C'etait donc ça

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C’ETAIT DONC ÇA


C’est un souvenir impérissable, de ceux qui traumatisent, et pourtant, qui permettent de se sentir vivant. Je ne suis pas nostalgique, je ne regrette pas, je n'en voulais pas plus. C'était l’instant. Cette rencontre m'a bouleversée, pas dans le sens dramatique du terme mais comme on attend de l'être.

 

Elle allait remettre en question une partie de ma vie, j'allais... ?

 

Elle avait 20 ans, moi 30. Elle était jeune, insouciante, j’étais moins jeune et déçue par la vie. Elle avait une telle maturité que ça en était parfois gênant, surtout pour moi, son ainée. Je voyais en elle une force innocente, de celle qui vous transporte. Elle voyait en moi.... Une femme paumée ? Un être fragile, à protéger ? Qu' est-ce qu'elle voyait en moi ? Une adulte ratée, une inconsciente de la vie et du temps qui passe ? Se posait-elle seulement des questions sur moi ? Elle ne disait rien, je ne lui en demandais pas plus.

 

Ça a duré 2 mois, pendant lesquels j’épiais la moindre émotion sur son visage,  sans vraiment savoir ce que je cherchais, ni les raisons qui m’y poussaient. Je sais qu'elle me voyait, pourtant, jamais elle ne l'a relevé. Parfois, j'y lisais de l'indifférence, souvent, de la pudeur.

 

Nous avons partagé des moments comme n’importe quel couple, avec une intensité supplémentaire, quand j’y repense, je les vois défiler. Je me demande encore pourquoi elle, pourquoi moi. Fait-elle cet effet là à chaque nouvelle rencontre ? Je ne le saurais jamais.

 

J’aurais aimé être tout pour elle, lui donner une place particulière, et pourtant il n'était pas question de cela entre nous. Ça ne rendait pas la scène dramatique, ça aurait peut-être dû.

 

Et puis, il a été temps. Celui de passer à autre chose. Avant de partir ou avant qu'elle ne parte - je ne saurais le dire - j’ai compris ce qui m’avait tant plu chez elle, ce qui m’avait fait douter et finalement m’avait apaisée. Je lui ai avoué la raison de cette lumière  dans mon regard, lorsqu'il se portait sur elle : son sourire. Avec ce sourire, elle avait remis en cause beaucoup de mes certitudes, elle m’avait convaincue que c’était bien plus que ça…

 

Depuis, je ne regarde plus de la même manière,  je n'entends plus, j'écoute. Et je souris à la vie, à ma vie, aux autres…

 

Merci sourire ravageur

 


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