et qu’ils ne nous créent réellement aucun souci.

- (Annie) Maintenant il va peut-être falloir surveiller votre Miquette.

Evelyne comprend bien le sens de l’avertissement.

- Il n’y a pas de risques pour le moment ne vous en faites pas pour ça.

Frédéric ouvre la fenêtre.

- Pas de bêtises vous deux !! Je vous ai à l’œil !!

Les deux chats stoppent et dressent en même temps la tête puis la tourne vers Frédéric en semblant comprendre ses paroles, ils repartent ensuite rattraper l’angora sans ne plus faire attention à lui.

- (Alain amusé) Parle toujours !!

Frédéric d’une voix forte.

- Dommage pour eux, nous allions retrouver Florian !!

Deux paires d’oreilles se dressent et il ne faut que quelques secondes pour que « Tic » et

« Tac » entrent dans le salon et s’assoient aux pieds de Frédéric, les yeux braqués sur lui.

- (Alain médusé) Incroyable !!

- (Mireille) N’est-ce pas ?? Ils ont été comme ça depuis que Florian les a descendus de l’arbre, je m’étais déjà faite la remarque à l’époque.

Ils décident alors d’aller tous ensemble rendre visite aux « enfants », il ne leur faut que quelques minutes en voitures pour atteindre le cirque et se garer sur le parking.

Deux hommes passent devant eux sans qu’ils y fassent particulièrement attention, seuls « Tic » et « Tac » les fixent du regard puis se décident à les suivre après s’être concertés d’un bref coup d’œil.

Les adultes ne se rendent compte de rien et entrent dans le cirque à la recherche des heureux vacanciers pour leur faire la surprise de leurs venues.

***/***

Les deux hommes entrent dans la zone des cuisines où quelques énormes marmites mitonnent pour le repas du soir.

Le cuisinier avec ses deux aides termine de débarrasser les épluchures de légumes et ils en remplissent deux grands bacs en osier tressé.

Ils les emmènent dehors dans l’emplacement réservé afin d’être ensuite redistribué aux animaux car dans un cirque, un sou est un sou et rien jamais ne se perd.

Au moment propice où la cuisine est vide, les deux hommes y entrent et déversent rapidement dans les marmites, les doses du somnifère puissant qu’ils ont apportées pour mettre en œuvre leur plan d’enlèvement plus tard dans la soirée.

Ils repartent aussi discrètement qu’ils sont venus, sans remarquer les deux chats qui ont assisté à toute la scène et qui continuent à les suivre jusqu’à leur planque.

Quand ils les voient entrer dans l’appartement, « Tic » et « Tac » font demi-tour et repartent rapidement rejoindre le cirque.

2eme année Fêtes de fin d’année : (84/90) (Aix) (Paris) (Chan & Dante) (suite)

Les deux garçons arrivent gare de Lyon une petite demi-heure en avance, ils sont trop curieux de faire la connaissance du fameux Massaï au point d’avoir fait des recherches sur internet et d’avoir visionné plusieurs documentaires sur ces tribus primitives.

L’image qu’ils en ont ce matin-là est suffisamment excitante, pour qu’ils n’aient pas traîné comme à leurs habitudes pour se préparer et c’est donc la raison principale de leurs arrivées si tôt en gare.

Ils entrent dans un bar face à l’entrée des voyageurs pour s’y assoir bien au chaud, puis commandent des chocolats brûlants qu’ils dégustent ensuite tout en discutant tranquillement.

- (Dante) Tu crois qu’il sera comme ceux d’hier soir ?

- (Chan) Sûrement, pourquoi tu me demandes ça ?

- Ça m’a fait bizarre !! Avec tous ses tatouages sur leurs visages.

- C’est sûr que ça ne les embellit pas, mais c’est dans leur culture et nous devrons l’accepter comme il est.

- (Dante songeur) Je me demande ce qu’il lui veut à Florian pour faire un si long voyage ?

- (Chan) Va savoir !! En tous les cas, il a des couilles le mec pour venir jusqu’ici. Tu imagines un peu comment ça doit le sortir de son contexte ? Imagine-toi à sa place cinq minutes !!

- Ouaih !! T’as raison, ça craint !! C’est pour ça qu’il y a quelqu’un qui doit l’accompagner, j’espère juste qu’il n’aura pas des réactions bizarres devant tout ce qu’il va découvrir.

- Bah !! Nous verrons bien !!

***/***

Camille sort du taxi après avoir réglé la course et aide Taha à en sortir, le jeune homme n’a pas prononcé une parole depuis qu’elle l’a prise en charge à l’aéroport et son visage montre à quel point ce voyage lui donne comme frayeurs depuis son départ d’Afrique.

Malgré tout, il l’a suivi sans problème et cette fois-ci encore il prend sur lui pour sortir de la voiture, alors qu’il aurait préféré rester à l’intérieur tellement la vie grouillante de la capitale le stress.

