Chapitre 12 -  Depuis quand t'aimes les saucisses ?

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Le lundi arriva rapidement, une fois assis devant mon poste, j'attendis nerveux, redoutant l'arrivée de Mérida. Je me doutais bien que Raiponce avait dû la mettre au courant de la situation.
Je me pris la tête, découragé, Elsa s'en amusa lorsque Mérida arriva en trombe, me jetant mes clés.


- Tes clés, t'en avais pas besoin ce week-end ? lâcha t elle sarcastique.

- Salut Mer, merci pour mes clés et non heureusement que le gardien avait des doubles, lui répondis-je avec un sourire crispé.

- Donc t'as passé un super week-end ? me relanca t-elle

- Normal ! lui mentis-je en évitant la question.

- Tiens tes vêtements ! me dit elle en déposant mon T-shirt et ma veste, passablement énervé.

- Ton téléphone, il sert a quoi Frost ? Raiponce et moi on a essayé de te joindre toute la soirée ! m' avouai-t elle énervée.

- Je suis désolé Mer, j'avais pas envie de t 'embêter avec ça. lui confiais je, attristé.

- Après on a vite compris que t' étais parti voir ta poufiasse Mme Je-suis-une-femme-mariée.
Mais comment t'as pu la laisser en plan comme ça ? Quand je suis arrivée, Punzie était complètement affolée et à poil ! Je pensais pas que t étais ce genre de mec ! me sermonna t-elle

- Pardoon ? m' exclamai-je stupéfait

- T'aurais voulu que je fasse quoi ? Que j'aille jusqu'au bout que je lui fasse l'amour toute la nuit pour qu' elle se rende compte que c'était la plus grosse erreur de sa vie ? lui lançai-je hors de moi.

Mérida se tut, surprise par mes propos.

- Désolée, j'avais pas compris ça ! s'excusa t-elle gênée.

Elsa se mit à tousser, nous interrompant dans notre discussion.

- C'est bien beau tout ça mais Mr Black demande à toute l'équipe de monter au 6ème étage dans la salle de réunion, nous annonça t-elle.

Avant de prendre un carnet et de quoi écrire. J'en fis de même surpris que Mr Black nous convoque tous.

- Scott pour le café c'est maintenant ou jamais ! lui conseilla Elsa.

Mérida acquiesa partant en direction des distributeurs pendant qu'Elsa et moi nous prîmes l'ascenseur.

- Pourquoi Mr Black a convoqué notre équipe ? lui demandai-je intrigué.

- Il a convoqué presque tout le monde, dans son mail, il a mis en copie l'équipe de Raiponce et le pôle commercial avec Flynn Rider, m'expliqua t-elle calmement.

Je ne pus m'empêcher de m'inquiéter pour la suite.

- Tout va bien se passer, me dit-elle en me caressant le dos.

Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent nous partîmes en direction de la salle de réunion.

Arrivés, dans la salle de réunion où les autres équipes nous attendaient. Je remarquai que la salle était aussi grande que le bureau de Monsieur Black. Un grand écran était placé au bout de la table pour les présentations. Harold était déjà arrivé avec Flynn, ils échangeaient avec monsieur Black. Raiponce et Bun se versaient du café sur une table à leur disposition.

- Pour le café, c'est maintenant ou jamais ? taquinai-je Elsa.

- C'est pour la remercier d'exposer ta vie privée à n' importe qui. Aucune éducation, je vous jure ! me rétorqua t-elle agacée.

Prenant place sur le côté droit de la table, je me mis à côté d' elle. En m' asseyant, je croisai le regard tendue de Raiponce qui me salua d' un petit signe que je lui rendis par un sourire de politesse.
Elle était assise en face de nous, à côté de Flynn et Harold qui étaient proche de l 'écran.
L' équipe de Raiponce s etaient posté un peu plus loin, ce qui m' intrigua au passage.

- Tu vois, ça se passe bien au final, me fit Elsa en feignant de regarder ses notes.

Je hochai de la tête en évitant le regard de Raiponce.

