Chapitre 7 - Looooser...

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Après une nuit intense avec Elsa, je m'écroulai assommé par la fatigue pour être réveillé, quelques heures plus tard par la sonnerie de mon téléphone.
Je répondis sans même ouvrir les yeux.

-Allô, répondis-je d'une voix rauque, cassé par l'alcool et la fête.

- Jack ! T'es où ? ça fait une heure que j'appelle ! hurla Mérida.

Je lançai un vif regard vers l'horloge, m'apercevant qu'il était déjà 10h05. Je bondis hors du lit, attrapant des vêtements qui me tombaient sous la main. Je sortis de mon appartement en trombe, me précipitant pour prendre le métro.

Accourant jusqu'à mon service, je surpris une conversation entre Elsa et Mérida.

- Comment ça ? Choisir ! Vous ne me connaissez pas ! s'exclama Mérida, hors d'elle.

- Vous avez raison, mais je connais mon travail et je ne peux me permettre de garder quelqu'un qui ne s'implique pas à 100% dans mon service, expliqua Elsa fermement.

- Juste parce que je quitte le travail à l'heure, ne veut pas dire que je ne suis pas impliquée ! J'ai une vie sociale moi ! s’écria-t-elle, furieuse.

- Je parlais de vos erreurs, fautes d'inattentions que Frost et moi -même sommes obligés de rattraper, répondit Elsa, calmement.

Mérida ne sut plus quoi répondre et sortit tel une furie, me bousculant au passage tant elle était énervée.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? lui demandai-je perdu.

- Elle n’a pas accepté les remarques que je lui ai faites, me répondit calmement Elsa, les yeux rivés sur son écran.

- De manière aussi frontale ! Bravo Elsa ! lui dis-je en consultant mes mails.

- Je n'ai pas du tout apprécié ce qu'elle a insinué ! m'avoua-t-elle en croisant les bras et les jambes.

Je remarquai qu’elle ne portait pas sa couronne de tresse habituelle, ni de talons d’ailleurs. Elsa était complètement ronchonne par manque de sommeil, je suppose.

- Je vais la chercher, me proposai-je.

Au moment de partir, Elsa m'interrompit, cherchant dans son sac avant de me remettre des pièces pour que je lui prenne un café. En se levant, je remarquai qu'elle m'arrivait au niveau du nez. Sans ses talons qui lui servaient d'échasses, elle était tout de suite moins terrifiante. Elle sentit mon regard attendrit se poser sur elle.

- La ferme Frost ! me lança - t-elle agacée.

Je me mis à rire avant de rejoindre Mérida qui donnait des coups de pied au distributeur avant de recevoir sa boisson énergétique.

- Ça va ? Mer ? lui demandai-je, concerné.

- Miss Je-n ‘ai-pas-de-vie-sociale m'a juste cassé les couilles ! Parce qu'elle a été mal-baisé ! me lança-t-elle, en pleine face.

- ah... tu crois ? répondis-je gêné, en baissant les yeux.

- J'en ai marre de cette boite ! J'en ai marre de cette garce d'Elsa ! J'en ai marre de tout le monde ! J'en ai juste marre de plus savoir, d'être perdue ! m’avoua-t-elle, les yeux humides.

Je posais ma main sur son épaule.

- Tu veux en parler ? lui demandai-je spontanément, oubliant presque le passage avec Raiponce.

- Je ne sais plus où j'en suis, ni ce que je veux. Avant, venir travailler auprès de vous les gars ! ça avait du sens pour moi. Mais là, j'ai l'impression de ne plus connaître mes propres amis ! me confia -t-elle les yeux dans le vide.

- Entre Harold qui me rabâche sans arrêt qu'il en peut plus d'Astrid ! Qu'il veut la quitter et qui finit par lui faire un gosse ! Et qu’il nous le cache depuis quatre mois en plus !! me raconta -t-elle énervée.

Je restai sidéré par ses propos, "Harold va avoir un enfant ?" me dis-je sous le choc.

- Et Raiponce qui jure qu’il n’y a rien que de l'amitié entre vous deux et qui te surchauffe dès que tu la vois ! Je comprends pourquoi tu perds les pédales ! On est censé être des amis ! On est censé tout se confier sans même avoir peur ! m’avoua-t-elle furieuse. Elsa avait vu juste depuis le début.

- L’ambiance du groupe au détriment du reste, sortis-je à voix haute

- Jack ?! Tu m'as écouté au moins ?! me lança-t-elle, en colère.

- Je pense que tu devrais en parler à Harold et mettre les choses au clair avec lui. Je vais faire la même chose avec Raiponce, lui conseillai-je

- T'as raison ! dit-elle, en reprenant confiance en elle.

- Mais Jack, pour Raiponce, elle ...

- Est déjà passé à autre chose, je sais… lui soufflais-je, la vague à l'âme.

- Tu savais déjà ? me demanda-t-elle tendue. Je hochais la tête, abattu, posant ma main sur son épaule avant de regagner notre service, où Harold et Elsa nous attendaient.

- Où vous étiez passé ? s'exclama Harold, la mine réjouit.

- T'as une bonne nouvelle à nous annoncer ? lui demandai-je surpris

- Je reviens d'une réunion avec les autres chargées de clientèle. On a remporté Larry Potter ! s'exclama -t-il. Mérida et moi sautillâmes de joie.

- Il faut fêter ça ! lança Mérida

- On ouvrira le champagne plus tard, pour le moment nous avons beaucoup de travail ! Je compte sur vous Mademoiselle Scott, lança-t-elle à Mérida, celle-ci acquiesça.

- C'est super ! Elsa et toi, allez pouvoir bosser dessus ! s'extasiait Harold.