Camille prend des mains du chauffeur le sac à dos qu’il vient de sortir du coffre et attrape doucement le bras de Taha pour le faire avancer au milieu de la foule.

Taha grelotte malgré les chauds vêtements qu’il a dû enfiler dans l’avion et qui le gène affreusement dans ses moindres mouvements.

Ils ont été pourtant spécialement prévus pour lui, mais ça le gratte et surtout il a l’impression de ne pas pouvoir respirer naturellement depuis qu’il les porte.

Le pire de tout, ce sont les chaussures avec lesquels il n’arrive pas à marcher normalement.

Son vœu le plus cher à l’instant présent, est d’en avoir vite fini de cette mission que lui a donnée son dieu et de retourner dans sa tribu le plus rapidement possible.

C’est Chan qui remarque en premier le couple pas banal, déjà parce que tout le monde se retourne vers eux intrigués de ce jeune noir semblant boiter tout en marchant sur des œufs.

Il reconnaît Camille et se lève pour lui faire signe de les rejoindre, ce qu’elle s’empresse de faire visiblement soulagée de les avoir trouvés.

Les garçons détaillent alors son compagnon, pas grand-chose de lui n’apparaît sous l’épais bonnet et le cache-nez qui lui couvre presque entièrement le visage.

Ils sont d’abord surpris de le voir manifestement aussi frigorifié et mettent un certain temps avant de comprendre qu’il n’est visiblement pas habitué à une température aussi basse.

- (Camille) Bonjour les gars !! Je vous présente Taha, c’est le jeune homme dont je vous ai parlé hier.

Chan lui tend la main en souriant.

- Enchantez !! Moi c’est Chan et voici mon ami Dante, nous sommes des copains de Florian et nous allons nous aussi le rejoindre.

Taha regarde cette main tendue vers lui l’air perplexe, Camille doit lui expliquer que c’est un geste de politesse et comment on doit y répondre.

Taha sort sa main de la grosse mitaine en laine qui la maintenait au chaud, tout en fixant de son regard sombre cet étrange garçon aux yeux bridés et la lui serre avec application et fermeté, ce qui fait grimacer Chan de douleur.

- Tu connais le garçon aux cheveux de feu ?

Chan libère sa main douloureuse et la masse de l’autre, la description de son ami le surprend d’abord puis le fait sourire.

- Florian ? Bien sûr !!

Dante qui a bien vu la grimace de son copain se contente de lui faire un signe de bienvenue de la tête.

- Qu’est-ce que tu lui veux à Florian ?

Taha fixe cet autre garçon qui vient de s’adresser à lui, son visage devient comme envoûté quand il répond d’une voix emprunte d’un immense respect.

- Un de nos dieux s’est montré à nous, il m’a envoyé vers cheveux de feu pour lui parler et accomplir une mission, je suis venu jusqu’à la ville des hommes blancs pour ramener les dieux qui sont en lui et en « Kinou » auprès des leurs.

Les deux garçons se regardent avec la même impression marquant leurs visages et indiquant clairement ce qu'ils pensent des élucubrations du jeune gars.

- Eh bien !! Si tu le dis!!!

2eme année Fêtes de fin d’année : (85/90) (Aix) (Hôpital Paul Cézanne)

Hassan est de retour dans sa résidence, ils ont quitté leur fils sa première épouse et lui aux environs de midi et s’en sont retournés pour qu’il puisse après le repas s’occuper de ses affaires.

Omar a tenu à rester auprès du jeune prince et Hassan lui en a volontiers accordé l’autorisation, sachant pertinemment que de toute façon il ne serait bon à rien tant qu’Amid ne sera pas sorti du coma.

Hassan est à présent dans son bureau et consulte ses différents ministres ou chargés de missions éparpillés de par le monde.

Ça lui prend une bonne partie de l’après-midi quand il reçoit un appel de son chef de la sécurité, celui-ci lui fait alors un rapport exhaustif venant de la surveillance rapprochée du jeune De Bierne et de Ming Tsu.

Le milliardaire chinois est bien en vacances chez des amis à lui et son comportement ne démontre rien qui pourrait étayer les soupçons qui lui ont valu cette attention un peu particulière de la part d’Hassan.

Pour le jeune De Bierne par contre c’est une autre paire de manches, il y a tellement de personnes qui gravitent autour de lui qu’il en devient presque impossible de lui octroyer une protection efficace digne de ce nom.

Hassan retient sa colère devant autant d’inefficacité, il cherche une solution et finit par se résoudre à demander à ses hommes en place d’aller se mettre à la disposition de ceux de la sécurité du territoire connus de ses services et qui ont été repéré circulant dans le cirque.