- Je me demande qui, Mérida va choisir ? me confia t-elle.

En s'accoudant sur la table, elle regarda en direction de Mr Black qui réglait l'écran avec son assistante.

- Je dirais avec nous, parce qu'on est son équipe. répondis-je sans hésiter.

- Entre son coeur et sa raison, je pense qu'elle va choisir son coeur.

La connaissant, elle va aller en face parce que tous ses amis y sont. me répondit-elle froidement. Mérida arriva alors et vint s'asseoir à côté de moi.

- Qu'est ce que j'ai raté ? me demanda t-elle avec son café à la main.

- Rien pour le moment, lui répondis-je.

Elsa avait l'air déçu étrangement.

Mr Black prit place devant l'écran. Nous reconnûmes tous le logo qui s'afficha sur celui-ci.

- Bonjour à tous, tout d'abord je vous remercie d'être venu. Je pense que vous connaissez tous le logo affiché sur l'écran, nous dit-il sérieusement.

C'était le logo d'une célèbre série très populaire en ce moment : les marcheurs morts.

- La société en charge de leur produits dérivés a fait appel à nous pour produire le jeu plateau de la série, ils souhaiteraient un jeu du même style que donjon et gobelin mais sans qu'un joueur fasse le maître du jeu. dit-il en faisant défiler la présentation.

- Monsieur Ryders et Moi-même partirons en présentation mercredi après midi, montrer un premier prototype aux directeurs de la communication, nous expliqua-t-il sans sourciller.

- Quoi ? deux jour ? pour produire tout un plateau ? Les bestiaires ? Et l'univers ? Sans parler de la mécanique de jeu ? C'est impossible ! s'écria Bun, indigné

- Je comprends votre inquiétude Monsieur Easter. En temps normal, j'aurai refusé mais les ordres viennent d'au-dessus, nous répondit-il dépité.

- Voilà qu'il met tout sur le dos de Monsieur North, tu vas voir il va nous faire sauter un par un, me chuchota Mérida, agacée.

- Heures supp nous voilà ! lui répondis-je sarcastiquement, en regardant Elsa qui était concentrée sur ses notes.

- Bien, je veux savoir qui je peux mobiliser sur ce dossier, nous lança-t-il en s'asseyant.

Elsa se leva et prit la parole.

- Larry Potter est parti en production donc Frost est disponible. Pour ma part il va me rester les finitions pour Donjon et Gobelins avant le BAT définitif du client et Mérida développe des concepts pour la version mobile de Donjon et Gobelin mais cela peut attendre, déroula t-elle clairement avant de s'asseoir.

- Et vous ? demanda Mr Black en portant sa voix vers Raiponce.

Celle-ci intimidée, voulut prendre la parole mais fut coupée par Bun qui se leva en premier.

- Nous avons pris du retard sur l'extension de Monster, la direction artistique n'était pas assez claire, expliqua-il en fixant Raiponce, d'un ton condescendant.

Je serrai le poing en tentant de cacher mon mécontentement.

- Sandy peut vous aider mais j'aurai besoin de lui pour qu'il termine la version mobile, nous expliqua t-il.

- Et vous pouvez prendre Raiponce, lança t-il avec dédain.

Celle-ci baissa les yeux honteuse. Avec Bun qui était entrain d'humilier Raiponce devant toute l'équipe et Fynn qui ne réagissait pas, les yeux rivés sur son téléphone, je voulus bondir de mon siège, mais Elsa me retint discrètement par le bras. Flynn prit la parole à son tour.

- Harold et moi, nous allons tanner l'interlocuteur pour avoir le plus d'informations possible, s'exclama t-il plein d'entrain.

Monsieur Black leva la réunion avant de partir. Suivit de Flynn qui invita Harold à le rejoindre, celui-ci embrassa Raiponce au passage.

- J'ai un déjeuner clientèle, on se voit plus tard lui dit-il en partant. Raiponce ne réagit pas, cachant son mal-être derrière un sourire.

- Tu devrais en faire autant, Bun. Vous avez beaucoup de travail, lança Elsa d'un air hautain.

