Prisonnier

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Tauron se réveille difficilement, Tintallë est à ses côtés, fumant un champignon, il pousse un grognement en se tenant la tête, souffrant d’une migraine carabinée dû à la cuite de la veille, Tintallë lui tend un verre contenant un liquide blanc opaque et légèrement visqueux :

–Contre la gueule de bois.

–Arf ! Merci.

Il boit la boisson d’une traite, cela calme sa migraine et l’aide à émerger de son long sommeil, il n’y a plus personne dans le bar, mis à part eux deux, vu l’ombre que projette le soleil, Tauron se dit qu’il doit être treize heures passées. Ils restent quelques secondes sans rien se dire, appréciant le calme omniprésent du bar, voyant que son ami à retrouver ses capacités cognitives, elle lui tend une feuille écrite à son attention, qu’il prend et lis :

“Tauron,

Nous sommes parties à la recherche de réponse à nos questions, nous nous occupons de la disparition de Ninquelotë, ce qui est notre priorité en tant que professeure.

Celeborn nous appellera surement pour nous expliquer l’affectation de Nerwen, nous essaierons d’en savoir plus à ce moment-là

Peux-tu t’occuper du cas de Maëve ?

Tu sais où nous moucher en cas de problème.”

Tauron reconnait l’écriture légèrement grossière de Circë, appuyant sa tête sur sa main, il jette un regard à Tintallë et lui demande :

–Merci de ne pas m’avoir foutue dehors.

Elle reprend une bouffée de champignon, avant de l’écraser en soufflant :

–C’est en souvenir du bon vieux temps, il fût bien court le temps des cerises.

Tauron se souvient de ce que les livres d’histoires appellent la “guerre des cerises”. Il y a de cela 150 ans, presque tous les elfes de leurs âges manifestaient contre le pouvoir unique de l’ancien sage Aldaron, tout cela à durer deux mois, ce qui correspondait à la période de récolte des cerises. Il va sans dire que ses manifestations furent violentes et sanglantes, tout était parti d’une rixe entre deux familles bourgeoises, les rouages de leurs liens firent qu’Aldaron dû prendre parti pour l’une des deux familles, ce qui amena finalement à une bataille ranger entrainant avec eux les manifestants qui prirent parti pour les bourgeois délaissé par Aldaron, cette bataille dura une semaine, appeler la “semaine sanglante” ou l’on déplora nombre de victimes dans les deux camps, qui se solda comme tous le savent par l’abdication Aldaron, qui mourut cinq ans plus tard de vieillesse, et la création du conseil des sages avec à sa tête, Fantur, un elfe de première génération qui était l’un des principaux opposants à Aldaron. C’en est suivie une dizaine d’années de gestation avant que le conseil des sages ne prenne sa forme finale, avec les sages comme garde-fou, afin d’avoir un équilibre relatif des pouvoirs. Le souvenir du début des manifestations rend Tauron mélancolique, c’était le bon vieux temps comme le disent assez souvent les elfes ayant participé aux “temps des cerises” avant qu’elle ne soit renommée la “guerre des cerises”. Le bar de Maëve fut la base de leurs opérations, sachant qu’Aldaron n’aurait jamais osé s’attaquer à Maëve, les manifestants se firent une joie d’avoir un asile ou ils étaient en sécurité, Tauron avec sa sœur Oromë, allait par habitude boire ensemble après une journée de manifestation, c’est ici qu’ils rencontrèrent Circë, Varda, Tintallë et Rana. Tous devinrent amis rapidement, Oromë luthiste née, comme Tauron, jouait souvent aux côtés de Rana au chant, d’abord comme des âmes sœur, ils finirent par montrer leurs amours en plein jour durant l’une des nombreuses manifestations et se marièrent quelques jours plus tard un midi devant les manifestants, ils avaient créé une musique sur le “temps des cerise”, que l’on peut encore entendre aujourd’hui. Ce fut l’une des plus grandes fiertés de Tauron, voire sa sœur cadette trouver sa voie et l’amour. Tintallë rallume un autre champignon, prend une grande bouffée et souffle, elle continue en disant :

–Cela semble si lointain, cet amour éphémère que nous avions, ce bonheur triste, cette mélancolie, la révolution me semblait si romantique, et regarde maintenant, nos idéaux ont été bafoués par des personnes qu’on considérait comme des camarades, et ceux qui restent son juste habité par cette pensée, notre révolution fut un échec.

Elle lui tend son champignon, il le prend et fume en lui répondant :

–Tu as raison, c’est se coter éphémère qui fait mal, notre révolution fut spontanée et de courte durée, nous sommes amoureux d’un temps révolu, on voulait l’égalité, la justice et le pouvoir sur nos vies, la révolution, j’en suis tombé profondément amoureux, vouloir révolutionner l’ordre établi est une belle utopie, tu ne trouves pas ? Mais il ne faut pas être pessimiste pour autant, nous ne savons pas de quoi demain sera fait, la nouvelle génération est pleine de promesse, il suffira alors que nous les soutenions.

Tintallë étouffe un rire, Tauron lui sourit et lui rend son champignon qu’elle récupère de bonne grâce et avoue :

–J’ai toujours aimé ton optimisme, nous avons perdu des êtres chers tous les deux, et aujourd’hui, ils se sont éloignés de nous.

Il prend la feuille qu’a écrite Circë et le montre à Tintallë :

–Tu as lu ?

Elle acquiesce et lui demande :

–On commence quand ?

Il se lève péniblement :

–Et si on commençait maintenant.

Tintallë lui fait signe de la suivre et l’emmène dans l’arrière-boutique :

–Bienvenue dans l’ancien quartier général de la révolution, le bureau de Maëve.

Le bureau spacieux semble vide, une série de tonneaux rangé les uns sur les autres, une armoire, remplie de vieux livres et grimoires, et un bureau ou trône un livre de comptabilité et une fleur de lumière. Ils n’ont pas besoin de se parler et se séparent pour les recherches, Tauron cherche quelques infos dans l’armoire en feuilletant les livre, tandis que Tintallë elle, fouille le bureau.

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