L’étonnement d’avoir appris que des agents de la DST sont également sur le terrain excite ensuite sa curiosité, ce n’est certainement pas l’arrivée de Ming Tsu qui les a fait venir puisque ses propres services lui certifient qu’il n’y a rien dans son comportement qui démontrerait une quelconque envie de nuire ou quoi que ce soit d’autre envers le garçon.

Décidément pense-t-il, ce Florian a beaucoup de mystères qui tournent autour de sa personne et il serait bon de lui faire une petite visite de politesse.

Ne serait-ce déjà que pour le remercier de s’être occupé de son fils, mais aussi pour assouvir l’énorme curiosité qu’il a à son encontre.

Hassan se renseigne à savoir où il se trouve en ce moment et sourit en apprenant qu’avec quelques amis, il est en route pour « Paul Cézanne » l’hôpital où est actuellement Amid.

Il décide de revêtir des vêtements moins voyants, puis repart seul au volant d’une des voitures de service de son personnel.

***/***

« Hôpital Paul Cézanne. »

Florian accompagné de Thomas et de Yuan, descendent de l’auto avant qu’Éric ne fasse sa manœuvre pour se garer sur la seule place restante resserrée entre deux camionnettes.

Florian voulait à tout prix faire une visite au garçon qu’il a opéré la veille, pour voir si tout va bien et ses amis ont tenu à l’accompagner autant par curiosité que pour ne pas le laisser y aller seul.

Non loin derrière eux, deux autres véhicules eux aussi cherchent désespérément de la place pour se garer et les quatre hommes à l’intérieur de chacun d’eux, trépignent de ce temps perdu.

Les quatre amis entrent et se dirigent directement vers la chambre sans passer par l’accueil, ils se retrouvent rapidement dans le couloir qui y mène et au moment où Florian s’apprête à ouvrir la porte, une voix féminine les fait sursauter.

- Messieurs !!! Où avez-vous l’intention d’aller comme ça ??

Nous stoppons net et nous nous retournons pour effectivement nous trouver à quelques mètres d’une femme imposante en blouse blanche d’infirmière, celle-ci a les poings collés aux hanches et nous regarde sans aménité.

- Je suis le chirurgien qui a opéré ce garçon hier après-midi, je venais voir si tout allait bien.

L’infirmière en me fusillant des yeux.

- C’est ça oui et moi je suis la reine d’Angleterre !! D’ailleurs où est passé le gendarme qui garde cette chambre ?

Je la regarde avec amusement.

- Il n’était pas là quand nous sommes arrivés « Majesté »

Comprenant que je me moque d’elle, l’infirmière pique une crise qui ameute rapidement plusieurs personnes autour d’elle, ce qui bien sûr alerte le représentant de l’ordre qui court aussitôt vers nous.

- (Le gendarme) Qu’est-ce qu’il se passe ici ??

L’infirmière outrée et rouge de colère me montre du doigt.

- Demandez ça à cet impertinent.

- (Le gendarme) Expliquez-vous jeune homme !!

- J’étais juste venu voir comment allait mon patient, quand… « Élisabeth » s’est interposée monsieur l’agent.

L’infirmière repart en vrille et c’est un vrai brouhaha de voix presque incompréhensible qui résonne dans le couloir.

La porte de la chambre s’ouvre, un officier de gendarmerie passe la tête pour voir et essayer de comprendre le motif de tout ce raffut.

2eme année Fêtes de fin d’année : (86/90) (Aix) (Hôpital Paul Cézanne) (suite)

Aussitôt le silence se fait et le gendarme explique à son supérieur le peu qu’il en sait, l’officier se tourne alors vers moi et sursaute en me reconnaissant car c’est le jeune lieutenant qui a accompagné le prince en hélicoptère et qui a déjà eu l’occasion de me croiser hier.

- (L’officier) Vous pouvez entrer docteur !! Mais seul et vous autres, je vous prie de faire silence.

Je souris à l’officier.

- Merci monsieur !

Je me tourne vers l’infirmière qui est devenue rouge de confusion en lui faisant une révérence.

- Madame !!

J’entends encore le rire de mes amis quand la porte se referme derrière moi et que je me retrouve seul en présence de l’officier et du jeune Saoudien.

- (L’officier) Les médecins sont passés plusieurs fois aujourd’hui, ils disent qu’il va beaucoup mieux.

J’examine le garçon quelques minutes puis me tourne vers lui.

- En effet !! Sa famille est prévenue je crois ?

- Oui, ils étaient là ce matin et le secrétaire particulier de l’émir est d’ailleurs toujours ici, il passe régulièrement le voir.

- Ah !! Très bien !!

- Quand va-t-il se réveiller ?

- Pas avant demain, ensuite il ne faudra pas qu’il quitte le lit pendant encore le restant de la semaine au moins.

- C’est ce qu’ont également dit les médecins.

Je termine de lire son dossier médical accrocher au pied du lit et je me tourne vers l’officier en souriant.