- On peut au moins rester pour lancer les idées. Si nous arrivons à tenir les deadline, lança t-il enthousiaste soudainement.

- Ce serait une perte de temps et d'énergie. Je n'ai pas besoin de vous deux, fit-elle froidement.

- Par contre, j'aurai besoin de Mlle Corona, ajouta -t-elle en se tournant vers elle.

Raiponce et moi la regardâmes surpris.

- Son talent serait gâcher sous tes ordres, je veux dire en tant qu'exécutante, lança t-elle en feignant de se corriger.

- Comme tu veux ! lui répondit-il en serrant les dents.

J'entendis Bun grogner avant de repartir, appelant Sandy qui accourut vers lui.

Nous regagnâmes notre service. Mérida ouvrit la marche suivit de Elsa accompagnée de Raiponce. Mérida sortit le marker board et commença à le noircir avec ses premières idées.

- Merci nous dit Punzie, avec un joli sourire de façade avant de prendre place à côté de mon poste. La voir aussi triste me peinait énormément, elle qui était si éclatante et pleine de vie.

- Il faut aller au plus simple, heureusement que c'est un l'univers post apocalyptique zombie. nous dit Elsa en consultant les chartes.

La matinée passa rapidement, Elsa vint voir Raiponce, lui proposant de venir déjeuner avec elle. Je fus surpris par sa demande.

- Je voudrais clarifier les choses au sujet de la dernière fois, lui proposa-t-elle.

Elsa était intimidante perchée sur ses talons aiguilles, sa chemise noire et sa jupe haute lui donnaient une posture droite et stricte, sans parler de son chignon qui était toujours parfait. J'enfilai mon blouson et mon bonnet, tout en la fixant l'air désabusé, me demandant ce qu'elle avait en tête.

- Oui, bonne idée mais Jacky et Mer viennent avec nous, répondit Raiponce avec son sourire étincelant.

- Bien, je vous attends en bas nous, dit-Elsa en partant la première.
Au son de sa voix, je savais déjà qu'Elsa était énervée.

- Tu viens Mer ? proposa gentiment Punzie à Mérida qui était toujours sur son tableau.

- J'y suis presque ! Allez -y sans moi ! nous lança t-elle plus concentrée que jamais.

Accompagnant Raiponce à l'ascenseur, je revins sur ma décision.

- Je pense que tu devrais y aller sans moi, elle va mal le prendre ! lui avouai-je.

- D'accord, mais pourquoi voudrait-elle me voir ? me demanda Raiponce, inquiète.

- Pour clarifier les choses, connaitre ton point de vue, elle parait hautaine, distante et glaciale comme ça mais au fond, elle est très humaine la rassurai-je.

- Tu l'apprécies beaucoup, on dirait ! me demanda t-elle intriguée avec son petit sourire qui me fit fondre.

- J'ai beaucoup appris avec elle et je lui suis très reconnaissant pour ça, lui confiai-je en esquissant un léger sourire.

L'ascenseur arriva, avant de passer les portes de celui-ci, Raiponce me sauta au cou, me prenant dans ses bras. Stupéfait, je n'avais ni l'envie de la serrer contre moi, ni la force de la repousser.

- Merci d'être toujours là pour moi, même après tout ce que je t'ai fait subir, m'avoua-t-elle la gorge nouée.

Je croisai son regard émeraude remplis de tristesse et de solitude, ne pouvant m'empêcher de la voir aussi triste et apeurée, je lui essuyais les larmes qui coulaient sur ses joues.

- J'ai horreur de te voir triste ou contrariée, lui avouai - je malgré moi, happé par son regard intense.

Raiponce sourit de nouveau réchauffant mon coeur, elle s'approcha de moi puis m'embrassa longuement la joue, à en avoir des palpitations. Raiponce me laissa devant l'ascenseur.

- Vu que t'es habillé ! Prends moi un sandwich et une boisson énergisante, me fit Mérida, en me donnant un billet de dix.

- Mais de rien ! Mer, lui lançais ironiquement.