- Seulement Frost, je vais reprendre les autres dossiers, coupa Elsa en se levant de son siège. Mérida et Harold la regardèrent stupéfaits

- Il est temps pour vous, de voler de vos propres ailes, Frost, me dit-elle en prenant le café que je lui avais apporté.

- Merci, je ne vous décevrais pas ! lui répondis-je, fou de joie.

Je me mis au travail, fier de moi, ajustant les visuels et le texte en fonction du retour client d'Harold. J’illustrais le reste des cartes qui devait partir chez l'imprimeur pour une grosse production. Je fus tellement absorbé par mon travail que Mérida dû m'interrompre pour aller déjeuner. Je les laissai partir en avance, sauvegardant mon travail. En levant les yeux, je scrutai Elsa qui avait les yeux rivés sur son poste.

- Ça te dit de venir manger avec nous ? lui demandai – je, en me rapprochant d'elle.

- Non merci ! me répondit-elle, froidement.

- Pourquoi ? J'aimerai que mes amis te voient comme... je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'Elsa me coupa net, en se levant de son siège.

- Tu n'as pas à te sentir redevable pour Larry Potter. Ce que je t'ai dit au Jazzmen, je le pensais vraiment. En tant que chef, je me dois d’être irréprochable, pour que je puisse diriger mon service comme je l'entends, m’expliqua-t-elle en retirant quelques peluches sur mon pull.

- Tu comprendras plus tard, me dit-elle en chassant les plis. Avant de retourner à son poste, me laissant perplexe.

- Bon appétit ! lui souhaitai-je. Celle-ci me sourit.

En chemin, j’aperçus un nouveau message de Raiponce. Préférant l’ignorer, je rangeai mon téléphone avant de rejoindre Mérida et Harold qui m'attendaient à une table.

A la fin du déjeuner, je les laissai seuls, sachant qu'ils avaient beaucoup de chose à se dire. Arrivé au hall, j’entendis le vent souffler de plus en plus fort. Je me dépêchais de regagner l'ascenseur avec un sandwich et un brownie à la main lorsque je tombai sur Raiponce. Elle attendait seule à l'entrée.

" Passe ton chemin !" me hurla ma fierté.

Mais Je ne pus m'empêcher d'accourir vers elle, la voir souffrir m'était tout autant insupportable.

- Est ce que ça va ? lui demandai-je en lui tendant un mouchoir. Celle-ci me fixa surprise. Elle était si magnifique dans son petit tutu et son chemisier rose pâle. Même en larmes, je la trouvais toujours aussi jolie.

- Merci Jack ! me fit -elle avec un sourire si chaleureux qui me fit oublier ma rancœur.

- Ça n'a pas l'air d'aller, lui demandai-je concerné

- C'est compliqué en ce moment ! Le rythme n'est plus le même que quand on travaillait nous quatre ! Vous me manquez tellement ! m'avoua-t-elle, nostalgique.

- Ça ne se passe pas bien avec tes collègues, tu veux en parler ? sortis-je spontanément.

- Non, je ne veux pas t'embêter avec ça ! me dit-elle en fuyant le regard.

- Alors je te conseille d'en parler avec Flynn, lui lançai -je en serrant les dents. Raiponce me fixa, étonnée.

- C'est pour lui que tu portes des talons aiguilles ? Alors que tu ne supportes pas ça ! remarquai-je, dépité, en partant vers l'ascenseur.

Lorsqu'elle se jeta dans mes bras, me serrant fort contre elle. Son parfum enivrant, me renvoya à nos souvenirs passés ensemble.

- Ne me laisse pas tomber toi aussi ! me supplia-t-elle, les larmes commençant à monter.

- Mais non, lui répondis-je spontanément, en passant ma main dans ses longs cheveux dorés. Elle essuya ses larmes, en se calmant un peu. Je lui donnai le brownie au chocolat.

- Je ne sais pas si c'est végan ! Mais en attendant, je me suis dit que tu devais avoir faim. Je reprendrai quelque chose au distrib pour Elsa. lui expliquai-je

- Merci ! Mon Jackie chéri ! me dit-elle, ravie, en mordant dans le brownie.

- De rien, mon ange !

Ses mots sortirent de ma bouche si spontanément, qu'elle m'adressa un regard remplit d'affections qui me déstabilisait.

Nous fûmes interrompus par l'arrivé de Flynn, les bruit de ses chaussures hors de prix résonnait sur le marbre du hall. Toujours dans un costume aussi impeccable avec son brushing parfait, celui-ci se dirigea directement vers Raiponce, m'ignorant totalement.

- Excuse-moi pour mon retard, dit-il en sortant un pendentif tout en diamant.
Les yeux de Raiponce scintillèrent d'excitations.

- Mon dieu ! c'est du diamant Warovski, ça a dû te coûter une fortune ! s’exclama-t-elle presque gênée.

- Rien n'est trop beau pour ma princesse, affirma-t-il en attachant le pendentif autour de son cou, tout en me dévisageant. Son arrogance m'insupportait.

- Oh bonjour... fit -il en claquant des doigts pour essayer de trouver mon prénom

- Jack ! imbécile. lança Raiponce en lui donnant un coup de coude. Flynn en profita pour l'attraper par les hanches.

- On doit y aller ! Ma princesse. Lui dit-il avec un air séducteur. Je tournai les talons, dépité, retournant à l'ascenseur, sans même lui adresser la parole.

- Au revoir Jackie ! fit-elle dans les bras de Flynn

Je levai la main en guise d’au revoir, retournant à mon service d'un pas lourd.

" Loooser " me taraudait ma fierté.

Énervé comme pas possible, et à court de cigarettes, je m'écroulai sur mon poste en me prenant la tête.

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