- Vous savez monsieur, il n’y a pas trente-six diagnostics à avoir sur un cas tel que le sien. Il faut le temps à sa colonne de reprendre correctement sa place après le choc brutal qu’elle a subi, la médecine et la chirurgie réparent, mais c’est le corps qui se soigne.

Je regarde ses yeux et son teint très pâle, je tique sur une impression qui me fait lui demander.

- Avez-vous des vertiges le matin ?

- (L’officier surpris) Ça m’arrive oui.

- Souvent ?

- Oui, mais ça ne dure pas longtemps.

Je lui montre le fauteuil.

- Asseyez-vous et permettez-moi de vérifier quelque chose si vous le voulez bien.

L’officier soudainement pas rassuré.

- Heu oui bien sûr !!

Je cherche alors par palpation sur son visage où elle peut bien se trouver et c’est derrière une de ses oreilles que je la sens enfin, j’en prends l’importance en en faisant doucement le tour et m’écarte enfin de lui en essayant de trouver les mots afin qu’il ne panique pas plus que nécessaire.

- Vous avez un nodule derrière l’oreille droite qu’il va falloir vous faire opérer rapidement, à ce stade elle ne devrait pas donner de suites thérapeutiques lourdes mais vous auriez dû déjà consulter dès que vous avez constaté la régularité anormale de vos vertiges.

L’officier se palpe l’arrière de l’oreille et sent lui aussi la boule qui lui roule sous le doigt.

- C’est grave ?

- Je pense que ce pourrait être cancéreux alors autant le vérifier rapidement. Maintenant je vais vous faire un mot avec lequel une fois rentré à Paris, vous vous rendrez à Begin et le montrerez à l’accueil. Il vous sera donné un rendez-vous et si vous le voulez, je m’occuperai personnellement de vous.

L’officier visiblement effrayé.

- S’il vous plaît, oui !!

- Pas d’affolement !! Les risques sont quasi inexistants quand c’est pris à temps !! Et puis, vous serez entre de bonnes mains.

L’officier jette un coup d’œil vers le jeune prince et esquisse un pauvre sourire.

- Je le crois aussi, merci !

Je lui prends la main et le fixe intensément dans les yeux.

- La confiance est le meilleur moteur pour une guérison rapide, alors faites-moi confiance et tout ira bien.

Je sors mon calepin et j’écris rapidement une lettre pour Marcel en lui expliquant le problème que rencontre l’officier et aussi que je me propose de m’en occuper dès mon retour.

Je plie en deux la feuille après l’avoir détachée du carnet et j’écris en entête mon nom et à qui s’est adressé.

Je tends la feuille au jeune gendarme qui me la prend, les mains tremblantes.

- Allez-y dès que possible.

Il va pour répondre quand la porte s’ouvre et qu’un homme accompagné du directeur de l’hôpital entre dans la chambre.

- (Le directeur) Ah !! Vous voyez !! Il est encore là !!

Hassan ouvre alors de grands yeux de surprises en voyant le garçon près de l’homme en uniforme, il lui faut de longues secondes pour pouvoir enfin prononcer quelques mots qui sortent de ses lèvres avec un tel ton ahuri, qu’il voit le jeune homme sourire les yeux pétillants d’amusement.

- C’est toi… Florian De Bierne ????

Je pars d’un grand éclat de rire.

- Eh bien ton « altesse » Hi ! Hi ! On dirait que ça t’en bouche un coin Hi ! Hi !

2eme année Fêtes de fin d’année : (87/90) (Aix) (Hôpital Paul Cézanne) (suite)

Ming arrive à son tour sur le parking de l’hôpital, il est allé au cirque pour passer l’après-midi avec son fils quand on lui a dit qu’il était parti avec Florian à l’hôpital et qu’on lui a expliqué ce qu’ils y faisaient.

Il reconnaît la voiture d’Éric et c’est soulagé de les savoir encore là, qu’il entre et se présente à l’accueil, la femme qui a eu écho du charivari fait par quatre jeunes il n’y a pas longtemps lui indique l’étage où il doit se rendre en lui précisant bien de s’adresser au bureau des infirmières du service.

C’est en passant devant un endroit réservé à la détente devant une machine à boisson, qu’il voit son fils et s’empresse de le rejoindre.

Yuan étonné de le voir.

- Papa !!!

Ming embrasse les trois garçons.

- Je voulais passer un peu de temps avec mon fils et comme on m’a dit que tu étais là, eh bien me voilà !

Yuan amusé regarde son père vêtu toujours années soixante avec son blouson en cuir et sa casquette vissée sur les oreilles.

L’allure de cet homme pourtant multimilliardaire amuse toujours autant son grand garçon qui se dit qu’il va falloir qu’il lui en parle un jour, histoire de le relooker de façon plus actuelle.

