XIX

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La nuit tombait  tandis qu'Aurore quitta la chaumière d'Edmyre. Il lui fallait descendre jusqu'au fleuve, dont elle ne connaissait l'existence seulement depuis son arrivée au château. Les hautes tours sur lesquelles elle aimait se réfugier lui avait permis de l'observer, et de rêver aux endroits qu'il pouvait traverser.

Edmyre lui avait indiqué un raccourci qui la mènerait directement vers une barque et lui permettrait de ne pas être découverte par qui que ce soit. Aurore suivit scrupuleusement les instructions de la vieille femme. Sa cape lui couvrait entièrement le visage. Elle ne pouvait se repérer seulement grâce au sentier parcourant les bois et les vignes denses. La lumière bleue du crépuscule s'affaiblissait.

Aurore craignait de croiser une autre bête, ou bien un villageois mal intentionné. Personne ne viendrait la sauver en un pareil cas, mais elle préférait encore trouver la mort que de devoir affronter l'assassin de sa sœur.

La jeune fille accéléra le pas. Alors qu'elle s'approchait de sa destination, la pleine lune se levait, haute dans le ciel, sa lumière diaphane transperçant les nuages poussés par le vent.

Elle vit au loin une grande étendue d'eau, rendue brillante par la lueur de l'astre nocturne. Elle se mit à courir pour l'atteindre.

Le fleuve était immense lorsqu'il n'était pas vu depuis les hauteurs. Dans l'obscurité, il semblait s'étendre dans l'horizon. Aurore se demanda si elle avait suffisamment de courage pour laisser le courant l'entrainer au loin, vers une destination inconnue. Mais elle n'avait pas le choix. Pas si elle voulait fuir Vénior.

Aurore n'eut aucun mal à trouver la barque, soigneusement dissimulée sous un bosquet, exactement comme Edmyre le lui avait indiqué. Elle la traina vers le bord du fleuve et s'installa à l'intérieur.

Avant de pousser la barque et quitter à tout jamais la terre qui l'avait vue naitre. Aurore lança un dernier regard vers le château sur la colline. Une silhouette informe dans le ciel sombre. Un immense chagrin l'envahit. Tout son être voulait retourner au château, retrouver les bras de l'homme qu'elle aimait. Son double, son sauveur.

"Le menteur. Le meurtrier."

La colère et la haine reprirent le dessus. Il avait cru pouvoir lui imposer sa volonté. Décider pour elle qui méritait de faire partie de sa vie. Aurore voulait être libre, et la liberté fut ce qu'elle choisit.

D'un glissement du pied, la jeune fille poussa la barque et laissa le fleuve l'emporter.

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