Plus tard, je retournais au service avec nos immondes club sandwich sous le bras. Mérida me remercia, croquant dans son club sandwich.

- C'est de pire en pire leur sandwich distributeur ! grimaça t-elle en ouvrant sa boisson.

- Je ne sais pas comment Elsa fait pour manger ces machins !

- C'est une gourmande !

J'avalai de travers face à sa remarque.

- Elle privilégie la quantité plutôt que la qualité et toi c'est le contraire.

- Tu sais quoi je mangerai bien des hot-dogs, m'avoua-t-elle déterminée

- Ah ouais ?! Depuis quand t'aimes les saucisses ? lui lançai-je en riant, c'était plus fort que moi.

- Rooh ! le lourdingue ! me fit-elle en éclatant de rire.

- Depuis pas longtemps... Jack je crois que je suis bisexuelle, m'avoua t-elle en buvant une gorgée de soda.

- Je vous ai vu Harold et toi ! lui avouai-je plus sérieusement.

- Je suis une horrible amie, n'est - ce pas ?

- Tu sais ! Je suis très mal placé pour te faire la morale, lui avouai-je en m'asseyant à côté d'elle.

- Est-ce que t'aimes Harold ?

- J'aime ce qu'il me fait, j'aime cet autre facette de sa personnalité ! Mais je ne crois pas. Rien à voir avec ce que j'ai vécu Mulan, rien à voir..m'avoua t-elle en posant sa tête contre mon bras.

- Regarde nous ! On est complètement maso ! On sait qu'on va droit dans le mur mais on y va quand même ! Bientôt on pourra sortir les pots de glaces et la compil' des films dépressifs. lui indiquai-je. Puis nous éclatâmes de rire.

Plus tard, je savourais ma cigarette sur le toit, lorsqu' Elsa vint me rejoindre.

- Pourquoi tu voulais la voir en privé ? lui demandai-je intrigué

- Je voulais connaitre son point de vue, j'ai déjà celle de Bun, me fit-elle en soufflant la fumée de cigarette.

- Sur Bun ? Il était aussi désagréable quand tu travaillais avec lui ? l'interrogeai-je concerné. Elsa tapa la cendre de sa cigarette.

- Je l'ai rendu quasiment misogyne, par manque de tact et de diplomatie ! me révéla t-elle désolée.

- Il va tout faire pour prendre sa place, je voulais l'aider et l'avertir mais elle en a décidé autrement. me confia t-elle dépité.

Je passai ma main dans mes cheveux, nerveux.

- Et toi tu ne peux rien faire ? lui suppliai-je désemparé

- Le travail du Bun est irréprochable, c'est à elle de changer les choses si c'est ce qu'elle désire, m'expliqua t-elle calmement.

- Frost, est ce si important qu'elle reste dans notre société ? Raiponce est talentueuse, elle retrouvera un travail assez rapidement j'en suis persuadée. Son absence te permettrait de faire le deuil de votre relation, enfin si c'est vraiment ce que tu désires.

Je restai figé là, hésitant, ne sachant plus comme répondre.

- Frost, tu vaux mieux que ça ! me chuchota -t-elle à l'oreille, me sortant de ma torpeur.

Puis nous nous rendîmes à nos bureaux où Mérida nous attendait de pied ferme, nous expliquant sa dernière trouvaille.

- Bien maintenant que tout le monde est là ! Je peux enfin commencer ! nous expliqua t-elle fièrement.

Puis Mérida nous briefa passion et hargne. Elle nous exposa avec ingéniosité, sa dernière trouvaille, transmettant sa joie de vivre et son enthousiasme. Elsa demeura silencieuse, scrutant chaque détail sur le markerboard avant d' ajouter.

- Allégez les fiches personnages puis montrez le à Flynn et Harold pour qu'ils le vendent très cher. félicita Elsa avec un léger sourire.

Raiponce et Mérida se mirent à sautiller de joie. Nous continuâmes à travailler sur le projet sous la supervision de Mérida jusqu'à la fin de la journée.

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