- (Yuan) Florian ne devrait plus tarder, après ça nous rentrerons au cirque et je te le ferai visiter.

Ming prend son fils par la taille.

- J’espère bien mon grand, en plus ton copain devrait être content de voir qui est arrivé pour passer les fêtes avec vous tous.

- (Thomas curieux) Qui c’est ?

Ming est toujours en admiration devant ce garçon.

- Pleins de monde !!

Éric plus terre à terre.

- C’est pour le coup qu’il va falloir se serrer.

Ming à son fils.

- Pour les adultes c’est déjà vu puisque ce sont les parents de Thomas qui les accueillent, il ne me reste plus qu’à trouver quelque chose pour ton cousin Chan et son ami qui ne devraient plus tarder à arriver eux non plus.

- (Yuan joyeux) Wouah !! Chan et Dante t'ont appelé ? C’est cool !! J’allais justement t'en parler !!

- (Ming amusé) Facile pour eux en laissant tonton Ming se débrouiller Hi ! Hi !

Éric qui a déjà une petite idée qui lui trotte derrière la tête.

- Il reste une chambre d’ami chez mes parents, si vous voulez je peux les prendre chez nous.

- (Ming ravi) Bonne idée mon garçon, mais demande avant à tes parents s’ils sont d’accord.

- Pas de soucis, je m’en occupe !

Pendant qu’Éric prévient chez lui de l’arrivée de ses deux invités, des bruits venant du couloir arrivent vers eux.

Des voix qui discutent amicalement en arabe et Ming étonné, croit en reconnaître une en particulier.

Force lui est de constater que c’est bien le « petit » Florian qui converse avec deux hommes et qui arrive vers eux tout sourire.

L’étonnement de Ming se lit à présent sur le visage de son fils et de ses deux amis, pour en rajouter encore une bonne dose ce sont à leurs tours les deux Arabes qui écarquillent les yeux quand Florian enlace Thomas pour l’embrasser nonchalamment et tout naturellement sur les lèvres.

Florian sans se démonter plus que ça enchaîne par les présentations d’usages.

- Hé les gars que je vous présente à son altesse !!

Un petit moment de stupeur dans la bande de copains quand il continue.

- Ton altesse voici Thomas mon chéri, les deux autres zouaves là c’est Yuan et Éric mes amis et le père de « Yu » c’est Ming qui était aussi un ami de mon père. Et pour vous les gars voici ton altesse Hassan et son secrétaire Omar, voilà !! Les présentations sont faites.

Ming amusé de la forme qu’a prise cette présentation.

- Pas besoin de vous présenter le clown je pense Hi ! Hi !

Hassan souriant à son tour.

- J’avoue que le protocole utilisé est assez inhabituel, mais ça fait du bien d’être considéré comme une personne ordinaire même si c’est bien la première fois que quelqu’un ose le faire.

- (Ming) C’est le naturel et la fraîcheur de ce garçon qui fait des miracles tel que celui-ci autour de lui, je sais qui vous êtes et une rencontre avec vous si elle avait eu lieu ailleurs qu’ici, aurait été tout autre je pense.

- (Hassan) Je vous connais aussi de réputation, j’avoue être étonné moi aussi de cette rencontre des plus improbables en toutes autres circonstances.

- (Thomas) Alors comme ça, tu parles aussi arabe ?

- Saoudien !! Ça y ressemble mais ce n’est pas la même chose.

Hassan tique sur la dernière phrase de Thomas.

- Comment ça aussi ??

Ming dans sa langue.

- Dis-nous quelque chose, qu’il comprenne le phénomène que tu es Hi ! Hi !

Je fais comme il dit.

- Je crois que son altesse est venue avec son secrétaire très, mais alors vraiment très « particulier » si tu vois ce que je veux dire.

- (Yuan sursaute) Quoi !!

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (88 / 90) (Paris) (Chan & Dante) (fin)

Chan et Dante pendant la durée du voyage, en découvrent un peu plus sur le jeune gars qui les accompagne.

Déjà parce qu’il arrive à se réchauffer et du coup il enlève quelques vêtements qui jusque-là lui cachaient complètement le visage et le corps.

Ensuite parce qu’il commence à être un peu plus en confiance avec eux et hésite moins à se révéler en leurs présences.

Les deux garçons admirent plus ou moins discrètement leur compagnon de voyage.

Sa peau noire comme l’ébène le plus pure, un visage fin aux traits gardant encore la douceur de l’enfance et un corps sculpté pour la course qui au demeurant ne les laissent pas indifférents.

Même si c’est juste pour le plaisir d’admirer un si beau garçon et pas du tout pour des fins moins avouables.

Taha s’en aperçoit et les fixe à son tour, se demandant ce que signifient ses regards posés subrepticement sur lui.

