Clito, mon amour
Il est la verge intérieure, celle qui s’ébroue dans l’invisible
Du même sang gorgé, complice féminine de l’espèce érigée
Avec sa gueule de crabe, enfoui dans les sables des siècles
Tiens ! Tu existes, toi, avec ton air de ne servir à rien ?
Alors elle prend ta main et l’emmène explorer les fonds ;
Descend le long des courbes, nage en elle et aborde les rivages,
Ose, tarde, vague, fouille, respire les embruns,
Je mouille déjà d’amour en espérant l’abordage…
Mais savoure donc le temps de me connaître !
Caché là, fruit aveugle dans les plis du non dit.
Peut-être te faudra-t-il une vie d’homme pour trouver où je suis,
Et une autre encore pour goûter au plaisir de m’en donner tant.
Viens découvrir mon timbre secret, niché entre ses jambes ;
Je suis le radar amoureux, où tinte victorieux son plaisir
De ton baiser premier, jusqu’à tes mains fiévreuses qui la parcourent,
Je suis le point exact du désir à l’acmé de vous deux !
Attarde-toi, effleure là, joue avec moi jusqu’à faire gonfler
Ce bulbe pour rien qui enfle à l’égal du tien, emporté de plaisir
Qui cambre ses reins, et transforme en cri ce râle dans sa gorge
Animal je deviens, aime moi jusqu’au bout de tes doigts !
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