Chapitre 6

5 minutes de lecture

I got a hangover, whoa ! I’ve been drinking too much for sure

I got a hangover, whoa! I got an empty cup pour some more[1]

Vous connaissez cette expression qui dit qu’on entend un pivert taper dans notre crâne les lendemains de cuite ? Eh bien, je pense que mon pivert à moi a ramené toute sa famille et qu’ils font des travaux à coup de marteau piqueur sous mon cuir chevelu.

Je n’ai absolument aucune idée de la façon dont j’ai pu atterrir dans ma chambre. Une bassine est posée à côté de ma commode. En prévision ? Je n’ose pas vérifier de peur qu’elle soit pleine et que ça déclenche de nouvelles nausées. J’ai le mal de mer… je crois que je vais être malade… mon lit tangue. Je tente de recomposer la fin de ma soirée mais c’est le flou total après ma crise de fou rire au sol. J’appréhende l’état de mes habits. Oh putain, est ce qu’on peut mourir d’une cuite ? Plus jamais je ne bois une goutte d’alcool !

J’attrape mon téléphone pour écrire à Shay. A-t-elle réussi à avoir son vol pour Séville ?

Mon écran affiche plusieurs textos, essentiellement de Matt se fichant de ma tête, un de Shay qui dit me tenir responsable de son mal de mer dans l’avion et un dernier d’un numéro inconnu.

Liam :

[J’espère que tu t’es remise de tes émotions. Comme prévu, je passe te chercher à dix-huit heures pour aller courir. Liam.]

Liam ? Courir ? C’est quoi cette connerie ? Dix-huit heures ? Mais il est quelle heure ? Est-ce que j’envisage réellement d’y aller ? Nan, mais je ne vais pas bien !

Nouveau regard à mon téléphone, il est douze heures quarante-sept. Peu de chance que j’ai décuvée d’ici là.

Moi :

[J’espère que tu es en forme, je vais te mettre 1km dans la vue !]

Sérieusement ?! Mais pourquoi j’ai fait ça ? Les restes d’alcool à tous les coups. Faut que j’écrive pour annuler. Impossible que j’aille courir. Franchement la Raelynn grande gueule aurait pu patienter un peu avant de faire son retour. Qu’est-ce qui m’a pris d’accepter sa proposition ? Je décide de poser mon téléphone avant d’envoyer de nouvelles idioties à Liam. Prenant mon courage à deux mains, j’inspire une grande bouffée d’air et bascule mes pieds en dehors du lit. Je prends deux secondes-minutes- pour faire le point et que la chambre arrête de tanguer. Enfin, je me lève difficilement. Ma jambe est douloureuse, mais moins que lors de mon dernier excès.

Sur l’îlot de la cuisine, une bouteille d’eau et un tube d’aspirine. Plus loin, un paquet de pâtes avec un post-it m’ordonnant de manger ! Je prends le tout en photo et l’envoie à Matt accompagné d’un « merci papa <3 » auquel il répond par un doigt d’honneur.

Une rapide inspection dans le miroir me confirme l’horreur de la situation. J’ai des cernes plus noirs que bleus, des valises sous les yeux, si grosses, que Shay pourrait s’en servir pour tous ses voyages et mon ventre s’est mis à la ventriloquie. Sans oublier la famille de piverts qui n’a toujours pas levé le camp de mon crâne. Autant dire que je suis dans une forme olympique.

Le reste de l’après-midi consiste à comater dans le canapé et à m’abreuver de litre d’eau dans l’espoir d’enrayer cette sensation pâteuse dans ma bouche. A dix-sept heure trente je réalise que je n’ai pas décommander mon rendez-vous avec Liam. Alors acte manqué ou réelle volonté de le voir ? Dans tous les cas il va falloir que je me prépare et que je trouve le courage de bouger mes fesses du canapé qui doit avoir pris la forme de mon arrière train à force d’y séjourner.

Il fait une chaleur étouffante en cette fin juillet et pas un brin d’air ne vient alléger l’atmosphère. Je rêverais d’enfiler un short, mais je vais devoir me contenter d’un legging. En haut, j’opte pour ma brassière, j’aurai trop chaud si je mets un débardeur par-dessus.

Liam a proposé de se retrouver au stadium, je ne fais pas l’erreur de la dernière fois et prends ma voiture pour m’y rendre. Tellement écologique ! Arrivée sur le parking, je le cherche du regard. Il me fait signe en contrebas. Il a commencé à s’échauffer et me rejoint en petites foulées.

— Alors bien remise de ta soirée ? Pas trop fatiguée ?

— J’te trouve bien moqueur ! On verra si tu rigoleras autant après l’humiliation que je vais te faire subir !

Et je pars en courant. Liam ne met pas longtemps à me rattraper et nous enchaînons les tours de piste. Il est toujours difficile de courir avec un partenaire, mais étrangement notre rythme s’accorde plutôt bien. Ma jambe commence à tirer au bout de quelques minutes. Les folies d’hier ajoutées à la session de running d’aujourd’hui risque de me laisser KO pour quelques jours. Mais fierté oblige, je serre les dents et poursuis.

Au bout d’un moment, je sens que Liam réduit la cadence. A-t-il remarqué que je peinais ? Je l’aurais bien charrié, mais je suis trop contente de ralentir, alors je garde mes commentaires pour moi.

Tout en courant, Liam me propose de réaliser une petite séance d’abdos avant de s’étirer. Le calcul est vite fait, Abdos signifie jambes au repos, donc j’accepte avec la plus grande joie. Nous n’avons pas beaucoup parlé, mais l’ambiance est détendue. Il a le contact facile et naturel. Et il faut dire que la vue de lui en plein effort n’est pas pour me déplaire. Ses muscles bien dessinés sont bandés sous son tee-shirt. Son short laisse apparaître des jambes fuselées. Je regrette presque qu’il ne soit pas torse nu.

Malheur ! Qu’est-ce que je n’ai pas été penser ! En nage à la fin de notre séance d’abdos, je le vois soulever son haut pour s’éponger le front. Je crois que je bave. Achevez-moi !

De retour à nos voitures, je voudrais prolonger l’instant. Est-ce que je passerais pour une cruche si je lui propose un verre ? Décemment, on ne peut pas y aller comme ça. Tout transpirant et dégoulinant. Finalement, c’est lui qui brise le silence.

— Tu fais quelque chose pour le 4 juillet ? Alec voulait aller voir la parade, si ça vous dit de venir Matt et toi.

Je m’écoute répondre que nous sommes disponibles. Ma bouche à une sacrée propension à raconter ce qu’elle veut en présence de Liam. Comme si concerter mon cerveau n’était pas essentiel.

J’espère que Matt ne bosse pas…

[1] Taio Cruz- Hangover

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