Déjà de la façon qu’ils sont serrés l’un contre l’autre depuis le départ du train qui lui paraît bizarre, il met ça sur une différence de culture et l’accepte malgré tout sans faire de jugement.

À la descente du train, Patrice comme prévu les attend pour prendre Taha en charge et il en profite pour véhiculer les deux Parisiens en faisant ainsi plus ample connaissance par la même occasion avec eux.

C’est Aurélien et Chloé qui prennent les deux garçons sous leurs ailes car les seules personnes qu’ils connaissent sont absentes en cette fin d’après-midi.

Ils rejoignent Mathis et Damien et leurs font faire tous ensemble tranquillement un tour du cirque en leur racontant certaines anecdotes « Florianesques » qui éclatent le jeune couple, y reconnaissant bien là les pitreries de leur ami.

Patrice et sa fiancée restent eux avec Taha et l’emmènent sous le chapiteau où ils retrouvent Tony et son frère Pedro.

Tony sursaute en voyant le jeune Massaï, il prend Patrice par la manche et l’attire un peu plus loin pour lui parler.

- Il faut que vous veniez voir ma femme dans notre roulotte !! Ce matin elle a eu une prémonition où elle voyait un grave danger, elle parlait aussi d’un jeune garçon noir vêtu comme un Lapon et je n’ai plus rien compris ensuite tellement elle était prise dans ses prédictions.

- Vous croyez que ce serait Taha ?

- Je n’en sais fichtre rien, mais reconnaissez que la coïncidence porte quand même à réflexion.

- (Patrice) Allons-y alors !! Tu viens Taha ?

Taha a du mal à détacher les yeux des exercices se passant sur les pistes.

- Comment ? Ah !! Oui bien sûr !!

Patrice voit bien son trouble.

- Quelque chose n’a pas l’air d’aller ?

- Je me demandais juste ce que font ici des animaux de mon pays ?

- (Tony) Ils sont dressés et font partie intégrante du spectacle, ils sont nés pour la plupart en captivité et ils ne pourraient pas survivre sans l’homme.

Taha cherchant à comprendre.

- Ils sont « civilisés » ?

- (Tony) C’est un peu ça oui !!

- (Taha curieux) Mais alors pourquoi ne les obligez-vous pas à porter vos accoutrements ? On m’y oblige bien !!

- (Patrice amusé) Là mon gars !! C’est un bon thème pour un examen de philosophie.

- Qu’est-ce que c’est ?

Patrice comprend alors que ce jeune homme est d’une intelligence rare et que sa curiosité est sans limite, il préfère clore le sujet avant de s’enferrer dans des explications desquelles il n’est pas sûr d’en connaître toutes les réponses.

Il botte alors en touche par une simple phrase qui apparemment convient parfaitement au jeune Massaï.

- Tu verras ça avec Florian !!

Sans plus un mot les voilà partis vers la roulotte de Tony, quand apparaît dans leurs champs de vision un animal bien connu d’eux tous.

- (Taha joyeux) « Kinou » !!

La panthère s’élance et se jette sur lui, ses deux pattes se posent sur la poitrine du jeune homme qui se tend sous l’impact.

Ses deux mains partent aussitôt gratter sous la gorge du fauve qui ronronne de plaisir, manifestement heureux de le retrouver.

Patrice et Tony sourient et reprennent leur chemin en faisant signe au jeune homme de les suivre.

« Kinou » comme un jeune chien fou tourne autour de Taha en lui sautant dessus à maintes reprises, jusqu’à ce qu’enfin il se calme et reste tranquille à marcher à ses pieds.

C’est à l’intérieur de la roulotte quand Carlita les voit entrer que tout recommence, elle pousse un son bizarre en fixant le jeune Massaï et s’écroule sur le sol.

Patrice et Tony se précipitent alors pour la relever et la font s’asseoir dans son fauteuil, la gitane ouvre lentement les yeux le front couvert de sueur et s’écrie.

- C’est le garçon de ma vision !!! Je l’ai vu debout avec tous ses morts à ses pieds !! D’autres hommes viennent et emmènent l’enfant roux !! Du sang !! Partout du sang et des cris !! Ahhh !!!!

Elle s’effondre à nouveaux devant les trois hommes qui se regardent, incrédules.

2eme année Fêtes de fin d’année : (89/90) (Au cirque) (La nuit de sang)

Tony aidé de Patrice porte sa femme dans son lit, ensuite ils sortent encore bouleversés par ce qu’elle vient de proférer et cherchent à en comprendre le sens.

C’est l’heure du dîner qui les amène jusqu’au réfectoire où déjà un grand nombre d’artistes, d’employés et d’invités se trouvent déjà attablés.

Les conversations et les rires fusent de partout et ils finissent par prendre du recul sur la sinistre prédiction, ne sachant ni quand ni où et encore moins si elle va réellement se produire.

Taha voit Raphaël et sursaute.

- C’est le garçon aux cheveux de feu à qui je dois parler !!

- (Patrice) Non ce n’est pas Florian. Lui, c’est son ami Raphaël. Florian n’est pas encore rentré ce soir, mais tu le verras dès son retour.

Patrice prévient quand même ses hommes d’être encore plus vigilants et ils s’installent à leurs tours pour prendre leurs repas.

Bientôt le chapiteau est plein à craquer, certains attendant même que les places se libèrent pour s’installer à table à leurs tours.

***/***

Un peu plus tard dans la soirée.

Carole, Alice et Patricia, commencent à bâiller à s’en décrocher la mâchoire et annoncent bientôt que ce soir elles vont aller se coucher tôt.

Vers vingt et une heures, il ne reste quasiment plus personne autour de la table à part Chan, Dante, Raphaël, Anthony, Baptiste et Rémi, qui discutent dans un coin en commençant eux aussi à piquer du nez sur la table.

Taha regarde autour de lui surpris, il est le seul à ne pas ressentir cette fatigue qui a l’air d’avoir pris l’ensemble du cirque.

Lui n’a mangé que quelques fruits car le reste des aliments étaient trop bizarres pour lui, même la soupe avait un drôle de goût et il l’a recraché en douce dès la première cuillère en faisant la grimace.

Les garçons n’ont même plus la force de retourner dans leurs roulottes respectives et encore moins pour les autres de faire le trajet jusque chez ceux qui les logent.

Le sommeil les prend subitement dans une ambiance bizarre où seul le bruit des animaux résonne encore dans le cirque.

Taha et « Kinou » sortent du barnum, le garçon cherche quelqu’un à qui demander où il est prévu qu’il loge.

Il a bien essayé de secouer Patrice, mais n’a pas réussi à le sortir un tant soit peu du sommeil profond dans lequel il est plongé.

Le jeune Massaï erre alors entre les chapiteaux et les roulottes, pendant qu’un groupe d’hommes vêtus de noir pénètrent subrepticement dans l’enceinte du cirque.

Ils se dirigent directement vers le réfectoire où apparemment ils savent y trouver ce qu’ils sont venus y chercher.

Le plus costaud des six, repère rapidement celui qu’ils cherchent et le charge sur ses épaules sans la moindre douceur.

***/***

« Quelques instants plus tôt. »

Ming, Hassan, Omar, Yuan, Thomas, Éric et Florian, sortent du restaurant où le Saoudien a tenu à les inviter à dîner, tous les sept sont souriants et se quittent sur le parking avec la joie manifeste d’avoir passé une soirée réussie.

Éric prend le volant et reconduit ses trois amis au cirque avant de rejoindre son chéri chez ses parents, il lui a téléphoné dans l’après-midi pour le prévenir de ne pas l’attendre et d’emmener avec lui les deux garçons nouvellement arrivés qui prendront la chambre d’ami.

Il embrasse ses deux copains en leur faisant promettre discrètement d’organiser rapidement une petite soirée comme ils en ont l’habitude.

Ceux-ci ne se font pas prier pour accepter et c’est le cœur léger qu’il redémarre et les laisse sur le parking.

Yuan n’est pas sorti de la dernière pluie et a très bien compris les petits sous-entendus, il regarde en se mordillant les lèvres ses deux copains marcher main dans la main devant lui.

Il n’ose rien dire encore puisqu’avec Patricia même si les choses sont dans de bonnes voies, ils n’ont pas encore passé le pas qui lui permettra ensuite après bien sûr en avoir parlé avec elle de pouvoir lui aussi faire ses petites allusions coquines sur une soirée à organiser.

Ils arrivent tous les trois jusqu’au centre du cirque où normalement même un jour de relâche comme ça l’est aujourd’hui, il devrait y avoir de l’animation et de la musique accompagnée de rires comme ça semblerait normal.

Seulement ce soir c’est un étrange silence qui les accueille, à peine ponctué par des bruits venant de la ménagerie.

Un mouvement dans un coin du chapiteau les fait s’arrêter et se retourner brusquement, « Kinou » accompagné d’un jeune noir emmitouflé jusqu’aux oreilles apparaissent et le jeune homme leurs fait signe de venir vers lui sans bruit.

2eme année Fêtes de fin d’année : (90/90) (Au cirque) (La nuit de sang) (fin)

Tout ça est suffisamment étrange pour qu’ils le fassent et se retrouvent bientôt à ses côtés, Taha dans le noir ne remarque pas de suite la couleur des cheveux de Florian et croit donc juste avoir affaire à des gens du cirque qui n’ont pas pris le repas en commun du soir et donc qui restent conscients.

- Un poison qui endort dans la nourriture et des hommes au langage bizarre sont entrés pour prendre le garçon aux cheveux de feu qui est l’ami de celui que je viens chercher.

Thomas d’une voix sourde.

- Raphaël ???

Taha en hochant la tête.

- Oui !!

Je reste un moment figé de stupeur.

- Où sont-ils ?

- (Taha) Encore dans la hutte de toile qui sert pour les repas, mais ils ne devraient plus tarder à en sortir.

Yuan dans un souffle.

- Pourquoi Raphaël ? Que lui veulent-ils ?

- C’est après moi qu’ils en ont !! Ça n’arrêtera donc jamais !! Allez-vous enfermer dans une roulotte et surtout ne sortez que quand je vous le dirai !! Allez !! Pas le temps de discuter, faites ce que je vous dis !!

- (Thomas livide) Qu’est-ce que tu vas faire Florian ?

- Pas le temps de vous expliquer, allez !! Filer !! « Kinou » reste avec moi !!

- Voyant qu’ils n’auraient pas le dernier mot, les trois garçons entrent dans la première roulotte qui est devant eux et referment la porte derrière eux.

Je regarde « Kinou » dans les yeux.

- Ils ne doivent pas sortir avec Raphaël tu me comprends ??

- Rrrrrr !!!

- Je fais au plus vite, essaie de les retenir en faisant attention à toi !!

Je ne regarde pas derrière moi, certain qu’il a bien compris et je fonce dans la nuit vers la ménagerie, j’arrive à la cage des tigres et pousse mon feulement de gorge qui aussitôt les fait se presser devant la porte.

J’ouvre et les laisse sortir en faisant de même avec la cage aux lions, les sons sortent presque inaudibles mais ininterrompus de ma gorge.

Je repars avec eux jusqu’au barnum où des sons commencent à s’en échapper accompagner des feulements rauques de « Kinou ».

- Miaou !!!

Je sursaute en voyant arrivé « Tic » et « Tac », la surprise de les voir ici me fait oublier un bref instant ce pourquoi je suis là avec les fauves.

C’est un cri et un coup de feu qui me fait revenir à la réalité.

- Raphaël !! Il est en danger !! Protégez-le !!

Les deux siamois me fixent un instant dans les yeux et partent ensuite comme deux fusées.

Je décide de faire le tour du barnum pour tenter de les dérouter en arrivant par-derrière, je passe devant l’enclos des éléphants et les détache à leurs tours.

Un autre feulement impressionnant suivit de plusieurs coups de feu me font me presser encore plus.

J’ouvre l’arrière du barnum et le temps que mes yeux s’habituent au retour de la lumière, un raffut du diable commence à l’intérieur.

Je vois Raphaël inconscient sur les épaules d’un homme tenant un pistolet dans la main, cinq autres hommes ont renversé les bancs et eux aussi tiennent une arme à la main et surveillent accroupis l’entrée du chapiteau d’où les feulements se font entendre.

***/***

« Quelques minutes plus tôt. »

L’homme avec son fardeau sur l’épaule harangue ses compagnons, ceux-ci lui faisant perdre du temps en vérifiant s’il n’y a pas un autre garçon roux dans la pièce.

« Dans sa langue »

- (Stanislas) Sortons d’ici en vitesse !! Vous avez entendu les ordres du patron ?

- (Techek) Oui mais si ce n’était pas le bon ?

- (Stanislas) Ne dis pas de connerie !!Il n’y en a que deux et l’autre est un môme !!

Techek va pour répliquer que son patron a pu faire erreur, quand un feulement impressionnant lui dresse les poils du dos.

- Qu’est-ce que c’est ???

- Rrrrrr !!!

- (Sacha) Il y a quelque chose dehors !!!

« Kinou » traverse rapidement le passage de la porte pour se cacher de l’autre côté.

- (Vadim) Il y a un fauve en liberté !! Bordel !! Tirez-lui dessus !!

« Pan !!! »

- Rrrrrr !!!

Sergei en hurlant.

- Dégommez-moi cette bestiole !!

Pendant que Stanislas reste debout avec le rouquin sur ses épaules, les autres renversent les tables et les chaises, puis s’accroupissent face à la porte en tirant du côté où ils pensent avoir vu pour la dernière fois le fauve.

« Pan !! Pan !! Pan !! »

Une voix pleine de colère derrière leurs dos les fait sursauter.

- Lâchez immédiatement mon ami si vous tenez à la vie !!

Dans un pur réflexe, deux d’entre eux se retournent, visent et tirent.

« Pan !! Pan !! »

Un jeune garçon aux cheveux roux regarde alors avec surprise deux étoiles de sang éclore sur sa poitrine et s’effondre après un dernier cri inhumain.

Ses yeux d’un vert profond avant de se refermer lentement montrent aux hommes figés par une terreur venant du plus profond de leur inconscient, deux pupilles dilatées aux fentes verticales.

- Ahhhh !!!!!

Fin du tome 6 (à suivre livre 2)

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire laurentdu51100 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0